COMBATTRE L’ACCÉLÉRATION

«Notre industrie était une jungle sociale et les travailleurs et travailleuses n’étaient que des cartes de pointage sans nom et sans visage. Ils n’avaient aucune protection et étaient victimes d’une accélération inhumaine...

Ce syndicat n’est pas seulement né de la lutte pour un dollar de plus dans l’enveloppe de paye. Ce syndicat est issu de la lutte contre l’exploitation inhumaine due à l’accélération dans l’industrie de l’automobile et d’autres industries.»
Walter Reuther
Tiré du film Walter

«Il est alarmant de constater qu’au tournant de ce siècle, nos lieux de travail reviennent à des conditions de travail qu’il serait plus logique d’associer au début du siècle. Les employeurs sont allés trop loin. Au nom de la compétitivité et sous le prétexte de nouveaux programmes de gestion, nos conditions de travail se sont dégradées.

Les gestionnaires poussent trop fort. De la même façon que nous devions combattre l’accélération dans le passé, nous devons aujourd’hui combattre les coupures de personnel et résister à l’imposition d’un nombre excessif d’heures de travail.»
Buzz Hargrove
Président, TCA-Canada

Depuis que notre syndicat existe, nous menons une lutte continuelle contre les employeurs dans le but de définir ce qui constitue un effort quotidien suffisant. À la fin des années 30, les travailleurs et travailleuses se sont syndiqués, pour la plupart, en vue de combattre des taux de production abusifs et l’accélération de la cadence. Dans les années 50 et 60, au moment où les employeurs ont introduit du nouveau matériel et de nouvelles techniques de production, le syndicat a développé son expertise en vue d’étudier la programmation du travail et de négocier des dispositions dans la convention collective visant à limiter les normes de production et la charge de travail. D’autres moyens, plus informels, servaient également à protéger les travailleurs contre l’accélération déraisonnable.

Aujourd’hui, même si bien des choses ont changé, ces problèmes restent les mêmes. Les gestionnaires continuent à modifier les méthodes de production et à intensifier la cadence.

Alors que nous travaillions avec un appareil, nous devons maintenant en faire fonctionner deux ou trois. Là où on comptait huit travailleurs, on n’en compte plus que sept, six, ou encore moins. Alors que les emplois étaient déjà bien assez durs, ils le sont encore plus aujourd’hui.

Les gestionnaires sont trop durs avec nous. Peu importe que l’on parle de restriction du personnel, de multiplication des tâches, de mesure électronique du rendement, de temps de récupération insuffisant, de nombre d’heures excessif, ou qu’il s’agisse d’effectuer plus de travail plus rapidement : notre corps et notre dignité ne peuvent tout simplement pas le supporter.

Dans le passé, nous avons réagi aux modifications apportées aux méthodes et charges de travail. Nous faisons de même aujourd’hui, même si les problèmes se présentent différemment. Premièrement, nous devons utiliser les droits que nous possédons, qui sont inclus dans la convention collective ou dans la législation.

Deuxièmement, nous devons améliorer nos droits et développer de nouvelles stratégies pour combattre l’accélération, en fonction des différentes conditions existantes dans nos lieux de travail.

Troisièmement, et le plus important, nous devons faire savoir aux gestionnaires, partout et en tout temps, qu’ils ont poussé trop fort.

Cette brochure a été élaborée dans le cadre de notre programme continu visant à rendre nos lieux de travail plus sains et plus sécuritaires, afin que nous puissions non seulement dire que nos conditions de travail sont bonnes, mais également qu’elles s’améliorent.

