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Identification fédérale pour la Bibliothèque nationale du Canada


Produire des images pour le World Wide Web

par Chris Savage

Flash Réseau no33
ISSN 1200-5304
Services de technologie de l'information
Bibliothèque nationale du Canada

Le 30 août 1996


Introduction

La technologie informatique actuelle offre un formidable pouvoir pour saisir, créer et mettre en forme des images électroniquement. En partant des fondements de la conception graphique par ordinateur, il est facile de créer des images électroniques de haute qualité en utilisant le balayage ordinaire et un logiciel d'édition d'images. Ce Flash Réseau étudie les principes de base de la préparation d'images électroniques en vue d'un affichage informatique et d'une transmission sur le WWW. Il traite de l'effet de la technologie de la visualisation, du stockage et des supports de livraison de la conception graphique, ainsi que des différences entre les formats de fichiers d'images pour la visualisation et l'édition sur le WWW. On fait aussi des recommandations pour la production d'images électroniques pour le WWW.

Pour une discussion plus détaillée des formats de fichiers d'images, veuillez consulter le Flash Réseau 24 : Formats de fichiers graphiques et de fichiers sonores, par Kivi Shapiro.

Différence de visualisation

En vue de produire des images électroniques de qualité supérieure, il est nécessaire de comprendre les caractéristiques et les capacités de la technologie de la visualisation. On peut afficher les images électroniques de deux façons :

  1. imprimées sur papier;
  2. affichées sur un écran d'ordinateur.

La différence entre ces deux supports a une importante relation avec la conception de l'image électronique. La préparation efficace de l'image pour l'impression doit tenir compte des propriétés physiques du papier, des encres et de l'imprimante comme :

  • le pouvoir absorbant du papier;
  • la viscosité de l'encre, ses bavures ou ses effets de mèche;
  • la correspondance des couleurs affichées par le moniteur de l'ordinateur avec les encres de l'imprimante;
  • la résolution de l'imprimante (c'est-à-dire le degré des détails que peut produire l'imprimante);
  • la profondeur des couleurs de l'imprimante (c'est-à-dire la gamme de couleurs et d'encres disponibles);
  • la dimension du papier;
  • la taille de la mémoire de l'imprimante (c'est-à-dire le montant de données que l'imprimante peut traiter).

De même que la préparation d'images électroniques pour l'impression doit tenir compte des attributs du papier, des encres et de l'imprimante, les images conçues pour un affichage informatique doivent s'occuper des capacités du moniteur. Les aspects du moniteur qui ont un effet direct sur la conception des images sont :

  • la profondeur des couleurs (c'est-à-dire la gamme de couleurs qui peuvent être affichées);
  • la dimension de la zone d'affichage;
  • la résolution de l'écran (c'est-à-dire la finesse des détails que le moniteur peut afficher);
  • la mémoire vidéo (c'est-à-dire la vitesse à laquelle le moniteur peut produire l'image).

Configuration de base de l'ordinateur pour les images du WWW

Un important défi de la publication d'images sur le WWW consiste à créer des documents qui sont à la fois bien conçus et accessibles à la plus large base technologique possible. Cela se traduit par l'élaboration de documents qui font appel non seulement aux utilisateurs au sein de grandes organisations, ayant des navigateurs du dernier cri et des connections à Internet rapides et réseautées, mais aussi à ceux ayant des navigateurs anciens, ayant moins de capacités et des connections de modem plus lentes. En ayant cela à l'esprit, les auteurs du WWW conçoivent habituellement en vue de la configuration de base d'un ordinateur qui a :

  • une connexion à Internet de 9 600 BPS ou supérieure;
  • une carte vidéo de 1 Mo affichant une profondeur de couleurs de 8 bits (256 couleurs au maximum);
  • un moniteur couleur SGVA de 14 pouces;
  • une résolution d'écran de 640 x 480 pixels et de 72 pixels par pouce (PPI).

Les capacités limitées de cette configuration de base imposent que les images aient un fichier de petite taille pour télécharger en aval rapidement; ils doivent afficher en 256 couleurs; les images et les documents en HTML doivent être conçus pour une apparence optimale dans une zone de visualisation de 14 pouces.

Qualité des images par opposition à la taille du fichier

Transmission et livraison d'images électroniques

En plus des capacités de la technologie de visualisation, la conception des images électroniques doit également considérer les limites des supports de livraison. Puisque la technologie des CD-ROM offre de rapides vitesses de transmission des données et une grande capacité de stockage, il est tout indiqué pour le stockage de grandes images électroniques. Par contraste, les vitesses lentes de transmission des réseaux informatiques et les systèmes d'information à distribution mondiale, comme le WWW, rendent particulièrement important de minimiser la taille des fichiers des graphiques.

