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Multiculturalisme -- Plus que du symbolisme

par Rachel Goiri

La mosaïque en constante évolution de la société canadienne a apporté avec elle une nouvelle sensibilité aux services de garde à l'enfance partout au pays. La capacité de répondre aux besoins multiculturels de nos enfants est devenue un des principaux objectifs non seulement du personnel de première ligne mais aussi des parents en quête de services de garde. Heureusement, les collèges, les programmes de formation et les ateliers aident les intervenantes en services de garde à cerner les questions reliées au multiculturalisme. En outre, nous disposons d'une grande quantité d'informations sur la question.

Celles d'entre nous qui sommes quotidiennement en contact avec les enfants faisons un effort pour nous adapter aux changements. Nous lisons tout ce qui nous tombe sous la main concernant le multiculturalisme. Nous avons évalué les milieux physiques dans lesquels nos enfants évoluent. Nous essayons d'encourager la participation parentale au processus et avons même élaboré de nouvelles politiques. Mais jusqu'à quel point ces efforts vont-ils au-delà du conformisme politique?

Chacune de nous apportons notre propre bagage culturel, lequel joue un rôle majeur dans notre façon de socialiser et d'interagir avec les autres. Jusqu'où pouvons-nous être fidèles à l'esprit du multiculturalisme si nous ignorons comment nos interactions quotidiennes avec les enfants et les parents sont influencées par nos croyances profondément enracinées?

Il est tout à fait naturel d'entretenir de meilleurs rapports avec les personnes qui ont des choses en commun avec nous. Comment nos perceptions et nos façons de communiquer avec les parents de cultures différentes influent-elles sur nos interactions avec les enfants? Sommes-nous prédisposées à mieux répondre aux besoins des enfants qui correspondent davantage à nos schèmes culturels. Pouvons-nous éviter de juger les comportements des parents et des enfants sur la base de nos propres règles culturelles? Une intervenante en services de garde qui n'a jamais connu une certaine forme de choc culturel peut-elle vraiment comprendre et être réceptive?

Ces questions n'ont pas de réponses faciles. L'acceptation culturelle ne provient pas des gênes, il s'agit d'un comportement acquis. Il nous incombe, en tant que professionnelles de la garde à l'enfance d'apprivoiser comment ce comportement acquis influe sur ce que nous faisons tous les jours dans notre garderie. Il ne suffit pas d'offrir aux enfants une classe où les matériels répondent aux critères du multiculturalisme, ni de bombarder sans cesse les parents pour obtenir de l'information sur leur ethnie, ni même de chanter à l'occasion une chanson dans une autre langue. Comprenez-moi bien -- il s'agit d'une étape nécessaire pour fournir aux enfants et aux familles un environnement qui leur est plus familier et aussi plus représentatif de notre société. Toutefois, nous avons maintenant besoin d'aller au-delà de ce niveau et d'inculquer les principes qui sous-tendent l'application d'un programme multiculturel. C'est ce que nous faisons ou ne faisons pas dans nos relations quotidiennes avec les enfants et les parents qui transmet un message de respect et de tolérance. Pour favoriser un environnement d'acceptation culturelle, il nous faut :

En qualité de professionnelles de la garde à l'enfance, nous devons le faire pour le bien des enfants, des parents et le nôtre. Passons à l'étape suivante et sachons qu'elle ne sera pas la dernière.

Rakel Goiri est intervenante en services de garde auprès de la Unviversity Settlement Day Care à Toronto, Ontario.


Cet article a paru dans Interaction (été 1994), publié par la
Fédération canadienne des services de garde à l'enfance.
Affiché par la Fédération canadienne des services de garde à l'enfance, septembre 1996.


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