
Volume 17, No 2- 2000
|
|

Réimpression de résumés
1. Sex difference in high density
lipoprotein cholesterol in six countries
C.E. Davis, D.H. Williams, R.G. Oganov, S.-C. Tao, S.L. Rywik, Y.
Stein, J.A. Li ttle
Am J Epidemiol 1996;143(11):1100-6 [traduction]
Il est établi que les femmes ont des taux de cholestérol
à lipoprotéines de haute densité (HDL) plus élevés
que les hommes. Les auteurs ont examiné le lien éventuel
entre le cholestérol HDL et le sexe chez 8 631 femmes et 10 690
hommes âgés de 45 à 54 ans, de six pays, qui ont été
suivis entre 1972 et 1989. La variation de la différence selon
le sexe dans le taux de cholestérol HDL était significative;
la différence la plus faible (0,06 mmol/L a été observée
en Chine, et la plus importante (0,40 mmol/L), au Canada. Les auteurs
ont procédé à un ajustement de manière à
tenir compte des différences en ce qui concerne l'indice de masse
corporelle, le tabagisme, la consommation d'alcool et la fréquence
cardiaque; la variabilité s'en est trouvée réduite,
mais n'a pas été éliminée. La différence
selon le sexe dans les taux de cholestérol HDL, qu'on croit généralement
due à des facteurs biologiques, varie d'une culture à l'autre
et pourrait être liée à des facteurs environnementaux.
2. Physical activity and cardiovascular
risk factors among elderly men in Finland, Italy, and The Netherlands
Fransje C.H. Bijnen, Edith J.M. Feskens, Carl J. Caspersen, Si mona
Giampaoli, Aulikki M. Nissinen, Alessandro Menotti, Willem L. Mosterd,
Daan Kromhout
Am J Epidemiol 1996;143(6):553-61 [traduction]
Les auteurs ont étudié le profil d'activité physique
et sa relation éventuelle avec les facteurs de risque cardio-vasculaire
chez 1 402 hommes âgés de 69 à 90 ans. Ces sujets
participaient à l'enquête de suivi de 30 ans menée auprès
des cohortes finlandaises (est et ouest de la Finlande), italiennes (Montegiorgio
et Crevalcore) et hollandaises (Zutphen) de la Seven Countries Study.
Les auteurs ont évalué l'activité physique au moyen
d'un questionnaire validé à remplir soi-même destiné
aux hommes retraités. L'activité physique totale variait
considérablement à l'intérieur des cohortes. L'activité
physique médiane totale déclarée par les sujets s'échelonnait
entre 50 minutes par jour à Montegiorgio et 89 minutes par jour
à Crevalcore. La marche, le jardinage et la bicyclette étaient
responsables de plus de 70 % de l'activité physique totale dans
toutes les cohortes. Selon la définition qui était donnée
de l'«inactivité physique», la prévalence estimée
de l'inactivité oscillait entre 5 % et 33 % à Zutphen et
entre 18 % et 68 % à Montegiorgio. Dans les données combinées,
l'activité physique totale était inversement liée
à la fréquence cardiaque au repos (r = -0,11, p < 0,001)
et positivement liée au cholestérol à lipoprotéines
de haute densité (HDL) (r = 0,08, p < 0,01). Ces relations demeuraient
statistiquement significatives après ajustement pour l'âge,
la cohorte, le tabagisme, l'indice de masse corporelle et la consommation
d'alcool. L'activité totale n'était pas liée au cholestérol
total, au cholestérol non-HDL, à la pression artérielle
ni à l'indice de masse corporelle. Les auteurs concluent que l'activité
physique pourrait avoir un effet positif sur les taux de cholestérol
HDL chez les hommes âgés. La marche, le jardinage et la bicyclette
étaient les principales activités physiques des sujets.