L’accélération :


UNE PARTIE DU PROBLÈME

Un récent sondage mené auprès de 1 600 membres des TCA du secteur des pièces automobiles* a donné les résultats suivants :

Les conditions sont mauvaises...
• 61 % disent que leur charge de travail est trop grande

• 40 % disent qu’ils ont travaillé en ressentant des douleurs au moins la moitié du temps

• 44 % disent qu’ils travaillent de façon plus tendue qu’il y a deux ans

• 55 % disent qu’ils ne pourront continuer à travailler à ce rythme jusqu’à 60 ans

• 53 % disent qu’ils travaillent au maximum de leur capacité à peu près à tous les jours

• 37 % disent qu’ils ont travaillé dans une position inconfortable au moins la moitié de la journée

...et elles empirent
• 41 % disent que les risques reliés à la santé au travail sont plus grand aujourd’hui qu’il y a deux ans
• 45 % disent qu’ils sont plus fatigués qu’il y a deux ans après une journée de travail
• 52 % disent que leur charge de travail est plus accablante qu’il y a deux ans

Votre travail...
• est-il trop rapide?
• est-il trop accablant?
• doit-il être effectué par trop peu de gens?
• doit-il être fait dans des délais trop courts?
• provoque-t-il des douleurs?
* Étude référentielle des TCA dans le secteur des pièces automobiles, 1995.

Les tensions et les torsions :


UNE PARTIE DU PROBLÈME

Nos corps ne sont pas conçus pour travailler plus rapidement et plus fort indéfiniment. Les appareils s’usent, et nous aussi.

Les lésions attribuables au travail répétitif (LATR) sont causées par des mouvements rapides et répétitifs et un repos insuffisant. Elles comprennent les douleurs au poignet (tendinite, ténosynovite, syndrome du canal carpien), au coude (épicondylite) et à l’épaule (bursite, syndrome du défilé thoracique).

Si nous ralentissons, modifions notre emploi ou arrêtons de travailler au moindre signe d’un symptôme, nous pourrons minimiser les dommages. Si nous continuons à travailler en ressentant des douleurs, il est possible que nous soyons aux prises avec un problème permanent.

Nous connaissons tous aujourd’hui quelqu’un qui souffre d’une LATR. Un nombre croissant de personnes doivent porter un support pour le poignet ou le coude, ou encore faire des applications de glace; de plus en plus de gens ont de la difficulté à faire ce qu’ils considèrent comme grandement satisfaisant : étreindre leurs enfants, jouer de la guitare.

La réalité déjà difficile se détériore. Les statistiques des commissions d’indemnisation des accidents du travail indiquent que les blessures causées par des mouvements répétitifs constituent un important problème, qui va grandissant. Le directeur du National Institute for Occupational Safety and Health des États-Unis a même prédit qu’à la fin du siècle, la moitié de la force ouvrière souffrira d’une LATR.

L’accélération du travail est un des facteurs qui contribue le plus aux taux incroyables de lésions attribuables au travail répétitif et de maux de dos. Nos membres sont contraints par leurs employeurs à travailler plus rapidement et plus fort. La réduction des effectifs et les systèmes de prestation du travail dans les délais rendent nos tâches plus laborieuses et dégradent nos lieux de travail. L’abus du temps supplémentaire dépouille nos membres du temps dont ils ont besoin pour que leur corps puisse se reposer d’un rythme de travail trop rapide.
Buzz Hargrove
Jour de commémoration, 28 avril

Le stress :


UNE PARTIE DU PROBLÈME

Le stress constitue la réponse de notre corps face au danger. Le stress peut être causé par des facteurs environnementaux (chaleur, bruit, produits chimiques) ou émotionnels (harcèlement du superviseur, rythme de travail trop rapide). Le stress s’étend au niveau physique, peu importe sa cause. Notre pression sanguine augmente, le coeur bat plus vite, la respiration s’accélère et le taux d’adrénaline augmente. À court terme, le stress peut occasionner des maux de tête ou des indigestions, nous rendre plus sensibles aux rhumes ou aux grippes. À long terme, le stress peut contribuer à causer des ulcères et des maladies cardiaques.

Nos lieux de travail sont stressants. Et les recherches prouvent que ce sont les travailleurs qui ont les conditions de travail les plus stressantes, contrairement à la croyance populaire à l’effet que ce sont les dirigeants. Lorsque des menaces planent quant à une fermeture possible, des coupures ou des suppressions de postes, lorsqu’il n’y a pas assez de personnes pour faire le travail, lorsqu’on doit effectuer trop d’heures ou lorsque la charge de travail est trop lourde, le stress augmente. Et quand le stress augmente, notre santé se détériore.

