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Relevé des maladies transmissibles
au Canada Une déclaration d'un comité consultatif (DCC) LIGNES DIRECTRICES CONCERNANT L'EXERCICE DE LA MÉDECINE DES VOYAGESDocument Adobe télédéchargeable (341 KB) Préambule Le Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV) donne à Santé Canada des conseils courants et à jour de nature médicale, scientifique et de santé publique concernant les maladies tropicales infectieuses et les risques pour la santé associés aux voyages internationaux. Santé Canada reconnaît que les conseils et les recommandations figurant dans cette déclaration reposent sur la pratique médicale et les connaissances scientifiques les plus récentes et les diffuse dans le but d'informer les voyageurs ainsi que les professionnels de la santé qui sont appelés à leur prodiguer des soins. Les personnes qui administrent ou utilisent des médicaments, des vaccins ou d'autres produits devraient bien connaître la monographie du produit ainsi que toute autre norme ou instruction approuvée concernant leur usage. Les recommandations relatives à l'usage des produits et les autres renseignements présentés ici peuvent différer de ceux qui figurent dans la monographie ou toute autre norme ou instruction approuvée pertinente établie par les fabricants autorisés. Rappelons que les fabricants font approuver leurs produits et démontrent leur innocuité et leur efficacité uniquement lorsqu'ils sont utilisés conformément à la monographie ou à toute autre norme ou instruction approuvée semblable. Introduction Comme de plus en plus de Canadiens voyagent dans des régions exotiques, tropicales ou lointaines, le besoin de services en médecine des voyages devient plus pressant. L'exercice de la médecine des voyages est devenu plus complexe, compte tenu des changements incessants sur le plan des risques sanitaires à l'échelle mondiale, de la mobilité accrue de la population et de divers facteurs propres à l'hôte qui doivent être pris en compte dans l'évaluation de l'état de santé. Pour illustrer la complexité de la situation, citons notamment la forte augmentation de la distribution et de l'incidence du paludisme pharmacorésistant; l'émergence et le retour en force de la tuberculose; l'accroissement du nombre de voyageurs présentant plus d'une maladie à la fois (p. ex., diabète, infection par le VIH, cancer ou maladie cardiovasculaire ou pulmonaire), de femmes enceintes qui voyagent ou de voyageurs très jeunes ou très âgés; et la multiplication accélérée de nouveaux vaccins destinés aux voyageurs. Selon les estimations, < 10 % DANS UN MILLION DE VOYAGEURS CANADIENS QUI SE RENDENT DANS DES PAYS TROPICAUX CHAQUE ANNÉE CONSULTENT UN MÉDECIN EN PRÉVISION DE LEUR VOYAGE(1). L'augmentation significative du nombre de Canadiens ayant contracté le paludisme à l'étranger témoigne de cette réalité; en 1997, > 1 000 cas de paludisme ont été signalés au Canada, comparativement à 430 en 1994. La qualité des avis donnés aux voyageurs canadiens a été remise en question(2-9). Des rapports isolés et plusieurs études permettent de présumer que de nombreux Canadiens s'informent auprès de professionnels de la santé qui n'ont pas les outils nécessaires pour leur donner des informations à jour; en fait, des renseignements erronés fournis à certains voyageurs canadiens ont eu des conséquences graves, y compris la mort(7-9). Le Comité consultatif de la médecine tropicale et de la médecine des voyages (CCMTMV) conseille le sous-ministre adjoint, Direction générale de la protection de la santé, Santé Canada. Dans le cadre de ses fonctions, le CCMTMV formule des recommandations relatives aux normes et à la qualité des conseils en médecine des voyages qui sont prodigués aux voyageurs au Canada. Lorsque c'est possible, ces recommandations sont fondées sur des preuves(10). Comme le CCMTMV décrit la fermeté de chaque recommandation et en indique la qualité des preuves à l'appui de celle-ci, les professionnels de la santé sont mieux en mesure d'adapter les recommandations à chaque voyageur canadien. Il