3. Sex and time trends in cardiovascular
disease incidence and mortality: the Framingham Heart Study, 1950-1989
Pamela A. Sytkowski, Ralph B. D'Agostino, Albert Belanger, William
B. Kannel
Am J Epidemiol 1996;143(4):338-50 [traduction]
Les variations de la mortalité due aux maladies cardio-vasculaires
entre les sexes, dans le temps et d'une région à l'autre,
font ressortir des différences, selon la population, dans les facteurs
biologiques, comportementaux et environnementaux qui influent sur la santé
cardio-vasculaire. Les auteurs ont examiné les tendances sur une
période de 20 ans dans les facteurs de risque, l'incidence et la
mortalité chez les femmes et les hommes de Framingham (Massachusetts)
qui participaient à l'étude coronarienne de Framingham et
étaient âgés de 50 à 59 ans en 1950, 1960 et
1970. L'incidence chutait de 21 % entre les cohortes de femmes (p < 0,01
pour la tendance), et c'est entre les cohortes de 1950 et de 1960 que
cette baisse était la plus importante. Entre les cohortes d'hommes,
l'incidence ne diminuait que de 6 % en 20 ans, malgré une baisse
de 18 % (p < 0,05 pour la tendance) au cours des 10 premières années
du suivi. La mortalité due aux maladies cardio-vasculaires a chuté
de 59 % entre les cohortes de femmes et de 53 % entre les cohortes d'hommes
(dans les deux cas, p < 0,001 pour la tendance). Les plus importantes
réductions de la mortalité ont été observées
entre les cohortes de femmes de 1950 et de 1960 au cours de la deuxième
décennie du suivi, et entre les cohortes d'hommes de 1960 et de
1970 au cours des deux périodes de suivi. L'obésité,
l'hypercholestérolémie et l'hypertension artérielle
étaient significativement plus faibles à la base et 10 ans
plus tard dans la cohorte de femmes de 1970, comparativement à
la cohorte de 1950 (tous les p < 0,001). Dans la cohorte d'hommes de 1970,
le tabagisme et l'hypertension artérielle étaient significativement
plus faibles à la base et 10 ans plus tard par rapport à
la cohorte de 1950 (dans les deux cas, p < 0,001). Plus de la moitié
de la baisse de 51 % de la mortalité par cardiopathie ischémique
observée chez les femmes entre 1950 et 1989, et entre un tiers
et la moitié de la baisse de 44 % observée chez les hommes
pourraient être attribuables à la réduction des facteurs
de risque dans les cohortes de 1970.
4. Socioeconomic inequalities
in coronary heart disease and stroke mortality among Australian men, 1979-1993
Stan Bennett
Int J Epidemiol 1996;25(2):266-75 [traduction]
Contexte. Au cours des années 1970, en Australie, la mortalité
par cardiopathie ischémique (CI) et accident vasculaire cérébral
était plus élevée dans les groupes moins favorisés
sur le plan socio-économique, et ces inégalités s'accentuaient.
Les auteurs de cette étude examinent les tendances ultérieures
des inégalités socio-économiques, en regard des caractéristiques
socio-économics des principaux facteurs de risque cardio-vasculaire.
Méthodes. Les auteurs se sont fondés sur la profession
pour définir la situation socio-économique. Les taux de
mortalité normalisés selon l'âge ont été
établis pour les hommes âgés de 25 à 64 ans,
à partir des données du registre des décès
et des estimations de la population active pour 1979-1993. Les données
relatives aux facteurs de risque ont été extraites de trois
enquêtes transversales sur la population effectuées en 1980,
1983 et 1989.
Résultats. Les hommes qui avaient un travail manuel étaient
au moins 35 % plus nombreux à mourir d'une CI que ceux qui occupaient
une profession libérale, et 60 % plus nombreux à mourir
d'un accident vasculaire cérébral. Le risque de problème
coronarien dans cette population, sur 5 ans, était supérieur
de 30 %. Depuis 1979, on a observé des réductions du risque
coronarien et de la mortalité dans les deux groupes.
Conclusions. Les inégalités socio-économiques
dans la mortalité due aux CI ont continué de s'accentuer
au début des années 1980, pour atteindre un palier par la
suite et persister au cours des années 1990. C'est surtout la baisse
de la prévalence de l'hypertension artérielle et du tabagisme
qui est responsable de la diminution du risque coronarien et des différences
selon la situation socio-économique.
