DÉCLARATION DE PRINCIPES


LES DROITS DE LA PERSONNE-


LES DROITS DES TRAVAILLEURS:

Le même combat

Le mouvement syndical a pris naissance non seulement en vue de protéger collectivement les travailleurs contre l'exercice arbitraire du pouvoir par les employeurs et les gouvernements, mais aussi en vue d'instituer une culture d'égalité et de dignité pour tous ses membres. En dernière analyse, l'obtention d'un salaire plus élevé et de meilleures conditions de travail n'a pas plus d'importance que la réalisation de la solidarité entre tous les travailleurs.

Le travail dans le domaine des droits de la personne au sein du syndicat n'est pas simplement un "complément" au travail syndical; il est un aspect essentiel de notre raison d'être.

QUI SONT LES VICTIMES?

Ce sont rarement les riches qui éprouvent des problèmes liés aux droits de la personne. Les victimes de l'intolérance et de la discrimination - flagrante ou systémique - sont plutôt, presque sans exception, des travailleurs et des travailleuses. En outre, les violations des droits de la personne ne frappent pas au même degré tous les travailleurs.

Les femmes, les gens de couleur, les autochtones, les personnes handicapées et les gais et lesbiennes constituent les cinq groupes, parmi l'ensemble du mouvement des travailleurs, qui souffrent le plus de discrimination dans la société canadienne.

QUI EN PROFITE?

Les employeurs et ceux qui servent leurs intérêts bénéficient clairement, d'au moins deux importantes façons, des violations des droits de la personne: d'abord, les "ghettos de l'emploi" et les disparités salariales permettent de réaliser davantage de profits; ensuite, les dissensions parmi les membres des TCA sur les questions liées aux droits de la personne menacent la solidarité de l'ensemble de l'organisation et entravent notre capacité de réaliser des progrès.

Puisque ces formes institutionnalisées d'injustice, en définitive, servent la cause de la recherche du profit et du statu quo, le racisme, le sexisme et l'homophobie ne disparaîtront pas du milieu du travail tant qu'ils n'auront pas disparu du milieu syndical.

LES DROITS DE LA PERSONNE SONT DES "DROITS COLLECTIFS"

Contrairement au système judiciaire, qui met l'accent sur les "droits individuels", le mouvement syndical soutient que les "droits collectifs" sont le mieux à même de protéger nos intérêts. Tout comme une convention collective reconnaît des droits qui s'appliquent à chacun des membres de l'unité de négociation, nous croyons que les droits de la personne ont davantage de poids lorsqu'ils permettent de promouvoir les intérêts collectifs des travailleurs.

De plus, même si nous adhérons au principe moral selon lequel les droits de la personne devraient être "garantis", nous savons aussi que ces droits peuvent être (et ont souvent été) supprimés par des lois répressives. Les droits de la personne n'existent que dans la mesure où on lutte en leur faveur, on les obtient et on parvient à les conserver.

LE TRAVAIL DES TCA DANS LE DOMAINE DES DROITS DE LA PERSONNE

Historiquement, les luttes pour l'obtention des droits de la personne font partie intégrante du travail syndical depuis les tout débuts du mouvement. Par la suite, notre programme des droits de la personne a franchi une autre étape importante dans les quelques mois qui ont suivi la creation des TCA en tant que syndicat canadien. Une conférence sur les droits de la personne a été convoquée en 1986 et est maintenant devenue une tradition annuelle. Le Bureau exécutif national des TCA a adopte en 1988 une politique contre le harcèlement et, la même année, le Service d'éducation a mis au point un programme d'éducation de 40 heures sur les droits de la personne que l'on continue de mettre régulièrement à jour.

Réalisant une percée importante, les TCA ont négocié avec les employeurs le droit des membres de refuser de continuer à travailler et d'être payes quand ils font l'objet de harcèlement. De plus en plus de conventions négociées prévoient une formation conjointe dans le domaine des droits de la personne, dont les frais sont assumés par les employeurs et qui est mise a la disposition de groupes considérables de travailleurs.

Lors du Congrès statutaire de 1991, les TCA ont adopté une politique d'action positive, politique globale qui comprenait, entre autres importantes initiatives, l'offre d'une formation spéciale en leadership et en militantisme aux femmes commencer à supprimer les obstacles actuels à la pleine participation de ces deux groupes a l'ensemble des activités du syndicat.

Un coordonnateur syndical national de la lutte contre le racisme était nommé en 1992 pour venir compléter les effectifs d;éjà en place du Service de la condition féminine.

LA TOLÉRANCE ZÉRO

Les principes et les objectifs de notre travail dans le domaine des droits de la personne consistent a assurer une "tolérance zéro" a l'endroit de toute forme de discrimination ou de harcèlement basée sur des motifs déclares illicites dans les lois sur les droits de la personne. Les Statuts et règlements des TCA (chapitre 3, article 10) énoncent clairement les obligations que nous avons les uns envers les autres:

"Tout membre des TCA-Canada doit faire l'objet d'un traitement égal en vertu des présents Statuts et règlements, sans égard à la race, au sexe, aux convictions, à la couleur, à l'état matrimonial, aux préférences sexuelles, aux déficiences, à l'appartenance politique ou religieuse ou à l'origine national."

Les membres des TCA, à tous les échelons, ont la responsabilité d'adhérer à cette politique de "tolérance zéro" et de l'appliquer dans tous les aspects de leur vie quotidienne au travail. Nos politiques ne sont efficaces que dans la mesure où nous sommes prêts à les appliquer en toutes circonstances, et non pas seulement lorsqu'il est facile de le faire.

LE RÔLE DES DIRIGEANTS

Notre capacité de faire obstacle aux visées du patronat et à son idéologie dépend dans une large mesure de la volonté des dirigeants des TCA de créer un espace politique permettant à tous les membres de s'unir autour d'une cause commune. L'offre d'une formation en droits de la personne aux dirigeants des sections locales et aux dirigeants en milieu de travail est essentielle a la réalisation de cet objectif.

Les dissensions ne peuvent qu'engendrer des défaites; la solidarité et l'unité au sein de la famille des TCA sont les seules bases sur lesquelles on peut s'appuyer pour remporter des victoires et faire avancer la cause de la classe ouvrière.

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