Agence de santé publique du Canada / Public Health Agency of Canada
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Volume 17, No 3- 2000

 

 

Agence de santé publique du Canada

Réimpression de résumés

1. Leukemia following occupational exposure to 60-Hz electric and magnetic fields among Ontario electric utility workers

Anthony B Miller, Teresa To, David A Agnew, Claus Wall, Lois M Green
Am J Epidemiol 1996;144(2):150-60

Dans le cadre d'une étude cas-témoins portant sur 1 484 cas de cancer et 2 179 cas-témoins appariés appartenant à une cohorte de 31 543 employés de sexe masculin d'Hydro-Ontario, les auteurs ont examiné l'association entre les risques de cancer et l'exposition aux champs électriques, puis réévalué les résultats obtenus antérieurement pour les champs magnétiques. Les retraités ont fait l'objet d'un suivi à partir du 1er janvier 1970 jusqu'au 31 décembre 1988, et les travailleurs actifs (y compris ceux ayant quitté la société) à partir du 1er janvier 1973 jusqu'au 31 décembre 1988. L'exposition aux champs électriques et magnétiques ainsi qu'à d'éventuels facteurs confusionnels en milieu de travail a été évaluée au moyen de modèles d'exposition professionnelle. Les rapports de cotes de tumeurs malignes hématopoïétiques étaient élevés dans le cas de l'exposition cumulative aux champs électriques. Après ajustement, le risque relatif de leucémie dans le tertile supérieur s'élevait à 4,45 (intervalle de confiance [IC] de 95 % = 1,01-19,7). Les rapports de cotes étaient aussi élevés pour la leucémie non lymphoïde aiguë, la leucémie myéloïde aiguë et la leucémie lymphoïde chronique. Pour ce qui est de l'exposition cumulative aux champs magnétiques, les risques étaient aussi élevés, mais baissaient après ajustement. L'effet combiné d'une forte exposition aux champs électriques et magnétiques se traduit par des hausses significatives du risque de leucémie, l'exposition aux champs électriques donnant lieu à une relation dose-effet et l'exposition aux champs magnétiques à un effet inconsistant. D'après certaines données, il pourrait aussi y avoir une association non significative entre l'exposition aux champs magnétiques et le cancer du cerveau et les tumeurs cérébrales bénignes. Pour ce qui est du cancer du poumon, le rapport de cotes pour une exposition importante aux champs électriques et magnétiques était de 1,84 (IC de 95 % = 0,69-4,94).



2. Travail et santé mentale : les groupes à risque

Michel Vézina, Suzanne Gingras
Can J Public Health 1996;87(2):135-40

Une analyse des données d'une enquête nationale de santé réalisée au Québec a permis d'identifier les secteurs d'activité économique et les emplois à risque d'une détresse psychologique élevée ou d'un état de bien-être psychologique faible. Le niveau de risque a été mesuré par des rapports de cotes, obtenus en contrôlant l'effet du soutien social, du sexe de l'état de santé et des événements stressants. Les résultats montrent que les secteurs d'activité économique à risque sont : les industries du cuir, des produits chimiques, des peintures et des vernis; les transports en commun urbains et le taxi; le commerce de détail, des chaussures, des vêtements et des tissus; les magasins généraux et à rayon et les services de la restauration; le secteur des assurances et les services de l'administration publique, excluant la défense. Les emplois à risque concernent le personnel des transports routiers, excluant les conducteurs de camion; les travailleurs spécialisés dans les services du logement et dans la confection, le montage et la réparation de produits de textile, de fourrure et de cuir; les peintres, tapissiers et travailleurs en isolation et en imperméabilisation; les préposés au service des aliments et boissons; les opérateurs sur machine de mécanographie; les professeurs d'université et les rédacteurs.