On peut réduire la taille des fichiers de nombreuses manières, mais dans la mesure où la taille du fichier se réduit, la qualité de l'image se détériore. Cela provient de ce que la taille du fichier est fixée par l'ampleur des informations contenues dans l'image, comme le nombre de couleurs uniques, la finesse des détails, les dimensions de l'image. Enlever des informations réduira la taille du fichier mais affectera aussi l'apparence de l'image.

Le but de la préparation d'images pour le WWW est donc de réaliser un compromis entre la qualité acceptable d'une image et la taille optimale du fichier. C'est là ce qu'il y a de plus difficile parce qu'un compromis acceptable est tout à fait subjectif et ne saurait être quantifié. En d'autres mots, bien que la préparation de l'image pour le WWW demande une précision objective et technique, comme l'ajustement de la profondeur des couleurs pour réduire la taille du fichier, cette activité est finalement régie par l'opinion ambiguë et non mesurable de l'oeil qui regarde, pour définir les frontières de la qualité acceptable de l'image.

Techniques pour réduire la taille des fichiers

La taille des fichiers des images électroniques est établie par cinq attributs :

  1. le format du fichier;
  2. la profondeur des couleurs;
  3. la résolution;
  4. les effets d'édition;
  5. les dimensions de l'image.

Le format du fichier n'est rien d'autre qu'un algorithme de logiciel pour l'encodage des données de l'image, y inclus les quatre autres attributs, avec les instructions de compression sur la façon de condenser et de décondenser l'image entière. Des centaines de formats différents de fichiers de graphiques existent, mais quelques-uns seulement sont essentiels pour la préparation d'images pour le WWW.

Différents formats de fichiers pour des buts différents

Formats de fichiers de visualisation d'images du WWW (GIF, JPEG, etc.)

Officiellement, le WWW prend en charge uniquement le format de fichiers de graphiques direct GIF (Graphics Image Format). Cela veut dire que l'on peut intégrer dans des documents les images stockées dans le format de fichier GIF et les voir à côté du texte, grâce à des navigateurs ayant un interface utilisateur graphique (IUG). Le format GIF utilise une technique de compression qui est bonne pour les images ayant de grands blocs de couleurs semblables, comme les icônes ou les dessins, mais elle est limitée à une profondeur de couleurs de 256 couleurs uniques. Du fait de cette limitation, un autre format de fichier appelé JPEG, d'après ses créateurs le Joint Photographic Experts Group, est utilisé communément sur le WWW. Le format JPEG prend en charge une profondeur de couleurs pouvant aller jusqu'à 16 777 216 couleurs différentes et offre une meilleure compression des images ayant des détails fins et de grandes variations de couleurs que le format GIF. Pour ces raisons, le format JPEG est excellent pour les photos.

Ces deux formats de visualisation sont actuellement les normes de facto de format des fichiers pour les images sur le WWW.

  1. GIF est utilisé surtout pour les icônes, les barres d'outils et les images directes.
  2. JPEG est utilisé pour les photographies détaillées, reliées séparément et habituellement plus grandes.

Bien que ne faisant pas encore officiellement partie de la norme HTML, certains navigateurs de pointe, comme le Navigator de Netscape Corp. et l'Internet Explorer de Microsoft, peuvent maintenant visualiser des fichiers directs JPEG (c'est-à-dire intégrés dans les documents), exactement comme ils le font pour les fichiers de format GIF. De même, certains navigateurs peuvent maintenant afficher les images en format GIF et JPEG comme arrière-plan en mosaïque. Même si les images directes en format JPEG apparaissent avec une plus grande fréquence sur le WWW, la pratique actuelle est présentement découragée parce que plusieurs navigateurs ne peuvent toujours pas visualiser les fichiers directs en format JPEG. Par contraste, il est acceptable d'utiliser les fichiers JPEG à la place des fichiers GIF pour les images d'arrière-plan parce que : a) les images d'arrière-plan apportent une amélioration à la conception, un contenu non significatif; b) l'étiquette des images d'arrière-plan est une extension Netscape de la spécification HTML et, par conséquent, n'est pas lisible par plusieurs navigateurs en premier lieu. (Les navigateurs qui ne prennent pas en charge les extensions de Netscape ignoreront l'étiquette des images d'arrière-plan, même si elle se réfère aux fichiers GIF ou JPEG.) Toutefois, puisque tous les navigateurs ayant une interface utilisateur graphique peuvent visualiser les images directes, il est important d'utiliser le format d'image directe de la norme HTML, GIF, jusqu'à ce que soit produite une modification officielle approuvant le format JPEG.

