Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans
Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans
Asbestos, une histoire minière et syndicale depuis plus de cent ans Asbestos en photos Filons d'histoire Johns-Manville Photo Société d'histoire d'Asbestos
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Cantons de l'Est
Origine
de l'exploitation minière
Naissance d'un village
Milieu en formation
(1907-1918)

Exploitation minière
et urbanisation
(1919-1929)

Dépression
des années 1930
Vie ouvrière,
syndicalisation et grève

Conclusion
Filons d'histoire
Pages : 1-2-3-4-5-6

Origine de l'exploitation minière dans la région d'Asbestos – Page 6

Vie ouvrière
Vue d'une partie de la mine à ciel ouvert Jeffrey vers 1890
Mine à ciel ouvert
vers 1890
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Durant les années 1890, les nouveaux procédés d'extraction de plus en plus mécanisés eurent un effet direct sur la productivité. Ces changements apportèrent des modifications à la structure même du travail. À titre d'exemple, l'apparition des « derricks » vers 1897 amena une nouvelle division des équipes. Avec la multiplication de ces grues de chevalement, on assista à l'apparition du travail de mine par groupe d'une dizaine de travailleurs qui agissaient sous les ordres d'un contremaître en charge de la « derrick ». Généralement, les mineurs travaillaient toujours dans la même équipe. Chaque « derrick » était clairement identifié selon son numéro. Une équipe complétait sa journée après avoir monté une centaine de carriage42. Au sein de l'équipe, chaque homme avait des tâches particulières.

Bien que le nombre d'ouvriers fut plus élevé, la composition de la main-d'oeuvre était restée à peu de chose près ce qu'elle était au début des années 1890. Les travailleurs canadiens-français et catholiques étaient toujours fortement majoritaires. Toutefois, vers 1912, on comptait quelques mineurs russes, polonais et ukrainiens. On possède peu de renseignements sur ces travailleurs immigrants. Même les recensements ont ignoré leur présence. S'il faut en croire le Frère Fabien, ces ouvriers étaient une soixantaine et logeaient dans des baraques. Une certaine solidarité existait entre ces différents groupes43.

Moulin No. 2 vers 1901
Moulin No. 2
vers 1901
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Le travail dans les mines d'amiante était très risqué à cette époque. Les conditions étaient difficiles et les travailleurs avaient peu de pouvoir de pression. Les ouvriers se résignaient à accepter ce genre de conditions. Le travail d'extraction dans la partie mine était considéré par les mineurs comme étant le plus dangereux, tel que le décrit M. Hamel : « On travaillait dans des précipices de 250 pieds, avec pratiquement pas de protection. Quand il se détachait une pierre en haut, c'était la plupart du temps meurtrier »44. Les multiples dangers auxquels ils faisaient face finirent par conscientiser les ouvriers : « on a vu un gars qui a été haché, brisé, coupaillé, puis tous les autres qui avaient peur. [...] ça nous a donné l'idée qu'il fallait veiller à se trouver quelque organisation pour se protéger »45. Cette volonté de s'affirmer en tant que mineur, afin de défendre les intérêts du groupe, allait amorcer un mouvement de syndicalisation.

La mise en valeur de l'amiante sur les terres de Charles Webb en 1879, par l'exploitation de la mine de Jeffrey, avait permis le regroupement d'une population en hameau. Au fil des changements de l'industrie de l'amiante, ce hameau allait très rapidement prendre de l'importance, se développer et se structurer.

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42 A.R. Dennis, op.cit.
43 Recensement du Canada, 1901, 1911; Frère Fabien, op.cit., p. 69; ANQ. Fondss du coroner du district de Saint-François. APSA. Cahier Annonces et Prônes. 1898-1901.
44 Rodolphe Hamel raconte sa vie ouvrière. Asbestos 1912-1963. Montréal, CSN, [s.d.].
45 Rodolphe Hamel raconte sa vie ouvrière. Asbestos 1912



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