3. Social class, health and aging: socioeconomic determinants of self-reported morbidity among the non-institutionalized elderly in Canada

John Cairney, Robert Arnold
Can J Public Health 1996;87(3):199-203

En dépit du grand nombre de documents sur les relations entre la classe sociale et la santé, les populations retraitées ont fait l'objet de peu de travaux. À l'aide de l'Enquête sociale générale de 1991, un échantillon de personnes interrogées (N = 1 943) âgées de 65 à 99 ans a été sélectionné pour être soumis à une analyse. Afin de prévoir six différentes mesures relatives à l'état de santé, on a fait appel à trois variables de classe (suffisance des revenus, éducation et occupation) ainsi qu'à plusieurs variables de mode de vie et de contrôle démographique. Les résultats soutiennent une approche «suivant les conditions spécifiques» pour étudier les différences de classe en matière de morbidité. Dans cet échantillon, la suffisance des revenus constitue le prédicteur le plus constant de ces mesures de santé. D'autres variables de mode de vie qualifiées de «à risque» ont été utilisées pour évaluer si de tels facteurs pourraient servir d'intermédiaires dans la relation classe-santé. Cette hypothèse ne trouve pas vraiment de fondement dans ces données.



4. Association of bone mineral density and sex hormone levels with osteoarthritis of the hand and knee in premenopausal women

MaryFran Sowers, Marc Hochberg, Jeffrey P Crabbe, Anthony Muhich, Mary Crutchfield, Sharon Updike
Am J Epidemiol 1996;143(1):38-47

Le stress mécanique exercé sur les cartilages et des facteurs d'ordre métabolique ou hormonal pourraient figurer parmi les causes de l'arthrose. Cet article fait état d'une recherche effectuée à partir de données recueillies en 1992 en vue d'examiner l'association entre l'arthrose et les facteurs de risque chez 573 femmes blanches âgées de 24 à 45 ans dans le cadre de la Michigan Bone Health Study. Les chercheurs ont évalué les radiographies de la main dominante et des deux genoux des sujets à l'aide de l'échelle de classement de Kellgren et Lawrence. La prévalence de l'arthrose (grade 2 ou plus) dans cette population était de 2,8 % pour les mains et de 3,6 % pour les genoux. À l'aide d'une analyse de régression logistique multiple polytomique, ils ont mis en évidence une association significative entre, d'une part, l'âge avancé, l'accroissement de la densité minérale osseuse et la diminution des taux de testostérone et, d'autre part, une augmentation des grades d'arthrose de la main. Ils ont aussi relevé une association significative entre l'âge avancé et les blessures de la main, d'une part, et une arthrose de grade 2 ou plus, d'autre part. Par ailleurs, une augmentation du grade de la gonarthrose a été associée à l'âge avancé, à l'augmentation de la densité osseuse et de l'indice de masse corporelle, et à l'hormonothérapie. La présence d'une gonarthrose de grade 2 ou plus a aussi été associée à une augmentation des taux d'oestradiol, aux blessures du genou et à l'hypertension. Cette étude révèle enfin que l'âge, la densité osseuse et les blessures sont des facteurs de risque courants pour l'apparition de l'arthrose de la main et du genou dans cette population féminine n'appartenant pas à un groupe âgé.



5. Compliance with the Screening Mammography Program of British Columbia: will she return?

Marcia M Johnson, T Gregory Hislop, Lisa Kan, Andrew J Coldman, Alec Lai
Can J Public Health 1996;87(3):176-80

Objectif : Identifier les facteurs associés à l'observation du programme de dépistage par mammographie de la Colombie-Britannique (le SMPBC en anglais).

Méthodes : Les facteurs associés à un nouveau dépistage dans les 18 mois suivants (observatrices annuelles) et dans les 18 à 36 mois ultérieurs (observatrices en retard) ont été identifiés au sein d'une cohorte de participantes au SMPBC à l'aide d'un questionnaire auto-administré.

Résultats : Moins de la moitié des femmes ayant fait l'objet d'un dépistage dans le cadre du SMPBC appartenaient à la catégorie des observatrices annuelles, et près de 40 % avaient attendu trois ans avant de revenir passer un nouveau dépistage. Les femmes de 50 ans et plus s'étant présentées chaque année n'avaient dans l'ensemble pas eu de mammographie au préalable, pas de douleur aux seins, étaient envoyées par un médecin et leur mammographie initiale dans le cadre du SMPBC était normale. Les retardataires tendaient aussi à ne pas avoir eu de mammographie au préalable, à se présenter sur la recommandation d'un médecin et avoir eu une mammographie initiale normale dans le cadre du programme.

