Jean Lanteigne en surveillance au front.

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Nous autres, m'a vous dire, on a pas eu, nous autres l'honneur, comme on dirait, de faire face direct [l'ennemi] personnellement. C'est parce qu'on était nous autres sur la surveillance eh! Fallait chercher une pelle pour se creuser un trou pour se cacher dans les tranchées, tout ce qu'on avait c'était son trou pour se cacher, puis on avait nos carabines nous autres eh! Un coup dans le trou là, on levait nos carabines comme ça pour voir si les Allemands étaient assez proches pour nous voir, pis là ils tiraient sur ces affaires là. Mais, y'avaient des longues-vues eux autres aussi eh! Ils voyaient quant c'était rien qu'une chose de même ils tiraient pas, mais tu levais la tête pour regarder, t'avais une balle dans la tête. Alors, fallait quasiment rester couché de même, ça c'était la nuit ça. Ici le cannal là, nous autres on était tous couchés icitte là, y'avait des arbres, des sucreries. Bon, mais, icitte y'a des racines en bas eh, qui étaient hautes un peu, on se cachait derrière les arbres nous autres pour tirer. Pis un nommé, Arthur Cormier, un de mes voisins, il s'est fait passer une balle icitte lui, dans le côté icitte pis il a traversé raide, y'a coupé les côtes, y'avait une balle pis moi j'était son voisin au côté. C'a fait que je l'ai pris sur mon dos moi pis je l'ai traîné à quatre pattes jusqu'à la ligne. Dans le terrain de la ruine y'avait une ligne icitte là, fallait passer cette ligne là. Parce que c'était gardé cette ligne là. Bon, mais comme tu sais, tu traversais la nuit ça. Le traîner là pis ils l'emportait en arrière eux autres à l'hôpital.

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