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 Recensions de livres
Health Promotion Planning:
par Lawrence W. Green et Marshall W. Kreuter Mountain View (Californie) : Mayfield Publishing Company, 1999; xxxi + 621 pages; ISBN 0-7674-0524-2; 98,95 $
Health Promotion Planning: An Educational and Ecological Approach est la troisième édition d'un livre qui, depuis 10 ans, fait figure d'ouvrage de référence de base en planification de la promotion de la santé. Cette édition, comme les précédentes, repose sur le modèle PRECEDE-PROCEED. Les auteurs ont recours à une démarche analytique pour aider le planificateur à déterminer quelles sont les questions de santé auxquelles il devrait s'attaquer et comment procéder. Il s'agit là d'un défi de taille si l'on considère à quel point il est complexe d'intégrer à la planification des principes propres à la promotion de la santé, soit la participation communautaire et la prise en compte efficace de tous les besoins de la collectivité. Cet ouvrage propose une démarche et des étapes précises à suivre pour accomplir ce travail. Le modèle sur lequel est construit le livre prévoit d'abord une évaluation sociale des facteurs ayant une incidence sur la qualité de vie de la population, suivie d'une évaluation épidémiologique des questions de santé qui se répercutent sur la qualité de vie. La phase 3 du modèle consiste en une évaluation comportementale et environnementale des facteurs ayant une incidence sur la santé et les problèmes de santé de la population. La phase 4 prévoit une évaluation éducationnelle et écologique qui a pour objet de relever les facteurs prédisposants et facilitants qui influent sur le comportement, les habitudes de vie et l'environnement. À ce stade, les priorités et les objectifs immédiats et à long terme du programme ont été définis. Dans la phase 5, il s'agit de définir les principaux facteurs d'ordre administratif et politique en vue d'aider le planificateur à élaborer des programmes dont les chances de réussite sont optimales. Les quatre dernières phases touchent la mise en oeuvre et l'évaluation du processus, de l'impact et des résultats. Le livre est divisé en cinq parties : une vue d'ensemble de la promotion de la santé et du modèle; un chapitre qui traite de chacune des cinq étapes de l'évaluation; un chapitre qui porte sur les notions élémentaires de l'évaluation; un chapitre qui concerne les applications du modèle de planification dans chacun de quatre contextes : la collectivité, le milieu de travail, l'école et le milieu des soins de santé, et un dernier nouveau chapitre qui a trait aux applications informatiques du modèle appelé EMPOWER. Chaque chapitre comprend des exercices pratiques et une bibliographie détaillée. Le glossaire qui figure à la fin du document aidera le lecteur à démêler cette terminologie parfois confuse. Les auteurs utilisent dans ce livre une démarche didactique et bien réfléchie pour présenter l'information. Chaque chapitre explique la raison d'être de chaque étape, en indiquant ses assises théoriques et documentaires. L'attention accordée aux aspects pratiques du travail du planificateur confronté à la complexité de la «vraie vie» apporte un contrepoids intéressant. Les auteurs n'hésitent pas à afficher leurs valeurs. Si celles-ci ne feront pas nécessairement l'unanimité, leur simple inclusion montre que tout exercice de planification doit comprendre une réflexion sur les valeurs. Même si ce livre décrit les diverses étapes de chaque phase de la planification, il ne s'agit pas d'un simple «guide pratique». En présentant des options, il guide la réflexion du planificateur qui doit définir sa propre démarche. Il s'agit d'un des points forts du livre, mais le lecteur doit être prêt à exercer son propre jugement et à tabler sur sa propre expérience pour tirer pleinement parti de cette lecture. Quiconque doit se livrer à un exercice de planification consultera avec profit cet ouvrage de référence au cours de son travail. On peut débuter sa lecture à n'importe quelle étape du processus d'évaluation en cinq phases, même si les auteurs ne cessent de répéter que les décisions relatives aux programmes ne sauraient être efficaces si elles ne visent pas au départ à répondre aux besoins réels de la collectivité. Cet ouvrage intéressera des lecteurs d'horizons divers qui s'occupent de planification d'initiatives de promotion de la santé. Les activités de promotion de la santé y sont abordées dans une perspective très vaste qui englobe aussi bien des mesures axées sur des déterminants de la santé, comme la pauvreté, que des interventions précises qui se déroulent dans le milieu des soins de santé. Cette approche globale constitue un des atouts du livre puisqu'elle permet aux intervenants issus de milieux différents de comparer leurs façons de faire à celles des autres. Cet ouvrage serait très utile dans le cadre d'un cours universitaire de la fin du premier cycle ou du deuxième cycle en planification de la promotion de la santé. Il est vrai que le contenu de la troisième édition se retrouve en grande partie dans la précédente, mais les éléments de réflexion nouveaux sont suffisants pour que l'on en recommande l'acquisition même à ceux qui possèdent déjà la deuxième édition. Ainsi, l'ajout du terme «ecological» dans le titre montre bien comment les auteurs ont intégré à cette nouvelle édition des considérations nouvelles. La bibliographie comprend beaucoup d'ouvrages de référence nouveaux et regroupe un grand nombre de publications clés en promotion de la santé, d'où sa grande utilité.