5. Protein consumption and bone
fractures in women
Diane Feskanich, Walter C. Willett, Meir J. Stampfer, Graham A. Colditz
Am J Epidemiol 1996;143(5):472-9 [traduction]
Les protéines alimentaires entraînent une augmentation
des pertes de calcium dans les urines et ont été liées
à des taux plus élevés de fracture de la hanche dans
les études interculturelles. La relation éventuelle entre
l'apport protéique et le risque de fractures osseuses ostéoporotiques
n'a toutefois pas été examinée en profondeur. Dans
cette étude prospective, l'apport alimentaire habituel a été
mesuré en 1980 dans une cohorte de 85 900 femmes, âgées
de 35 à 59 ans, qui participaient à la Nurses' Health
Study. Les auteurs ont eu recours à un questionnaire postal
sur la fréquence de consommation des aliments et ont consigné
les fractures nouvelles de la hanche (n = 234) et de la partie distale
de l'avant-bras (n = 1 628) déclarées par les sujets au
cours des 12 années suivantes. Au moyen de questionnaires bisannuels,
ils ont recueilli de l'information sur les autres facteurs liés
à l'ostéoporose, notamment l'obésité, l'oestrogénothérapie
après la ménopause, le tabagisme et l'activité physique.
Les mesures de la consommation alimentaire ont été mises
à jour en 1984 et 1986. L'apport protéique était
lié à un risque accru de fracture de l'avant-bras (risque
relatif [RR] = 1,22, intervalle de confiance [IC] à 95 % = 1,04-1,43,
p pour la tendance = 0,01) chez les femmes qui consommaient plus de 95
g de protéines par jour comparativement à celles qui en
consommaient moins de 68 g par jour. Une augmentation analogue du risque
a été observée pour les protéines animales,
mais aucun lien n'a été mis en évidence en ce qui
concerne les protéines végétales. Chez les femmes
qui avaient consommé cinq portions ou plus de viande rouge par
semaine, on observait également une augmentation significative
du risque de fracture de l'avant-bras (RR = 1,23, IC à 95 %, 1,01-1,50)
comparativement aux femmes qui avaient mangé de la viande rouge
moins d'une fois par semaine. Un rappel du régime alimentaire pendant
l'adolescence n'a pas fait ressortir de risque accru de fracture de l'avant-bras
chez les femmes qui avaient consommé davantage de protéines
animales ou de viande rouge au cours de cette période de leur vie.
Aucun lien n'a été observé entre l'apport protéique
à l'âge adulte et l'incidence des fractures de la hanche,
bien que la puissance en ce qui concerne l'évaluation de ce lien
ait été faible.
6. Silica and aluminum in drinking
water and cognitive impairment in the elderly
Hélène Jacqmin-Gadda, Daniel Commenges, Luc Letenneur,
Jean-François Dartigues
Epidemiology 1996;7:281-5 [traduction]
Nous avons étudié la relation éventuelle entre
les taux de silice et d'aluminium dans l'eau potable et le risque de déficience
cognitive en nous fondant sur les données d'une enquête basée
sur la population effectuée auprès de 3 777 sujets français
âgés de 65 ans et plus. Nous avons également évalué
l'effet du pH et des concentrations de calcium, de magnésium, de
fluor, de zinc, de cuivre et de fer. Nous avons eu recours à une
analyse de régression logistique des effets conjugués et
procédé à un ajustement pour l'âge, le sexe,
le niveau d'instruction et la profession des sujets. Notre étude
a confirmé l'existence d'une relation inverse, mise en évidence
dans le passé, entre la concentration de calcium et la déficience
cognitive. Nous n'avons pas observé de relation importante entre
la déficience cognitive et le fluor, le magnésium, le fer,
le cuivre ni le zinc. La relation entre la déficience cognitive
et l'aluminium était fonction du pH et de la concentration de silice
: des concentrations élevées d'aluminium semblaient avoir
un effet nocif lorsque la concentration de silice était faible,
mais on observait un effet protecteur lorsque le pH et le taux de silice
étaient élevés. Toutefois, le seuil à partir
duquel on observait un effet de l'aluminium était très bas
(3,5 mg par litre) et infirmait l'hypothèse voulant que l'aluminium
ne soit nocif qu'à des concentrations élevées.
