Le niveau d'activité et la condition physique des enfants canadiens laissent à désirer

par John Belfry

On se préoccupe de plus en plus au pays du fait que même si les enfants suivent des programmes scolaires solides, ils ne participent pas à un niveau adéquat d'activité physique régulière et vigoureuse. Cette situation est particulièrement troublante à la lumière de ce qui suit :

FAIT 1

L'activité physique quotidienne améliore la santé osseuse des enfants et, par conséquent, réduit le risque de développer l'ostéoporose.

Remarque

La recherche démontre que l'exercice physique peut jouer un plus grand rôle dans la croissance squelettique que le lait (Houston, 1983).
L'activité physique à l'adolescence réduit considérablement le risque de développer l'ostéoporose plus tard dans la vie, car elle améliore la masse osseuse optimale (Bailey et Martin, 1994).

FAIT 2

La recherche récente révèle une augmentation de la prévalence de l'obésité infantile liée au manque d'activité physique. L'obésité et l'inactivité sont des facteurs de risque modifiables en ce qui concerne les maladies cardiovasculaires. Une activité physique régulière accrue réduit le risque de développer ces maladies fatales.

Remarque

En Amérique du Nord, 40 p. 100 des enfants de 5 à 8 ans peuvent être classés comme obèses (Fishburne et Harper-Tarr, 1992).
Quarante pour cent des enfants canadiens ont déjà au moins un facteur de risque qui les prédispose aux maladies du coeur -- une forme physique insuffisante en raison d'un style de vie inactif (Fishburne et Harper-Tarr, 1992).

FAIT 3

L'activité physique régulière améliore la santé mentale des enfants et contribue à leur croissance ainsi qu'à leur développement.

Remarque

L'exercice physique joue un rôle dans la diminution de l'anxiété, la dépression et la tension en plus d'avoir des effets bénéfiques sur l'état émotif des jeunes comme des personnes âgées. Chez les enfants, l'entraînement physique augmente l'estime de soi et la perception de la compétence physique, deux variables nécessaires et interreliées qui permettent aux enfants de faire face au stress mental (DeMarco et Sidney, 1989).

FAIT 4

L'activité physique régulière améliore le rendement scolaire.

Remarque

Les avantages liés à l'activité physique régulière comprennent une amélioration au plan de la discipline, du rendement scolaire et du concept de soi (Fishburne et Boras, 1989).
L'activité physique modérée à vigoureuse améliore le rendement scolaire dans des domaines comme l'arithmétique, la lecture, la mémorisation et la catégorisation (Keays, 1993).
La recherche révèle que le rendement scolaire ne baisse pas, même si on consacre plus de temps à l'éducation physique (Maynard, Coonan, Worsley, Dwyer et Baghurst, 1987).

FAIT 5

Il est important d'éduquer, d'encourager et de motiver les enfants quant à leur participation à une activité physique régulière parce que les habitudes acquises dans l'enfance se poursuivent à l'âge adulte.

Remarque

Une des raisons invoquées pour promouvoir l'activité physique chez les jeunes est qu'elle améliore leur santé future tout en augmentant la probabilité qu'ils seront des adultes actifs. On croit que les adolescents qui acquièrent l'habitude de participer à des activités pouvant être pratiquées à l'âge adulte sont plus susceptibles de demeurer actifs (Sallis et Patrick, 1994).
Les niveaux d'activité et de forme physique dans l'enfance tendent à se poursuivre à l'âge adulte où les habitudes sédentaires ont leur impact (Blair, 1992; Freedson et Roland, 1992).

FAIT 6

La participation à une activité physique régulière exerce un impact positif sur le comportement et les styles de vie sains pendant la jeunesse.

Remarque

Les enfants et les jeunes qui sont physiquement actifs rapportent de plus faibles niveaux de tabagisme et de consommation d'alcool que leurs pairs moins actifs (Campbell, 1988).
Parmi les jeunes gens, les niveaux élevés de forme physique sont associés à une diminution du tabagisme et de la consommation d'alcool, de meilleures habitudes alimentaires et un respect de soi accru (Guzman, 1992).

FAIT 7

Une participation accrue des jeunes à une activité physique diminuera sensiblement les coûts de soins de santé en réduisant la possibilité qu'ils développent différentes maladies..

Remarque

Les jeunes femmes qui augmentent légèrement leur niveau d'activité physique et leur apport en calcium peuvent réduire de près du tiers le risque de développer l'ostéoporose à 70 ans. La réduction du nombre de fractures de la hanche dues à l'ostéoporose en raison d'une activité physique accrue et d'un apport complémentaire en calcium pourraient produire des économies substantielles (Société de l'ostéoporose du Canada, 1992).
L'activité physique régulière bien accomplie peut prévenir et limiter efficacement les effets invalidants des maladies du coeur (Kuntzleman, Reiff, 1992; Fondation des maladies du coeur du Canada, 1993).

