Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans
Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans
Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans Asbestos en photos Filons d'histoire Johns-Manville Photo Société d'histoire d'Asbestos
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Cantons de l'Est
Origine
de l'exploitation minière
Naissance d'un village
Milieu en formation
(1907-1918)

Exploitation minière
et urbanisation
(1919-1929)

Dépression
des années 1930
Vie ouvrière,
syndicalisation et grève

Conclusion
Filons d'histoire
Pages : 1-2-3-4-5-6

Origine de l'exploitation minière dans la région d'Asbestos – Page 5

Américanisation de l'exploitation minière d'Asbestos (1900-1918)
Exploitation minière vers 1890
Exploitation minière vers 1890
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La crise de 1892 qui avait permis d'initier le mouvement de mécanisation et d'innovation technique, avait aussi ouvert la porte au capital américain. Dans le cas d'Asbestos, la mainmise sur l'industrie par les intérêts américains allait être totale. Au tournant du siècle, cela ne fait plus aucun doute, ce serait désormais les manufacturiers américains qui prendraient les véritables décisions. Parallèlement à ces prises de contrôle, le monde ouvrier évoluait, se transformait, et les structures du travail s'industrialisaient dans les mines d'amiante. Soumis à ces changements, les mineurs prenaient de plus en plus conscience de leur existence en tant que classe et de leur pouvoir collectif sur la communauté.

Prise de contrôle
En mars 1900, un sérieux incendie détruisit les installations de l'Asbestos and Asbestic Co. Les opérations de la mine durent cesser pendant les six mois les plus actifs de l'année. Les conséquences de cet incendie furent encore plus terribles que ce que la compagnie avait anticipé. Ainsi, pour l'année 1900, l'Asbestos and Asbestic Co. déclara d'énormes pertes financières. Les efforts du conseil d'administration pour convaincre les actionnaires de trouver les fonds nécessaires à la poursuite de l'entreprise, échouèrent. En juin 1900, James Graham Cannon ainsi que William C. White, tous deux de New-York, furent élus administrateurs de la compagnie. Cannon obtint le contrôle sur la majorité du capital, conscient qu'il s'engageait à trouver l'argent nécessaire pour équiper à nouveau la mine et pour rembourser la dette, incluant les frais des administrateurs; à la condition toutefois que l'administration des affaires de la compagnie lui fut confiée. Les administrateurs résidant à Londres remirent leur démission. Cannon fit le nécessaire afin de franchir les étapes de transfert des affaires de la compagnie à un conseil d'administration qu'il constituerait37.

Mine à ciel ouvert vers 1914
Mine à ciel ouvert
vers 1914
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Le 13 décembre 1901, la H.W. Johns-Manville Company fut formée avec James G. Cannon à la direction du conseil d'administration (chairman of the board of directors) et Thomas Franklyn Manville comme président. T.F. Manville fit une apparition à l'assemblée annuelle des actionnaires de l'Asbestos and Asbestic Co. à Londres en septembre 1902. Son père, Charles B. Manville, et lui furent nommés au conseil d'administration de l'Asbestos and Asbestic Co. En 1903, les deux frères de T.F. Manville, Hiram Edward Manville et C.R. Manville, accédèrent au conseil d'administration de l'Asbestos and Asbestic Co. À la fin de 1904, la compagnie recommença à faire des profits. Il fut évident, dès la fondation de la H.W. Johns-Manville Company, que l'Asbestos and Asbestic Co. était sous son contrôle38.

De 1909 à 1912, l'industrie de l'amiante entra dans une phase importante de fusion de compagnies. On assista en 1909 au regroupement des compagnies Amalgamated Asbestos Corporation, Black Lake Consolited Asbestos et Belima Consolidated Asbestos39. La nouvelle entité tenta de créer un certain climat de prospérité. Toutefois, les prix et les profits chutèrent, obligeant la restructuration des compagnies. En 1912, les directeurs soumirent un plan de réorganisation, débouchant sur la formation de l'Asbestos Corporation40.

Au début de la première guerre mondiale, l'industrie québécoise de l'amiante était en crise et les marchés européens se fermèrent. De plus, on assistait au déclin du secteur de la construction en Amérique du nord. Les expéditions d'amiante ainsi que les prix diminuèrent. Après avoir connu des hausses constantes depuis 1909, les expéditions totalement canadiennes d'amiante tombèrent à 81 000 tonnes en 1914 alors qu'elles atteignaient 103 812 tonnes en 1913. En 1915, le nombre de producteurs actifs fut réduit à huit. L'embargo sur les exportations d'amiante, imposé par le gouvernement fédéral au début de la guerre, démontra aux manufacturiers américains leur extrême dépendance face à l'amiante québécois. Cette interdiction les incitera à compléter l'intégration verticale à l'échelle de l'industrie. C'est ainsi qu'en septembre 1916, la compagnie Asbestos and Asbestic Co. faisait faillite dans des circonstances plutôt suspectes. Le fait que la mine la plus prospère fit faillite, fut pour le moins curieux. Au cours du même mois, elle était réorganisée sous le nom de Manville Asbestos Company Limited. Deux ans plus tard, à l'automne 1918, la compagnie changea à nouveau d'appellation pour devenir la Canadien Johns-Manville Company Limited. La demande pour l'industrie de guerre provoqua une augmentation subite de la production et des exportations. L'entrée en guerre des États-Unis en 1917 allait annoncer les débuts d'une période faste pour l'industrie de l'amiante41.

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37 « Asbestos and Asbestic Company, Limited. Directors' report », The Canadian Mining Manual, Ottawa, 1902, p. 31-32.
38 L'amiante minéral magique, Johns-Manville, 1958, p. 14.
39 Henri James Morgan, The Canadian Men and Women of the tune: A hand-book of Canadien biography of Living Characters, Second edition, Toronto, William Briggs, 1912, p. 472-473.
40 Robert Armstrong, op. cit., p. 40.
41 Robert Armstrong, op.cit., p. 34-45; Marc Vallières, op.cit., p. 98-100; Registre B35, no 2756, p. 317-319. et B35, no 2768, p. 324-325. Bureau d'enregistrement (propriétés-droits réels) de Richmond.



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