7. Aspirin use and cognitive
function in the elderly
Til Stürmer, Robert J. Glynn, Terry S. Field, James O. Taylor,
Charles H. Hennekens
Am J Epidemiol 1996;143(7):683-91 [traduction]
Le déclin de la fonction cognitive chez les personnes âgées
est courant et constitue un problème important sur le plan clinique
et sur le plan de la santé publique. L'aspirine peut ralentir le
déclin de la fonction cognitive en influant sur la démence
par infarctus multiples, mais les données à ce sujet sont
rares. Dans le cadre du East Boston Senior Health Project, une
étude de cohortes basée sur la population, 3 809 sujets
de 65 ans et plus résidant dans la communauté ont été
recrutés en 1982-1983 et suivis au moyen de visites à domicile
effectuées tous les trois ans jusqu'en 1988-1989. Des intervieweurs
spécialement formés ont évalué la fonction
cognitive des sujets au moyen du Short Portable Mental Status Questionnaire
et ont évalué leur consommation de médicaments, notamment
de médicaments en vente libre. Les réponses au questionnaire
ont été cotées en fonction de trois catégories
: élevée, moyenne ou faible; un passage à une catégorie
inférieure était considéré comme un déclin
de la fonction cognitive. Les participants qui avaient consommé
des médicaments contenant de l'aspirine dans les deux semaines
précédant l'entrevue étaient considérés
comme des consommateurs d'aspirines. Nous avons eu recours à une
analyse de régression logistique multiple afin d'établir
les rapports de cotes ajustés et leurs intervalles de confiance
à 95 % pour le déclin des fonctions cognitives. L'équation
d'estimation a permis d'ajuster les erreurs-types pour les mesures répétées.
Les consommateurs d'aspirines obtenaient un rapport de cotes de 0,97 (intervalle
de confiance à 95 % = 0,82-1,15) pour le déclin cognitif.
La faible fréquence de la consommation d'aspirines (moins d'une
fois par jour) était liée à un rapport de cotes de
0,87 (intervalle de confiance à 95 % = 0,69-1,09). Si aucun effet
important n'a été observé, les données pourraient
également évoquer un effet positif modeste de la consommation
d'aspirines, en particulier de la consommation intermittente, sur le déclin
de la fonction cognitive. Vu la possibilité de biais résiduels
dus à l'autosélection ou à des variables confusionnelles,
il faudra réaliser des essais randomisés pour fournir des
données probantes sur la question.
8. Income class and pharmaceutical
expenditure in Canada: 1964-1990
Joel Lexchin
Can J Public Health 1996;87(1):46-50
Dans les années 1970, presque toutes les provinces canadiennes
out introduit des programmes de subventions à l'achat des médicaments
pour venir en aide aux familles à faibles revenus. Cette étude
a été réalisée pour voir si ces programmes
sont parvenus à réduire le montant des dépenses en
médicaments par les familles et les individus à faibles
revenus et également pour comparer les dépenses de ce groupe
avec celles des familles à hauts revenus. Les dépenses ont
été calculées à partir des enquêtes
menées par Statistique Canada sur les groupes à faibles
et à hauts revenus, entre 1964 et 1990. Pour le groupe à
faibles revenus, on a constaté une diminution de 40 % des dépenses
par rapport au pourcentage global des dépenses familiales, laquelle
est apparue simultanément à l'introduction des programmes
de subventions provinciaux. Toutefois, pour le groupe à hauts revenus,
on a constaté une diminution encore plus importante des dépenses
en médicaments. Exprimées en pourcentage total des dépenses
des familles, les dépenses par habitant dans le groupe à
faibles revenus était sept fois supérieures à celles
du groupe à hauts revenus, et aucun changement n'a été
constaté dans ce ratio après introduction des plans de subventions.
9. A survey of population-based
drug databases in Canada
Elizabeth Miller, Brian Blatman, Thomas R. Einarson
Can Med Assoc J 1996;154(12):1855-64
Objectif : Identifier les bases de données démographiques
sur les médicaments qui existent au Canada et déterminer
dans quelle mesure elles sont suffisamment complètes et accessibles
pour permettre d'effectuer des recherches sur la pharmaco-épidémiologie
et sur les résultats.
Concept : Sondage (questionnaire postal en quatre parties).
Contexte : Régimes publics et privés d'assurance-médicaments
de tiers au Canada.
