Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans
Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans
Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans Asbestos en photos Filons d'histoire Johns-Manville Photo Société d'histoire d'Asbestos
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Cantons de l'Est
Origine
de l'exploitation minière
Naissance d'un village
Milieu en formation
(1907-1918)

Exploitation minière
et urbanisation
(1919-1929)

Dépression
des années 1930
Vie ouvrière,
syndicalisation et grève

Conclusion
Filons d'histoire
Pages : 1-2-3-4-5-6

Origine de l'exploitation minière dans la région d'Asbestos – Page 4

The Asbestos & Asbestic Company
Intérieur du moulin 1 de la mine
Intérieur du moulin 1 de la mine
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La crise que connaissait l'industrie de l'amiante au Québec au début des années 1890 donnait peu de choix aux producteurs. Pour espérer s'en sortir, ils se devaient d'investir dans de nouvelles techniques de production33. C'est dans les procédés mécaniques de traitement du minerai que les nouveaux propriétaires de la mine apportèrent l'une des toutes premières innovations34, c'est-à-dire le procédé de séparation mécanique.

Feodor Boas considérait que la roche exploitée à leur mine était extrêmement fibreuse et qu'elle pouvait être entièrement utilisée. Rejetées lors du traitement du minerai, les fibres les plus courtes se retrouvaient tout simplement aux rebuts. Cette fibre, étant trop courte pour être filée, pouvait être d'une grande utilité pour l'industrie des matériaux de construction. À partir de 1896, la mine débuta la production de ce nouveau type de fibres appelé asbestique. Pour mieux promouvoir l'asbestique et assurer son développement, les administrateurs envisagèrent de transformer la compagnie. De plus, il fallait trouver plus de capitaux pour assurer la viabilité du nouveau projet35. C'est ainsi qu'au printemps 1897 la compagnie The Asbestos and Asbestic Company fut amenée à prendre la relève des opérations minières. Formée à partir de capitaux anglais, la compagnie fixa son siège social à Londres.

Les frères Boas
Les frères Boas
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La commercialisation de la fibre courte permit de sortir l'industrie minière québécoise de la crise dans laquelle elle était plongée depuis le milieu des années 1890. La découverte de l'asbestique fit de la mine Jeffrey le joueur majeur chez les producteurs. Bientôt la compagnie fut submergée de commandes.

Bien que le financement de l'Asbestos & Asbestic Company semblait largement provenir de capitaux anglais, étonnamment, on retrouvait R.H. Martin, président de la H.W. Johns, au conseil d'administration. La H.W. Johns se réserva le droit de former une entité séparée afin d'avoir la possibilité de s'emparer de contrats de production d'asbestique. Ceci mena à la création de l'American Asbestic Company avec un capital de £ 250 000 divisé entre la H.W. Johns, Feodor Boas, ainsi que l'Asbestos and Asbestic. Quand, à la fin des années 1890, les ventes d'asbestique aux États-Unis commencèrent à décliner, l'Asbestos and Asbestic se retrouva seule à soutenir le produit. À la fin de 1899, la compagnie déclara des pertes pour l'année financière se terminant le 31 mars. Évidemment, ce sont les ventes d'asbestique qui ne rencontraient pas les espérances de la compagnie.

L'incendie des installations, en 1900, empira une situation financière rendue difficile par la baisse des ventes américaines de l'asbestique.

Innovations techniques et mécanisation à Asbestos
Incendie à l'Asbestos & Asbestic Company
Incendie à l'Asbestos & Asbestic
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Outre le procédé permettant la production de l'asbestique, les premières années suivant le départ de Jeffrey furent marquées par l'introduction de plusieurs innovations techniques qui permirent le développement du plein potentiel de l'exploitation minière à Asbestos. La mécanisation, des procédés d'extraction et de traitement de l'amiante assura le passage vers une phase industrielle de production. De nombreuses modernisations furent apportées, ce qui changea complètement la façon d'exploiter la mine. Ceci exigeaient par ailleurs la mise sur pied d'un système de transport sûr. Au cours de l'automne 1890, la Danville Asbestos Slate Company obtint une charte en vue d'entreprendre la construction d'un chemin de fer entre la mine et la ligne du Grand Trunk Railway passant à Danville. En 1897, une première locomotive fut mise en service pour le transport de la fibre et des matériaux sur les terrains de la compagnie. L'expérience fut concluante, le transport ferroviaire se révélait le meilleur moyen d'amener le minerai jusqu'à Danville. Toutefois, on devait revoir la largeur des rails et la faire correspondre à celle du réseau. C'est ainsi que la compagnie mit sur pied l'Asbestos and Danville Railway afin de rejoindre à Danville la ligne du Grand Trunk36.

Les hommes du contremaître Allan Morris, employés au puits de la mine
Employés au puits
de la mine
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Éventuellement, la mécanisation des procédés requérait évidemment l'apport de nouvelles sources d'énergie. Ainsi, l'utilisation de la vapeur comme principale source se généralisa durant les années 1890, dans l'ensemble de l'industrie de l'amiante au Québec. Puis à la toute fin du XIXe siècle, l'énergie électrique fit son apparition dans l'industrie de l'amiante. L'application de ces nouvelles techniques de production ainsi que l'injection de capitaux permirent à l'exploitation d'Asbestos de traverser la période de crise des années 1890 dans l'industrie québécoise de l'amiante. Dans le passage de la phase artisanale de production à la phase industrielle, il est incontestable que le duo Greenshields-Boas eut un rôle à jouer. Toutefois, au tournant du siècle, tous les leviers décisionnels sont entre les mains des manufacturiers américains qui contrôlent à leur gré le marché de l'amiante et gèrent la destinée de l'exploitation d'Asbestos.

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33 Lucien Ladouceur, op.cit., p. 2-3.
34 Robert Armstrong, op.cit., p. 190.
35 Morton M. Mendels, op.cit., p. 33-34.
36 Registre B25, no 807-823. Bureau d'enregistrement (propriétés-droits réels) de Richmond; A.R. Dennis, op.cit; « Asbestos and Asbestic Company Limited », Report and Statement of Accounts, For the period ended 31 March, 1898; cité dans Robert Armstrong, op. cit., p. 61.



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