Conclusions : Plusieurs facteurs modifiables, associés à l'observation du programme ont été identifiés : l'aiguillage de la patiente sur le programme par le médecin et un nouvel aiguillage après traitement pour une mammographie anormale.



6. Cervical cytology screening: how we can improve rates among First Nations women in urban British Columbia?

Thomas Gregory Hislop, Heather Frances Clarke, Michèle Deschamps, Rhea Joseph, Pierre Robert Band, John Smith, Nhu Le, Richard Atleo
Can Fam Physician 1996;42:1701-8

Objectif : Déterminer les taux de dépistage par cytologie cervicovaginale chez les femmes des Premières Nations vivant en milieu urbain de la Colombie-Britannique; identifier les éléments d'incitation et les obstacles; et développer, mettre en place et évaluer des interventions spécifiques visant à améliorer le dépistage par cytologie gynécologique dans la ville de Vancouver.

Conception : On a comparé les dossiers informatisés provenant de listes des membres des bandes au registre du Programme de dépistage cytologique afin de déterminer les taux de dépistage; des entrevues personnelles et des rencontres communautaires ont identifié les éléments d'incitation et les obstacles aux programmes urbains de dépistage. Un comité consultatif communautaire et l'équipe chargée du projet ont collaboré à développer des interventions spécifiques.

Contexte et Participants : Un échantillon délibéré de femmes de la Colombie-Britannique appartenant aux Premières Nations, en concentrant sur les femmes vivant dans la ville de Vancouver.

Interventions : Affiches, cartes artistiques, campagne de suivi utilisant des dépliants, articles dans les journaux communautaires des Premières Nations, rencontres communautaires et cliniques de dépistage cytologique accessibles aux femmes des Premières Nations.

Principales mesures des résultats : Taux de dépistage cytologique chez les femmes des Premières Nations de la C.-B. selon leur lieu de résidence et les raisons invoquées pour ne pas se soumettre aux cytologies gynécologiques.

Résultats : Les taux de dépistage cytologique sont significativement plus faibles chez les femmes des Premières Nations comparativement aux autres femmes de la Colombie-Britannique; ces taux sont encore plus faibles chez les femmes plus âgées. On n'a pas constaté de différence précise entre les femmes des Premières Nations qui vivent dans les réserves, celles qui vivent à Vancouver ou celles qui vivent ailleurs en Colombie-Britannique mais en dehors des réserves. Les éléments d'incitation et les obstacles furent semblables chez les femmes qui vivent dans les réserves et chez celles qui vivent à Vancouver. Beaucoup de femmes des Premières Nations sont grandement affectées par les attitudes des intervenants, leur capacité à fournir une information claire et leur capacité à établir des relations de confiance.

Conclusions : Les médecins de famille sont une source importante d'information et de motivation concernant le dépistage cytologique chez les femmes des Premières Nations.



7. Changes in women's breast cancer screening practices, knowledge, and attitudes in Ottawa-Carleton since 1991

Catherine E De Grasse, Annette M O'Connor, Daniele J Perrault, Susan E Aitken, Suzie Joanisse
Can J Public Health 1996;87(5):333-8

Bien que la publication des lignes directrices relatives au dépistage du cancer du sein remonte à 1988, les taux de participation restent sous-optimaux. Cette étude visait à présenter l'évolution des connaissances, des attitudes et des pratiques des femmes âgées de 50 à 69 ans par rapport au dépistage du cancer depuis le lancement d'un programme régional de dépistage généralisé dans la région d'Ottawa-Carleton en 1991.

Un sondage téléphonique de sélection aléatoire a été réalisé auprès de 384 femmes âgées de 50 à 69 ans résidant dans la région d'Ottawa-Carleton. Les résultats ont été comparés au sondage de 1991.