Formats de fichiers d'édition d'images (TIFF, etc.)

Les deux formats de fichiers de facto du WWW pour les images ont des limites critiques : le format GIF a une profondeur de couleurs maximale de 256 couleurs; le format JPEG a un algorithme de compression qui rejette certaines informations originales des images. La perte d'informations est habituellement indécelable à l'oeil nu, mais une édition ultérieure de ces images en JPEG amplifie ces distorsions. Dans les deux cas, les formats GIF et JPEG conviennent mal à l'édition d'images électroniques. On doit les utiliser uniquement comme formats de visualisation. En pratique, il faut sauvegarder les images électroniques dans ces formats uniquement après qu'elles ont été mises au point pour une apparence optimale et pour la taille du fichier. De plus, une fois qu'une image est sauvegardée en format GIF ou JPEG, on ne devrait pas la réviser de nouveau.

Aux fins d'édition, il faut sauvegarder les images électroniques dans un format de fichier qui a la profondeur de couleurs du format JPEG (c'est-à-dire pouvant contenir des millions de couleurs différentes) et la précision de compression du format GIF (dans lequel la copie sauvegardée est identique à l'original sans perte d'informations). Plusieurs formats de fichiers répondent à ces critères et conviennent à cette tâche, mais TIFF (tagged-image file format), créé par Aldus Corp., mérite d'être mentionné parce qu'il est largement pris en charge par plusieurs logiciels différents d'édition d'images et de balayage pour les systèmes d'exploitation des ordinateurs personnels, de Mac et à base UNIX.

Couleur et compression : considérations

Pour les fichiers de format GIF, il faut réduire la profondeur de couleurs à une table de couleurs indexée de 8 bits (2 à la puissance 8 ou 256 couleurs) ou moins (par exemple, 7 bits ou 128 couleurs, 6 bits ou 64 couleurs, 5 bits ou 32 couleurs, 4 bits ou 16 couleurs, 3 bits ou 8 couleurs). La table indexée est établie par les couleurs dominantes de l'image. Les couleurs de l'image originale sont classées selon la fréquence et leur ressemblance avec d'autres nuances, de sorte que celles qui apparaissent fréquemment sont mises dans la courte liste de la table indexée et substituées à des nuances semblables. Cela veut dire qu'une nuance de rouge qui apparaît dans des milliers de pixels de l'original sera incluse dans la table de couleurs indexée. Les nuances de rouge qui n'apparaissent que dans peu de pixels de l'original ne seront pas indexées dans la table de couleurs. À la place, elles seront recouvertes par la couleur la plus proche dans la table de couleurs. Dans la plupart des cas, l'oeil humain ne peut déceler la différence.

Pour les fichiers en format JPEG, la profondeur des couleurs originales est préservée mais il faut fixer le niveau de compression à :

  • la compression maximale, qui produit la taille de fichier la plus petite, mais une image de piètre qualité;
  • ou à la compression modérée, le niveau le plus bas, qui produit la taille de fichier la plus grande mais une image de meilleure qualité.

Si les images converties des formats GIF ou JPEG demandent une édition supplémentaire, la procédure convenable consiste à rouvrir le fichier de référence TIFF, à faire toutes les modifications et à sauvegarder une nouvelle copie en format GIF ou JPEG. La raison de la manipulation de l'original TIFF plutôt que les images en format de visualisation tient à ce que les fichiers de format GIF et JPEG sont des abstractions du fichier de l'image originale TIFF. Et donc, des éditions ultérieures des fichiers GIF ou JPEG produisent des abstractions d'abstraction, ce qui entraîne des distorsions visibles et une piètre qualité de l'image. Il est donc préférable de procéder à la révision avec le champ le plus complet d'informations disponibles, afin que la meilleure qualité d'image et la représentation la plus exacte de l'original soient préservées.

Quatre étapes fondamentales de la production d'images électroniques pour le WWW

  1. La première étape consiste à préparer l'image électronique pour le WWW, en utilisant l'une des méthodes suivantes :

    • saisir l'original avec un scanner ou un dispositif d'entrée vidéo;
    • ou importer une image électronique d'une autre source;
    • ou créer une image en se servant d'un programme de dessin ou de peinture.

