Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans
Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans
Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans Asbestos en photos Filons d'histoire Johns-Manville Photo Société d'histoire d'Asbestos
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Cantons de l'Est
Origine
de l'exploitation minière

Naissance d'un village
Milieu en formation
(1907-1918)
Exploitation minière
et urbanisation
(1919-1929)

Dépression
des années 1930
Vie ouvrière,
syndicalisation et grève

Conclusion
Filons d'histoire
Pages : 1-2-3-4-5

Milieu en formation (1907-1918) – Page 1

Dans l'ombre d'une industrie
Hôtel Central au début du siècle
Hôtel Central au début du siècle
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Entre 1896 et 1919, trois éléments principaux marquent l'évolution de l'économie québécoise. En premier, le formidable bond des nouveaux secteurs liés à l'exploitation des richesses naturelles, inséparables de l'introduction massive de la production hydroélectrique60. En second, la tendance à la monopolisation qui transforme les structures financières des entreprises et permet la création de vastes ensembles de production et de vente. En troisième lieu, l'urbanisation avec la croissance des agglomérations et sa contrepartie : le déclin des campagnes et de leurs pouvoirs économiques.

Un peu partout, l'euphorie fait place à la prudence des décennies antérieures. Pour les classes dirigeantes, les prix et les profits sont en hausse et la période apparaît comme un « âge d'or » du capitalisme61. Les ouvriers subissent pour leur part les effets de l'inflation et leurs conditions de vie ne progressent pas dans les mêmes proportions que celui des bien nantis. Toutefois, la période est globalement marquée par la prospérité.

En 1912, l'inflation devient préoccupante au Canada et, en 1913, c'est le début d'une récession correspondant au resserrement de l'impérialisme mondial. Au début, la guerre aggrave la récession économique, mais peu à peu, la situation s'améliore. Durant les dernières années de guerre, l'industrie canadienne tourne à plein régime.

Après 1900, la société québécoise ne connaît pas de rupture fondamentale. La montée d'une bourgeoisie industrielle et la création d'une classe ouvrière représentant des bouleversements fondamentaux, on assiste à la consolidation et à l'expansion de cette nouvelle structure sociale : « La bourgeoisie accroît son emprise grâce à la concentration; la classe ouvrière et les travailleurs en général voient leurs effectifs grossir suite à la prolétarisation d'un grand nombre de migrants des campagnes et de l'étranger »62. Au début du XXe siècle, ces deux classes tenteront d'affirmer leurs positions en créant des organisations d'entraide.


La communauté anglophone et protestante du village d'Asbestos
Communauté anglophone d'Asbestos au début du siècle
Communauté anglophone d'Asbestos
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En raison de leur situation minoritaire au Québec, les Églises protestantes entretiennent des liens très étroits avec les institutions apparentées des autres provinces, de même qu'aux États-Unis et en Grande-Bretagne. L'une des caractéristiques des Églises protestantes est leur propension à se diviser en groupuscules.

Toutefois, l'idée d'une Église unie est lancée et sa création retardée, mais inévitable : « soulignons qu'avant la création de l'Église unie du Canada, il y avait déjà à Danville l'Église fédérée formée en 1912. L'Église Trinity en était le siège et regroupait congrégationalistes et presbytériens »63.

La communauté presbytérienne d'Asbestos est déjà implantée à la fin du XIXe siècle64. Elle est desservie par le pasteur de Danville, dont la communauté a été fondée vers 1870. D'ailleurs, ce sont les membres de la communauté de Danville qui organisent une souscription pour la construction de la première église presbytérienne d'Asbestos, entrepris en 1907 et achevé en 190965.

Membres de la confrérie des Francs-Maçons de la région d'Asbestos
Membres de la confrérie des Francs-Maçons de la région d'Asbestos
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En 1900, une école anglaise se trouvait à l'angle des rues Saint-Aimé et Notre-Dame, « dans une modeste maison qui servit plusieurs années aux fins éducationnelles »66 et le 13 juin 1914, une Commission scolaire anglophone et protestante fut créée67.

Au delà de leurs divisions, les Églises protestantes partagent les grands concepts de la Réforme. Les relations déjà délicates avec les catholiques évoluent vers une acceptation mutuelle résignée. Graduellement, le prosélytisme68 « se fait discret surtout entre religions réformées et religion catholique »69 mais il n'avait jamais été très efficace et sera abandonné. Nous retrouvons deux mondes quasi imperméables où « les relations entre les religions protestantes et le catholicisme ne sont plus marquées par des manifestations d'hostilité ouverte »70.

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60 Paul-André Linteau, René Durocher et Jean-Claude Robert, Histoire du Québec contemporain. Tome 1. De la Confédération à la crise, Montréal, Boréal Express, 1979, p. 356.
61 « De 1900 à 1910, le volume de la production manufacturière du Québec augmente de 76 %, alors que la population ne s'accroît que de 21 %. La production per capita augmente chaque année de 4,2 % ». Jean Hamelin et Jean Provencher, op.cit., p. 84.
62 Paul-André Linteau, René Durocher et Jean-Claude Robert, op.cit., p. 457.
63 Ibid.
64 Bill Clark, « L'église presbytérienne actuelle a été construite en 1942 », Le Citoyen: Édition Spéciale, Asbestos, Samedi 28 décembre 1974, p. 106.
65 Danville 125 ans (1861-1992), Sherbrooke, Éditions Louis Bilodeau, 1992, p. 56.
66 Frère Fabien, « En 1950, le High School accueille les étudiants anglophones d'Asbestos et de Danville », Le Citoyen: Édition Spéciale, Asbestos, Samedi 28 décembre 1974, p. 129.
67 Frère Fabien, Asbestos : son aspect, son industrie et ses activités, Sherbrooke, Éd. Paulines, 1977, p. 70.
68 Zèle déployé pour faire de nouveaux adeptes.
69 Paul-André Linteau, René Durocher et Jean-Claude Robert, op.cit., p. 519.
70 Ibid., p. 520.



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