Ces faits indiquent que les enfants font face à une crise au plan de l'activité et de la forme physique. Il est essentiel d'inculquer à nos enfants les attitudes et les compétences nécessaires pour mener une vie longue, productive et en santé.

Les intervenantes en services de garde jouent un rôle important comme modèles à émuler en plus de fournir aux enfants des expériences positives par le jeu actif. Le fait d'encourager le jeu à motricité globale et de faire de l'activité physique une priorité quotidienne permettra aux enfants et aux intervenantes en services de garde de profiter du plaisir du mouvement et des avantages d'une bonne santé physique. Les parents qui connaissent l'importance du jeu actif pour leurs enfants en milieu préscolaire et de garde se feront les porte-parole des programmes d'éducation physique quand leurs enfants fréquenteront l'école.

Pourquoi il faut s'inquiéter
Les enfants sont 40 p. 100 moins actifs qu'il y a 30 ans.
L'enfant canadien passe en moyenne plus de 26 heures devant le téléviseur et jusqu'à 30 heures assis à l'école chaque semaine.
Seulement 766 des plus de 15 800 écoles canadiennes sont formellement reconnues pour l'éducation de qualité qu'elles offrent tous les jours.
La nouvelle technologie a rendu plus passives les habitudes de jeu. Les enfants passent beaucoup plus de temps à l'ordinateur ou à des jeux vidéo.
Un grand nombre d'élèves ne marchent plus pour aller à l'école et ailleurs pour des raisons pratiques ou de sécurité.

John Belfry est directeur, Éducation physique quotidienne de qualité auprès de la Coalition canadienne pour la santé, l'éducation physique, le loisir et la danse, 1600, promenade James Naismith, Gloucester (Ontario), K1B 5N4. (613) 748-5622; téléc. : (613) 748-5737; cour. élec. : CAHPERD@activeliving.ca. La Fédération canadienne des services de garde à l'enfance est membre de la Coalition canadienne pour l'éducation physique de qualité.

Références

Bailey, D.A., Martin, A.D. (1994). Physical activity and skeletal health in adolescents. Pediatric Exercise Science, 6 : 330-347.

Blair, S.N. (1992) Are American children and youth fit? The need for better data. Research Quarterly for Exercise and Sport, 63(2) : 120-123.

Campbell (1988). Sondage de Campbell sur le bien-être. Dans Fitness Directorate (Ed.) Active living and health benefits and opportunities. Ottawa : ACSEPLD.

DeMarco, T. et Sidney, K. (1989). Enhancing children's participation in physical activity. Journal of School Health, 59(8) : 337-340.

Fishburne, C.J. et Boras, C.M. (1989). An integrated approach to learning. Issues in teacher education. Proceeding of the 1989 Alberta Teacher Educators in Physical Education Annual Meeting, Edmonton, Alberta.

Fishburne, G.J. et Harper-Tarr (1992). An analysis of the typical elementary school timetable: A Concern for health and fitness. Dans T. Williams, L. Almond et A. Sparkes (Éd. int.), Sport and physical activity: Moving toward excellence. (p. 362-375). London: E & FN Spon.

Fondation des maladies du coeur du Canada (1993). Énoncé de principe sur l'activité physique. Rapport non publié, Ottawa.

Freedson, P.S. et Rowland, T.W. (1992). Youth activity versus youth fitness: Let's redirect our efforts. Research Quarterly for Exercise and Sport, 63(2) : 133-136.

Guzman, C.A. (1992). Related benefits from physical activity program interventions. Dans Fitness Directorate (Ed.). Active living and health benefits and opportunities. Ottawa : ACSEPLD.

Houston, C.S. (1993), (Juin). More important than milk. Document présenté à la Western Canada Conference (Fitness Roundup), Banff.

Keays, J. (1993). The effects of regular (moderate to vigorous) physical activity in the school setting on students' health, fitness, cognition, psychological development, academic performance and classroom behaviour. North York: North York Community Health Promotion Research Unit.

Kuntzleman, C.T. et Reiff, G.G. (1992). The decline in American children's fitness levels. Research Quarterly for Exercise and Sport, 63(2) : 107-111.

Maynard, E.J., Coonan, W.E., Worseley, A., Dwyer, T. et Baghurst, P.A. (1987). The development of the lifestyle education program in Australia. Dans B.S. Hetzel et G.S. Berenson (Éd. in.). Cardiovascular risk factors in children. Epidemiology and Prevention, 123-142.

Sallis, J.F. et Patrick, K. (1994). Physical activity guidelines for adolescents: Consensus statement. Pediatric Exercise Science, 6 : 302-314.

Société de l'ostéoporose du Canada (1992). Bulletin for Physicians, Issue 6.

Cet article a paru dans Interaction (automne 1996), publié par la Fédération canadienne des services de garde à l'enfance.

Affiché par la Fédération canadienne des services de garde à l'enfance, aôut 1997.