Circuit
touristique 
La
route 138 suit, à quelques variantes près, le
tracé du Chemin du Roy originel. De Québec à
Montréal, c’est notre deuxième fleuve, son
double terrestre depuis 1737. Ce circuit touristique vous invite
à parcourir la section lanaudoise du Chemin du Roy, de
Repentigny à Saint-Barthélemy. La diversité
des points d’intérêt recensés ravira
tant les amateurs d’histoire que de nature et de culture
et ce, en toutes saisons. Vous y découvrirez, dans les
plus anciens villages, des maisons ancestrales et des sites
patrimoniaux, tandis que les rives du Saint-Laurent vous permettront
de contempler chenaux, quais et havres naturels. À Berthierville,
la route donne même accès à l’un des
plus beaux sites de nature et d’histoire au Québec
: les îles de Berthier.
Repentigny
Population
: 74 485
La
plus populeuse ville de la région tient son nom de la
seigneurie concédée en 1647. Elle est occupée
de façon continue à partir de 1670 quand s’installe
le fils du premier seigneur, Jean-Baptiste Le Gardeur de Repentigny.
Cette date de fondation par l’établissement en
fait la plus ancienne localité de la région. Les
pionniers s’installent le long du fleuve Saint-Laurent
et de la rivière L’Assomption. On traverse la ville
en empruntant la rue Notre-Dame, la route 138 qui suit le tracé
même du chemin originel. La plus ancienne route nationale
du Québec suit le fleuve qu’on peut mieux observer
dans trois parcs publics, dont celui de l’île
Lebel qui vaut la contemplation. Halte de paix de 15
hectares, le Parc régional de l’île Lebel
vous accueille pour des promenades, pique-niques, observation
de la faune ailée et patinage en hiver sur des sentiers
éclairés.
En
face de l’île, les visiteurs s’arrêtent
à l’église de la Purification
(1725), classée monument historique, et un peu plus loin
vers l’est, sur le bord de la route, aux deux moulins
à vent des années 1820.

Saint-Sulpice
Population
: 3 495
Le
nom de la paroisse fait référence aux Sulpiciens
prêtres séculiers, seigneurs de l’endroit
et de l’île de Montréal à partir de
1663. Le Chemin du Roy suit le chemin du Bord-de-l’Eau
qui surplombe le rivage encore sauvage. En face, on peut voir
les longues îles de Verchères
et l’île Ronde où un vignoble
produit ses premières bouteilles. L’été,
des spectacles à grand déploiement sont présentés
sous le chapiteau de l’île.
L’église
et la chapelle de procession de Saint-Sulpice
sont classées monuments historiques. Dans les années
1760, les seigneurs de Saint-Sulpice et surtout le curé
de l’Assomption accueillent quelques centaines d’Acadiens
qui avaient fui la Nouvelle-Angleterre après y avoir
été déportés en 1755.

Lavaltrie
Population
: 11 457
Le
nom vient de Séraphin Margane de Lavaltrie, jeune officier
français qui se fait concéder une seigneurie en
1672. Marie-Charlotte de Lanaudière, l’épouse
du fondateur de la capitale régionale, Barthélemy
Joliette, est la fille du seigneur de Lavaltrie. Le village
tire aussi sa notoriété du plus célèbre
conte de l’Amérique française, La Chasse
Galerie, où des bûcherons du Nord arrivent
en canot volant, pour la nuit du 31 décembre, et atterrissent
à Lavaltrie.
Lavaltrie
est aussi connue comme une pépinière d’antiquaires.
On y retrouve également la réputée galerie
d’art Archambault. Le point de vue sur le fleuve est saisissant
juste en face de l’église reconstruite et du tracé
surélevé du Chemin du Roy, redessiné après
la terrible inondation et le glissement de terrain de 1865.

