Maladies chroniques au Canada (MCC) est une revue scientifique trimestrielle mettant au point les données probantes actuelles sur la prévention et la lutte contre les maladies chroniques (c.-à-d. non transmissibles) et les traumatismes au Canada. Selon une formule unique et depuis 1980, la revue publie des articles soumis à l'examen par les pairs des auteurs et provenant des secteurs tant public que privé et comprenant des recherches effectuées dans des domaines tels que l'épidémiologie, la santé publique ou communautaire, la biostatistique, les sciences du comportement, et l'économie ou les services de la santé. Tous les articles de fond sont soumis à l'examen par les pairs des auteurs; les autres types d'articles ne le sont pas. Les auteurs demeurent responsables du contenu de leurs articles, et les opinions exprimées ne sont pas forcément celles du Comité de rédaction de MCC ni celles de l'Agence de la santé publique du Canada. Maladies chroniques au Canada, volume 27 no 4, 2007Résumé : L'obésité est un enjeu important en santé publique, associé à une multitude de problèmes de santé. Cette étude examine la prévalence de l'obésité, calcule la proportion des principales maladies chroniques attribuables à l'obésité (ou fraction étiologique du risque [FER]) dans la population, évalue le nombre de décès qui y sont attribués et dégage les tendances à venir concernant la prévalence du phénomène. Au Canada, le taux global de prévalence de l'obésité, correction faite des effets dus à l'âge, est passé de 10 % en 1970 à 23 % en 2004 (de 8 % à 23 % chez les hommes et de 13 % à 22 % chez les femmes). La prévalence de l'obésité a augmenté dans les cinq groupes d'âge examinés, soit les 20 à 34 ans, les 35 à 44 ans, les 45 à 54 ans, les 55 à 64 ans et les 65 ans et plus. En moyenne, la FER de la prévalence de certaines maladies chroniques importantes attribuables à l'obésité, observée entre 1970 et 2004, a augmenté de 138 % chez les hommes et de 60 % chez les femmes. Dans l'ensemble, en 2004, 45 % des cas d'hypertension, 39 % des cas de diabète de type II, 35 % des cas de maladie de la vésicule biliaire, 23 % des cas de coronaropathie, 19 % des cas d'arthrose, 11 % des accidents vasculaires cérébraux, 22 % des cas de cancer de l'endomètre, 12 % des cas de cancer du sein postménopausique et 10 % des cas de cancer du côlon pouvaient être imputés à l'obésité. En 2004, 8 414 (IC à 95 % : 6 881 - 9 927) décès étaient attribuables à l'obésité. Si les tendances actuelles relatives à la prévalence de l'obésité se maintiennent, on s'attend à ce que les taux de prévalence de l'obésité au Canada atteignent 27 % chez les hommes et 24 % chez les femmes d'ici 2010. Ces hausses auront des répercussions profondes sur ainsi que sur le système de santé, plus particulièrement sur les questions de capacité et l'affectation de ressources. Résumé : Les liens entre le cancer de la prostate et l'alimentation, l'activité physique et le tabagisme ont été évalués à la lumière de données tirées d'une étude cas/témoins en population. L'étude a été réalisée auprès de résidents du nord-est de l'Ontario. Les cas ont été repérés à l'aide du Registre des cas de cancer de l'Ontario chez des sujets ayant reçu un diagnostic entre 1995 et 1998 à l'âge de 50 à 84 ans (N = 752). Les témoins de sexe masculin ont été choisis à partir d'inscriptions téléphoniques et ont été appariés pour la fréquence à des cas en fonction de l'âge (N = 1 613). Les antécédents liés à l'alimentation, à l'activité physique et au tabagisme ont fait l'objet d'analyses de régression logistique à titre de facteurs de risque possibles. Une association positive signifi cative a été observée entre la consommation de tomates et le risque de cancer de la prostate chez les sujets classés dans les quartiles les plus élevés par rapport aux quartiles les plus faibles (RC = 1,6; IC à 95 % : 1,2-2,0). Des associations ont été constatées dans le cas du jus de tomates ou de légumes et du ketchup (RC = 1,5; IC à 95 % : 1,2-1,9; RC = 1,2; IC à 95 % : 1,0-1,5, respectivement). Le risque de cancer de la prostate n'a été associé à aucune autre variable liée à l'alimentation ni au tabagisme. L'activité physique intense chez les hommes du début de la cinquantaine a été rattachée à une réduction du risque (RC = 0,8; IC à 95 % : 0,6-0,9). Si l'association avec l'activité physique de loisir rejoignait les résultats d'études antérieures, tel n'était pas le cas de l'association avec les produits à base de tomates. Résumé : Le tabagisme figure parmi les principaux facteurs de risque associés au fardeau de la maladie. Notre objectif consistait à estimer le nombre de décès attribuables au tabagisme et d'années de vie perdues en raison du tabagisme au Canada en 2002. Cette année là, parmi tous les décès survenus chez les personnes de 0 à 80 ans et plus au Canada, 37 209 étaient imputables au tabagisme : 23 766 chez les hommes et 13 443 chez les femmes. Ces chiffres représentaient 16,6 % de tous les décès enregistrés au Canada, soit 21 % et 12,2 % des décès survenus chez les hommes et chez les femmes, respectivement. Les principales causes des décès imputables au tabagisme étaient les tumeurs malignes (17 427), les maladies cardiovasculaires (MCV) (10 275) et les maladies respiratoires (8 282). Le cancer du poumon (13 401) et la maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) (7 533) étaient les deux principales maladies liées aux décès causés par le tabagisme. En 2002, 515 608 années de vie ont été perdues prématurément au Canada : 316 417 chez les hommes et 199 191 chez les femmes. Le tabagisme est une cause importante de mortalité au Canada, et ses effets sur la société canadienne demeurent un fardeau inacceptable.
Résumé : Le rugby est un sport de contact qui comporte un risque élevé de blessure. Plusieurs chercheurs se sont penchés sur l'épidémiologie des blessures associées au rugby, mais il n'y a aucune étude de surveillance des blessures au rugby réalisée en Amérique du Nord. La présente étude a pour but de profiler l'étendue et la nature des blessures subies par les joueurs de rugby. Nous avons analysé les données de surveillance des blessures compilées sur une période de dix ans (1993−2003) par les services d'urgence des établissements de Kingston qui sont inscrits au Système canadien hospitalier d'information et de recherche en prévention des traumatismes. Les blessures associées au rugby ont été examinées selon le mécanisme, la nature et le siège anatomique, avec stratification selon le sexe et l'âge. Au total, 1 527 blessures ont été observées (soit une moyenne de 153 par année). Les résultats indiquent que la phase du placage était à l'origine du plus grand nombre de blessures (506/1 527; 33,1 %). En ce qui concerne la nature des blessures, les plus courantes étaient les entorses et les foulures (426/1 527; 27,9 %), alors que le premier siège anatomique de blessure était le visage (294/1 527; 19,3 %). Des types de blessure ont été ciblés pour la prévention en fonction de la fréquence et de la gravité des blessures. |
Mise à jour : 2007-07-03 |