Par le Dr David Butler-Jones, M.D.
Administrateur en chef de la santé publique du Canada
En cette période de l'année, comme bien des parents partout au pays, vous avez préparé vos enfants à la rentrée scolaire. Vous vous êtes assuré qu'ils ont tout ce qu'il faut - crayons, sac d'école, boîte à lunch, chaussures - pour bien entamer l'avenir. Toutefois, si l'éducation est importante, il ne faut pas négliger la santé future des enfants. Celle-ci est déterminée par de nombreux facteurs, mais deux d'entre eux nous intéressent particulièrement : une immunisation à jour et l'adoption précoce de saines habitudes liées à l'alimentation et à l'activité physique.
À une certaine époque, alors que la vaccination n'était pas systématique, de nombreuses maladies mortelles et invalidantes guettaient les enfants canadiens. De nos jours, nous nous soucions peu de ces maladies en raison de la protection offerte par les vaccins. Les enfants reçoivent un certain nombre de vaccins importants à des moments précis contre des maladies très graves qui étaient jadis communes, comme la polio, la coqueluche, les oreillons, la méningite bactérienne, la diphtérie et bien d'autres. Sachez que les vaccins sont plus efficaces lorsqu'ils sont administrés à des moments et à des âges précis.
Par ailleurs, vous avez sûrement entendu parler du vaccin relativement nouveau contre le VPH (virus du papillome humain). De nombreux Canadiens contracteront le VPH au cours de leur vie et dans la plupart des cas, l'infection passera inaperçue et disparaîtra d'elle-même. Dans certains cas toutefois, l'infection persiste et nous savons que certaines souches du VPH peuvent causer le cancer du col de l'utérus.
Les dix provinces canadiennes offrent maintenant un programme de vaccination contre le VPH aux filles d'âge scolaire. Le vaccin offert est sûr, efficace et offre une protection contre les souches du VPH responsables de 70 % des cas de cancer du col de l'utérus. Si aucun programme public n'est offert dans votre région, parlez-en à votre médecin. Le vaccin est offert aux filles et aux femmes de 9 à 26 ans. Pour en apprendre davantage sur les vaccins et sur le calendrier de vaccination, discutez avec votre médecin ou votre professionnel de la santé, ou consultez le site Web de l'Agence de la santé publique du Canada, à www.santepublique.gc.ca.
Pour protéger la santé future de vos enfants, vous pouvez également vous assurer qu'ils adoptent de saines habitudes en matière d'alimentation et d'activité physique, et ce, dès leur plus jeune âge. Depuis la fin des années 1970, le nombre d'enfants et de jeunes ayant un excès de poids a considérablement augmenté. Cette situation ne devrait pas nous surprendre compte tenu des changements aux habitudes alimentaires survenus au fil des ans et du fait que les jeunes préfèrent parfois la télévision, l'ordinateur et les jeux vidéo aux jeux extérieurs. Selon des études, plus de la moitié des enfants et des jeunes canadiens ne sont pas suffisamment actifs pour grandir et se développer de manière optimale. De plus, il ne faut pas sous-estimer le rôle des parents, car c'est à eux de donner l'exemple. En fait, il est prouvé que les enfants sont plus enclins à adopter de saines habitudes lorsque les parents sont actifs.
Les enfants obèses sont plus susceptibles de souffrir de différents troubles, comme des problèmes respiratoires, de la fatigue, l'apnée du sommeil, des douleurs articulaires et bien d'autres. Leur santé mentale n'est pas non plus épargnée, car ils sont prédisposés à l'isolement, aux railleries et à l'intimidation. Ce qui est encore plus grave, c'est que l'obésité se poursuit bien souvent à l'âge adulte. Peu à peu, l'excès de poids et l'inactivité physique accroissent les risques de maladies, notamment le diabète de type 2, les maladies du cœur et l'ostéoporose.
Il peut en être autrement. Les bonnes habitudes acquises pendant l'enfance ne s'oublient pas. Les enfants qui sont actifs physiquement et qui mangent sainement aujourd'hui seront moins à risque de maladies dans l'avenir. Pour les aider, l'Agence de la santé publique du Canada offre des conseils sur son site Web dans les Guides d'activité physique pour les enfants et les jeunes et le Guide alimentaire canadien. Les enseignants, qui peuvent également sensibiliser les enfants à l'importance d'un mode de vie sain, trouveront sur le site un guide d'activités rempli d'idées.
Pour aider vos enfants à adopter de saines habitues alimentaires, préparez-leur des boîtes à lunch santé. Mettez-y des fruits et des légumes frais et évitez les boissons gazeuses qui contiennent beaucoup de calories. Le sandwich est un incontournable de la boîte à lunch des enfants et ce peut être un choix très santé. Utilisez du pain fait de grains entiers ou de blé entier et si vous y ajoutez de la viande, assurez-vous qu'elle ne contient pas trop de gras ni trop de sodium (sel).
Bien sûr, ce n'est pas tout de mettre de bons aliments dans la boîte à lunch, il faut également éviter la prolifération des bactéries. Pour ce faire, il faut garder les aliments bien au frais, en particulier les viandes, les charcuteries et autres aliments périssables. Pensez donc à ajouter un petit bloc réfrigérant à la boîte à lunch! De plus, n'oubliez pas que les produits laitiers non pasteurisés et le lait cru peuvent contenir de dangereuses bactéries. Ce ne sont donc pas de bons choix pour la boîte à lunch. Pensez également à bien laver les fruits et les légumes avant de les mettre dans la boîte à lunch. Nous nous soucions beaucoup des bactéries dans la viande et les produits laitiers, mais nous oublions parfois que des bactéries peuvent également se trouver sur des aliments en apparence inoffensifs. Ces conseils sont également valables pour votre propre boîte à lunch.
Donc, avant d'envoyer vos enfants à l'école, ne songez pas seulement à leur boîte à lunch. Assurez‑vous que leurs vaccins sont à jour et qu'ils ont de bonnes habitudes en matière d'alimentation et d'activité physique. Vous donnerez ainsi à votre enfant un bon départ pour une vie saine.
Le Dr David Butler-Jones est le premier administrateur en chef de la santé publique du Canada et il dirige l'Agence de la santé publique du Canada.