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Accréditation : Outil de renforcement de services de garde de qualité

par Karen Chandler

Les mécanismes d'amélioration de la qualité dans les services de garde tombent dans deux catégories générales : réglementation et non-réglementation. Les normes liées au permis devraient être reconnues comme des normes minimales conçues pour prévenir les services préjudiciables aux enfants. On peut améliorer sensiblement les niveaux de qualité en appliquant des normes élevées en matière de pratique professionnelle. Une de ces méthodes est l'accréditation.

L'accréditation, un concept relativement nouveau dans le domaine de l'éducation à la petite enfance, est définie par Doherty14 comme un processus par lequel un organe de représentation, reconnu par le milieu des services et la communauté en général, établit pour les services des normes dont les exigences réglementaires minimales dépassent celles du gouvernement. Les services de garde demandent une évaluation par rapport aux normes sur base volontaire et, s'ils y répondent ou le dépassent, on leur accorde un certificat de reconnaissance.

Un des plus importants concepts de la théorie organisationnelle veut que l'organisation initie le changement pour qu'il soit réel et durable. De la même façon, une des stratégies les plus efficaces pour améliorer et changer les services de garde consiste à résoudre les problèmes en collaboration avec des gestionnaires, des éducatrices de la petite enfance, d'autres membres du personnel et des parents par le biais d'une étude systématique des forces du service de garde et des domaines à améliorer. Un système d'accréditation a pour prémisse fondamentale que le changement et son maintien au sein d'un service de garde doivent être amorcés par ce dernier. Par ailleurs, l'accréditation est un stimulant extrinsèque offert à un service de garde pour reconnaître qu'il a respecté de façon substantielle des normes élevées.

Morgan15 explique clairement les similitudes et les différences entre la délivrance de permis et l'accréditation :

Une des questions les plus urgentes est de savoir à quel point le système réussit à atteindre ses objectifs en ce qui concerne les changements et l'amélioration des services de garde. Whitebrook a constaté qu'aux États-Unis, les garderies accréditées embauchaient un personnel plus scolarisé, mieux formé en éducation de la petite enfance et plus expérimenté comparativement aux garderies non accréditées.16 Les programmes des garderies accréditées sont mieux adaptés au développement des enfants. En outre, il y a plus de personnel dans la salle de jeu de ces garderies et les ratios personnel:poupon et personnel:tout-petit y sont plus élevés. Les enseignantes faisaient preuve de plus de sensibilité dans leurs interactions et prodiguaient des soins plus appropriés. Les garderies accréditées payaient de meilleurs salaires en plus d'offrir de meilleures conditions de travail.

Une étude de la NAEYC a relevé certains des avantages de l'accréditation dans les garderies participantes :17

Il n'existe pas de système national d'accréditation au Canada. D'aucuns s'inquiètent de ce que l'amélioration de la qualité des services de garde ne les rende trop onéreux et du coup inaccessibles aux parents et aux enfants. Toutefois, on affirme avec insistance que le bien-être des enfants incombe à la société et aux familles. Le gouvernement doit financer et garantir des services de garde à prix raisonnable, accessibles et de qualité.

Karen Chandler est membre de la faculté, programme en ÉPE, George Brown College et ancienne présidente de la Fédération canadienne des services de garde à l'enfance.

  1. Voir : Goelman et Pence, 1988; McCartney, 1984; Melhuish et al., 1990a et 1990b; Peterson et Peterson, 1986; Schliecker et al., 1991.

  2. Voir : Kontos et Fiene, 1986; Phillips et al., 1987; Vandell et Power, 1983; White et al., 1988.

  3. Voir : Howes et Olenick, 1986; Peterson et Peterson, 1986; Phillips et al., 1987.

  4. Voir : Howes, 1988; Vandell et al., 1988; Vandell et Corasaniti, 1990.

  5. Voir : Vandell et al., 1988; Vandell et Corasaniti, 1990.

  6. Voir : Howes, 1988; Vandell et Corasaniti, 1990.

  7. Voir : Howes, 1990; Melhuish et al., 1990a et 1990b; Peterson et Peterson, 1986.

  8. Voir : Childcare Resource and Research Unit, 1994.

  9. Voir : Arnett, 1989; Berk, 1985; Fosburg, 1981; Friesen, 1992; Howes, 1983; Pence et Goelman, 1991; Ruopp et al., 1979; Stuart et Pepper, 1988; Whitebook et al., 1990; Les études de Friesen, Pence et Goelman ainsi que celles de Stuart et Pepper ont été menées au Canada.

  10. Voir : Holloway et Reichhart-Erikson 1988; Howes et Olenick, 1986; Howes et Rubenstein, 1985; Phillips et al., 1987; Smith et al., 1989; Vandell et Powers, 1983.

  11. Voir: Peters, 1988, p. 189.

  12. Voir : Peters, 1988.

  13. Voir : Peters, 1988, p. 101.

  14. Voir : Doherty-Derkowski, 1995.

  15. Voir : Morgan, 1982.

  16. Voir : Whitebrook et al., 1990.

  17. Voir : Bredekamp, rédacteur, 1990.


Cet article a paru dans Interaction (été 1995), publié par la Fédération canadienne des services de garde à l'enfance.
Affiché par la Fédération canadienne des services de garde à l'enfance, septembre 1996.


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