Bulletin 13, 1969

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Commentaires sur l'exposition Jordaens

par Michael Jaffé

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Peintures

95 Pendant le nettoyage et le remontage de cette toile, on a enlevé la mince bande de toile qui se trouvait au sommet. Les dimensions originales sont 118.3 x 106 cm, 46 5/8 x 41 3/4 po. Le nettoyage a établi que cette peinture était une oeuvre autographe de Jordaens; on estimait autrefois à Varsovie que c'était une étude d'école.

96 Voir no 213 ci-dessous.

98 Un pentimento révèle qu'à l'origine, les fesses du personnage central étaient plus bas.

100 / 101 / 102 K. Fremantle, The Baroque Town Hall of Amsterdam, Utrecht, 1959, p. 140-141, repr. pl. 152-153, fait remarquer que Huyghens faisait presque certainement allusion à la Pompa Introitus Ferdinandi de Gevartius, qui comporte des planches gravées par van Thulden d'après les dessins de Rubens. Jordaens connaissait naturellement cette publication de 1642, de même que L'ENTRÉE TRIOMPHALE DE HENRI IV A PARIS.

104 Commentaires, dernière ligne: au lieu de (KdK: 31) lire (KdK, 317). Ajouter à HIST.: Vente, Paris (Palais Galliéra), 20 juin 1961, no 76*. Ce modello appartient maintenant à M. John Goelet, de New York.

105 Le professeur T. Heinrich, de Toronto, a attiré mon attention sur un dessin (fig. 3) de sa collection (ex M. Grey, vers 1950). Il s'agit d'une étude d'atelier d'après une étude disparue de Jordaens qui représente un jeune homme penché sur un tabouret et tenant une pipe de terre dans sa main droite. Jordaens a représenté le personnage dans cette pose, mais portant un chapeau (tout en omettant de représenter la main et la manche d'un autre personnage qui s'appuie sur la tête et l'épaule de l'homme agenouillé), dans une phase cruciale de l'époque qui s'étend entre le dessin du British Museum [no 245] et la peinture de Skokloster, de façon à donner plus d'unité à sa composition.

106 Il y a un dessin (fig. 4) qui porte l'inscription: Jordaens, à l'encre, dans le Gemeentemuseen d'Amsterdam [no 103], dessin acheté à la vente Mensing, Amsterdam Fr. Muller), du 27 au 29 avril 1937, et attribué à « école van J. Jordaens ». Il s'agit évidemment d'une copie, soit d'un portrait de groupe de Jordaens du même genre et de la même époque ou d'une oeuvre préliminaire d'un tel portrait. Le professeur H. L. C. Jaffé a eu l'amabilité de me signaler ce dessin d' Amsterdam.

107 L'étendue du baldaquin pourpre, orné d'une frange garnie de découpes et de glands, et le réseau de personnages qui envahissent l'espace limité démontrent une remontée tardive d'intérêt pour l'art d'Abraham Janssens. Le dessin, qui appartenait à la A. G. B. Russell collection et qui se trouve maintenant au Mount Holyoke College, a été prêté hors catalogue. On trouvera des commentaires sur cette peinture à la rubrique h. c. B. (fig. 16) ci-dessous.

108 Ainsi que le professeur Seymour Slive me l'a fait remarquer, on ne peut écarter la possibilité que Jordaens ait eu l'intention d'obtenir une commande pour l'hôtel de ville d' Amsterdam (24) lorsqu'il a peint cette allégorie.

111 Ajouter a HIST.: Vente, Londres (Christie's), 5 décembre 1969, no 100, non vendu.

112 Commentaires, ligne 1: après Louvre (no 1402) insérer [fig. XVIII]. La toile de La Haye semble avoir été coupée à droite.

115 On aurait dû faire mention de Anvers / Rotterdam 1966-1967, no 117, qui comporte une illustration du passage I, 22-24 de l'Épître de saint Paul aux Corinthiens. Ce dessin de l'Ermitage, daté le 27 martii 1658, représente également Moïse faisant jaillir l'eau du rocher (Exode XVII, 6), de même que l'apparition du Christ, le Rédempteur et l'Instrument du Salut. Ainsi que M. M. J. McCarthy me l'a fait remarquer, la forme revue de la toile de Kassel enrichit le sujet d'une façon comparable. Les ajouts de Jordaens au haut et au bas mettent en relief l'arc-en-ciel que l'on voit dans le nuage: il devient ici symbole du soin de Dieu pour la vie de ses créatures, d'après la Genèse IX, 12-15: « Et Dieu dit: Voici le signe de l'alliance que je mets entre moi et vous et tous les êtres vivants qui sont avec vous, pour les générations à venir: je mets mon arc dans la nuée et il deviendra un signe d'alliance entre moi et la terre. Lorsque j'assemblerai les nuées sur la terre et que l'arc apparaîtra dans la nuée, je me souviendrai de l'alliance qu'il y a entre moi et vous et tous les êtres animés, en somme toute chair. » Cette apparition est reprise successivement dans Ézéchiel I, 26-28 et dans l'Apocalypse IV, 3. L'association du Christ au don d'abondance et à la protection des biens terrestres était considérée par les calvinistes comme la préfiguration de l'âge nouveau qu'ils espéraient introduire sur terre. Quand Jordaens a fait certains ajouts à sa toile d'origine, il a enrichi et sa composition et le sens de l'ensemble; il peut alors sembler curieux qu'un seul des personnages de toute la foule des Israélites, l'un des deux hommes à dos de chameau, regarde directement l'apparition du Christ. Le précédent évident dans l'histoire de la peinture pour l'iconographie de ce sujet révisé par Jordaens est la peinture de 1577 du Tintoret, dans la Scuola di San Rocco (H. Tietze, Tintoretto, Londres, 1948, fig. 187). Quoiqu'il ne soit pas nécessaire de présumer que Jordaens connaissait ce dessin, il pourrait fort bien l'avoir connu par une copie que Rubens aurait exécutée à Venise. La composition du Tintoret était plus pleine de mouvement dramatique et de lumière, ce qui est une caractéristique du peintre italien; il avait représenté l'arc-en-ciel comme un cercle complet et parfait dans le nuage.

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