De 1991 à 1994, on constate une augmentation significative du pourcentage de femmes ayant passé une mammographie (de 60 à 83 %) et de celles qui examinent leurs seins tous les mois (de 46 à 54 %). On ne note aucun changement dans le taux d'examen professionnel des seins, ni d'ailleurs dans les attitudes et les préoccupations face au dépistage. D'importantes améliorations ont été faites pour faire connaître la mammographie et encourager les femmes à faire des mammographies.

Étant donné d'une part l'accent que l'on met de plus en plus sur les soins de santé primaires et, d'autre part, l'évolution de la prestation des soins, il nous faut continuer d'inventer et d'évaluer régulièrement de nouvelles stratégies pour aligner les pratiques sur les recommandations canadiennes en matière de dépistage du cancer du sein.



8. Small group estimation for public health

Robert A Spasoff, Carol J Strike, Rama C Nair, Geoffrey C Dunkley, Jack R Boulet
Can J Public Health 1996;87(2):130-4

Nous avons eu recours à des estimations synthétiques et à une analyse de la régression linéaire pour évaluer la prévalence de facteurs de risque et d'indicateurs de santé donnés au sein de populations de faible importance. Le calcul a été basé sur les caractéristiques socio-démographiques des populations et sur les rapports entre ces dernières et les variables de la santé telles que mesurées par l'Enquête sur la santé en Ontario (ESO). Les estimations ont été validées à l'aide d'une comparaison avec les résultats extraits directement de l'ESO.

Les estimations synthétiques sont apparues beaucoup moins dispersées que ce qu'indiquaient les estimations de l'analyse de régression ou celles relatives aux résultats extraits directement de l'ESO.

Les estimations fournies par l'analyse de la régression linéaire ont donné de meilleurs résultats que les estimations synthétiques pour la plupart des indicateurs de validation, et les deux méthodes combinées ont permis d'obtenir des résultats marginalement meilleurs, encore qu'il n'y ait eu que quelques rares tendances à se dégager clairement.

Bien que l'on ait obtenu des coefficients de corrélation excédant 0,8 pour quelques variables, les estimations n'ont que rarement correspondu aux critères d'exactitude prédéterminés. À l'heure actuelle, ces techniques ne présentent que peu d'intérêt pour les travailleurs de la santé publique mais elles méritent d'être approfondies, surtout dans le cas des approches combinant les estimations synthétiques et l'analyse de régression.



9. Predictors of inactivity: an analysis of the Ontario Health Survey

Kenneth R Allison
Can J Public Health 1996;87(5):354-8

Cet article présente un profil de la population inactive en Ontario. Les résultats sont basés sur une analyse des données provenant de l'Enquête sur la santé en Ontario de 1990. Un indice de l'activité physique - fréquence, durée et estimation de l'intensité - a servi à classer les individus selon leurs niveaux d'activité et de temps libre. Les individus inactifs constituent le groupe dont on estime que la dépense moyenne d'énergie est inférieure à 1,5 kcals/kg/jour. Une régression logistique multiple a servi à évaluer la probabilité d'inactivité en fonction d'un certain nombre de variables explicatives. L'âge, le genre, la participation des amis, l'état de santé perçu et les problèmes de santé anticipés sont apparus comme les principaux facteurs de prédiction de l'inactivité physique. Les résultats aident à mieux comprendre les facteurs qui encouragent la participation à des activités physiques.P>



10. Enduring resurgence or statistical blip? Recent trends from the Ontario Student Drug Use Survey

Edward M Adlaf, Frank J Ivis, Reginald G Smart, Gordon W Walsh
Can J Public Health 1996;87(3):189-92

Dans cet article, on décrit les tendances des élèves en Ontario en ce qui concerne l'usage de l'alcool et la drogue. Il s'agit des années 1977 à 1995, mais surtout de 1993 à 1995. Les données proviennent d'une série s'appellant Le Sondage sur la consommation de drogues parmi les élèves de l'Ontario. À ce jour, l'étude se fonde sur 10 sondages biennaux menés depuis 1977. À peu près 4 000 élèves aux 7ème, 9ème, 11ème et 13ème années ont été interviewés à chaque fois dans leurs salles de classe. Les résultats montrent que les taux d'usage de la drogue ont augmenté entre 1993 et 1995, après une décennie de diminution. Des 20 drogues considérées en 1995, l'usage de 8 a augmenté de façon significative depuis 1993. En général, l'usage a augmenté surtout parmi les élèves des 9ème et 11ème années.