Que pouvons-nous faire?

Nous devrions faire plusieurs choses pour diminuer le stress et les risques de blessure dans nos lieux de travail.

Entre autres :
• négocier des dispositions dans nos conventions collectives qui limitent le pouvoir de l’employeur d’augmenter la cadence du travail
• introduire des normes ergonomiques dans nos lieux de travail (modifier le travail en fonction de nos besoins)
• refuser d’effectuer un travail s’il est dangereux, s’il est trop ardu ou s’il doit être effectué trop rapidement
• refuser de faire des heures supplémentaires en excès

Des dispositions dans la convention :


UNE PARTIE DE LA SOLUTION

Le rythme et la charge de travail

Le rythme du travail doit être adéquat et raisonnable, et nous devons pouvoir accomplir notre charge de travail en fournissant un effort normal. Durant la dernière heure de travail de la journée, nous devrions pouvoir fournir confortablement la même somme de travail que nous fournissons durant la première heure. Le rythme de travail que nous soutenons aujourd’hui doit être le même que nous pourrons soutenir, confortablement, quand nous serons plus vieux.

Il n’y a peut-être pas de définition techniquement claire de ce qui est adéquat et raisonnable; cependant, si nous travaillons en ressentant des douleurs, si nous sommes débordés ou si nous sommes dans l’impossibilité de continuer à travailler à ce rythme, notre charge de travail constitue un problème.

Une réclamation reliée au stress acceptée

Suite au harcèlement d’un superviseur, une de nos membres de la section locale 2213 d’Air Canada à l’aéroport Mirabel (Québec) a fait une dépression et a dû prendre congé. Le superviseur l’a ridiculisée, a enregistré ses conversations téléphoniques et l’a étroitement surveillée. Après un long processus en appel, le syndicat a gagné et la réclamation de notre membre pour stress relié au harcèlement a été acceptée.

L’accélération

Les employeurs souhaitent nous faire travailler plus fort et plus vite. En fait, la plupart des programmes courants d’«amélioration continue» n’ont qu’un seul but : plus de travail avec moins de travailleurs. Nous devons lutter pour obtenir des dispositions dans les conventions collectives qui limitent le droit de l’employeur d’accélérer la cadence.

• Une fois qu’un poste de travail est installé, il devrait rester ainsi tant qu’un accord réciproque n’intervient pas pour le modifier.
• Lorsqu’on met sur pied un nouveau processus ou une nouvelle ligne de production, ou si on les modifie, on doit prévoir une période d’ajustement pendant laquelle la direction devra arrondir les angles et ajuster le niveau de personnel. Chez Ford et Chrysler, par exemple, l’employeur bénéficie d’une période de 120 jours après l’instauration d’un nouveau modèle pour ajuster le rythme du travail et le niveau de personnel sur la ligne de montage. Et par la suite, il y a des limites à ce qu’il peut faire.
• En ce qui concerne les équipes de travail, le niveau de production et le nombre de travailleurs par rapport à la production demandée ne devraient faire l’objet d’aucune modification sans qu’une entente soit conclue à cet effet.

Du temps de repos et des pauses

Nous avons besoin de plus de pauses pendant nos quarts de travail. Le temps de repos varie d’une industrie à l’autre et selon le type de travail, mais on note également d’énormes différences à l’intérieur d’un même secteur. Par exemple, dans le secteur de l’automobile, le temps de repos à l’intérieur d’un quart de travail varie de 30 minutes à 56 minutes (sans tenir compte du repas); la durée de repos varie donc de 4 à 7 minutes l’heure. Au sein de notre syndicat, la diversité est encore plus grande, puisque des lieux de travail sont encore aux prises avec une maigre pause de 10 minutes pour un quart de travail complet. Pour réagir contre l’accélération, nous devons négocier plus de temps pour nous reposer, loin du poste de travail, ce qui peut se présenter sous plusieurs formes :

• plus de temps de repos pour des postes précis (par exemple, opérateur de terminal à écran)
• plus de temps de repos ajouté aux pauses existantes • plus de temps de repos pendant les heures supplémentaires

Lorsque l’exploitation de l’usine de minifourgonnettes de Chrysler s’effectuait à l’intérieur d’un quart de 8 heures, les travailleurs sur la ligne d’assemblage bénéficiaient de deux pauses avant le repas (18 minutes et 10 minutes) et de deux pauses après le repas (18 minutes et 10 minutes), en plus de la période de 30 minutes allouée pour le repas.

