Les Soeurs Grises et Monseigneur Vital Grandin
Les Soeurs Grises (Soeurs de la Charité, congrégation
fondée à Montréal
en 1737 par Sainte-Marguerite d'Youville) arrivent à Saint-Albert
dès le début
en 1863. Quelque vingt ans plus tard en 1882, les soeurs décident
de construire
un hôpital et un couvent qui surplombent la rivière Sturgeon.
C'est une construction imposante pour le temps: 80 pieds sur 40 avec une
chapelle en annexe à l'arrière. C'est un des meilleurs exemples
de l'architecture religieuse du Québec.
Durant la construction qui se termine en 1887, les Soeurs
cèdent l'édifice à Monseigneur Vital Grandin et c'est
à partir de cela que les Oblats travaillent à établir
le Royaume de Dieu d'un bout à l'autre du diocèse.
L'évêque a plusieurs fonctions: c'est le centre
d'où Monseigneur Grandin organise le développement de son
Église; c'est l'endroit où les jeunes Oblats se préparent
au sacerdoce; c'est le lieu de rencontre des leaders autochtones et métis;
c'est le port d'escale des représentants du gouvernement; c'est
le refuge des colons nouvellement arrivés.
Vital Justin Grandin est né dans le nord de la France
en 1829. Sa timidité, sa sensibilité et sa constitution
plutôt faible sont un obstacle à son choix de carrière:
les missions étrangères. Mais c'est sa ténacité
qui prédomine et en 1854, il se retrouve dans l'Ouest canadien
comme jeune missionnaire. Il y demeurera le
reste de sa vie.
De 1888 jusqu'à sa mort le 3 juin 1902, Monseigneur
Grandin demeure ici
dans son palais épiscopal.
En 1977, Alberta Culture désigne l'évêché
comme site historique et en 1982,
les Oblats ouvrent à nouveau l'édifice sous le nom de Centre
Vital Grandin.
L'accomplissement des projets
L'éducation et les soins de santé dans les
communautés pionnières étaient deux grandes préoccupations
des gens. Tandis que les hommes travaillaient à défricher
la terre, à construire la maison, à semer et à récolter,
les femmes passaient de longues heures à laver le linge, à
nettoyer la maison, à prendre soin des enfants et souvent à
traire les vaches, à soigner les animaux et à désherber
le jardin. Personne n'avait le temps ni l'énergie nécessaire
pour s'assurer de l'éducation et des soins de santé.
La majorité des communautés canadiennes françaises
doivent beaucoup aux religieuses qui se sont dévouées pour
fournir des services. À Falher, c'était les
Soeurs de Sainte-Croix; à Morinville, les Filles de Jésus;
à Legal, c'était les Soeurs
de la Charité de Montréal, les Soeurs Grises.
La communauté des Soeurs Grises à été
fondée par Sainte-Marguerite d'Youville. Leur mission oeuvrer au
sein de la communauté dans les domaines de l'éducation et
de la santé.
C'est en 1844 que les premières Soeurs Grises viennent
dans l'Ouest à la demande de Monseigneur Provencher, évêque
de Saint-Boniface. La route est très longue et pénible de
Montréal à Saint-Boniface pour les quatres religieuses.
Elles sont accompagnées de huit voyageurs en canot d'écorce.
En 1858, le Père Albert Lacombe demande aux soeurs de venir à
son aide au Lac Sainte-Anne. La route entre Saint-Boniface et le Lac Sainte-Anne
est longue. Les soeurs voyagent en charrette, de la rivière Rouge
tirée par des boeufs. Une fois arrivées, les soeurs se mettent
au travail: elles enseignent aux jeunes Métis et Autochtones de
la mission et pourvoient aux besoins de santé de la colonie.
De là, les Soeurs Grises se répandent dans
plusieurs nouvelles communautés: Lac La Biche (1862), Saint-Albert
(1863), Edmonton (1895), Saddle Lake (1898) et Legal (1920).
À Legal, les Soeurs bâtissent un couvent qui
devient le centre éducationnel du village. Généralement,
les enfants en régions rurales n'avaient pas l'éducation
française et catholique dans les petites écoles de campagne.
La seule façon d'arriver à ce but était de confier
pour la semaine les enfants aux soeurs qui enseignaient à la fois
la langue et la religion. À Legal, tous élèves et
parents se rappellent de Soeur Dorilla Simard qui s'est dévouée
pendant 35 ans à l'enseignement.
À travers les années, tout en gardant leur
mission principale, les Soeurs Grises se sont imputées d'autres
tâches. Aujourd'hui, elles oeuvrent plus dans le domaine social:
auprès des femmes battues, des personnes âgées, des
handicapés, toujours au service des plus démunis de notre
société.
Pendant des années, la survie de la langue et de
la religion dépendait des religieuses qui se sont données
corps et âme pour apporter la lumière du Christ dans l'Ouest
canadien, et cela, en français.
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