Contestation
des décisions sur la radio par satellite
Le 16 juin 2005, le
Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications
canadiennes (CRTC) a annoncé l'approbation de trois
licences pour l'exploitation de services radio par satellite
par abonnement, ainsi que l'établissement d'un cadre
de licence pour ces services.
En réponse,
le 2 août 2005, une vaste coalition de groupes, dont
la CCA, a adressé une pétition à la Gouverneure
en conseil pour demander l'annulation des décisions
du CRTC au sujet des licences accordées à Canadian
Satellite Radio Inc. et à SIRIUS Canada Inc. http://www.friends.ca/Resource/briefs/policy08020501.asp
Le principal argument
de la pétition était que la vaste majorité
du contenu actuel de ces nouveaux services serait de nature
étrangère, d'où une infraction directe
à la Loi canadienne sur la radiodiffusion .
La déviation
du CRTC des grands objectifs politiques de la loi devient
flagrante lorsqu'on parcourt le paragraphe 3(1) de la
loi. Le paragraphe 3(1) indique que notre système
de radiodiffusion est un « service public essentiel
pour le maintien et la valorisation de l'identité nationale
et de la souveraineté culturelle », et qu'il
sert à sauvegarder, enrichir et renforcer la structure
culturelle, politique, sociale et économique du Canada ».
Plus concrètement, le CRTC a l'obligation de « favoriser
l'épanouissement de l'expression canadienne en proposant
une plus large programmation qui traduise les attitudes, des
opinions, des idées, des valeurs et une créativité
artistique canadienne, qui mettent en valeur des divertissements
faisant appel à des artistes canadiens et qui fournissent
de l'information et de l'analyse concernant le Canada et l'étranger
considéré d'un point de vue canadien ».
La loi précise
également que « tous les éléments
du système doivent contribuer, de la manière
qui convient, à la création et à la présentation
d'une programmation canadienne » et que « toutes
les entreprises de radiodiffusion sont tenues de faire appel
au maximum, et dans tous les cas au moins de manière
prédominante, aux ressources créatrices et autres
canadiennes pour la création et la présentation
de leur programmation. ».
Dans la pétition,
la coalition fait valoir également que les titulaires
de licence ne se sont pas engagés suffisamment à
l'égard de la programmation en français ni des
minorités multiculturelles et ethniques ou autochtones,
comme l'exige la loi. Elle fait également remarquer
que les décisions du CRTC contredisent l'engagement
du Canada envers la convention de l'UNESCO au sujet de la
diversité culturelle, que la CCA soutient vigoureusement
dans son travail avec le Réseau international pour
la diversité culturelle (RIDC).
La coalition représente
une vaste gamme d'intérêts y compris des créateurs,
auteurs-compositeurs, compositeurs, auteurs dramatiques de
radio, artistes du spectacle, artistes de studio d'enregistrement,
éditeurs de musique et producteurs d'enregistrements
sonores.
Voici quelques-uns
des signataires de la pétition, dont de nombreux adhérents
à la CCA :
Alliance of Canadian
Cinema, Television and Radio Artists (ACTRA)
American Federation
of Musicians ( Canada ) (AFM)
Travailleurs et travailleuses
canadien(ne)s de l'automobile
Association canadienne
de production de films et de télévision (ACPFT)
Canadian Independent
Record Production Association (CIRPA)
Congrès du travail
du Canada ( CTC )
Syndicat canadien des
communications, de l'énergie et du papier (SCEP)
La Guilde canadienne
des réalisateurs (DGC)
Friends of Canadian
Broadcasting ( FCB )
Association nationale
des radios étudiantes et communautaires (NCRA/ANREC)
Société
canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de
musique (SOCAN)
Songwriters Association
of Canada (SAC)
Syndicat canadien des
métallurgistes unis d'Amérique (MUA)
Writers Guild of Canada
(WGC).
La coalition n'était
pas la seule dans ses efforts pour obtenir l'annulation des
décisions controversées du CRTC. Une coalition
de groupes culturels francophones condamnait les faits de
son côté d'une voix toute aussi puissante. Ce
groupe, dont la plupart des intervenants sont également
des organisations membres de la CCA, a interjeté son
appel séparément, en partie pour se prononcer
contre la manière de prendre des décisions touchant
le contenu canadien et le service de diffusion pour les citoyens
francophones. Voici quelques membres de la coalition :
Association québécoise
de l'industrie du disque, du spectacle et de la vidéo
(ADISQ)
Association des professionnels
de l'édition musicale (APEM)
Association des producteurs
de films et de télévision du Québec (APFTQ)
Association des réalisateurs
et réalisatrices du Québec (ARRQ)
Guilde des musiciens
et musiciennes du Québec (GMMQ)
Société
des auteurs de radio, télévision et cinéma
(SARTEC)
Société
canadienne des auteurs, compositeurs et éditeurs de
musique (SOCAN)
Société
de droit de reproduction des auteurs, compositeurs et éditeurs
du Canada (SODRAC)
Société
professionnelle des auteurs et compositeurs du Québec
(SPACQ)
Union des artistes
(Uda)
Ces pressions ont fini
par aboutir, puisque la ministre du Patrimoine canadien, Liza
Frulla, a décidé de soumettre l'appel au Cabinet.
Après avoir fait la une dans les médias, après
des campagnes publicitaires tous azimuts et quelques concessions
mineures de la part de Canadian Satellite Radio et de SIRIUS
Canada, un comité du Cabinet a enfin décidé,
le 9 septembre, de rejeter l'appel et de confirmer les
décisions originales du CRTC favorables au CSR et à
SIRIUS.
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