Violence familiale et déficience intellectuelle
Déficiences intellectuelles
Les personnes atteintes d’une déficience intellectuelle ont
des besoins particuliers enmatière de traitement de l’information.
La déficience peut avoir une incidence sur l’apprentissage,
la mémoire, la résolution de problèmes, la planification
et d’autres tâches cognitives. Les capacités varient
grandement d’une personne à l’autre, et les définitions
de la déficience intellectuelle aussi diffèrent; on s’entend
toutefois pour dire qu’une personne a une déficience intellectuelle
si plusieurs aspects de son fonctionnement cognitif sont limités
au point où elle ne peut répondre adéquatement aux
exigences de la vie quotidienne. Comme ces exigences peuvent varier, un
diagnostic de déficience intellectuelle peut être porté
à certains moments et dans des situations particulières,
mais non dans d’autres. De nombreux enfants, par exemple, sont classés
comme ayant une déficience intellectuelle uniquement après
leur entrée à l’école, où l’on
met grandement l’accent sur les capacités cognitives. Mais
certains de ces enfants s’adaptent bien par la suite et ne sont
plus ainsi étiquetés une fois leurs études terminées.
Prévalence
Environ 1 % à 2 % de la population canadienne souffre d’une
déficience intellectuelle diagnostiquée. Chez à peu
près 90 %
de ces personnes, il s’agit d’une déficience légère.
Cette déficience peut être congénitale (présente
à la naissance) ou
acquise (à la suite d’un accident ou d’une maladie).
La cause demeure inconnue dans environ 50 % de l’ensemble des cas1.
La déficience intellectuelle touche des personnes de tous les groupes
raciaux, ethniques, sociaux et économiques et de tous les niveaux
de scolarité, mais bon nombre d’adultes qui en sont atteints
vivent dans la pauvreté en raison de leurs revenus limités2.
Termes connexes
Plusieurs termes servent couramment à désigner la déficience intellectuelle, notamment la déficience cognitive, larriéra-tion mentale, la déficience mentale et le retard mental. Au Royaume-Uni, lexpression trouble dapprentissage désigne générale-ment la déficience intellectuelle, mais en Amérique du Nord, elle désigne des déficiences différentes et plus spécifiques, par exemple la dyslexie (difficulté à lire). Selon la définition de Troubles dap-prentissage - Association canadienne, les troubles dapprentissage ne touchent que « des personnes qui, par ailleurs, font preuve des habiletés intellectuelles essentielles à la pensée et au raisonnement. Ainsi, les troubles dapprentissage sont distincts de la déficience intellectuelle »3.
Lexpression déficience développementale est parfois employée comme synonyme de déficience intellectuelle, mais elle désigne habituellement une catégorie plus large de déficiences qui débutent dans lenfance et ont des effets la vie durant.
Autres déficiences
Les personnes atteintes dune déficience intellectuelle ont souvent dautres défi-ciences. Ainsi, lépilepsie et linfirmité motrice cérébrale sont environ huit fois plus fréquentes chez celles qui ont une déficience intellectuelle sévère que dans lensemble de la population. Les troubles de la vue et de louïe sont également plus répandus chez les déficients intellectuels. Ces personnes peuvent aussi présenter des problèmes affectifs ou comportementaux4.
Les déficiences intellectuelles sévères entraînent généralement des schèmes de comportement et de communication
grandement atypiques, alors que les déficiences intellectuelles légères passent souvent inaperçues dans la plupart des situations.
Violence familiale
La violence familiale désigne les mauvais traitements, lintimidation ou la contrainte exercés délibérément dans le cadre dune relation personnelle étroite. La négligence flagrante à lendroit dune personne à charge peut aussi être considérée comme une forme de violence familiale lorsquelle cause des torts ou entraîne des risques prévisibles. Il faut adopter une définition souple de la « famille » pour reconnaître les réalités de la vie contemporaine de bon nombre de personnes, y compris celles qui ont des déficiences5.
