Le 30 avril 1946, la société Electric Boat, de Groton au Connecticut, à la recherche de nouvelles occasions de profits, a fait lacquisition dactions majoritaires de Canadair. En 1952, Electric Boat, Electro-Dynamics et Canadair ont fusionné leurs activités, pour former General Dynamics.
Pendant et après la Seconde Guerre mondiale, Canadair était affairée à construire et à convertir des PBY-5A «Canso» amphibies, une version remaniée du PBY-5 Catalina.
Après la guerre, Canadair se concentra sur la production davions de ligne, très en demande à lépoque, parmi lesquels on trouve la conversion DC-3 et de DC-4.
En 1954, lAviation royale du Canada commanda à Canadair un avion de patrouille maritime à grand rayon daction, qui pourrait aussi servir au transport. Canadair se mit donc en frais de convertir le Bristol Britannia, qui deviendra un Cl-28 Argus ou un CC-106 Yukon (utilisé pour le transport par lARC).
Quand lARC remplaça ses Yukon par des Boeing 707, Canadair adapta les CL-44 Yukon pour le marché civil du transport de fret, en y ajoutant un empennage à charnière : tout larrière de lavion pivotait sur le côté, permettant le chargement «direct» très rapide des marchandises.
Lère de lavion à réaction
En 1948, lARC choisit le Sabre comme chasseur de première ligne, en partie pour remplir ses engagements de défense envers lOTAN.
Le programme Sabre obligea Canadair à modifier ses outils et ses techniques de fabrication. Obligée de faire des investissements importants dans des outils adaptés au projet de modernisation, Canadair navait pas le choix de rehausser ses équipements. À lissue de ce premier projet de fabrication dun avion à réaction, Canadair possédait une chaîne dassemblage mobile et un nouvel outillage dusine métallurgique.
Quand lARC décida dacquérir des avions à réaction, elle commanda aussi un avion dentraînement. Le CL-30 de Canadair a été conçu à partir du Lockheed T-33 monomoteur, à sièges tandem, qui lui-même constituait une adaptation du P-80 Shooting Star.
Le F-104 Starfighter, construit sous licence accordée par Lockheed, était la contribution du Canada au programme stratégique de défense nucléaire de lOTAN. Cet avion transportait larsenal nucléaire du Canada au-dessus de lEurope de Ouest durant les années 1960, 1970 et 1980.
Le F-5 Freedom Fighter était un modèle Northrop, fabriqué sous la coupe des compressions budgétaires à Ottawa. Il savéra toutefois très dispendieux, car Northrop avait très peu dexpérience du franchisage et fournissait très peu de soutien à Canadair. Celle-ci, à toutes fins utiles, dut faire face aux contraintes que lui aurait posées un projet de conception complète.
Jusquaux années 1960, Canadair sétait consacrée à des projets de conversion. Certes, ses ingénieurs se révélaient très créatifs quand il sagissait de résoudre des problèmes et dadapter des modèles aux spécificités des clients le Swingtail CL-44 en est un très bon exemple -, mais ils navaient jamais conçu un aéronef en entier.
LARC, en se dotant daéronefs plus modernes tels que le Starfighter et le Freedom Fighter, avait besoin dun nouvel aéronef dentraînement. Ainsi naquît le CL-41 Tutor, le premier modèle conçu entièrement chez Canadair.
Le CL-41 Tutor fut préféré aux modèles proposés par trois autres pays pour devenir le principal avion à réaction dentraînement de lARC. Le Tutor, conçu en 1960, est encore utilisé de nos jours comme avion dentraînement, ainsi que par la patrouille acrobatique délite du Canada, les Snowbirds.
Le bon aéronef...
Malheureusement, de nombreux projets de Canadair, quelques-uns très avancés parfois, se sont soldés par un échec parce quils ne convenaient pas aux besoins du marché de lépoque.
Le CL-84 Dynavert était un aéronef expérimental, financé en partie par le Conseil national de recherches du Canada et le Conseil de recherches pour la défense du Canada; il devait servir davion de soutien pour les troupes au sol.
Cet avion était doté de fonctions DACV et dune aile basculante, des dispositifs révolutionnaires qui permettaient de lutiliser comme un aéronef conventionnel ou comme un hélicoptère. À cette époque, la guerre du Viet Nam tirait à sa fin et un tel aéronef était devenu inutile. La production fut interrompue.
Le CL-215
Tout comme le CL-41 Tutor et le CL-84 Dynavert, le CL-215 était le troisième modèle conçu entièrement par Canadair. Doté de fonctions uniques répondant à des besoins très variés des marchés civils, le bombardier à eau CL-215 a su se faire une place malgré les hauts et les bas du marché. Il est encore considéré parmi les aéronefs les plus utiles et les plus recherchés partout dans le monde.
Canadair reçut en février 1966 laccord de sa société parente General Dynamics pour lamorce de ce qui deviendrait le programme de fabrication le plus long jamais entrepris au Canada.
De nombreuses versions ont vu le jour, dont le 215-T, muni de turbopropulseurs. La version finale, le CL-215-6B-11 à turbines, a été commercialisé sous lappellation CL-415 et représente à ce jour le modèle le plus perfectionné de bombardier à eau.
Aéronefs modernes
Les années 1970 furent des années de vaches maigres pour lindustrie aérospatiale, et Canadair avait besoin daide.
Le 5 janvier 1976, dans le but de protéger lindépendance de lindustrie aérospatiale canadienne, le gouvernement canadien acheta Canadair de General Dynamics, pour la somme de 38,15 millions de dollars.
(Le rachat par le gouvernement canadien de la société de Havilland Canada, alors aux mains dactionnaires étrangers, est traité dans la section de Havilland de ce site Web.)
Entre 1974 et 1976, deux sociétés, Canadair et une société américaine, Learjet, avaient les yeux rivés sur un petit avion civil doté de fonctions de pointe (moteurs à turboréacteur à double flux et aile surcritique, entre autres).
Le 2 avril 1976, un contrat de concession de licence fut signé entre Lear et Canadair, qui accordait à cette dernière une licence exclusive de 5 mois dutilisation du nom de Lear pour ses modèles. La conception débuta à Montréal le 7 avril.
La série Challenger 600 qui a résulté de ce contrat fut à lorigine de nombreux changements chez Canadair, dont la vente par le gouvernement canadien de Canadair à la SADC, la Société dassurance-dépôts du Canada; le retour, après maints efforts, à la rentabilité; et la vente éventuelle de sociétés sises à Montréal au groupe Bombardier.
Le programme Challenger ne se déroula pas sans embûches. Canadair dut remplacer les premiers moteurs installés, les Lycoming, par des turboréacteurs à double flux de General Electric. Elle dut aussi essuyer les critiques de la presse, contrecarrées toutefois par les commentaires élogieux des clients, et affronter des surcharges. Malgré tout, le projet suivit son cours et est maintenant considéré par certains comme lune des plus grandes réussites dans le domaine de laviation au Canada.
Bombardier
Bombardier, une société fondée en 1907 se spécialisant dans la fabrication de motoneiges, a investi le domaine des transports en commun et des trains à grande vitesse.
La SADC reçut lordre dOttawa de vendre Canadair à Bombardier, qui faisait ainsi son entrée dans lavionnerie et donnait à Canadair un élan très attendu. En effet, lincertitude quant à la propriété avait entaché la crédibilité de Canadair.
Aujourdhui, au sein du groupe Bombardier, Canadair fabrique une gamme daéronefs modernes qui ont été adoptés autant par des intérêts civils que militaires dans le monde entier.