Noms seigneuriaux

Commençons par les noms du temps de Monsieur Joliette. Cependant, à tout seigneur, tout honneur.

Joliette: (1789-1850)
Ce nom rappelle le souvenir de Barthélemy Joliette, notaire, qui, en 1823, ouvrit un moulin sur les bords de la Rivière L'Assomption (au Parc Renaud) et exploita le domaine seigneurial de Lavaltrie dont son épouse, Marie-Charlotte De Lanaudière, était co-propriétaire avec sa soeur Marie-Antoinette (épouse du Dr P. Charles Loedel), et son frère Pierre-Paul. Le premier nom de son village était L'Industrie, et en 1863, on lui donna le nom de Joliette, au moment de son incorporation comme ville. À l'extrémité nord de la municipalité, une rue, non officielle, porte ce nom.

Saint-Charles-Borromée:
Autrefois, je l'ai dit, on honorait quelqu'un par le truchement de son saint patron. Or le père de Madame Joliette s'appelait Charles Gaspard De Lanaudière et Madame Joliette s'appelait Charlotte; donc, double raison pour honorer deux personnages avec le même patron. C'est ce qui explique les nombreux "Saint-Charles" à Joliette.

Sainte-Angélique:
La grand-mère de Madame Joliette s'appelait Angélique Chapt de LaCorne.

Saint-Marc:
Marc-Antoine Lévesque, de la seigneurie d'Ailleboust (Sainte-Mélanie), était un grand ami des De Lanaudière. Ce fut longtemps la dernière rue à l'ouest du Village de l'Industrie.

Pourquoi ces deux derniers noms ont-ils traversé la voie ferrée?

Boulevard Sainte-Anne:
Ce boulevard est lui aussi le prolongement du Joliette primitif. Toutes les vieilles paroisses canadiennes-françaises ont une rue dédiée à la "bonne sainte Anne". Sa dévotion s'identifie à leur histoire. Une autre rue, non officielle, du même nom se retrouve aux limites nord de la municipalité.

Visitation:
Autrefois cette rue était désignée sous le nom de "Côte de la Visitation" ou "Rang Visitation" parce qu'elle longe les bords de la Rivière l'Assomption. Cette voie se prolonge, sans heurt, dans le territoire de la Ville de Joliette sous le nom de rue Saint-Charles-Borromée, après avoir croisé la rue Papineau.

Peningue:
Le nom existe depuis toujours. En 1864, le curé Manseau en parle comme d'un bel endroit d'excursions. Le mot vient-il de Pines End? Même s'il y en a encore plus loin? À cause d'une plantation de pins à la limite de la seigneurie de Lavaltrie? Alors qu'on avait tendance à angliciser les noms comme "Industry", c'est plausible. Est-ce la corruption d'un nom anglais? En 1885, L'Étoile du Nord parle de "peningue town" qui, pour certains, est devenu Pennington. Aujourd'hui, un développement domiciliaire en porte le nom et s'étend dans les "pointes" des seigneuries de D'Ailleboust, de Lavaltrie et de Lanoraie.

Petite-Noraie:
Évoque probablement la paroisse d'origine d'un ou des premiers occupants.

Noms religieux

Ajoutons ici les quelques autres noms qui sont dans l'esprit des précédents:

Précieux-Sang (rue)
Cette rue rappelle le souvenir du Monastère des religieuses du Précieux-Sang (1907), devenu depuis 1973, l'Abbaye Notre-Dame-de-la-Paix des moniales bénédictines du Précieux Sang.

L'Assomption (boulevard):
Cette artère est actuellement, par la largeur de son emprise, la plus importante voie publique située dans la Municipalité de SCB. Telle que planifiée sur le plan directeur d'urbanisme de la Ville de Joliette, par Marc Dancose, ce boulevard devait ceinturer la Ville de Joliette; cependant, avec le développement spectaculaire qu'a connu la Municipalité de Saint-Charles-Borromée, ce projet a dû être abandonné pour faire place à une importante voie locale en 1979.

Saint-Georges:
En 1935, les Clercs de Saint-Viateur dirigèrent un orphelinat et exploitèrent une ferme sur l'emplacement actuel du Centre de psychiatrie infantile (1959). Georges Chevalier, maire de Joliette (1928-1931), en fut un grand bienfaiteur. L'orphelinat fut dédié à saint Georges et la rue qui s'ouvrit en face dans les années '50 hérita du même nom.

Saint-Isidore:
En 1949, les Clercs de Saint-Viateur élevèrent, à gauche de l'Orphelinat Saint-Georges, un oratoire dédié à saint Isidore où, une fois l'an, jusque vers 1960, les cultivateurs venaient en pèlerinage. Avec la "révolution sournoise", le sanctuaire disparut mais une rue d'en face en perpétue le souvenir.

Sainte-Adèle:
Nom donné vers 1960 par le propriétaire du terrain, Roméo Lacombe, en hommage au saint patron de sa première épouse, Adèle Ouimet.
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