  2. La deuxième étape consiste à sauvegarder l'image comme fichier de référence TIFF (c'est-à-dire comme un original), avec autant d'informations que le permet la capacité de stockage. L'image doit avoir une riche profondeur de couleurs, une haute résolution et des dimensions d'image relativement grandes.

  3. La troisième étape consiste à éditer l'image en ajustant son apparence avec des filtres spéciaux et à réduire la taille de son fichier en modifiant la profondeur des couleurs, la résolution et les dimensions de l'image.

  4. La dernière étape est celle de la sauvegarde de l'image éditée en format GIF ou JPEG, ou en d'autres formats de fichiers adéquats pour le WWW.

Le processus d'édition peut se comparer à la taille d'une sculpture à partir d'un bloc de bois, par lequel l'original est paré et décapé, jusqu'à ce qu'un objet plus petit, détaillé et poli soit produit. Le danger est qu'il est difficile de replacer les informations mises de côté. Des techniques de simulation et de réparation pour recouvrer les informations éliminées sont disponibles, mais elles demandent beaucoup de temps, sont frustrantes et habituellement imprécises, et elles donnent des résultats peu satisfaisants. Il est donc préférable de sauvegarder plusieurs versions de l'original tout au cours du processus d'édition en utilisant une convention contrôlée de dénomination (par exemple, image1a.tif, image1b.tif, image1c.tif, etc.) de sorte que l'on peut facilement éliminer les erreurs.

Petit lexique des termes de l'imagerie électronique

Brillance -- intensité des tons d'une image.

Contraste -- variation des tons d'une image.

Dessin -- un type d'image qui utilise de grands blocs d'une seule couleur ou des tons de gris plutôt que des petits points séparés.

Dimensions de l'image -- la hauteur et la largeur d'une image mesurées en pixels.

Format de fichier -- le format logiciel d'une image est enregistré numériquement. Les formats communs d'images sont GIF, JPEG, TIFF et BMP.

Image en simili -- un type d'image qui simule les échelles grises en utilisant des points de tailles variées, comme on en utilise communément dans les photos de journal en noir et blanc.

Millions de couleurs (alias True Colour) -- couleurs de 24 bits qui permettent jusqu'à 16,7 millions de couleurs différentes dans une image. Actuellement, la plupart des utilisateurs d'ordinateur n'ont pas des moniteurs pouvant visualiser cette profondeur de couleurs.

Netteté -- une technique d'édition de l'image qui accentue le relief entre les nuances, réduit le flou et fait que l'image apparaît de façon plus nette. Augmente aussi la taille du fichier.

Photographies -- un type d'image avec une haute définition, incluant plusieurs tons différents de gris ou de couleurs.

Reconnaissance optique de caractères (ROC) -- logiciel qui traduit les images de mots en caractères ASCII.

Résolution -- la concentration de points par pouce (ppp) dans une image. Les moniteurs SVGA sont d'ordinaire de 72 ppp.

Saturation -- la profondeur ou l'intensité d'une couleur. Un accroissement de la saturation fait que les couleurs paraissent plus riches; une diminution de la saturation les rend plus pâles.

Table indexée des couleurs -- la réduction d'une image en une grille qui contient un nombre fixe de couleurs. Les moniteurs VGA et EGA ne peuvent lire que des tables de couleurs indexée de 16 couleurs, alors que les moniteurs SVGA peuvent prendre en charge des tables de couleurs indexées de 256 couleurs. Le format de fichier le plus commun sur le WWW, qui utilise une table de couleurs indexée, est GIF (256 couleurs). On se réfère aussi à une table de 256 couleurs indexée comme à des couleurs de 8 bits.

Teinte -- la valeur d'une couleur ou la somme de la saturation et de la brillance d'une couleur.

TSB -- équilibre entre la teinte, la saturation et la brillance d'une image.

Type d'images -- le format visuel d'une image balayée, à ne pas confondre avec le format de fichier. Les trois classes principales d'images sont la photo, les images en simili et les dessins.

Taille de fichier -- le nombre total d'octets dans une image. La taille est établie par le format du fichier, la profondeur des couleurs, les dimensions de l'image, la résolution et les effets d'édition (comme la netteté).

TWAIN -- norme de l'industrie pour l'échange d'informations entre les applications graphiques (comme un logiciel d'éditique) et des dispositifs périphériques (comme des scanners ou d'autres dispositifs de saisie des images).


Canada Droit d'auteur. La Bibliothèque nationale du Canada. (Révisé : 1997-07-29).