n'y a actuellement aucune ligne directrice concernant l'exercice de la médecine des voyages. Le CCMTMV a donc élaboré ces lignes directrices relatives aux qualités, connaissances, compétences et caractéristiques du praticien en médecine des voyages ainsi qu'aux installations, matériel et ressources nécessaires à l'exercice de la médecine des voyages. Bien que ces lignes directrices ne s'appuient pas sur des faits, elles sont conçues pour aider le professionnel de la santé à prodiguer des soins de qualité et à protéger ainsi la santé des voyageurs canadiens. Définition de la médecine des voyages La médecine des voyages s'intéresse à la promotion de la santé et à la prévention des maladies ou d'autres effets indésirables sur la santé des voyageurs internationaux. L'exercice de la médecine des voyages diffère de celui de la médecine tropicale. La médecine des voyages met l'accent sur la promotion de la santé dans le but de préserver la santé et le bien-être des voyageurs, alors que la médecine tropicale s'intéresse plutôt au diagnostic et au traitement des maladies qui ont un lien avec les voyages. Le praticien en médecine des voyages pourrait fournir, par exemple, des conseils sur la prévention du paludisme et d'autres maladies à transmission vectorielle, la diarrhée des voyageurs, les maladies transmissibles sexuellement, les blessures et les accidents ainsi que sur l'acclimatation et l'adaptation à des milieux hostiles. Caractéristiques et qualités du spécialiste en médecine des voyages La personne qui oeuvre en médecine des voyages doit être un professionnel de la santé (p. ex., une infirmière autorisée et un médecin travaillant en collaboration) qui a une formation en médecine familiale, médecine interne, pédiatrie, santé publique ou maladies infectieuses. Ce professionnel doit appliquer les lignes directrices actuelles en matière de promotion de la santé auprès des voyageurs et respecter la réglementation provinciale et territoriale. Même s'il est admis que les praticiens en médecine des voyages ne possèdent pas nécessairement des connaissances spécialisées en médecine tropicale, ils doivent néanmoins être capables de distinguer les problèmes médicaux urgents qui font suite à un voyage de ceux qui ne le sont pas. Ils doivent aussi avoir établi un mécanisme d'aiguillage opportun de ces patients vers des spécialistes. Connaissances L'ensemble des connaissances requises pour exercer la médecine des voyages est complexe. Il englobe un savoir élémentaire et une compréhension générale des sujets suivants :
Compétences Toute consultation en prévision d'un voyage devrait comprendre les éléments suivants :
La consultation qui a lieu après un voyage doit être dirigée par un médecin et comprendre les éléments suivants :
Les praticiens en médecine des voyages doivent communiquer efficacement de manière à favoriser la rétention et la prise en considération de l'information fournie. Pour y parvenir, on doit s'assurer que cette information tient compte de toute barrière de langue, d'éducation ou de culture et prendre soin de corriger les idées fausses. De nombreux outils peuvent aider le praticien dans cette tâche (p. ex., brochures ou dépliants); on doit également interroger le voyageur pour s'assurer qu'il comprend bien les conseils qui lui sont fournis(11). Aspects de l'exercice de la médecine des voyages Consultation L'évaluation de tous les éléments pertinents (type de voyage prévu, caractéristiques du voyage et questions de santé individuelles ayant un lien avec le voyage) dans le cadre d'une consultation en médecine des voyages prendra généralement de 15 à 30 minutes. La consultation peut être prolongée (30 à 60 minutes) en fonction de la complexité du voyage sur le plan géographique ainsi que des comportements à risque et des caractéristiques sanitaires intercurrentes du voyageur. Installations cliniques Matériel
Fournitures
Documentation
Consentement
Cabinets
Lignes directrices s'appliquant aux cabinets
Produits