11. Foetal alcohol syndrome in Saskatchewan: unchanged incidence in a 20-year period

Brian F Habbick, Josephine L Nanson, Richard E Snyder, Robin E Casey, Ann L Schulman
Can J Public Health 1996;87(3):204-7

Malgré d'importants efforts pour éduquer les professionnels et le public à propos du syndrome féto-alcoolique en Saskatchewan au cours des 20 dernières années, son taux d'incidence n'a pas diminué. Le taux était de 0,515 sur 1 000 naissances vivantes en 1973-1977 et de 0,589 en 1988-1992.

Deux cent sept (207) cas dont la majorité étaient patients du Programme de développement de l'enfant Alvin Buckwold à Saskatoon, ont été identifiés. Ces jeunes étaient sévèrement handicapés : 72 % avaient au moins une malformation, le quotient intellectuel moyen était de 67,8 (écart 35-106) et 45,9 % d'entre eux présentaient un problème de comportement. Seulement 25,6 % vivaient encore avec leurs parents biologiques au moment de leur dernière visite, et seulement 27 cas sur 108 fréquentaient l'école dans une classe régulière sans nécessiter de soutien supplémentaire.

De nouvelles approches sont nécessaires pour réduire l'incidence du syndrome féto-alcoolique. C'est ce qu'entreprend maintenant un comité provincial de coordination.



12. Estrogen replacement therapy and the development of osteoarthritis

Susan A Oliveria, David T Felson, Raymond A Klein, John I Reed, Alexander M Walker
Epidemiology 1996;7:415-9

D'après certaines études récentes, les personnes qui prennent des oestrogènes afficheraient un taux d'arthrose concomitante moindre que prévu. Les auteurs ont étudié l'association entre l'oestrogénothérapie et l'incidence de l'arthrose symptomatique à l'aide d'un modèle cas-témoins tirés d'une étude de cohorte. Ils ont ainsi isolé tous les nouveaux cas d'arthrose de la main, de la hanche et du genou apparus entre le 1er janvier 1990 et le 31 décembre 1993 chez les femmes âgées de 20 à 89 ans souscrivant au Fallon Community Health Plan. Pour chaque cas, ils ont sélectionné une femme-témoin appariée selon la date de naissance la plus proche. À partir des dossiers pharmaceutiques, ils ont réparti les femmes entre différentes catégories : nouvelles patientes, anciennes patientes, ensemble des patientes (nouvelles et anciennes), ou sujets qui n'ont jamais pris d'oestrogènes. Soixante couples cas-témoins ont ainsi été formés. Après avoir pris en considération l'obésité et le recours aux soins de santé, les auteurs ont constaté que le fait d'entamer une oestrogénothérapie était un prédicteur de nouveau diagnostic d'arthrose. En revanche, après le traitement, l'association entre l'oestrogénothérapie au passé et le risque d'arthrose s'inverse (rapport de cotes ajusté = 0,7; intervalle de confiance [IC] de 95 % = 0,3-1,9). Pour ce qui est de l'association entre l'arthrose et la prise courante d'oestrogènes, le rapport de cotes ajusté était de 1,4 (IC de 95 % = 0,6-3,3). L'association entre l'arthrose et le recours récent à l'oestrogénothérapie ou l'utilisation des services donne par ailleurs à penser que plus les soins médicaux sont fréquents, plus la probabilité d'un diagnostic d'arthrose augmente.