Du temps pour récupérer

Nous devons négocier plus de temps pour récupérer à l’intérieur de chaque cycle de travail ou lorsqu’on doit effectuer un travail répétitif. Les emplois deviennent plus rigoureux. On transforme en temps de travail tout le temps de récupération qui pouvait nous être alloué. Contrairement à ce que les dirigeants prétendent, il ne faut pas fournir 60 secondes de travail dans chaque minute. Nous devons négocier des dispositions visant à limiter l’étendue de la charge de travail. Nous devons bénéficier de temps à l’intérieur du cycle de travail afin que nous puissions récupérer et nous préparer pour l’étape suivante. Ces pauses ou micro-pauses sont indispensables à notre bien-être physique et mental.

La relève du personnel

Nous devons négocier que les travailleurs absents du travail soient toujours remplacés. Il est inacceptable d’effectuer tout le travail lorsque l’effectif est restreint.

La modification des tâches

De plus en plus de travailleurs se blessent au travail et il y a de moins en moins de possibilités d’effectuer un travail léger. Nous devons nous assurer de bénéficier d’un travail modifié aussi longtemps que nous en avons besoin. Lorsque nous sommes blessés, il est inacceptable que l’employeur nous fasse occuper la place d’un autre travailleur, particulièrement si ce dernier détient plus d’ancienneté. Au lieu de cela, notre poste doit être modifié pour s’adapter à nos capacités et pour prévenir de nouvelles blessures. Nous devons négocier une limite au droit de l’employeur de réaménager ou de reconcevoir nos lieux de travail, ce qui résulte en l’élimination des tâches plus légères.

La surveillance électronique

Les nouvelles technologies fournissent à l’employeur plus de renseignements à jour sur les processus de travail. Ces innovations, que ce soient des ordinateurs, des systèmes d’information de la gestion ou des enregistrements sur bande vidéo, ne devraient pas être utilisées dans le but de contrôler les travailleurs et les travailleuses ou de mesurer les performances individuelles. Nous devons négocier une disposition visant à limiter l’utilisation de ces technologies envahissantes et à restreindre l’usage par l’employeur des renseignements ainsi recueillis.

Des représentants pour étudier la programmation

Les employeurs débordent d’un enthousiasme renouvelé pour les méthodes de travail et les systèmes de programmation. Aujourd’hui, des systèmes de programmation sont utilisés pour calculer les éléments du travail, les délais et même les facteurs ergonomiques. Ces systèmes sont utilisés pour rendre nos emplois plus rigoureux. Nous devons négocier des dispositions dans notre convention collective qui nous garantiront :

• un représentant syndical pour étudier la programmation
• de la formation sur le système patronal d’ingénierie industrielle et le droit d’y accéder
• de la formation sur les études chronométrées
• le droit à du temps personnel pour tous les postes
• des normes fixées en tenant compte du travail à effectuer

Des normes ergonomiques :


UNE PARTIE DE LA SOLUTION

Le terme «ergonomie» signifie la modification du matériel, des postes de travail, du lieu de travail et de l’organisation du travail, notamment la vitesse d’exécution, afin de répondre aux besoins des travailleurs et des travailleuses.

Nous devons négocier des dispositions dans notre convention collective qui prévoient :

(1) Une analyse ergonomique de chaque tâche avec des listes de vérifications ergonomiques affichées à chaque poste de travail. Nous devons apporter des modifications ergonomiques aux emplois.