Des phénomènes étroitement liés comme lexploitation financière ou la violence psychologique sont parfois considérés comme des formes de violence familiale. Les enfants plus âgés et les adultes qui ont une déficience intellectuelle sont plus susceptibles de dépendre des personnes qui soccupent deux que les autres personnes de leur âge. Certains dépendent de leur entourage pour leur toilette personnelle.
Pour comprendre la violence qui survient dans le cadre de ces relations étroites, il est probablement préférable de las-similer à la violence familiale. Bon nombre denfants et dadultes ayant une déficience intellectuelle vivent dans des foyers de groupe, des maisons de soins infirmiers et dautres habitations collectives. La violence entre deux résidents de la même habitation collective peut également être assimilée à une forme de violence familiale.
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Formes de violence
On connaît peu la nature et la portée de la violence familiale même si la relation entre certaines de ses formes et la déficience intellectuelle a été bien docu-mentée dans les années 1960. Certains aspects de la violence familiale (p. ex., la violence à légard des enfants) ont été beaucoup plus étudiés que dautres (p. ex., la violence conjugale).
Violence à légard des enfants
Dans les années 1960, bon nombre de chercheurs ont établi une relation entre la violence à légard des enfants et la déficience intellectuelle. Elmer et Gregg, par exemple, ont indiqué que 50 % des enfants quils ont examinés au cours dun suivi de mauvais traitements présentaient une déficience intellectuelle6. Même si de nombreuses études ont porté sur des échantillons restreints ou comportaient des limites méthodologiques, la recherche a fait état à maintes reprises dune surre-présentation des enfants ayant une déficience parmi les enfants violentés et dune surreprésentation des enfants violentés parmi les enfants déficients.
La première étude bien contrôlée denvergure a corroboré cette association. Elle a établi que les enfants ayant une déficience étaient au moins 1,7 fois plus nombreux à subir une forme de mauvais traitement que les autres enfants7. Une vaste étude de cohortes plus récente a établi que les enfants ayant une déficience intellectuelle risquaient 3,7 fois plus dêtre négligés, 3,8 fois plus dêtre victimes de violence physique et psychologique et 4,0 fois plus dêtre victimes de violence sexuelle8. Les enfants atteints dautres déficiences (p. ex., une déficience intel-
lectuelle et des déficiences comporte-mentales) couraient encore plus de risques dêtre victimes de mauvais traitements.
La violence en établissement est collective, cachée de la population et marquée par de très grandes inégalités de pouvoir9.
On estime que les petits établissements qui sont moins isolés de la collectivité réduisent certains des risques associés à la vie en établissement sans toutefois les supprimer.
Violence en établissement
La plupart des personnes (enfants et adultes) qui ont une déficience intellec-tuelle vivent dans des familles normales, mais ils sont plus nombreux que les autres à vivre dans des hôpitaux, des maisons de soins infirmiers et dautres habitations collectives, qui sont souvent le cadre dune violence endémique. La Commission du droit du Canada sest penchée sur la violence en établissement et a fait lobservation suivante :
La fréquence des sévices physiques et sexuels dans un grand nombre détablissements censés protéger, soigner et éduquer des jeunes représente un tragique abus de confiance de la part des auteurs de ces actes et remet en question les moyens de surveillance mis en uvre dans les établissements en cause. Ce mal témoigne aussi de notre indifférence vis-à-vis des enfants que nous plaçons en établissement10.
Le rapport de la Commission du droit était centré sur les enfants, mais les adultes vivant en établissement subissaient le même genre de mauvais traitements.
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On considère parfois que la violence en établissement diffère de la violence familiale, mais cette distinction apparaît quelque peu superficielle aux yeux des personnes qui passent une bonne partie de leur vie dans des établissements ou des milieux qui sy apparentent. Il ny a pas non plus de mur étanche entre la famille et létablissement, mais plutôt un continuum de milieux de vie (p. ex., familles naturelles, foyers daccueil, foyers de groupe) qui amalgament diverses caractéristiques de la famille et de létablissement.