Participants : Tous les régimes provinciaux et territoriaux
d'assurance-médicaments ou les gestionnaires de régimes
d'assurance-médicaments, ainsi que des gestionnaires de régimes
privés choisis, y compris des consultants en services de santé,
des fournisseurs de régimes collectifs et des arbitres ou gestionnaires
des services pharmaceutiques.
Mesure des résultats : Renseignements sur les patients,
les médicaments et les pharmacies; possibilité d'établir
des liens électroniques avec d'autres bases de données provinciales
(p. ex.,médecins, hôpitaux, statistiques démographiques);
accessibilité de l'information; profil démographique.
Résultats : Sur les 32 destinataires du questionnaire,
29 (91 %) ont répondu et 18 (56 %) l'ont rempli. On a signalé
que la plupart des bases de données contenaient des renseignements
sur les patients (p. ex., numéro d'identification du patient, âge,
sexe et antécédents pharmaceutiques), et sur les médicaments
prescrits (p. ex., numéro d'identification du médicament,
posologie, quantité et coût). Six provinces et un territoire
ont déclaré pouvoir établir des liens avec d'autres
bases de données (p. ex., bases de données sur les hôpitaux
et sur les médecins). Un arbitre/gestionnaire de services pharmaceutiques
a fait état de liens avec des bases de données choisies
sur l'invalidité de longue durée. Toutes les bases de données
gouvernementales à l'exception de celles de la Colombie-Britannique
et du Yukon permettaient d'utiliser les données aux fins de recherches.
Le Manitoba et la Saskatchewan incluaient tous les résidents de
la province dans leur base de données. Les autres incluaient des
groupes choisis (p. ex., résidents de 65 ans ou plus, bénéficiers
d'aide sociale ou bénéficiers de régimes privés
d'assurance collective).
Conclusion : Il existe un certain nombre de bases de données
démographiques publiques et privées qui peuvent servir en
recherche sur la pharmacoépidémiologie et sur les résultats.
10. Direct and indirect costs
of asthma in Canada, 1990
Murray D. Krahn, Catherine Berka, Peter Langlois, Allan S. Detsky
Can Med Assoc J 1996;154(6):821-31
Objectif : Calculer les coûts directs et indirects de l'asthme
au Canada.
Conception : Étude sure le coût de la maladie.
Contexte : Canada.
Patients : Tous les Canadiens qui ont reçu des soins contre
l'asthme en service externe et interne en 1990.
Mesures des résultats : Coûts directs entraînés
par les soins hospitaliers, les services d'urgence, les services médicaux
et infirmiers, l'utilisation d'ambulances, les médicaments et les
instruments, les tests de diagnostic chez les patients externes, la recherche
et l'éducation. Coûts indirects causés par la perte
de productivité découlant de l'absentéisme, l'incapacité
d'exécuter des tâches ménagères, l'obligation
de s'occuper d'enfants asthmatiques absents de l'école, le temps
consacré aux déplacements et à l'attente de soins
médicaux et les décès prématurés causés
par l'asthme. Tous les coûts sont en dollars canadiens de 1990.
Résultats : Selon les hypothèses, le coût
total de l'asthme est estimé entre 504 et 648 millions de dollars.
Les coûts directs se sont établis à 306 millions de
dollars. L'élément le plus important des coûts directs
était le coût des médicaments (124 millions de dollars).
Celui des coûts indirects était l'incapacité liée
à la maladie (76 millions de dollars).
Conclusions : Les coûts annuels du traitement de l'asthme
sont comparables au coût individuel des maladies transmissibles,
des maladies hématologiques, des malformations congénitales,
des maladies périnatales, des soins à domicile et des services
ambulanciers. Les coûts de l'asthme pourraient augmenter à
l'avenir compte tenu des tendances actuelles de la morbidité et
de la mortalité. Une évaluation plus poussée de l'efficacité
et du rapport coût-efficacité des interventions anti-asthmatiques
disponibles, outre les données globales sur le coût, s'impose
pour déterminer s'il est possible d'améliorer l'affectation
des ressources consacrées au traitement de l'asthme.