(2) Un comité mixte en santé et sécurité ou un sous-comité sur l’ergonomie, dont au moins la moitié des membres proviennent du syndicat, responsable du programme ergonomique en ce qui concerne notamment l’évaluation ergonomique et les modifications, le choix des experts-conseils et l’éducation. Dans les grands lieux de travail, nous devons avoir un représentant syndical à temps plein affecté à l’ergonomie.

(3) L’éducation de base en ergonomie pour tous les travailleurs. Un bon point de départ est le cours d’une journée dans le cadre de notre programme sur la prévention des blessures squeletto-musculaires.

(4) Lorsque des experts-conseils de l’extérieur sont sollicités pour des problèmes particulièrement complexes, ils doivent être choisis par le comité mixte en santé et sécurité ou par le sous-comité sur l’ergonomie.

(5) Chaque fois qu’une modification est apportée au matériel, au poste de travail, au lieu de travail ou à l’organisation du travail, une évaluation ergonomique doit être effectuée et on doit apporter les modifications nécessaires.

Du temps pour les loisirs :

UNE PARTIE DE LA SOLUTION

Les problèmes entraînés par l’accélération empireront si nous ne bénéficions pas de temps pour récupérer. Nous avons besoin de suffisamment de repos. Nous devons disposer de plus de temps à l’intérieur de nos cycles du travail, au cours de nos journées de travail et dans notre vie.

Les vacances

Nous devons nous assurer que nos vacances sont garanties. Et nous devons les prendre. Aucun employeur ne devrait pouvoir persuader les travailleurs de prendre de l’argent en remplacement des vacances.

Le temps supplémentaire

Nous devons combattre le temps supplémentaire en excès. Le temps supplémentaire volontaire doit être garanti. Aucun employeur ne devrait pouvoir forcer les travailleurs à effectuer du temps supplémentaire.

Un horaire de travail plus léger

Nous devons travailler moins d’heures dans notre vie. Un horaire de travail plus léger peut être élaboré de nombreuses façons : augmentation du droit aux vacances et obligation de les prendre, jours de congé personnel, longues fins de semaine, formation de deux semaines pour chaque travailleur, réduction du nombre d’heures par semaine et retraite anticipée.

Usine d’automobiles General Motors d’Oshawa

«En dépit du fait qu’elle a beaucoup d’expérience dans l’application des scellants et qu’elle est très compétente, elle doit travailler sans aucune pause au cours de sa routine afin de maintenir la cadence de la ligne. Aussi bien dire que si jamais elle doit lacer son soulier, elle n’en aura pas le temps.»

Inspecteur du ministère du Travail
6 mars 1995

Le droit de refus :


UNE PARTIE DE LA SOLUTION

Les travailleurs et travailleuses ont le droit de refuser d’effectuer un travail dangereux. Dans chaque province ou territoire et sous juridiction fédérale, ce droit est légal.

Si vous travaillez trop fort ou trop vite, si vous risquez de vous blesser ou si vous subissez du stress, vous avez le droit de refuser d’effectuer votre travail.

Les travailleurs doivent faire part de leur refus au superviseur et le représentant syndical en santé et sécurité fera enquête. Si le travail n’est pas ramené à un rythme acceptable, un inspecteur du gouvernement doit être invité à examiner les lieux. Le représentant syndical insistera pour que l’inspecteur protège notre santé et notre sécurité, appuie l’exercice du droit de refus et ordonne à l’employeur de ralentir le rythme de travail.

Vous avez le droit de refuser. EXERCEZ-LE!

METTEZ LE STRESS SUR LA COMPAGNIE, ET NON SUR VOUS.

LA NÉGOCIATION

Au cours des deux dernières années, notre syndicat a contribué à des améliorations majeures en négociant des dispositions collectives concernant l’accélération du travail. Les paragraphes suivants n’en sont que quelques exemples.

La liste de vérification ergonomique

Au niveau de l’exploitation chez les Trois Grands (GM, Ford et Chrysler), on a négocié une entente visant à ce que les ingénieurs industriels utilisent une liste de vérification des normes ergonomiques lorsqu’ils prévoient introduire de nouveaux processus ou modifier les affectations.