Négligence
La négligence a ceci de particulier par rapport aux autres formes de violence quelle consiste en une omission, mais cest lun des torts les plus courants et les plus destructeurs qui soient causés aux personnes ayant une déficience intellec-tuelle et à dautres personnes qui dépendent des fournisseurs de soins11,12. La négligence peut comprendre le fait de ne pas fournir des soins médicaux, une protection ou les nécessités de la vie. La négligence affective et éducative peut également causer des torts graves. Certains parents, par exemple, ont du mal à établir un lien solide avec un enfant qui a une déficience. Léloignement affectif des parents augmente le risque de troubles dapprentissage et de troubles de comportement chez ces enfants.
Agression
La violence physique à légard des adultes ayant une déficience intellectuelle a été relativement peu étudiée par rapport à celle qui touche des enfants ayant la même déficience, qui a reçu une attention considérable de la part des chercheurs. Linformation recueillie révèle toutefois
lexistence dun grave problème. Une étude australienne a établi que les hommes et les femmes atteints de déficience intellectuelle sont 2,9 fois plus souvent agressés physiquement que les autres adultes13.
Violence conjugale
La violence exercée par le conjoint et par dautres partenaires intimes de déficients intellectuels est un problème dont lampleur nest pas connue. Quelques études montrent cependant quil pourrait sagir dun problème grave et répandu. Les personnes qui ont des déficiences graves et multiples sont moins nombreuses à avoir des fréquentations ou à se marier que les autres personnes du même âge et du même sexe. La violence au foyer et la violence dans les fréquentations sont peut-être moins courantes chez ces personnes qui, dans lensemble, sont moins susceptibles davoir des relations intimes.
Les personnes qui présentent une déficience intellectuelle légère ou modérée et qui sont plus nombreuses à avoir des relations intimes et à se marier forment cependant un plus grand groupe. Certaines dentre elles semblent parti-culièrement vulnérables à la violence conjugale. Celles qui ont été violentées ou négligées dans leur enfance ont parfois de faibles attentes ou des attentes négatives à légard de leurs relations dadultes. Elles sont donc excessivement tolérantes face aux mauvais traitements exercés par le conjoint. Lisolement social, la dépendance par rapport au conjoint, la pauvreté et dautres facteurs fréquents dans ce groupe compliquent énormément toute tentative de fuite. Les conjoints qui ont une déficience intellectuelle craignent parfois de se voir déclarés incapables de prendre
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soin de leurs enfants et den perdre la garde sils quittent leur partenaire. Une relation violente leur semble parfois préférable à labsence totale de relation.
Il est fréquent que les personnes atteintes dune déficience intellectuelle se marient et aient des enfants. Bon nombre dentre elles le font avec un succès indéniable. Dautres connaissent des problèmes graves dans leur rôle de mari, de femme ou de parent. Même si la déficience intellectuelle figure au nombre de ces difficultés, ce nest souvent que lune parmi tant dautres. Une bonne proportion de ces personnes ont passé leur enfance en établissement ou dans une série de foyers daccueil14, et dautres ont été violentées et négligées. Ces facteurs leur ont souvent donné peu de modèles de relations familiales saines.
Agression sexuelle
Wilson et Brewer ont observé que les femmes australiennes souffrant dune déficience intellectuelle étaient 12,7 fois plus nombreuses à être agressées sexuelle-ment que les femmes de lensemble de la population15.
Stimpson et Best ont interrogé des femmes canadiennes ayant diverses déficiences, et ils ont conclu que 73 % dentre elles avaient connu une certaine forme de violence et que 96 % de ces femmes avaient été victimes de violence sexuelle16.