13. Lead-contaminated house dust and urban children's blood lead levels

Bruce P Lanphear, Michael Weitzman, Nancy L Winter, Shirley Eberly, Benjamin Yakir, Martin Tanner, Mary Emond, Thomas D Matte
Am J Public Health 1996;86(10):1416-21

Objectifs. Cette étude examinait le rapport entre la poussière de maison contaminée par le plomb et la plombémie relevée chez les enfants vivant en région urbaine.

Méthodes. Une enquête d'échantillonnage aléatoire a servi à identifier et à recruter 205 enfants âgé de 12 à 31 mois ayant résidé dans la même maison depuis au moins l'âge de 6 mois. On a ensuite analysé le sang de ces enfants, de même que la poussière présente dans la maison, l'eau courante, le sol et la peinture en vue d'y détecter la présence de plomb, puis on a procédé à des entrevues en vue d'établir avec précision les facteurs de risque d'une plombémie élevée (³10 mg/dL).

Résultats. La plombémie moyenne relevée chez les enfants s'élevait à 7,7 mg/dL. En plus de la charge en poussière de plomb (microgrammes de plomb par pied carré), les prédicteurs indépendants de la plombémie infantile étaient les suivants : race noire, teneur du sol en plomb, ingestion de terre ou de poussière, teneur en plomb et état des surfaces peintes, et teneur de l'eau en plomb. Selon que la norme de poussière de plomb est de 5 mg/pi2 , de 20 mg/pi2 ou de 40 mg/pi2 (planchers non recouverts de tapis ou de moquette), les proportions estimatives d'enfants présentant une plombémie égale ou supérieure à 10 mg/dL étaient respectivement de 4 %, 15 % et 20 %, après ajustement pour les autres covariables significatives.

Conclusions. La poussière de maison contaminée par le plomb contribue pour beaucoup à l'absorption de plomb par les enfants des régions urbaines chez qui on observe une faible hausse de la plombémie. Une proportion importante de ces enfants peut afficher une plombémie d'au moins 10 mg/dL à des teneurs en poussière de plomb considérablement inférieures aux normes courantes.



14. Long-term back problems and physical work exposures in the 1990 Ontario Health Survey

Juha P Liira, Harry S Shannon, Larry W Chambers, Theodore A Haines
Am J Public Health 1996;86(3):382-7

Objectifs. Cette étude avait pour but de fournir des données sur le rapport entre l'exposition professionnelle et les maux de dos persistants dans le cadre d'une enquête auprès de la population.

Méthodes. L'Enquête sur la santé en Ontario, menée en 1990 auprès d'un échantillon de population représentatif de la province, a recueilli des données sur les maux de dos de longue durée, sur l'activité professionnelle et sur l'exposition au travail physique. L'étude qui nous intéresse ici s'est penchée sur les relations entre ces variables.

Résultats. La prévalence des maux de dos persistants était de 7,8 % chez les adultes en âge de travailler. Elle augmentait généralement avec l'âge. Ces maux étaient plus fréquents chez les cols bleus et les chômeurs, de même que chez les gens moins instruits, chez les fumeurs et chez les personnes ayant un surpoids. Les expositions au travail physique - les postures de travail inconfortables, le travail dans des véhicules ou avec de l'équipement vibrants, et les tâches exigeant de se pencher et de soulever des charges - étaient tous associés à un plus grand risque de maux de dos. Le nombre d'expositions physiques simultanées est uniformément associé à un risque accru.

Conclusions. Compte tenu des limites des données et du caractère causal présumé de la relation, environ le quart de la morbidité excédentaire attribuable aux douleurs dorsales qui a été observée dans la population active pourrait s'expliquer par une exposition au travail physique.