Lanoraie
Population
: 2 012
Jacques
Cartier y voit, en 1535, un village iroquois, en remontant le
Saint-Laurent. Les archéologues ont retrouvé les
restes d’une maison longue iroquoienne (Iroquois du Saint-Laurent)
du XIVe siècle qui faisait partie d’un village.
En 1672, une seigneurie est concédée à
Louis Niort de la Noraye, officier. Au XIXe siècle, le
village de Lanoraie est un des relais du chemin du Roy.
En 1850, Barthélemy Joliette,
le maître de la seigneurie de Lavaltrie et fondateur de
la ville de Joliette, décide de construire un chemin
de fer afin d’éviter le long chemin de la descente
de bois sur la rivière L’Assomption. Ce chemin
de fer, utilisé surtout pour transporter le bois de Joliette
aux quais de Lanoraie, fera de Lanoraie un terminal ferroviaire
et naval important pour l’industrie forestière
de la région. Cinq ans plus tard, la construction navale
débute; bientôt, sortent des chantiers de Lanoraie,
le « Joseph-Arthur », le « Chambly »,
le « Trois-Rivières », le « White Star
», pour ne nommer que quelques-uns de ces bateaux. À
la fin du 19e siècle, il y a presqu’autant de navigateurs
que d’agriculteurs à Lanoraie.
Sur
le chemin, l’ancien Magasin général de Lanoraie,
construit en 1895, abrite maintenant la boutique-atelier la
Fabrique du Village. Différents artistes et
artisans de la région y exposent leurs œuvres et
l’on peut aussi se procurer des créations uniques
de meubles d’époque.
L’écrivain Honoré Beaugrand
est né ici. Il a notamment écrit le conte de la
Chasse Galerie, tiré de la tradition orale.

Berthier
et ses Îles
Population
: 4 162
Avantageusement
située au croisement de l’autoroute 40, du Chemin
du Roy, des l’entrées des îles du lac Saint-Pierre
et des routes vers le nord de la région, Berthierville
détient un riche passé commercial et industriel.
Celui-ci se voit encore dans les maisons opulentes des rues
Frontenac et Montcalm et dans ce qui fut la place du marché.
Les marinas, dont une très animée, au cœur
de la ville, attendent les amateurs de bateaux.
Entité
géographique exceptionnelle, les îles de Berthier
forment, avec celles de Sorel, l’archipel du lac Saint-Pierre.
Depuis novembre 2000, les cent trois îles et le lac sont
reconnus officiellement par l’UNESCO comme «Réserve
mondiale de la biosphère». Deux municipalités
établies dans les îles elles-mêmes se partagent
les trois quarts de l’archipel : La Visitation-de-l’île-Dupas
et Saint-Ignace-de-Loyola. Superbe labyrinthe de chenaux, de
marais et d’herbes aquatiques, les îles abritent
plusieurs espèces de plantes et d’oiseaux dont
certaines sont considérées comme menacées.
Cette merveille écologique constitue également
la plus importante halte migratoire de sauvagine et la plus
importante héronnière en Amérique du Nord.
Dans l’île du Mitan, une fois franchi le chenal
du Nord, ne manquez pas de vous arrêter au sentier d'interprétation
de la nature de la commune de Berthier. Ce sentier, d'une longueur
totale de 8,5 km, permet d'observer la diversité de la
faune et de la flore d'un marais typique des îles. Trois
tours d'observation sont érigées le long du sentier
pour permettre un meilleur point de vue d’un ancien chenal
devenu marais.

Saint-Cuthbert
Population
: 2 087
Avant
d’emprunter le rang Sud de la rivière Chicot pour
vous rendre au village, un petit détour vers le fleuve
vous conduira sur un segment originel du Chemin du Roy d’environ
3 kilomètres et demi, encore intouché, servant
toujours aux cultivateurs pour leurs activités. On dirait
que le temps s’est arrêté ici, au bord du
chenal du Nord, laissant dans le même état ce qui
fut, au XVIIIe siècle, le Chemin du Roy.
Au
centre du village, arrêtez-vous pour voir l’église,
le presbytère (classé monument historique), le
couvent et quelques anciennes maisons.

Saint-Barthélemy
Population
: 2 084
Comme
son voisin, c’est un vrai village agricole au pied de
la terrasse de l’enchanteur rang York. Il est encerclé
de champs immenses qui vont jusqu’au fleuve. Ici, les
inondations printanières ont déplacé le
Chemin du Roy pour le faire passer par le rang York à
partir des années 1770 pour assurer la régularité
du courrier. Le rang York a servi de route nationale jusqu’à
la fin des années 1930 où le grand tracé
rectiligne de Yamachiche à Berthier a été
construit (route 2, puis actuelle route 138). La petite agglomération,
avec son église rénovée et sa place, a
conservé un cœur villageois comme on n’en
voit guère, rempli du charme d’antan du monde agricole.

Les
cartes