Feuille d'information - La pauvreté

La pauvreté: quelques données

"La pauvreté ressemble beaucoup à la guerre. Elle a son lot de prisonniers et de victimes, et elle tue. Par contre, la pauvreté tue lentement et ses victimes sont pointées du doigt."
Conseil des services d'appui aux familles à faible revenu d'Ottawa

Pauvreté et santé

Pour presque tous les indicateurs de santé, les données relatives aux enfants pauvres indiquent une situation défavorable par rapport aux enfants plus favorisés du meme groupe d'âge.
Le taux de mortalité infantile est presque deux fois plus élevé dans les quartiers défavorisés que dans les quartiers favorisés.
Dans les familles démunies, les mères sont plus exposées au risque de donner naissance à un bébé de petit poids (moins de 5,5 lb ou 2 500g), cette insuffisance de poids augmentent les risques de décès infantile et d'incapacité à vie. En 1986, le taux d'insuffisance de poids à la naissance était 1.4 fois plus élevé dans les quartiers défavorisés que dans les quartiers favorisés.
Les enfants et adolescents démunis risquent plus de mourir des suites de blessures. En 1986, les taux de mortalité due à des blessures étaient plus élevés dans les quartiers défavorisés (22,2/100 000) que dans les quartiers de classe moyenne (15,5/100 000).
Les enfants et les adolescents de familles bénéficiaires d'assistance sociale sont plus nombreux à souffrir de problèmes de santé chroniques, à se faire traiter aux urgences ou à être hospitalisés que les jeunes qui viennent de familles à revenu élevé.
Selon une étude sur la santé des enfants de l'Ontario menée en 1983, la prévalence de troubles psychiatriques et de mauvais rendement scolaire est deux fois plus élevé chez les enfants venant de familles bénéficiaires d'assistance sociale.

État de la situation au Canada

En 1991, plus de 1,2 million d'enfants au Canada vivaient dans la pauvreté. La pauvreté touche 18% de tous les enfants de moins de 18 ans, et 21% de tous les enfants de moins de 7 ans sont pauvres.
De 1981 à 1991, les taux de pauvreté chez les enfants de 7 ans se sont accrus. Durant cette période, le taux de pauvreté a doublé au Manitoba et presque triplé en Alberta. Seuls le Nouveau-Brunswick et l'Île-du-Prince-Édouard enregistrent un léger déclin du taux de pauvreté chez les enfants de moins de 7 ans.

Femmes et monoparentalité

Les enfants de 7 ans ou moins vivant dans une famille monoparentale dirigée par une femme courent 8 fois plus de risques de vivre dans la pauvreté que les enfants venant de familles comprenant deux parents.
Presque tous les enfants (89%) de mères seules n'ayant jamais été mariées grandissent dans la pauvreté contre 13% des enfants venant de foyer comptant deux parents.

Écarts entre les revenus

La plupart des familles pauvres comptaient un gagne-pain, en la personne du chef de familles. Cependant, dans les familles où un parent ou les deux étaient sans emploi, on comptait plus d'enfants pauvres que d'enfants non pauvres - soit 19% et 12 % respectivement.
La situation économique des jeunes familles avec enfant est pire que celle qu'a connue la génération précédente. En 1976, un parent seul avec un enfant devait travailler 41 heures par semaine au salaire minimum pour faire vivre sa famille au-dessus du seuil de pauvreté; en 1993, le nombre d'heures requis avait grimpé à 73 heures par semaine.
En 1991, le couple pauvre moyen avec enfants avait un revenu qui n'atteignait que 70% du seuil de pauvreté. Ce qui signifie qu'il lui aurait fallu 8,000 $ de plus pour atteindre ce seuil.
Les familles canadiennes les plus favorisées obtiennent une plus grande part de chaque dollar. En 1991, le groupe de 20% des familles les plus riches recevait 40 cents pour chaque dollar de revenu familial total, les autres 80% se partageant les 60 cents restants. Le groupe de 20% des familles les plus pauvres a dû se contenter de 6 cents sur chaque dollar de revenu familial total.

Le barème de la pauvreté a été établi d'après les seuils de faible revenu de Statistique Canada.

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Adapté de La santé des enfants du Canada: Profil réalisé par ICSI, 2ième Édition, 7 août, 1996. Affiché par l'Institut canadien de la santé infantile, septembre 1996.