11. Cancer incidence and mortality
trends in Northeastern Ontario
Nancy E. Lightfoot, Gordon M. Fehringer, Randy J. Bissett, D. Claire
McChesney, Jason J. White
Can J Public Health 1996;87(1):17-24
À l'heure actuelle, on compte environ 629 000 personnes dans
la région desservie par le Centre régional de cancérologie
du Nord-Est de l'Ontario. Les principales sources d'emploi dans cette
région ont toujours été l'industrie minière
et forestière, l'agriculture, les chemins de fer et les pâtes
et papiers. À l'heure actuelle, l'industrie minière, le
secteur communautaire, les affaires, les services personnels, le commerce,
la fabrication et la construction y jouent un rôle prédominant.
L'examen des tendances sur la morbidité et la mortalité
reliées au cancer pendant deux décennies (1971-1980 et 1981-1990),
par rapport à la province de l'Ontario, a révélé
un excédent significatif au plan statistique, de l'ordre de 5 %
ou plus, des cas de cancer de la trachée, des bronches et des poumons
(RIS = 123 pour la période 1971-1980, et 125 pour la période
de 1981-1990) et de décès chez les hommes (RMS = 116 et
125, respectivement); chez les femmes, on a observé des excès
des cas de cancer de la trachée, des bronches et des poumons (RIS
= 114 et 118) et de décès par suite d'un cancer de l'utérus
(RIS = 142 et 115) et de décès par suite d'un cancer du
col de l'utérus (RMS = 133 et 128). De meilleures méthodes
de recrutement et des interventions précoces de formation sont
jugées prioritaires.
12. Occupational risk factors
for prostate cancer: results from a case-control study in Montréal,
Québec, Canada
Kristan J. Aronson, Jack Siemiatycki, Ronald Dewar, Michel Gérin
Am J Epidemiol 1996;143(4):363-73 [traduction]
Une étude cas-témoins basée sur la population portant
sur le cancer et la profession a été effectuée à
Montréal (Canada). Entre 1979 et 1986, on a interviewé 449
sujets atteints de cancer de la prostate confirmé sur le plan pathologique
ainsi que 1 550 témoins atteints de cancer et 533 témoins
recrutés dans la population. Une équipe de chimistes/hygiénistes
a analysé les antécédents professionnels des sujets
au moyen d'une liste de vérification comportant 294 produits chimiques
utilisés au travail. Après une première évaluation,
les auteurs ont sélectionné 17 professions, 11 industries
et 27 substances, qui ont fait l'objet d'analyses de régression
logistique multivariée visant à estimer les rapports de
cotes entre chaque situation professionnelle et le cancer de la prostate;
ils ont procédé à un ajustement pour les variables
confusionnelles potentielles. Les données étaient modérément
en faveur d'un risque chez les sujets suivants : les travailleurs de l'électricité,
les travailleurs du transport par eau, les constructeurs d'aéronefs,
les constructeurs de produits métallurgiques, les monteurs de charpentes
métalliques et les travailleurs du transport ferroviaire. Des relations
modérément fortes ont été observées
pour les substances suivantes : la poussière de métal, les
produits de combustion des combustibles liquides, les huiles et les graisses
lubrifiantes et les hydrocarbures aromatiques polycycliques du charbon.
La fraction étiologique du risque, qui s'établissait approximativement
entre 12 % et 21 % pour ces expositions professionnelles, pourrait être
surestimée en raison de la méthode d'analyse utilisée
par les auteurs, mais même si la fraction étiologique vraie
se situait entre 5 % et 10 %, ce chiffre mettrait en évidence un
problème de santé publique important.
13. Cervical cancer screening:
are the 1989 recommendations still valid?
E. Jean Parboosingh, George Anderson, E. Aileen Clarke, Suzanne Inhaber,
Elizabeth Kaegi, Christina Mills, Yang Mao, Lorie Root, Gavin Stuart,
Sylvie Stachenko
Can Med Assoc J 1996;154(12):1847-53
Même s'il a été démontré que le dépistage
du cancer du col aide à réduire la morbidité et la
mortalité causées par cette maladie, et en dépit
de nombreux efforts afin d'encourager l'élaboration de programmes
provinciaux, aucune province n'avait de programme complet de dépistage
du cancer du col en 1995. Les participants à l'atelier Interchange
'95 qui a eu lieu à Ottawa en novembre 1995 ont passé en
revue les recommandations de l'atelier national tenu en 1989 sur le dépistage
du cancer du col et défini les facteurs qui ont nui à leur
mise en oeuvre. Les participants ont discuté du besoin de systèmes
d'information complets, de contrôle de la qualité et de stratégies
afin de recruter davantage de femmes non-examinées ou examinées
insuffisamment. Ils ont conclu que la création d'un réseau
de prevention du cancer du col réunissant des intervenants clés
facilitera l'élaboration et la mise en oeuvre de programmes provinciaux
afin d'assurer un dépistage optimal. Ils ont convenu qu'entre-temps,
les recommandations destinées aux médecins actifs devraient
demeurer les mêmes qu'à la suite de l'atelier de 1989.