Sobsey et Doe ont constaté que les femmes déficientes qui ont été agressées sexuellement ont souvent eu de la difficulté à obtenir des services de traitement17. Larticle 273.1 du Code criminel du Canada aborde des questions importantes en ce qui concerne le consentement valable à lactivité sexuelle
par des personnes ayant une déficience intellectuelle. Une personne ayant un handicap sévère sur le plan de la communication ou du jugement peut être considérée comme « incapable » de donner un consentement valable. De même, une personne vulnérable de nimporte quel âge peut ne pas être en mesure de donner un consentement valable à un soignant en situation dautorité et de confiance.
Homicide
Il y a eu très peu de recherche sur les homicides de personnes ayant une déficience intellectuelle. Il semblerait toutefois, selon les premiers indices, que les décès par homicide sont fréquents dans ce groupe. Le taux de filicide, cest-à-dire dhomicide denfants déficients ou non par leurs parents, a grandement augmenté au Canada depuis 1994, tandis que le taux général dhomicide a baissé18,19. Un certain nombre de ces filicides touchaient des enfants déficients.
Relations
La recherche a clairement démontré lexistence dune relation entre violence et déficience.
La violence, cause de la déficience
La violence est une cause importante de déficiences, intellectuelles et autres, mais son rôle a peut-être été énormément sous-estimé.
Des études récentes montrent, par exemple, que des déficiences neurologi-ques découlant du syndrome du bébé secoué ne se manifestent souvent quun an ou plus après la sortie de lhôpital. La
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proportion denfants souffrant dune incapacité de longue durée à la suite dun tel événement a donc été lourdement sous-estimée20. Des recherches récentes ont également montré que le stress extrême associé à la violence peut engendrer des changements biochimiques qui altèrent la structure et le fonctionne-ment du cerveau21.
Les niveaux extrêmement élevés de stress que vivent les femmes victimes de violence physique ou psychologique pendant la grossesse peuvent également augmenter les risques de déficiences à la naissance. Il a été établi que les changements biochi-miques associés à un stress extrême réduisent le débit sanguin utérin et peuvent également traverser le placenta et affecter directement le système nerveux en développement22.
Influence de la déficience sur le risque
Bon nombre de théories ont tenté dexpliquer linfluence de la déficience sur le risque. Ainsi, le modèle des activités de routine, couramment utilisé en criminologie, montre que les personnes déficientes sont plus à risque parce que leurs activités les mettent souvent en contact avec des délinquants potentiels et avec des environnements propices aux actes de violence. Le modèle multifactoriel de Sobsey et Calder englobe des facteurs comme les attitudes et les croyances culturelles selon lesquelles les crimes contre les personnes déficientes sont moins graves et plus excusables23.
Les effets directs de la déficience sont liés à des handicaps et sont très particuliers à la personne et au contexte. Ainsi, une personne qui ne peut pas marcher ou conduire aura plus de mal à fuir une
situation dangereuse. Une personne qui ne peut pas parler ou se servir du téléphone aura plus de mal à demander de laide ou des conseils. Une personne qui a des connaissances ou un jugement restreints aura plus de difficulté à reconnaître un danger ou à planifier un moyen de défense. Ces effets directs augmentent, de toute évidence, les risques courus par certaines personnes qui présentent des déficiences, en particulier celles qui sont aux prises avec des déficiences graves.
Facteurs de risque de violence et de déficience combinées
Dautres variables causales viennent parfois accroître la probabilité de déficience et de violence combinées. Ainsi, les familles aux prises avec des problèmes dalcoolisme importants courent plus de risques de connaître de la violence familiale et davoir des enfants atteints de déficiences intellectuelles. Ce troisième facteur engen-dre alors indirectement une certaine association entre violence et déficience24.
Répercussions
Réduction du risque
Comme les personnes qui ont une déficience intellectuelle risquent dêtre victimisées, elles doivent avoir accès à des programmes de réduction du risque, notamment des programmes de formation sur la sécurité personnelle et déducation sexuelle. Les fournisseurs de services uvrant dans les programmes déduca-tion et de réadaptation doivent veiller à ce que la formation ne développe pas la soumission, mais bien la capacité de faire des choix et laffirmation de soi permet-tant de se défendre contre la violence.