15. Maternal cigarette smoking as a risk factor for placental abruption, placenta previa, and uterine bleeding in pregnancy

Cande V Ananth, David A Savitz, Edwin R Luther
Am J Epidemiol 1996;144(9):881-9

Cette étude épidémiologique cherchait à évaluer le rôle du tabagisme comme facteur de risque possible de décollement placentaire, de placenta praevia et d'hémorragie utérine de cause inconnue chez les femmes enceintes. Les données de cette étude de cohorte prospective ont été obtenues auprès de femmes ayant reçu des soins prénatals dans l'un ou l'autre des deux établissements de soins tertiaires, des sept hôpitaux régionaux ou des 17 hôpitaux communautaires de la province de Nouvelle-Écosse, au Canada, entre le 1er janvier 1986 et le 31 décembre 1993. Au total, 87 184 grossesses (chez 61 667 femmes) ont été entrées dans la base de données. Les femmes qui fumaient pendant la grossesse (33 %) ont été comparées à celles qui ne fumaient pas, et toutes ont été suivies jusqu'à la fin de leur grossesse. Il y a eu décollement placentaire dans 9,9 grossesses sur 1 000, tandis que le placenta praevia et l'hémorragie utérine de cause inconnue ont été observés respectivement dans 3,6 et 58,9 grossesses sur 1 000. Les fumeuses étaient deux fois plus exposées que les non-fumeuses au décollement placentaire (risque relatif = 2,05, intervalle de confiance [IC] de 95 % = 1,75-2,40), tandis que le risque relatif de placenta praevia était de 1,36 (IC de 95 % = 1,04-1,79). Toutefois, on n'a pu mettre en évidence aucune association entre la cigarette et l'hémorragie utérine de cause inconnue (risque relatif 1,01, IC de 95 % = 0,94-1,08). On n'a relevé non plus aucun risque accru d'hémorragie utéroplacentaire lié au nombre de cigarettes fumées. Toutes les analyses ont été ajustées pour tenir compte des facteurs confusionnels éventuels au moyen de modèles de régression logistique fondés sur la méthode des équations d'estimation généralisées. L'étude confirme l'existence d'une association positive entre la cigarette et le décollement placentaire, et d'une faible association entre la cigarette et le placenta praevia, mais non les autres hémorragies utérines. Le profil distinct des résultats obtenus pour le décollement placentaire, le placenta praevia et l'hémorragie utérine de cause inconnue donne à penser que ces trois troubles hémorragiques n'ont pas une cause commune en ce qui a trait au tabagisme.



16. Organic solvents and multiple sclerosis: a synthesis of the current evidence

Anne-Marie Landtblom, Ulf Flodin, Birgitta Söderfeldt, Christina Wolfson, Olav Axelson
Epidemiology 1996;7:429-33

Pour évaluer la relation possible entre l'exposition à des solvants organiques et la survenue de la sclérose en plaques, les auteurs ont effectué une synthèse des meilleures preuves présentées dans l'information existante. Ils ont ainsi recensé 13 études donnant des informations sur l'exposition aux solvants, qui utilisaient diverses méthodes. Dix de ces études donnaient à penser qu'une exposition aux solvants augmentait le risque de sclérose en plaques. Les auteurs ont fait trois sélections d'études pour les analyses groupées et les méta-analyses. Les estimations ponctuelles du risque relatif obtenues variaient de 1,7 à 2,6. L'évaluation des auteurs concorde avec l'hypothèse selon laquelle les solvants organiques pourraient être une cause de la sclérose en plaques.



17. Influence of environmental tobacco smoke on asthma in nonallergic and allergic children

Yue Chen, Donna C Rennie, James A Dosman
Epidemiology 1996;7:536-9

Le rapport entre l'exposition à la fumée de tabac ambiante et l'asthme infantile ne va pas de soi. Une étude menée en 1993 sur 892 sujets âgés de 6 à 17 ans (87,5 % des 1 019 sujets admissibles) vivant à Humbold, en Saskatchewan, a montré que les antécédents d'asthme sur toute la durée de la vie et la survenue d'une attaque d'asthme au cours des 12 derniers mois étaient plus courants chez les enfants allergiques que chez les autres. Le nombre de fumeurs du ménage et le nombre total de cigarettes fumées par ces fumeurs étaient en relation linéaire tant avec les antécédents d'asthme sur toute la durée de la vie qu'avec l'apparition récente de la maladie chez les enfants non allergiques, mais non chez les enfants allergiques. Cette étude révèle que l'état allergique modifie effectivement le rapport entre l'exposition à la fumée de tabac ambiante et l'asthme infantile.



