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Conseils pour un bon départ

par Maureen Cech

En octobre, quand nous arrivent les traditionnelles photos de la classe, il est toujours décourageant de constater que les élèves ne se souviennent que d'un petit nombre de leurs camarades. Pourquoi? Plutôt bizarre quand on sait qu'ils jouent et prennent le déjeuner ensemble, collaborent sur des projets et fréquentent souvent la même garderie. Depuis septembre, ils ont partagé presque 200 heures ensemble -- ensemble il est vrai, mais parfois très solitaires. L'absence d'une démarche inclusive fait que les élèves en connaissent très peu sur leurs camarades de classe.

Souvent, ils ne connaissent pas le nom de la suppléante de la journée; de la personne qui a donné un coup de main à l'heure de la sieste pendant toute la semaine, ou du musicien qui est venu tous les vendredis dans le cadre du cercle musical. Nos enfants sont-ils sans scrupule et insensibles ou manquent-ils d'aptitudes sociales? Négligeons-nous de nommer les enfants et de nous présenter ou de présenter nos collègues?

La réponse en dit long sur l'inclusion. Les enfants peuvent entendre un nom une fois, établir un lien rapide puis quitter le jeu et les joueurs. Ils se déplacent dans plusieurs groupes -- des groupes souples dont les membres sont éphémères. L'enseignante qui a aidé à ouvrir les pêches en conserve le lundi n'était pas là le vendredi et une nouvelle l'a remplacée : «Je ne me souviens plus de son nom.»

Organisez un jeu d'inclusion au moment de la sieste ou juste avant de sortir. Le lendemain matin, soyez prête à parler du jeu aux enfants. C'est une façon de faire le point. Ils vont dire ce qu'ils ont aimé ou pas aimé, une des choses drôles dont ils se rappellent, ou quand ils veulent encore jouer ce jeu. Les enfants redemandent toujours les jeux ci-après :

L'importance des noms

Ce jeu permet aux enfants de partager l'histoire qu'il y a derrière leur propre nom : son sens ou sa signification, le surnom qui en découle, ce qu'ils ressentent par rapport à ce nom et quel nom ils auraient préféré avoir. Jouez à ce jeu pendant que les enfants sont assis ensemble en attendant de prendre leur collation ou leur déjeuner. Ils voudront peut-être aussi se faire un carton de table. En guise de suivi, vous pourriez demander chaque jour à un différent enfant de distribuer ces cartons de table, de façon à combiner lecture et exercice de mémoire.

L'occasion est bonne pour parler de la perte de noms. Parfois, on enlève à une personne son nom ou on le change. C'est le cas de certaines personnes jetées en prison ou dans des camps de concentration. Lorsqu'ils ont perdu leur nom, ils ont aussi perdu leur identité personnelle. C'est pourquoi, c'est si douloureux lorsque les gens vous appellent par un nom autre que le vôtre, se moquent de votre nom, le raccourcissent pour correspondre à un nom qu'ils préfèrent. Perdre son nom n'a rien d'amusant!

Collage culturel

Lorsque les enfants choisissent de dessiner, encouragez-les à faire un collage qui comprend tous les symboles qui leur sont chers. Le jour suivant, laissez-les changer leur collage s'ils le veulent. À la fin de la semaine, rassemblez tous les dessins. Essayez de voir combien de symboles se ressemblent et combien de dessins révèlent des aptitudes artistiques. Vous pourriez demander aux enfants de deviner les auteurs des différents collages. À ce moment-là, les enfants cherchent habituellement à refaire leur dessin. Leur collage culturel a déjà changé en l'espace de quelques jours. Cette expérience rappelle aux enfants de ne pas stéréotyper la culture de leur ami, ou de dire qu'ils connaissent tout là-dessus.

Je ne peux pas manger ça

Le fait de prendre le déjeuner ensemble constitue un tremplin pour jouer à un jeu sur les préférences alimentaires. Demandez à chaque enfant de nommer un aliment qu'il n'aimait pas quand il était tout petit, un aliment qu'il n'aimait pas avant de commencer l'école et un aliment qu'il n'aime pas manger maintenant. Vous pouvez agir comme secrétaire du groupe en vous servant d'un marqueur à pointe de feutre et d'un tableau à feuilles ou autre.

Cela montre aux enfants comment nos goûts et ceux des autres ont changé. Ils en connaissent aussi un tout petit peu plus sur leurs amis. Vous pouvez leur dire aussi vos préférences alimentaires. Dites-leur pourquoi les réactions du genre «Yak, ça sent pas bon» blessent la personne qui offre à une autre un de ses plats préférés. C'est préférable de dire, «Je n'aime pas manger ça en ce moment, je l'essaierai peut-être un jour.»

Les cadeaux

Tout sentiment accepté et partagé par le groupe est très important pour les enfants d'âge scolaire. Ce jeu leur donne l'occasion de se sentir aimé et d'apprendre des noms en même temps. Il s'agit d'une alternative positive à l'habitude qui consiste à distribuer des notes. Encouragez chaque enfant à écrire une note positive à chacun de ses camarades de la garderie. Ce peut être des notes aussi simples que celles que j'ai déjà eu à lire : «Tu peux sauter à la corde», «J'aime tes chaussures roses», ou «Tu me fais rire». Pliez le papier et aidez à mettre le nom de l'enfant sur le pli extérieur, puis mettez-le dans le casier de l'enfant ou dans le dossier à emporter à la maison. Les cadeaux sont merveilleux autant pour celle qui les offre que pour celle qui les reçoit à la fin de la journée.

Ovation debout

Il s'agit d'un bon jeu lorsqu'un membre du groupe a eu une journée très frustrante. Il est facile à jouer -- il suffit de demander à tout le monde de se lever, de lever les bras et de taper des mains très vite dix fois. Remerciez-les pour leur ovation debout, puis demandez-leur de fermer les yeux. Dites-leur ensuite que vous allez compter de dix à un. Les personnes ayant passé une belle journée s'asseoient lorsque vous dites le chiffre 10. Ceux qui ont passé une journée moyennement bonne s'assoient, etc., jusqu'à ce qu'il ne reste que quelques personnes debout. Demandez à tout le monde d'ouvrir les yeux pour acclamer à tout rompre les quelques personnes qui ont eu une journée terrible. Cela aide!

Le mois de septembre est un moment propice pour rencontrer de nouveaux amis et faire partie du groupe. Ces cinq jeux aideront les enfants à se sentir membres du groupe et à apprendre à inclure les autres. Peut-être qu'au mois d'octobre prochain, vous aurez une belle surprise à l'arrivée des photos!

Ce ne sont là que quelques-uns des 40 jeux de «Globalchild Growing Up» qui sera bientôt publié par Addison-Wesley. Le livre aidera les enfants d'âge scolaire à éliminer les préjugés et à devenir de plus ardents défenseurs de l'égalité.

Cet article a paru dans Interaction (automne 1994), publié par la Fédération canadienne des services de garde à l'enfance.

Affiché par la Fédération canadienne des services de garde à l'enfance, aôut 1997.


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