Paula J. Stewart
Quantitative Estimation
and Prediction of Human Cancer Risks Révisé par S. Moolgavkar, D. Krewski, L. Zeise, E. Cardis et H. Møller Lyon (France): Centre international de recherche sur le cancer, 1999; xiii + 322 pages; ISBN 92-832-2131-1; 122,50 $
Ce volume, publié par le Centre international de recherche sur le cancer, réunit neuf études réalisées par des auteurs différents, qui analysent chacune un aspect différent de l'évaluation des risques de cancer. Le lien entre l'exposition aux risques et la formation d'un type donné de cancer chez l'humain est rarement établi avec une certaine précision. Cet état de choses tient en partie au fait que l'on ne saisit pas parfaitement le mécanisme de la cancérogenèse. De plus, on ne connaît pas très bien les courbes dose-effet pour la plupart des cancérigènes et des sièges du cancer chez l'humain. L'extrapolation des résultats d'expériences menées chez des animaux soumis à un niveau d'exposition élevé à des humains soumis à un faible niveau d'exposition est souvent contestée. À cela s'ajoute le fait que l'on est encore loin de bien comprendre les effets synergiques de l'exposition à des risques multiples. Un autre point doit être pris en considération : la période de latence associée à la plupart des cancers est longue, de sorte que l'évaluation des effets d'une exposition survenue il y a longtemps pose problème. L'estimation de la dose d'exposition à la plupart des cancérogènes observée chez la plupart des individus est une science inexacte. En outre, on commence à peine à étudier les raisons pour lesquelles certaines personnes sont plus prédisposées que d'autres à présenter certains types de tumeurs malignes. Mis à part quelques exceptions bien connues, dont le tabagisme, les risques relatifs d'une exposition quotidienne sont généralement faibles et difficiles à mesurer avec suffisamment de précision pour permettre la distinction entre un effet minime et l'absence d'effet, ce qui ajoute un niveau de complexité à la quantification des effets des risques. Quoi qu'il en soit, de nombreux cancérigènes ont été relevés. Des règlements régissant la fabrication, la distribution et l'utilisation d'un grand nombre de ces substances existent déjà, du moins dans les pays développés. Toutefois, ce n'est pas parce qu'une substance est réputée cancérigène qu'il sera nécessairement interdit de la fabriquer ou de l'utiliser. Ainsi, il est possible qu'un pesticide qui provoque le cancer soit malgré tout utilisé à grande échelle parce qu'il améliore les rendements des cultures. Lorsqu'ils prennent une décision concernant la réglementation d'une substance, les organismes de réglementation doivent prendre en considération aussi bien son incidence économique que son pouvoir cancérigène. Comme il faut réglementer, et pas nécessairement interdire, les cancérigènes malgré la grande complexité du lien entre l'exposition et les effets, il faut au moins entreprendre une «estimation et une prédiction quantitatives du risque de cancer chez l'humain». En substance, ce livre fait le point sur l'état des connaissances scientifiques. Les titres des chapitres [traductions] en disent long sur l'ampleur des travaux parcourus et analysés dans ce volume.
Ce volume témoigne du soin apporté aux étapes de la préparation et de la révision du texte. Ainsi, le lecteur réussira, sans trop de peine, à se rendre compte des problèmes, des difficultés et des progrès liés à divers aspects de l'évaluation du risque de cancer. Grâce à la bibliographie exhaustive fournie dans chaque chapitre, le lecteur avide d'approfondir les connaissances transmises dans cet admirable volume sur l'estimation et la prédiction du risque de cancer chez l'humain pourra étancher sa soif. Ian B. MacNeill
Epidemiology of Childhood
Cancer par Julian Little Lyon (France) : Centre international de recherche sur le cancer, 1999; xiv + 386 pages; ISBN 92-832-2149-4; 104,50 $
Il est vrai que les cancers infantiles ne représentent qu'environ 1 % de tous les cancers enregistrés au Canada, et encore moins de décès, mais il s'agit d'une question de santé publique de la plus haute importance, notamment en raison des répercussions à long terme du cancer sur la vie des personnes l'ayant déjà contracté. Comme le cancer chez l'enfant se distingue à bien des égards du cancer chez l'adulte, notamment en ce qui a trait au siège de la tumeur et à ses caractéristiques histologiques et cliniques, il doit être étudié séparément. Il existe bien sûr de nombreux ouvrages utiles sur l'épidémiologie du cancer, mais celui-ci (Epidemiology of Childhood Cancer) est le premier à regrouper et à décrire dans une seule monographie les divers aspects de l'épidémiologie du cancer infantile. Le chapitre 1 offre une vue d'ensemble des problèmes de conception posés par la réalisation d'études épidémiologiques, notamment les différentes façons d'interpréter les résultats d'études. Il passe aussi brièvement en revue plusieurs hypothèses actuelles concernant la complexité des modes d'exposition à certains facteurs de risque de cancer chez l'enfant. À titre d'exemples, on pourrait citer l'hypothèse de Greaves sur la leucémie lymphocytaire aiguë et le mélange de populations, et l'hypothèse d'un lien entre les composés