Maladies chroniques au Canada (MCC) est une revue scientifique trimestrielle mettant au point les données probantes actuelles sur la prévention et la lutte contre les maladies chroniques (c.-à-d. non transmissibles) et les traumatismes au Canada. Selon une formule unique et depuis 1980, la revue publie des articles soumis à l'examen par les pairs des auteurs et provenant des secteurs tant public que privé et comprenant des recherches effectuées dans des domaines tels que l'épidémiologie, la santé publique ou communautaire, la biostatistique, les sciences du comportement, et l'économie ou les services de la santé. Tous les articles de fond sont soumis à l'examen par les pairs des auteurs; les autres types d'articles ne le sont pas. Les auteurs demeurent responsables du contenu de leurs articles, et les opinions exprimées ne sont pas forcément celles du Comité de rédaction de MCC ni celles de l'Agence de la santé publique du Canada. Maladies chroniques au Canada, volume 28 no 1/2, 2007Résumé : Cette étude visait à établir les facteurs personnels influant sur la concordance entre les évaluations d'un expert et les auto-évaluations de répondants concernant une exposition professionnelle passée. Les données épidémiologiques ont été recueillies dans le cadre d'une étude cas/témoins sur le cancer de la prostate, menée en communauté de 1995 à 1998. Nous avons comparé les autoévaluations des répondants et les évaluations de l'expert, relativement à l'exposition/la non-exposition par contact cutané ou par ingestion aux hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), en nous appuyant sur les emplois occupés le plus longtemps et en excluant les évaluations concordantes quant à la « non-exposition ». Le taux de concordance entre les évaluations des répondants et de l'expert était de 53,9 % (N = 1 038); la surévaluation étant plus fréquente que la sous-évaluation pour ce qui est de l'expert (31,8 % contre 14,4 %). Dans des modèles de régression logistique multidimensionnels, le statut professionnel de col blanc était significativement associé à la surévaluation (rapport de cotes [RC] = 0,142; intervalle de confiance [IC] à 95 % = 0,095 à 0,211; cols bleus c. cols blancs), tandis que l'âge était associé à la sous-évaluation (RC = 1,077; IC à 95 % = 1,043 à 1,112; pour une année d'âge ajoutée). Ni la satisfaction professionnelle ni la perception du risque ne semblaient avoir d'effet de confusion sur d'autres associations. Dans les études à venir, les cas de surévaluation chez les cols blancs pourraient être évités en offrant des définitions plus claires de l'exposition, et le rappel de l'exposition chez les répondants âgés pourrait être amélioré grâce à l'utilisation d'aides mnémoniques. Résumé : Peu de recherches ont été réalisées au Canada sur les services de santé destinés aux enfants et aux jeunes présentant des problèmes de santé chroniques (PSC). Des pédiatres de la Colombie-Britannique ont déterminé, dans le cadre d'une enquête postale, que la qualité et la sûreté des services de santé destinés aux enfants souffrant de maladies chroniques (Mal-ch) étaient inférieures (score moyen ± écart-type d'après une échelle à sept points : 4,86 ± 1,02 ) à celles des services dispensés aux enfants présentant des blessures/des maladies aiguës (5,97 ± 1,01), et qu'elles étaient les plus faibles dans le cas des enfants présentant des problèmes de développement, de comportement et de santé mentale chroniques (PDCSM-ch; 3,06 ± 1,17). Interrogés sur les moyens d'améliorer les services de santé axés sur les PSC, les répondants ont surtout préconisé l'amélioration de l'accès aux services et aux ressources communautaires, aux médecins spécialistes et aux installations spécialisées, ainsi que la mise en place de modèles de soins différents. Selon les répondants, il serait possible d'améliorer les soins médicaux dispensés aux enfants atteints de PSC par un élargissement du rôle du médecin, par une meilleure intégration de la dimension médicale à d'autres aspects des soins et par l'adoption de mécanismes de rémunération plus souples. D'après l'enquête, il faut non seulement améliorer et repenser les services médicaux destinés aux enfants atteints de PSC, surtout de PDCSM-ch, mais aussi que les solutions proposées tiennent compte des différences entre les souscatégories de PSC, les facteurs géographiques et les médecins sur le plan de la réceptivité au changement. Résumé : En 2002, un sondage a été mené auprès de pharmaciens en Ontario, au Québec, en Saskatchewan et à l'Île-du-Prince-Édouard quant à leur participation professionnelle envers le renoncement au tabac. Dans toutes les provinces, au moins 70 % des répondants avaient une attitude positive envers le renoncement au tabac. Au moins 50 % des répondants étaient d'avis