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La paroisse de Fort Kent
Père Louis Connoir |
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Durlingville étant situé à une trop grande proximité de Bonnyville, l'abbé Lapointe, en accord avec les gens, décida de construire la première église à Fort Kent en 1920. Elle était située à peu près à la même place que l'église actuelle. L'abbé Lapointe donna à la nouvelle église et à la région le nom de Saint-Joseph. Malheureusement, quelques années plus tard, les gens ne purent donner le nom de Saint-Joseph au bureau de poste. Ils décidèrent de nommer le bureau de poste et la paroisse Fort Kent, en l'honneur des pionniers qui venaient de Fort Kent, Maine.
En 1922, monsieur l'abbé Louis Connoir fonda la paroisse Saint-Joseph de Fort Kent et devint le premier curé. En 1923, le presbytère fut bâti et quelques années plus tard, une salle paroissiale fut construite grâce à la collaboration des paroissiens.
Première église de Fort Kent |
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En avril 1940, la vieille église de vingt ans, devenue trop petite, fut démolie pour que les gens puissent reconstruire une autre plus spacieuse. La construction fut rapide et le 23 juin de la même année, la foule assista à la bénédiction de la pierre angulaire. Le 24 août, à peine deux mois après, son Excellence monseigneur J.H. MacDonald bénit la nouvelle église.
Le 8 décembre 1945, un feu détruisit la salle paroissiale qui n'avait que vingt ans d'existence. Quelques temps plus tard, une nouvelle salle fut érigée; celle ci était plus grande et plus moderne.
Encore en 1945, l'abbé Connoir célèbra son 25e anniversaire de prêtrise. Tous les paroissiens se rassemblèrent autour de lui afin de célébrer cette grande occasion: il y eut la messe et un banquet et pour clôturer, une veillée dans la salle.
Deuxième église de Fort Kent |
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En 1962, certaines rénovations furent faites dans l'église et un nouveau clocher fut construit. L'abbé Connoir donna une nouvelle cloche et la vieille fut envoyée à la paroisse de Holyoke.
En 1970, l'abbé Connoir est mort à l'âge de 84 ans. Il fut enterré dans le cimetière de Fort Kent.
Les soeurs de Sainte-Croix à Fort Kent
Le 29 août 1938, quinze ans après la fondation
de la paroisse Saint Joseph, cinq religieuses de Sainte-Croix,
répondant au désir de monsieur le curé
Connoir « d'avoir des religieuses pour l'éducation
de ses "chers jeunes" » comme il les appelait,
établissent une mission à Fort Kent. Elles
sont : Soeur Marie-Raphaëla, supérieure et professeure
de 48 élèves de la première à
la cinquième année, Soeur Marie-Constance,
musicienne, Soeur Marie-Isaïe, maîtresse de maison,
Soeur Marie-Lucie-du Sacré-Coeur, professeure de
29 élèves de la sixième à la
dixième année, Soeur Marie-Germaine, martyre,
aide aux deux instituteurs.
Les soeurs de Sainte-Croix |
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« En attendant que le couvent soit prêt, les soeurs habitèrent le haut du presbytère et monsieur le curé se retira dans son garage. Les soeurs prirent possession de leur résidence le 2 octobre ! Les classes étaient commencées depuis un mois » en deux locaux seulement. L'école était très bien éclairée mais de longs tuyaux près du mur traversaient les classes pour se rendre à la cheminée. Aux jours froids, ils devenaient rouges sur toute la longueur jetant une chaleur brûlante sur ceux qui se trouvaient tout près et laissaient grelotter les élèves éloignés. La deuxième année, il fut nécessaire de construire une autre école de deux classes... En 1941, le nombre des élèves atteignit 130. Il fut de nouveau nécessaire d'agrandir. La commission scolaire loua un vieux restaurant où Soeur Marie-Raphaëla s'installa avec 20 petits commençants. On pourrait continuer à commenter sur l'augmentation de la population scolaire. Qu'il suffise d'en donner quelques statistiques :
1951, 301 élèves
1955, 572 élèves
1959, 325 élèves
1965, 328 élèves
Les détails ci-haut mentionnés disent combien
« l'éducation instruction » tenait à
coeur aux religieuses de Sainte-Croix. Mais il y a aussi
« l'éducation formation de toute la personne
» qui sous tend toutes leurs entreprises. Dès
les premières années, l'intérêt
pour chacun des élèves les rend attentives
et disponibles après les heures de classe. En septembre
1947, cette même priorité les fait collaborer
à l'oeuvre voulue par les paroissiens. « Saint-Joseph
voulait qu'un pensionnat de jeunes filles de l'âge
de la Haute École soit construit dans sa paroisse
de Fort Kent. Il était projeté que cet édifice
de trente six pieds par quarante accommoderait une vingtaine
de pensionnaires à l'automne de cette année.
» Aussi, pour résumer très brièvement
maintes années de dévouement, mentionnons
les divers organismes propres à chaque heure: Avant-Garde,
La Relève, l'Action catholique, le festival des chorales,
concours oratoires, festival de la Bonne Chanson, orchestres,
concerts dramatiques, etc.
Hommage aux cinq fondatrices ainsi qu'à toutes les
religieuses Sainte-Croix qui ont oeuvré, pour un
temps plus au moins long, durant les trente trois ans de
leur présence à Fort Kent. Signalons en outre
les trois suivantes: Soeur Marie-Raphaëla qui, de 1938
à sa mort survenue le 24 mars 1952, s'est dévouée
corps et âme dans la paroisse de Fort Kent. Les chroniques
de Sainte-Croix disent de cette fondatrice: « La classe
des commençants lui échoua durant la presque
totalité de sa longue carrière de quarante
années d'enseignement. Elle semblait être née
pour cette tâche, tant elle excellait à faire
avancer et à former les petits...
C'est en aidant à une corvée de ménage, le 18 décembre, que survint le terrible accident qui devait lui enlever la vie trois mois plus tard après d'atroces souffrances supportées avec une patience et une générosité qui firent l'admiration et l'édification de tous ceux qui l'approchèrent. »
Soeur Marie-Lucie-du-Sacré-Coeur quittait Fort Kent le 25 juin 1951 pour répondre à un appel de sa Communauté lui confiant un poste de confiance à leur maison mère de Saint-Laurent.
Soeur Marie-Constance, en fonction comme maîtresse de musique durant dix huit ans, quittait le 30 juin 1956 pour « fonder un institut de musique » à Edmonton.
La paroisse de Fort Kent a été reconnue comme
pépinière de vocations sacerdotales et religieuses.
En chacun de ses jeunes puisse-t-elle continuer à
inculquer la hantise de la découverte de «
son appel propre » au sein du Peuple de Dieu comme
témoins de l'amour du Père dans le vécu
quotidien, par les voies diverses de père ou mère
de famille, de prêtre ou religieuse, ou de serviteur
de la société d'aujourd'hui.
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