N-nitroso et les tumeurs au cerveau. Le chapitre 2 porte sur l'épidémiologie descriptive du cancer chez l'enfant et est structuré selon le système de classification histologique de Birch et Marsden (Manchester). On y trouve une description des tendances géographiques, de l'incidence selon l'âge et selon le sexe, l'origine ethnique et des tendances temporelles, pour chaque groupe diagnostique. De plus, les différences de taux observées selon la situation socio-économique et d'autres regroupements par région et par période y sont examinées. Enfin, il analyse les caractéristiques épidémiologiques distinctes de certains cancers infantiles, comme la répartition des sous-types d'ossatures dans les cas d'ostéosarcome. Les chapitres 3 à 10 font le point sur les connaissances actuelles concernant les principaux facteurs de risque de cancers infantiles, et sont structurés par catégorie d'exposition plutôt que par type de cancer. Le chapitre 3 traite des facteurs génétiques et de la proportion de chaque type de cancer que l'on impute à certains syndromes héréditaires et à la présence de grappes de cas dans certaines familles. Ce chapitre présente malheureusement l'inconvénient propre à tout texte qui traite d'un secteur en plein essor, puisqu'il est déjà périmé. Les chapitres 4 et 5 portent sur certaines formes d'exposition et sur le risque de cancer chez l'enfant. Le chapitre 4 sur les rayonnements ionisants examine les cas de cancer infantile (surtout de leucémie) qui découlent de certains cas d'exposition résidentielle, tant de source ponctuelle (soit les bombes, les accidents dans les centrales nucléaires) que d'origine diffuse (soit les installations nucléaires, le rayonnement naturel). Le chapitre 5 qui concerne les champs électromagnétiques comprend une analyse détaillée de l'évaluation de l'exposition au risque et passe en revue des études pertinentes sur la question. Le chapitre 6 étudie les liens entre l'exposition professionnelle et environnementale du père aux produits chimiques et poussières. La plupart des études citées mettent l'accent sur un lien positif avec la leucémie, mais les rares études qui traitent d'autres cancers infantiles sont également mentionnées. Le chapitre 7 analyse l'hypothèse selon laquelle le risque de cancer infantile soit associé à l'infection chez la mère et le nourrisson. Il rend compte essentiellement des études sur la leucémie, mais il touche aussi brièvement aux lymphomes, aux tumeurs du cerveau et à d'autres cancers chez l'enfant. Le chapitre suivant traite du lien entre le cancer chez l'enfant et les habitudes de vie de la mère et du père, notamment l'alimentation et le recours aux suppléments vitaminiques, le tabagisme et la consommation d'alcool et de drogues à usage récréatif. Les liens entre certaines formes de cancer infantile et l'âge de la mère, le rang de naissance et les antécédents génésiques sont explorés dans le chapitre 9, alors que le chapitre 10 établit un lien entre les antécédents médicaux de l'enfant et le risque de cancer. Le dernier chapitre offre un résumé des données concernant les facteurs de risque pour chaque catégorie diagnostique selon la solidité des résultats publiés, qui repose grosso modo sur les critères de Brandford-Hill. Le chapitre contient d'excellents tableaux de référence qui rendent compte des données probantes sur les leucémies, les lymphomes, les tumeurs du système nerveux central, les neuroblastomes et les néphroblastomes. Les problèmes posés par l'exactitude et la validité de l'évaluation de l'exposition au risque et par la sélection non biaisée des sujets témoins y sont abordés. De l'avis des auteurs, il y a lieu d'élaborer des marqueurs objectifs de l'exposition et de les utiliser dans un plus grand nombre d'études épidémiologiques. De plus, si l'on veut recueillir des échantillons suffisamment vastes en vue de l'analyse des sous-types, on doit pouvoir tabler sur la collaboration entre les groupes et élargir le champ des études de manière à ce que les populations étudiées ne soient pas restreintes à l'Amérique du Nord et à l'Europe. Ce livre constitue une excellente introduction pour quiconque envisage d'entreprendre des recherches épidémiologiques sur le cancer chez l'enfant. Son analyse des études étiologiques est exhaustive et critique, mais une mise à jour devra être faite bientôt puisque la monographie ne rend compte que des études publiées avant le milieu de 1997. De plus, comme l'ouvrage traite d'un domaine où les connaissances évoluent rapidement, notamment de la biologie moléculaire, des mises à jour périodiques s'imposent. En outre, la monographie devrait élargir son analyse des mécanismes biologiques, lesquels sont mentionnés ça et là, alors qu'ils mériteraient de faire l'objet d'un chapitre distinct. Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un ouvrage de référence extrêmement complet et fouillé, qui comprend des tableaux détaillés et faciles à comprendre ainsi qu'une bibliographie exhaustive. Il devrait faire partie de la bibliothèque de quiconque s'intéresse à l'épidémiologie du cancer chez l'enfant. Amanda Shaw
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Dernière mise à jour : 2002-10-02 |  |
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