que les pharmaciens jouent un rôle important dans les efforts visant à motiver les patients à cesser de fumer ainsi que dans la plupart des aspects visant la motivation, le soutien et l'orientation des patients. Cependant, dans toutes les provinces, moins de 40 % des répondants sont intervenus de diverses façons au cours de la dernière année auprès de plus de la moitié de leurs patients fumeurs. Les interventions les plus courantes consistaient à conseiller aux patients de réduire leur consommation ou de cesser de fumer, à tenter d'augmenter la motivation à cesser de fumer et à suggérer l'utilisation d'une thérapie de remplacement de la nicotine. Les résultats n'ont pas permis de déceler de tendances interprovinciales constantes au niveau des différences relevées dans les attitudes, les rôles perçus et les interventions. Certaines différences ont été décelées dans les attitudes et les rôles perçus par les pharmaciens qui exercent leur profession dans des provinces qui interdisent la vente de tabac dans les pharmacies et ceux qui exercent leur profession dans une province qui en permet la vente. Toutefois, aucune différence n'a été dénotée dans les interventions globales. Les résultats offrent une base de référence pour suivre, au niveau provincial, les attitudes professionnelles des pharmaciens envers le renoncement au tabac ainsi que la façon dont ils perçoivent leurs rôles et les interventions qu'ils entreprennent. Ces résultats pourraient également contribuer à des initiatives de contrôle du tabac. Résumé : Un des principaux objectifs du programme de recherche Impact sur la santé de la population (ISP) des maladies au Canada était de déterminer les préférences canadiennes à l'égard des états de santé associés à diverses maladies, afin d'estimer la composante de morbidité des mesures agrégées de la santé de la population définissant l'expérience de la maladie au Canada. Dans cette étude, les préférences à l'égard des états de santé ont été obtenues à partir de groupes formés de personnes du grand public (N=146) dans neuf collectivités canadiennes (Vancouver, Edmonton, Saskatoon, Toronto, Ottawa, Montréal, Québec, Moncton et Halifax); l'étude a été menée de janvier à juin 2003. Les informations relatives à ces états de santé ont été présentées aux sondés en se fondant sur le Système de classification et de mesure de la santé fonctionnelle (CLAMES), qui évalue la capacité fonctionnelle à partir de 11 dimensions comprenant chacune 4 ou 5 niveaux allant du fonctionnement normal au fonctionnement très limité. Les préférences concernant 238 états de santé classés dans le CLAMES ont été obtenues au moyen de la méthode du pari standard (PS), lors d'exercices individuels et en groupe. Les préférences moyennes à l'égard de ces états de santé ont été utilisées pour estimer les paramètres d'une fonction de scores loglinéaire pour le CLAMES. La fonction permet de mesurer de façon appropriée les scores de préférence associés à l'ensemble des états de santé définis dans le CLAMES, sans qu'il soit nécessaire de recourir à des mesures directes par sondage. En outre, le PS semble applicable dans des conditions de groupe. Résumé : Les mesures agrégées relatives à la santé de la population intégrant la morbidité offrent une nouvelle perspective pour l'établissement des objectifs prioritaires et des politiques en matière de santé. Les années de vies perdues ajustées sur la santé (AVPAS) relatives à une maladie tiennent compte des années perdues en raison de la mortalité prématurée et en raison de la morbidité, lesquelles sont mesurées en équivalents-années perdus en raison d'une capacité réduite. Les AVPAS relatives à 25 types de cancer ont été estimées à partir de l'incidence et de la mortalité au Canada en 2001; les fractions étiologiques du risque ont été estimées pour chacun des facteurs de risque associés à ces cancers.Les résultats de l'analyse indiquent que les Canadiens auraient perdu 905 000 années de vie ajustées en raison du cancer en 2001, dont notamment 771 000 années dues à une mortalité prématurée et 134 000 dues à une morbidité découlant de cas nouveaux (années actualisées au taux de 3 %). La majeure partie de la mortalité prématurée était due au cancer du poumon; la morbidité découlait en majeure partie des cancers du sein et de la prostate et du cancer colono-rectal. Un quart des AVPAS estimées dues au cancer étaient attribuables au tabac et près d'un quart étaient attribuables à la combinaison de différents facteurs : consommation d'alcool, carence de consommation en fruits et légumes, obésité et manque d'activité physique.Ces résultats constituent un progrès important car ils mesurent les impacts du cancer sur la population canadienne en tenant compte tant de la morbidité que de la mortalité.
