LE PROGRAMME DE LUTTE CONTRE L'ALCOOLISME ET LA TOXICOMANIE DES TCA


(Adopte par le Bureau exécutif national des TCA en juin 1988)

Il y a deja plusieurs années que notre syndicat travaille a la promotion d'un programme de rétablissement a l'intention des toxicomanes et des alcooliques. D'abord mis sur pied chez General Motors, il a ensuite ete implante chez Ford et chez Chrysler. Le syndicat a continue de donner de l'expansion a son programme et a présent, plus de 60% de nos membres bénéficient, dans leur convention, de clauses concernant l'alcoolisme et la toxicomanie.

LE RÉTABLISSEMENT

La consommation abusive d'alcool et de drogues est encore aujourd'hui l'une des principales maladies au Canada. La dépendance envers l'alcool ou d'autres drogues est l'une des causes importantes de la détérioration de la vie familiale, de la diminution du rendement au travail, des problèmes de moral et de discipline, de l'augmentation des primes d'assurance, des accidents du travail, de l'absentéisme accru et de la hausse du taux de criminalité. Ces maladies frappent des gens de toutes les couches de la société. L'alcoolisme et la toxicomanie touchent les jeunes aussi bien que les moins jeunes; des gens de toutes les origines raciales en sont victimes et le statut socio-économique n'offre lui non plus aucune protection contre ce type de dépendance.

NOUS AVONS BESOIN DE SERVICES COORDONNES

Tout comme dans les autres secteurs de la santé, de nombreux organismes publics et prives oeuvrent dans ce domaine. Les centres communautaires de santé mentale, les médecins, les écoles, les organismes d'aide sociale et les services sociaux y participent tous. Mais chaque organisme ne se préoccupe que d'une gamme limitée de services et il y a peu ou pas d'efforts en vue de condamner les programmes. Rares sont les ministères provinciaux de la santé qui ont fait preuve de leadership et d'initiative et ont planifie des services coordonnes a l'échelle provinciale, de manière a répondre aux besoins essentiels des collectivités, en vue de lutter efficacement contre ce problème social de grande ampleur. Le financement des programmes de traitement reste lamentablement inadéquat.

NOUS AVONS BESOIN DE PROGRAMMES DE PRÉVENTION ET DE RÉTABLISSEMENT

Nous intensifierons nos efforts en vue de mettre sur pied des programmes de prévention et de rétablissement qui viseront les objectifs suivants:

1. Sensibiliser nos membres aux dangers de l'alcoolisme et de la toxicomanie.
2. Contribuer a identifier les alcooliques et les toxicomanes qui ont besoin d'aide.
3. Veiller a ce qu'ils soient orientes vers des services communautaires de traitement efficaces.

LE GOUVERNEMENT A UN RÔLE A JOUER

Nous inciterons les ministères provinciaux de la santé a intégrer dans les régimes d'assurance-maladie des services de traitement complets pour les alcooliques et les toxicomanes. Il faut éliminer les restrictions actuelles dans ces régimes et faire en sorte qu'ils couvrent les soins internes, externes et ambulatoires dans une gamme d'établissements communautaires autonomes. Nous réclamerons instamment que les organes législatifs fédéraux, provinciaux et municipaux mettent sur pied un programme coordonne et affectent suffisamment de fonds pour permettre aux alcooliques et aux toxicomanes d'avoir accès a des traitements efficaces et complets, dans le cadre d'une politique sociale eclairee et systématique.

Nous réclamerons du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux qu'ils sensibilisation a l'alcoolisme et a la l'expérimentation de ces substances dangereuses et d'inciter le public a adopter une attitude compréhensive et responsable envers les victimes de l'alcoolisme et de la toxicomanie, pour que celles-ci soient considérées comme des personnes atteintes d'une maladie, ayant besoin d'un traitement et d'une réadaptation.

LES PLANIFICATEURS DES SOINS DE SANTÉ ONT AUSSI LEUR RÔLE A JOUER

Nous inciterons les planificateurs des soins de santé a élargir la portée des programmes de lutte contre la polytoxicomanie et a mettre sur pied de vastes programmes d'approche et de sensibilisation destines a atteindre les alcooliques et toxicomanes potentiels dans toutes les sphères de la société.

NOUS AVONS BESOIN D'INITIATIVES CONJOINTES SYNDICALES-PATRONALES

Nous continuerons d'étudier les collectivités ou vivent nos membres, afin d'y repérer les établissements de traitement complet essentiels a des soins et a une réadaptation efficaces. La ou les établissements ne sont pas adéquats ou disponibles, nous entreprendrons des efforts conjoints avec les employeurs en vue d'obtenir les services requis.

LES CLAUSES CONCERNANT L'ALCOOLISME ET LA TOXICOMANIE ONT LEUR PLACE DANS NOS CONVENTIONS COLLECTIVES

Nous continuerons d'inciter toutes les unités de négociation a incorporer dans leurs conventions collectives des clauses concernant l'alcoolisme et la toxicomanie, accordant aux représentants a la lutte contre l'alcoolisme et la toxicomanie suffisamment de temps rémunéré pour qu'ils puissent s'acquitter convenablement de leurs taches. Afin de garantir que nos membres, même ceux qui appartiennent aux plus petites unités, bénéficient de services adéquats, nous favoriserons en outre la mise sur pied de comités locaux de lutte contre la toxicomanie, tout particulièrement dans le cas des sections locales unifiées.

NOUS NOUS OPPOSONS AUX TEST OBLIGATOIRES DE DÉPISTAGE DES DROGUES

Enfin, nous continuerons de nous opposer a toute tentative en vue d'imposer des tests obligatoires de dépistage des drogues en milieu de travail ou dans le cadre des examens médicaux d'embauchage. Ces pratiques engendrent un climat de méfiance qui va a l'encontre des objectifs de notre programme. Elles constituent une violente attaque contre les droits et les libertés des travailleurs et travailleuses.

Retour à la page d'acceuil