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Les efforts de prévention ne doivent pas être orientés uniquement vers les personnes quils visent à protéger. Il faut aider les familles à développer des relations positives et saines avec leurs membres ayant des déficiences. Les systèmes de services doivent prendre des mesures pour prévenir lembauche de prédateurs ou de personnes à risque élevé dans des postes de soignants. Ils doivent se rendre compte pleinement de leur obligation active dassurer un milieu sécuritaire.
Les programmes qui offrent des services aux personnes déficientes doivent sélectionner, former et superviser leur personnel avec soin. Il est peut-être tout aussi important doffrir des modèles de rôles positifs et de bonnes conditions de travail propices à la prestation de soins adéquats que de confronter les intervenants violents et de les chasser de la profession.
Intervention
Les programmes de thérapie, les refuges, les services daide et les autres ressources offertes aux victimes de violence doivent être plus accessibles aux personnes présentant une déficience intellectuelle, notamment par linstauration, dans un premier temps, dune politique douver-ture à tous ceux qui ont besoin de tels services, peu importe la nature ou la gravité de leurs déficiences. Les organismes doivent ensuite établir des procédures pour adapter les services existants aux besoins des usagers. En dernier lieu, comme les personnes atteintes dune déficience intellectuelle navaient généralement pas accès, par le passé, à bon nombre de ces services, il faut
les informer, ainsi que leur famille, de laide offerte.
La réforme du droit et la politique dexécution de la loi ont fait des progrès importants au cours de la dernière décennie. Par exemple, lentrée en vigueur, en 1998, de modifications à la Loi sur la preuve au Canada et au Code criminel a permis de préciser que les tribunaux avaient le devoir de sadapter aux exigences des témoins ayant des besoins particuliers et dautoriser lidentification des accusés à laide de moyens de communication différents. Grâce à ces changements, les adultes ayant une déficience intellectuelle ou physique qui éprouvent des difficultés à communiquer peuvent enregistrer leur témoignage sur bande vidéo, et une infraction spécifique dexploitation sexuelle dune personne ayant une déficience par une personne qui est en situation dautorité ou de confiance a été créée25.
Certaines provinces ont en outre pris des mesures législatives destinées à lutter contre la violence à lendroit des défi-cients intellectuels et dautres groupes vulnérables. Ces dispositions visent à protéger ceux qui dénoncent les cas de violence et à établir la responsabilité des organismes à légard de leurs clients.
De telles initiatives, tant au niveau fédéral que provincial, viennent appuyer expressé-ment les efforts de protection des victimes et dapplication de la loi. Au même titre, elles indiquent clairement aux organismes sociaux, aux organismes dexécution de la loi, aux tribunaux et à lensemble de la population que la violence à légard des personnes atteintes dune déficience ne sera pas tolérée dans une société civilisée.
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Recherche
Il faut poursuivre la recherche afin de mieux définir la relation entre violence et déficience, en particulier les risques auxquels sont exposés les adultes, puisque la plupart des données actuelles provien-nent détudes modestes comportant des limites méthodologiques.
En outre, la recherche actuelle, qui démontre lexistence dun lien étroit entre les mauvais traitements et la déficience, ne nous éclaire pas sur la nature de ce lien; il faudra donc poursuivre les efforts pour dégager une conclusion. Il faudra déter-miner le nombre de déficiences intellec-tuelles qui sont attribuables à de mauvais traitements, linfluence de la déficience sur laccroissement du niveau de risque pour la sécurité personnelle et les autres facteurs qui relient la violence et la déficience.
Finalement, il faudra évaluer les applications concrètes des programmes de prévention et de thérapie. Même si des efforts ont été faits pour accroître laccès à ces services des personnes présentant une déficience, la recherche devra fournir aux élaborateurs de programmes des données supplémentaires sur les démarches les plus efficaces. Les programmes de prévention et de thérapie doivent être
effectivement accessibles aux personnes à mobilité réduite ayant une déficience intellectuelle, et ils doivent fournir une information claire qui peut être comprise par cette clientèle particulière.
