Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans
Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans
Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans Asbestos en photos Filons d'histoire Johns-Manville Photo Société d'histoire d'Asbestos
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Cantons de l'Est
Origine
de l'exploitation minière

Naissance d'un village
Milieu en formation
(1907-1918)

Exploitation minière
et urbanisation
(1919-1929)
Dépression
des années 1930
Vie ouvrière,
syndicalisation et grève

Conclusion
Filons d'histoire
Pages : 1-2-3

Exploitation minière et urbanisation (1919-1929) – Page 1

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Les moulins vers 1920
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Le premier quart du XXe siècle est le théâtre d'un bouleversement sans précédent. Malgré quelques crises économiques mineures, la période 1919-1929 est marquée par une formidable croissance de l'exploitation des richesses naturelles qui influence directement l'économie et l'urbanisation des villes minières. On note aussi une croissance impressionnante du monopole d'immenses complexes de production et de vente qui deviendront des puissances économiques mondiales135.

L'industrie canadienne bénéficiera d'un coup de pouce jamais connu jusqu'alors et « la formidable poussée des nouveaux secteurs liés à l'exploitation des richesses naturelles, est inséparable de l'introduction massive de la production hydro-électrique »136. La Première guerre mondiale (1914-1918) permet aux industries minières et textiles de commencer à produire à plus grande échelle.

La concentration urbaine grimpe en flèche et « c'est le recensement de 1921 qui permet de constater que le Québec est devenu un territoire majoritairement urbain »137. L'urbanisation suit le même rythme et « voit non seulement la croissance des agglomérations, mais encore la création de nouvelles villes »138. La région des Cantons de l'Est se caractérise « par un réseau de petites villes disséminées sur le territoire et, pour la plupart, dépendantes d'une ou deux grandes entreprises »139. Certaines « connaissent une croissance très rapide; ce sont des villes manufacturières, comme Drummondville, Victoriaville et Granby, ou des villes minières, comme Thetford et Asbestos »140. Entre 1911 et 1931, Asbestos croit à une vitesse fulgurante. La population asbestrienne passe de 2 224 en 1911 à 4 396 en 1931141.

L'un des nombreux facteurs expliquant cette croissance démographique après la Première Guerre Mondiale est la reconversion économique qui semble plus rapide dans l'industrie minière que dans l'agriculture. Le mouvement d'exode des campagnes environnantes vers Asbestos commence à se faire sentir de plus en plus. L'effort du clergé, vantant les mérites d'une vie saine à la campagne versus les pièges et les tentations de toutes sortes dans les villes, n'interrompra pas cette véritable métamorphose économique, politique et sociale.


L'urbanisation d'Asbestos
Asbestos vers 1920
Asbestos vers 1920
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Le développement de l'industrie de l'amiante revêtait une importance capitale dans le développement de marché pour la compagnie Shawinigan Water and Power142. Ainsi, depuis quelques années, l'électricité est disponible à Asbestos pour les besoins de la compagnie minière. La tarification établie à l'époque décourageait la consommation domestique. En fait, celle-ci ne représentait que 3,5 % de la consommation hydro-électrique jusque dans les années 1930143. Malgré tout, à partir des années 1910, les citoyens d'Asbestos souhaitent se doter de services publics. La construction d'une ligne électrique pour les besoins de la municipalité, de même que la création d'une compagnie téléphonique deviennent des priorités pour les autorités.

Ainsi, en 1911 est créée La Compagnie de Téléphone du Village d'Asbestos. Puis, en 1919, la Canadian Johns-Manville Co. discute avec le Conseil municipal en vue de fournir de l'électricité à la Ville et « le Conseil est prêt à faire préparer un règlement pour l'installation de la lumière électrique dans le village à condition d'avoir un écrit de la dite Compagnie ratifiant les offres faites par leur vice président [...] »144.

Au mois de janvier 1919, l'électricité est installée dans le village. La Canadian Johns-Manville signe un contrat avec la municipalité d'Asbestos pour approvisionner celle-ci en électricité durant une période de dix ans. Selon le Frère Fabien, les rues sont éclairées, pour la première fois, le 13 avril 1919 à 6 heures et demie et « les résidences privées dans la nuit de Noël, le 24 décembre 1919 »145.

Première voiture à Asbestos
Première voiture à Asbestos
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Il faut mentionner que M. Victor Dubois est le nouveau maire d'Asbestos depuis le mois d'octobre 1919; l'ancien maire M. Amiot ayant donné sa démission, les conseillers ont choisi M. Dubois qui restera en fonction jusqu'au mois de janvier 1921. C'est durant son mandat que « la Canadian Johns-Manville commença à fournir l'électricité dans le village; le maire Dubois fut le premier à l'obtenir pour son magasin et sa résidence »146.

La croissance de la population oblige à concevoir de nouvelles infrastructures. La municipalité est appelée à soutenir la construction de nouvelles écoles afin de répondre aux besoins de sa jeune population. Ce n'est qu'en 1920, que la construction du collège Saint-Aimé pour garçons se réalise, « on en parlait depuis 7 ans »147. Le 3 novembre 1920, on discute ferme au Conseil municipal d'Asbestos, le sujet étant la mise en place d'un marché public.

De tels projets de développement et l'accroissement de la population demandent l'acheminement d'une grande quantité d'eau. Au cours de l'année 1921, on construit un aqueduc et un barrage, on installe des pompes et des conduites d'eau dans les rues ainsi que des tuyaux d'égouts se déversant dans la rivière Nicolet. La municipalité déboursera 12 000 $148. Tout cela se passe alors sous le mandat de M. J.H. Côté, élu maire en 1921.

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135 Paul-André Linteau, René Durocher et Jean-Claude Robert, Histoire du Québec contemporain. Tome 1 : De la Confédération à la crise, Montréal, Boréal Express, 1979, p. 351.
136 Ibid.
137 Ibid., p. 410.
138 Ibid., p. 351.
139 Ibid., p. 424.
140 Ibid.
141 Ibid., p. 417.
142 Claude Bellavance. Shawinigan Water and Power 1898-1963. Formation et déclin d'un groupe industriel au Québec, Montréal, Boréal, 1994, p. 17-65.
143 John A. Dickinson et Brian Young. Brève histoire socio-économique du Québec, Québec, Septentrion, 1992, p. 228-229.
144 Livre des procès-verbaux : Livre 3 : 1915-1924, Village d'Asbestos, 17 avril 1919, p. 10.
145 Frère Fabien, op.cit., p. 77.
146 « La galerie des maires », Le Citoyen : Édition Spéciale, Asbestos, Samedi 28 décembre 1974, p. 80.
147 Ibid., p. 79.
148 Frère Fabien, op.cit., p. 83.



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