Maintien du niveau de compétence Pour maintenir son niveau de compétence clinique, il faudrait idéalement donner au moins cinq à 10 consultations en médecine des voyages par semaine. Le praticien doit être prêt à se tenir informé des progrès les plus récents dans son domaine et des ressources les plus à jour en matière de médecine des voyages, y compris les suivantes :
La formation continue en médecine des voyages est essentielle à tous les professionnels de la santé qui oeuvrent dans ce domaine. Cela peut consister à assister aux conférences et aux séminaires pertinents (p. ex., sur la santé publique, l'immunisation, la médecine des voyages et les maladies infectieuses) ainsi qu'à adhérer à au moins un organisme lié à la médecine des voyages (p. ex., l'International Society for Travel Medicine, l'American Society of Tropical Medicine and Hygiene, l'Association canadienne de santé publique ou la Société canadienne des maladies infectieuses). Conclusion Le CCMTMV présente ces lignes directrices en espérant qu'elles stimuleront la discussion et serviront de guide pour l'exercice de la médecine des voyages. En dernière analyse, ces lignes directrices pourront constituer un ensemble de normes s'appliquant à la prestation des conseils en médecine des voyages, ce qui fournira l'assurance que la population canadienne reçoit l'information appropriée et la plus récente avant de voyager à l'étranger. Le CCMTMV a la ferme conviction que l'exercice de la médecine des voyages exige plus que de simples «recettes». Des connaissances à jour sur l'épidémiologie mondiale des risques liés aux maladies infectieuses et non infectieuses sont essentielles. Le professionnel de la santé doit se livrer à une évaluation personnelle détaillée des risques, ce qui comprend le type d'exposition, les comportements à risque et les particularités de l'état de santé du voyageur, afin de pouvoir recommander l'intervention ou les interventions les plus appropriées pour promouvoir la santé et prévenir la maladie ou d'autres effets indésirables sur la santé du voyageur. Ces interventions peuvent consister à apporter des changements à l'itinéraire de voyage prévu, à modifier des comportements, à faire appel à des vaccins ou à la chimioprophylaxie (p. ex., aux antipaludéens), et inclure d'autres recommandations importantes pour protéger la santé du voyageur international. Compte tenu de l'évolution constante de la distribution des infections pharmacorésistantes, des épidémies de maladies et des progrès accomplis pour enrichir notre arsenal thérapeutique, la médecine des voyages est devenue une spécialité complexe. Ceux et celles qui choisissent ce domaine stimulant doivent bien savoir qu'ils devront prendre une telle responsabilité au sérieux. Puisque la médecine des voyages est principalement une médecine préventive, la santé et la sécurité du client dépend dans une grande mesure du niveau de compétences et des capacités à communiquer du professionnel de la santé ainsi que de son enthousiasme pour cette discipline. Références
* Membres : Dr B. Ward (président); Dr K. Kain (ancien président); H. Birk; M. Bodie-Collins (secrétaire générale); Dre S.E. Boraston; Dr H.O. Davies; Dr K. Gamble; Dr L. Green; Dr J.S. Keystone; Dre K.S. MacDonald; Dr J.R. Salzman; Dre D. Tessier. Représentants de liaison : Dr R. Birnbaum (SCSI); Dr V. Marchessault (SCP et CCNI); Dre H. Onyette (SCMI); Dr R. Saginur (ACSP); Dre F. Stratton (CCE). Membres d'office : Dre E. Callary (SC); Dr M. Cetron (CDC); R. Dewart (CDC); Dr E. Gadd (SC); Dr H. Lobel (CDC); Dre A.E. McCarthy (MDN); Dre M. Parise (CDC). Membre émérité : Dr C.W.L. Jeanes. Comité des lignes directrices pour la santé des voyageurs : Dr J. Keystone (président); H. Birk; Dr V. Marchessault; Dre A.E. McCarthy; Dre H. Onyett; Dre D. Tessier. CCMTMV tient à remercier le Dr D. MacPherson pour son apport à ces lignes directrices. + Ce document a été préparé par la Dre A.E. McCarthy à approuvé par le CCMTMV. Notre mission est d'aider les Canadiens et les Canadiennes à maintenir et à améliorer leur état de santé. Santé Canada
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Dernière mise à jour : 2002-11-08 |