Coalition
Tout un éventail de particuliers et dorganismes, du Canada et dailleurs, animent les efforts déployés afin de comprendre et de prévenir la violence à lendroit des personnes présentant une déficience intellectuelle. Des organismes gouvernementaux et non gouverne-mentaux qui sintéressent à la violence familiale jouent également un rôle important. De même, des organisations qui défendent les intérêts des personnes ayant une déficience, comme le Conseil des canadiens avec déficiences (CCD), le Réseau daction des femmes handicapées du Canada (RAFHC) et lAssociation canadienne pour lintégration communau-taire (ACIC), ont contribué à mieux faire reconnaître le problème et à promouvoir la réduction du risque. Les mouvements internationaux des droits de la personne, comme Amnesty International et Human Rights Watch, interviennent de plus en plus sur des questions précises.
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Résumé
La présente aperçu contient de la documentation de base sur la violence familiale et les personnes qui ont une déficience intellectuelle. Les enfants et les adultes déficients sont plus souvent que les autres, victimes de mauvais traitements. La violence se présente sous différentes formes. Le taux élevé de mauvais traitements à lendroit de personnes ayant une déficience intellec-tuelle est attribuable en partie au fait que la violence cause des déficiences et en partie à lattitude de la société face à la déficience, qui a souvent pour effet daccroître la violence. De plus, des facteurs tels que labus dalcool et de drogues augmentent parfois le risque de violence et de déficience intellectuelle dans certaines familles26.
Les récentes modifications aux lois fédérales et provinciales témoignent des efforts déployés pour réduire les risques auxquels sont exposées lensemble des personnes déficientes. Cependant, il faudra poursuivre la recherche afin de mieux comprendre les liens qui existent entre la violence et la déficience intellectuelle.
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Ce document a été rédigé à contrat par Dick Sobsey, J.P. Das Developmental Disabilities Centre, University of Alberta. Lauteur remercie les personnes suivantes de leur contribution : Tanis Doe, University of Victoria, Richard Lucardie, University of Alberta et Fran Odette, Education Wife Assault Toronto.
Santé Canada remercie les personnes suivantes de leur contribution : Mary Dufton, Jane Corville-Smith, David Allen, Bruce Taylor et Lil Tonmyr, Santé Canada, Marilyn Willis et Marlene Roach, Développement des ressources humaines Canada, Ed Arial, Bureau de la condition des personnes handicapées, Développement des ressources humaines Canada et Cathy Marshall, Réseau des femmes handicapées du Canada (RAFHC).
Pour plus dinformation sur la violence familiale à légard des personnes atteintes de déficience intellectuelle ou sur dautres questions liées à la violence familiale, prière de sadresser au :
Centre national dinformation sur la violence dans la famille, Unité de prévention de la violence familiale, Division de la santé des collectivités, Direction générale de la santé de la population et de la santé publique, Santé Canada, Indice de ladresse 1909D1, Ottawa (Ontario) K1A 1B4 Canada.
Téléphone : 1-800-267-1291 (sans frais) ou (1 800 267-1291) Télécopieur : (613) 941-8930 Fax Link : 1-888-267-1233 ou (613) 941-7285 ATME : 1-888-561-5643 ou (613) 952-6396 Site Web : http://www.phac-aspc.gc.ca/nc-cn
Cette publication est également accessible sur demande sous dautres formats.
This overview paper is also available in English under the title : Family Violence and People with Intellectual Disabilities.
Les opinions exprimées dans ce document sont celles de lauteur et ne représentent pas nécessairement le point de vue de Santé Canada.
Il est interdit de reproduire le contenu du présent document à des fins commerciales, mais sa reproduction à dautres fins est encouragée, à condition que la source soit citée.
© Sa Majesté la Reine du chef du Canada, représentée par le ministre des Travaux publics et des Services gouvernementaux du Canada, 2002.
No de cat. H72-22-22-2002F ISBN 0-622-29971-X