14. Dietary assessment in epidemiology:
comparison of a food frequency and a diet history questionnaire with a
7-day food record
Meera Jain, Geoffrey R. Howe, Thomas Rohan
Am J Epidemiol 1996;143(9):953-60 [traduction]
Nous avons évalué la validité de deux méthodes
d'évaluation du régime alimentaire, un questionnaire auto-administré
sur la fréquence de consommation et une anamnèse alimentaire
détaillée effectuée par un intervieweur, en utilisant
comme point de comparaison un registre des aliments consommés pendant
une période de sept jours. Cette étude a été
réalisée auprès d'un échantillon basé
sur une population composé de 95 hommes et 108 femmes de Toronto
(Canada), entre mai 1989 et juillet 1990. Dans le cadre de cette étude
transversale, chaque participant a répondu aux deux questionnaires
(questionnaire sur la fréquence de consommation et anamnèse
alimentaire effectuée par un intervieweur) et a tenu un registre
des aliments consommés au cours d'une période de 7 jours.
Nous avons analysé les données à la fois pour les
nutriments non ajustés et ajustés pour leur valeur énergétique
afin d'estimer les corrélations de Pearson et les corrélations
intraclasses et la concordance à l'intérieur des catégories.
Les valeurs moyennes pour la consommation de la majorité des nutriments
évaluées au moyen des deux questionnaires étaient
analogues. Chez les hommes, les coefficients de corrélation de
Pearson moyens ajustés pour l'énergie entre le questionnaire
sur la fréquence de consommation et le registre des aliments consommés
au cours d'une période de 7 jours s'établissaient à
0,55 pour les macronutriments et à 0,48 pour les micronutriments,
comparativement à 0,47 et 0,48, respectivement, entre l'anamnèse
alimentaire effectuée par un intervieweur et le registre des aliments
consommés au cours d'une période de 7 jours. Chez les femmes,
les coefficients de corrélation entre le questionnaire sur la fréquence
de consommation et le registre des aliments consommés au cours
d'une période de 7 jours s'établissaient à 0,48 pour
les macronutriments et 0,54 pour les micronutriments, comparativement
à 0,46 et 0,49, respectivement, entre l'anamnèse alimentaire
effectuée par un intervieweur et le registre des aliments consommés
au cours d'une période de 7 jours. Les coefficients de corrélation
de Pearson ajustés pour l'énergie étaient généralement
plus élevés que les coefficients de corrélation de
Pearson non ajustés pour l'énergie et que les corrélations
intraclasses. La présente étude indique qu'un questionnaire
sur la fréquence de consommation et une anamnèse alimentaire
effectuée par un intervieweur ont une valeur comparable en tant
que méthode prédictive de la consommation de nutriments,
évaluée au moyen d'un registre des aliments consommés
au cours d'une période de 7 jours.
15. Determinants of mortality
from cystic fibrosis in Canada, 1970-1989
Mary Corey, Vernon Farewell
Am J Epidemiol 1996;143(10):1007-17 [traduction]
La fréquence et la prévalence de la mucoviscidose et les
courbes de mortalité due à cette maladie ont été
analysées chez 3 795 personnes inscrites dans le registre canadien
des données sur les patients entre 1970 et 1989. Dans la cohorte
de naissance de 1970-1989, la fréquence de la mucoviscidose était
à peu près identique à celle couramment citée,
à savoir 1 cas pour 2 500 naissances. Au cours de la période
1985-1989, la survie médiane s'établissait à 36,7
années chez les hommes et à 27,8 années chez les
femmes, comparativement à 26,6 et 19,7 années, respectivement,
au cours de la période 1970-1974. On observait toutefois des différences
régionales significatives lorsque le Canada était divisé
en quatre régions : l'Est, le Québec, l'Ontario et l'Ouest.