Résumé : Au Canada, les blessures constituent la principale cause de mortalité et de morbidité chez les adolescents. Les adolescents habitant les milieux ruraux sont sujets de façon disproportionnée à ces traumatismes. Les écarts de risques de blessures entre les adolescents ruraux et urbains continuent d'être négligés par les études. Nous avons comparé les autodéclarations sur les blessures subies par des adolescents et ayant fait l'objet d'un traitement médical survenues en milieu urbain et en milieu rural en utilisant un échantillon représentatif d'adolescents canadiens. Notre étude repose sur une analyse d'un échantillon national d'adolescents âgés de 11 à 15 ans (N = 7 235) de l'enquête de l'OMS menée en 2001-2002, sur les comportements liés à la santé des enfants d'âge scolaire. Les répondants ont été répartis en cinq catégories géographiques selon l'adresse de l'école. Diverses différences entre les risques de blessures ont été décrites en fonction du milieu de résidence urbain ou rural. Les adolescents des régions rurales sont plus susceptibles de subir un traitement à la suite d'une blessure que la population de référence des grandes régions métropolitaines. Ces tendances en matière de traitement médical à la suite de blessures suggèrent que les programmes de prévention pourraient mieux cibler les besoins des jeunes canadiens habitant des secteurs géographiques spécifiques.
Résumé : La présente étude vise à analyser les déterminants d'un poids élevé à la naissance (> 4 000 grammes) selon diverses régions géographiques du Canada. Des analyses ont été effectuées à partir des données des cycles 1 à 4 (1994-2001; N = 20 002 enfants) de l'Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes (ELNEJ). Les enfants ont été regroupés selon cinq régions géographiques de résidence : les provinces de l'Atlantique, le Québec, l'Ontario, les Prairies et la Colombie-Britannique. Les déterminants analysés dans la présente étude comprennent : le sexe, l'âge gestationnel et le rang de naissance des enfants; l'âge et le niveau de scolarité de la mère; le tabagisme maternel pendant la grossesse; le type de famille; le statut socio-économique (SSE) de la famille et la santé de la mère (dépression du post-partum; hypertension et utilisation de médicaments pendant la grossesse). Comparativement au Québec, la probabilité de donner naissance à un enfant de poids élevé à la naissance était de 25 % plus élevée en Ontario, de 41 % dans les provinces de l'Atlantique et de 53 % en Colombie-Britannique. Au Québec, la probabilité que les mères non fumeuses appartenant aux quintiles supérieurs du SSE donnent naissance à un bébé pesant plus de 4 000 grammes était plus élevée, tandis qu'en Colombie-Britannique, la probabilité de donner naissance à un bébé pesant plus de 4 000 grammes était deux fois plus élevée chez les mères non fumeuses appartenant aux quintiles inférieurs du SSE. On a constaté que le lien entre les disparités sociales et la macrosomie varie selon la région géographique. |
Mise à jour : 2007-10-23 |