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FEUILLE-RESOURCES #36 Fédération canadienne des services de garde à l'enfance


Comment aider les jeunes enfants à dire la vérité

Les jeunes enfants mentent parfois. Nous pouvons les aider à dire la vérité en répondant calmement et de façon logique lorsque nous savons qu'ils sont en train de dire quelque chose de faux. Pour être efficaces, nous devons comprendre leur comportement et nous rappeler que les jeunes enfants raisonnent différemment des adultes.

Pour aider les jeunes enfants à dire la vérité, les adultes doivent distinguer entre un mensonge -- l'intention résolue et fréquente de tromper («ce n'est pas moi qui l'a fait»!) et l'imagination d'un jeune enfant qui aime raconter des histoires et rêver en couleurs («Nous allons jeter le nouveau bébé. Elle pleure trop»).

Les mensonges répétés se fondent sur de petits mensonges qui ont «réussi» pour l'enfant dans le passé -- l'enfant a appris que les histoires fantastiques ou les affirmations sans fondement sont un moyen efficace pour :

minimiser l'embarras

éviter une punition

attirer l'attention

protéger son estime de soi.


Rêver en couleurs

Après avoir vu le jeune chien de son ami, un enfant peut affirmer catégoriquement «j'ai aussi un nouveau chien!». Sachant qu'il raconte un mensonge, nous pourrions penser que l'enfant est un menteur alors qu'il prend tout simplement ses désirs pour des réalités. S'il parle de son souhait de façon assez convaincante, il pourrait peut-être devenir réalité ou même rehausser son image de marque auprès de ses pairs.

Dans une situation où l'enfant rêve en couleurs, portez attention aux sentiments de l'enfant plutôt qu'aux faits. «Aurais-tu souhaiter avoir aussi un petit chien?» Ce serait excitant?» En donnant à l'enfant l'occasion de posséder dans sa tête ce qu'il ne peut avoir dans la réalité, le désir de monter des bateaux s'estompe très souvent.

Par contre, si l'enfant persiste à affirmer cette fausseté, répétez calmement les faits et acceptez les sentiments qu'il éprouve : «Tu n'as pas de nouveau petit chien et moi non plus, mais Simon en a un. Tu aurais aimé avoir un petit pour jouer avec. Parle-moi de celui que tu aimerais avoir.» Détournez l'attention de l'enfant et faites en sorte qu'on lui porte beaucoup d'attention sur des sujets autres que les petits chiens.


Quand l'enfant nie continuellement ses mauvais coups («J'ai rien fait»)

Les mensonges fréquents et délibérés chez un enfant d'âge préscolaire sont le signe d'un manque d'estime de soi. Il se donne de l'importance en racontant des histoires et protège son faible estime de soi en ne reconnaissant pas ses mauvaises actions. S'il a développé une habitude dans ce sens, il a besoin de notre aide.

Restez calme. Le gronder ou le punir sévèrement engendre souvent d'autres mensonges!

Évitez de l'entraîner à mentir (même lorsque vous savez qu'il a tort) en demandant : «As-tu fait ça»? Il répondra instinctivement «non!». La colère des adultes et les punitions sévères pourraient tout simplement amener l'enfant à continuer de mentir par peur.

N'humiliez jamais l'enfant ou n'insinuez pas qu'il est un menteur : «Tu mens et tu le sais!» Cela renforce dans l'esprit de l'enfant qu'il est un menteur. Plus il croit que c'est vrai, plus il va mentir. Dites simplement ce que vous avez observé. «Il est interdit d'écrire sur le mur».

Aidez l'enfant à renoncer au mensonge. Faites ressortir ses propres déclarations et ses actions courageuses. «Michel, j'ai demandé où se trouvait le nouveau sifflet de Carole et tu m'as dit qu'il était dans ta poche. Merci d'avoir aidé en disant la vérité. Tu es honnête et courageux!» Si l'enfant recommence à mentir, rappelez-lui que vous pensez qu'il n'a pas l'habitude de mentir : «Voyons Michel, tu me surprends. Habituellement, tu nous dis la vérité. Te souviens-tu lorsque...» Avant que l'enfant ne cesse de mentir, régulièrement, il doit croire en son for intérieur qu'il est, en réalité, une personne honnête.

Établissez pour l'enfant la différence entre son comportement et lui-même. Les jeunes enfants croient souvent que les gens bons font de bonnes choses et que les gens mauvais font de mauvaises choses. Par conséquent, nier un mauvais coup est une façon de s'arranger pour être une bonne personne.

Répondez aux besoins d'attention de l'enfant en le félicitant pour un bon comportement.

Donnez à l'enfant l'occasion de faire amende honorable pour ses mauvaises actions (nettoyer les dégâts, présenter des excuses pour avoir froissé quelqu'un, offrir de partager, remettre un article). Une telle démarche enseigne «une meilleure façon» de se comporter et renforce dans son esprit qu'il est réellement une bonne personne.



Référence

Faber, A., et Mazlish, E., (1982). How to Talk So Kids Will Listen & Listen So Kids Will Talk. New York : Avon Books. ISBN # 0-380-57000-9


Texte rédigé par Carol Wagg, ÉPE, C., M.A., Consultante en élaboration de programme, Early Childhood Education Resource Centre, London, Ontario.La présente feuille-ressources peut être photocopiée ou insérée dans d'autres publications à condition d'en mentionner la source et d'en adresser copie à la Fédération canadienne des services de garde à l'enfance, 30, av. Rosemount, bureau 100, Ottawa (Ontario) K1Y 1P4. (613) 729-5289 ou 1-800-858-1412; téléc.(613) 729-3159.


Cet article a était publié par la Fédération canadienne des services de garde a l'enfance, été 1996.
Affiché par la Fédération canadienne des services de garde à l'enfance, juillet 1997.


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