Au Québec, les patients étaient plus jeunes au moment du
diagnostic et, jusqu'à récemment, avaient des taux de mortalité
plus élevés que les patients des autres régions,
ce qui donne à penser que leur maladie était plus grave;
l'amélioration importante de la survie dans les années 1980
a coïncidé avec le passage d'une diète à teneur
réduite en matières grasses à une diète à
forte teneur en matières grasses. Dans les années 1970,
on a observé une amélioration de la survie parallèlement
à cette modification du traitement alimentaire, qui pourrait également
être responsable de l'amélioration de la survie dans l'Est
pendant toute la période d'étude. La survie s'est accrue
progressivement dans l'Ouest, amélioration analogue à celle
signalée dans les autres régions du monde. L'analyse des
hasards proportionnels révèle que la fonction pulmonaire
est le meilleur prédicteur de la survie. Chez les femmes, un moins
bon résultat sur le plan de la survie était lié à
un poids insatisfaisant, mais il y a lieu de réaliser de plus amples
recherches afin d'évaluer le lien éventuel entre la fonction
pulmonaire, le maintien du poids, le sexe et la mortalité. L'effet
de la colonisation pulmonaire par Pseudomonas aeruginosa était
confondu avec le degré de dysfonction pulmonaire, mais la colonisation
par Burkholderia cepacia (auparavant Pseudomonas cepacia)
était liée à un accroissement de la mortalité
pour tous les niveaux de fonction pulmonaire.
16. Influence of gender on susceptibility
to multiple sclerosis and age of onset in concordant sibships
Sharon A. Warren, K.G. Warren
Int J Epidemiol 1996;25(1):142-5 [traduction]
Contexte. Les recherches visant à déterminer s'il
y avait davantage de paires de même sexe parmi les fratries concordantes
composées de personnes atteintes de sclérose en plaques
(SEP) ont donné des résultats contradictoires. Bien qu'on
ait signalé une corrélation positive en ce qui concerne
l'âge au moment de l'apparition de la maladie dans les paires de
frères et soeurs, aucune étude publiée ne décrit
les corrélations en ce qui concerne l'âge au moment de l'apparition
de la maladie selon que les paires de frères et soeurs sont ou
non de même sexe. Nous nous proposons dans la présente étude
de fournir des données additionnelles sur des deux questions.
Méthodes. On a recherché, dans les dossiers de
la clinique de traitement de la SEP de l'Université de l'Alberta
(Edmonton, Canada), les patients ayant un frère ou une soeur atteint
de SEP. Le neurologue clinicien a examiné les données cliniques
ou les données de l'autopsie ou a examiné les parents des
cas index afin d'acquérir la certitude que le parent était
atteint de SEP. Les paires de frères et soeurs (à l'exclusion
des jumeaux) ont été divisées en trois catégories
: (1) paires homme-homme, (2) paires femme-femme (3) et paires femme-homme.
Résultats. Nous avons relevé en tout 62 paires
concordantes de frères et soeurs. De ce nombre, 33 étaient
des paires composées de sujets de même sexe (6 homme-homme/27
femme-femme) et 29 étaient composées de sujets de sexe différent).
Le nombre observé de paires composées de sujets de même
sexe ne différait pas de façon significative de la fréquence
prévue au moyen d'une analyse 2 x 2x² , lorsque les valeurs
prévues représentaient la distribution binomiale prévue
à partir de la fréquence de chaque sexe déterminée
d'après le nombre total d'hommes et de femmes. Le coefficient de
corrélation intraclasse pour l'âge au moment de l'apparition
de la maladie s'établissait à -0,09 pour l'ensemble des
paires de frères et soeurs, -0,22 pour les paires composées
de sujet de même sexe et +0,02 pour les paires composées
de sujets de sexe différent.
Conclusions. La présente étude ne permet pas de
conclure à l'existence d'un lien entre la susceptibilité
à la maladie et le sexe dans les fratries concordantes pour la
SEP; elle n'indique pas non plus que les facteurs génétiques
influent sur l'âge au moment de l'apparition de la maladie.
[Précédente]
[Table des matières] [Prochaine]
|