Des représentants pour étudier la programmation

Suite aux récentes négociations entre les sections locales 124, 195, 222 et 1986 et la compagnie A.G. Simpson, un membre de chaque comité d’usine recevra désormais une formation en tant que représentant syndical pour l’étude de la programmation du travail, et cette formation sera payée par l’employeur.

Des postes ergonomiques

Le comité de santé et sécurité évaluera les postes de travail et fera des recommandations en vue de les concevoir de façon ergonomique pour nos membres de la section locale 1498 employés par Chrysler. Une formation sur l’ergonomie Thomas Built Buses devra maintenant fournir une formation sur l’ergonomie, suite à la négociation de la dernière convention collective avec la section locale 636.

La responsabilité des questions ergonomiques

La section locale 1859 chez Del-Tech Metal Products a ajouté l’ergonomie aux responsabilités du comité mixte en santé et sécurité.

Des sous-comités sur l’ergonomie

Des sous-comités sur l’ergonomie ont été mis sur pied lors de la dernière ronde de négociation avec les usines de Lear Seating.

Des pauses pour les opérateurs de terminal à écran
Dans une première convention collective entre la section locale 40 des TCA et la caisse d’épargne Bread & Roses, les opérateurs et opératrices de terminal à écran bénéficieront d’une pause de 10 minutes à toutes les heures.

Un ingénieur affecté aux questions ergonomiques

L’entreprise Mastico doit affecter un membre du service d’ingénierie à oeuvrer avec le comité mixte en santé et sécurité de la section locale 1859 afin de corriger les problèmes de façon ergonomique.

Un arbitre pour l’ergonomie

La section locale 195 chez Kenden Manufacturing a négocié un arbitre connaissant les questions ergonomiques pour régler les différends.

L’adaptation des travailleurs blessés

La convention entre la section locale 1090 et Lofthouse Brass stipule que l’entreprise doit adapter les tâches lorsqu’un employé est dans l’incapacité de les effectuer.

«Il n’y a aucune raison pour laquelle nous devrions travailler plus fort et plus vite. Nous pouvons bénéficier de lieux de travail productifs et efficaces, qui fournissent des produits et services de haute qualité, sans pour autant risquer notre santé ou être trop épuisés pour pouvoir passer du temps avec notre famille. Nous sommes collectivement responsables de parvenir à ce résultat.

La première étape consiste à comprendre le problème de l’accélération imposée par la direction. Nous devons prendre des mesures. Les membres des TCA oeuvrant dans les lieux de travail d’un bout à l’autre du pays doivent combattre l’accélération.

Nous devons :
• exercer notre droit de refuser d’effectuer un travail dangereux
• soutenir notre comité syndical de négociation dans ses efforts pour négocier :
• des limites au pouvoir de l’employeur d’accélérer le travail
• plus de temps pour les pauses;
• le temps supplémentaire volontaire;
• plus de temps loin du travail, notamment des vacances ou deux semaines de formation obligatoires
• la conception ergonomique des postes et la formation sur l’ergonomie.»

Jim O’Neil
Secrétaire-trésorier, TCA

LES RESSOURCES TCA

Le service Santé et sécurité
• L’ergonomie dans l’environnement de travail : un manuel pour les travailleuses et travailleurs (anglais, français)
• Dépliants santé-sécurité : Nos trois droits, Les lésions attribuables au travail répétitif (LATR), L’ergonomie, Santé, sécurité et environnement, Les maux de dos (anglais, français, espagnol, vietnamien, panjabi, portugais, chinois)
• Feuillets sur le stress et les lésions attribuables travail excessif (anglais, français)

Le service de l’Organisation du travail et de la Formation
• La production allégée, vidéo (anglais, français)
• La réorganisation du travail : la réponse à la production allégée, brochure (anglais, français)
• Étude référentielle des TCA dans le secteur des pièces automobiles
• Le Rapport CAMI

Une publication du syndicat national des TCA-Canada
Volume 1, numéro 2

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