18. Firearms injury prevention and gun control in Canada

Antoine Chapdelaine, Pierre Maurice
Can Med Assoc J 1996;155(9):1285-9

Au Canada, les armes à feu sont responsables d'au moins trois décès par jour. Le taux de mortalité par balle varie selon les provinces ou territoires canadiens de 5,7 à 21,1 par 100 000 habitants. La grande majorité de ces décès surviennent à domicile, il s'en produit davantage dans les régions rurales que dans les régions urbaines, et les armes utilisées sont des armes de chasse acquises légalement. Au Canada, les coûts économiques annuels liés à une mauvaise utilisation des armes à feu sont estimés à près de 6,6 milliards de dollars. Il existe une corrélation entre l'accès aux armes à feu et le risque de décès. La seule présence d'une arme à feu à la maison augmente le risque de suicide, d'homicide et d'«accident». On estime que chez plus d'un tiers des ménages au Québec qui possèdent au moins une arme à feu, elle est entreposée de façon inadéquate, voire illégale. Pour prévenir les décès et les blessures par arme à feu, les interventions éducatives ne suffisent pas. À ces dernières, il faut ajouter des interventions agissant sur l'amélioration de l'environnement, de la technologie et de la législation. C'est dans cette perspective que le réseau de la santé publique du Québec a pris position pour un meilleur contrôle de l'accessibilité des armes à feu, et en particulier pour des permis de possession et l'enregistrement obligatoire intégral des détenteurs et de leurs armes, afin de prévenir les décès et les blessures. Le réseau estime que cette mesure contribuera à réduire les problèmes associés aux armes à feu en rendant les propriétaires imputables de l'utilisation faite de leurs armes, en améliorant la sécurité publique, en aidant à contrôler l'importation et la circulation des armes à feu, en renforçant les mesures de recherche et d'éducation, et en réduisant l'accessibilité des armes dans les ménages. Des permis de possession et l'enregistrement ne briment pas l'utilisation légitime des armes à feu, leur coût est acceptable à la lueur des avantages qui en découlent, et une forte majorité des Canadiens les souhaite.



19. Recent trends in Canadian infant mortality rates: effect of changes in registration of live newborns weighing less than 500 g

KS Joseph, Michael S Kramer
Can Med Assoc J 1996;155(8):1047-52

Objectif : Déterminer si la hausse du taux brut de mortalité infantile enregistrée au Canada en 1993 était attribuable à une augmentation récente de l'inscription, comme naissances vivantes, des naissances de nouveau-nés pesant moins de 500 g.

Conception : Étude écologique, avec analyse de régression de Poisson.

Contexte : Canada.

Sujets : Toutes les naissances vivantes et toutes les mortinatalités chez les nouveau-nés du Canada entre 1987 et 1993, indiquées par Statistique Canada. On a exclu les données de Terre-Neuve parce qu'il en manquait sur 4 ans.

Mesures des résultats : Proportion des naissances vivantes par catégorie de faible poids à la naissance et taux annuel brut rajusté de mortalité infantile.

Résultats : Au cours de la période d'étude, la proportion des nouveau-nés pesant moins de 500 g inscrits comme naissances vivantes a augmenté pour la peine (X2 pour la tendance = 71,26, p<0,01). Cette tendance représentait un phénomène isolé plutôt qu'une augmentation générale dans toutes les catégories de faible poids à la naissance (X2 pour la tendance de la proportion des nouveau-nés pesant de 500 à 2400 g inscrits comme naissances vivantes = 1,14, p = 0,28). Le taux brut de mortalité infantile par 1000 naissances vivantes a fléchi de 6,4 en 1991 à 6,1 en 1992 pour remonter à 6,3 en 1993. L'analyse de régression de Poisson a révélé que l'augmentation apparente des taux de mortalité infantile était attribuable au fait qu'on a inscrit comme naissances vivantes celles de nouveau-nés pesant moins de 500 g.

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Dernière mise à jour : 2002-10-29 début