L'édition 2008 du Rapport sur la santé périnatale au Canada, comprend les résultats qui suivent (fondés sur des données recueillies depuis 2005).
De 1995 à 2004, le nombre de bébés nés de mères adolescentes a graduellement diminué. Parallèlement, une tendance à la hausse de la procréation tardive a été observée : de plus en plus de femmes âgées de 35 ans et plus donnent naissance à des enfants.
Un nombre croissant de femmes choisissent d'allaiter leur bébé dès la naissance (87 % des nouvelles mères interrogées en 2005 ont indiqué avoir allaité leur bébé). La proportion de mère qui allaitent décroît à mesure que le bébé vieillit. Toujours en 2005, seulement 16 % des mères ont indiqué avoir nourri leur bébé exclusivement au sein jusqu'à six mois.
Au Canada, le niveau de scolarité des femmes enceintes et des nouvelles mères a augmenté de manière générale. Les taux de tabagisme et d'exposition à la fumée secondaire de la mère pendant la grossesse ont, quant à eux, diminué au cours des dernières années. La proportion de mères qui fumaient durant la grossesse est passée de 18 % en 2000 à 13 % en 2005. Aussi une faible diminution du taux de consommation d'alcool durant la grossesse a été observée (de 12 % en 2000 à 11 % en 2005). Bien qu'il s'agisse de bonnes nouvelles, ces questions demeurent d'importantes préoccupations de santé publique, compte tenu de leurs répercussions sur la santé des femmes enceintes et de leur enfant.
Le taux de césarienne continue de croître au Canada. En 2004 2005, 25,6 % des naissances survenues à l'hôpital étaient des césariennes, comparativement à 17,6 % en 1995 1996. Cette augmentation pourrait s'expliquer, entre autres, par la tendance à la hausse de la procréation tardive, l'augmentation du taux de naissance de premiers-nés et l'augmentation du taux d'obésité dans la population canadienne. Les changements apportés aux pratiques médicales pourraient également être à la source de cette augmentation, notamment l'utilisation accrue de la surveillance électronique du fœtus et le recours à la césarienne pour les présentations par le siège.
Le taux national d'épisiotomie, section chirurgicale de l'ouverture vaginale destinée à faciliter la sortie du bébé, a énormément diminué au cours des dix dernières années. En 1995 1996, 31,1 épisiotomies ont été effectuées pour 100 accouchements par voie vaginale survenus dans un hôpital, comparativement à 20,4 en 2004 2005 : une baisse de 34 % a été observée. Le taux d'épisiotomie a probablement diminué parce que les médecins souscrivent aux recommandations fondées sur des données probantes de diverses organisations (p. ex. l'Organisation mondiale de la Santé [OMS]) qui proscrivent le recours systématique à l'épisiotomie.
Le Canada affiche le taux de mortalité maternelle (nombre de femmes qui meurent durant ou peu après la grossesse) parmi les plus bas au monde. Le taux de mortalité maternelle a toutefois fluctué depuis 1981, le plus bas étant de 3,4 morts maternelles pour 100 000 naissances vivantes en 1984 1986 et le plus élevé, de 5,5 pour 100 000 naissances vivantes en 2002 2004. Bien que cette variation puisse être causée par un effet statistique en raison du nombre restreint de décès, la question de la mortalité maternelle doit être plus amplement examinée (des études sont en cours).
La morbidité maternelle grave (affection grave qui constitue un danger de mort pour les femmes enceintes ou les nouvelles mères) est également une importante question de santé qui nécessite une surveillance accrue. Ce type de morbidité, qui comprend l'hémorragie post partum (pertes sanguines sévères à la suite d'un accouchement), est une affection à la hausse dans plusieurs pays et fait l'objet de discussions internationales auxquelles participent de nombreux chercheurs du domaine de la santé maternelle, y compris des représentants du Canada.
Le taux de mortalité infantile continue de décroître au Canada. En 2004, le taux était de 5,1 décès d'enfants pour 1 000 naissances vivantes. Cette diminution pourrait s'expliquer, entre autres, par la réduction du taux de mortalité infantile causée par des anomalies congénitales et la mort subite du nourrisson (MSN). En 2004, les naissances prématurées étaient la principale cause de mortalité infantile au Canada.
Au Canada, on observe un nombre de plus en plus élevé de naissances prématurées : le taux était de 8,2 pour 100 naissances vivantes en 2004, comparativement à 7,0 en 1995. Cette augmentation pourrait être principalement causée par la tendance à la hausse de la procréation tardive, le nombre accru de naissances multiples (p. ex. jumeaux, triplets) et l'accroissement des naissances prématurées dues à des raisons médicales. Les causes de la prématurité, qui sont généralement complexes et mal comprises, peuvent inclure des facteurs biologiques, médicaux, génétiques et psychologiques (p. ex. le stress). Les bébés prématurés sont plus à risque de souffrir d'une maladie ou de mourir durant la petite enfance et d'être en proie à des difficultés de développement durant l'enfance.
Le taux de naissances multiples est passé de 2,2 pour 100 naissances en 1995, à 3,0 en 2004. Au Canada, cette augmentation semble s'expliquer par la tendance à la hausse de la procréation tardive et l'accroissement du nombre de femmes qui reçoivent des traitements de fertilité ou qui ont recours à la technologie de reproduction assistée (p. ex. fécondation in vitro).
L'édition 2008 complète du Rapport sur la santé périnatale au Canada, qui comprend un résumé intitulé « Un aperçu de la santé périnatale au Canada », est disponible en ligne, à www.santepublique.gc.ca/rspc.