Milord,

Je prends ici Lagimonière et ses gens que j'ai trouvés sur la grève sans provisions ni rien pour subsister, car ils ont été pillés par les sauvages dans le fond du Lac Supérieur, dans la nuit du 16 dernier. Lagimonière m'a dit que les sauvages lui avaient avoué qu'ils étaient loués et payés par le Nord-Ouest et que ce n'était que pour eux qu'ils agissaient ainsi.

Toutes vos dépêches, Milord, sont tombées entre les mains du Nord-Ouest qui n'a pas voulu les remettre à Lagimonière non plus que les propres effets dont il s'est nanti.

Mr McLeod [Archibald Norman, agent de la Cie du Nord-Ouest, envoyé spécialement pour diriger l'attaque contre la colonie de Selkirk] est parti d'ici vers le huit dernier avec cinq canots et plusieurs de ces messieurs pour aller à la Rivière Rouge soit disant pour reprendre Mr Cameron.

Je poursuis ma route non sans crainte de quelques fâcheuses rencontres, mais j'espère me rendre heureusement et de secourir le fort avec mes hommes, si j'arrive assez à temps.

J'ai l'honneur d'être avec respect, Milord, Votre très humble et obéissant Serviteur.

P. P. Lacroix


Copie de la lettre originale : Selkirk Papers, pp. 2395-6. Lettre de Pierre-Paul Lacroix à Lord Selkirk. La Petite Fourche de la Rivière la Pluie, le 2 juillet 1816.

Retranscription extrait de : Champagne, D'Eschambault, Picton, Petite histoire du voyageur, La Société historique de Saint-Boniface, 1971.

À tout moment sur la route, la vie de Jean-Baptiste est en danger. Plusieurs marchands de fourrures et leurs employés lui en veulent d'être allé informer Lord Selkirk des troubles au Manitoba. C'est l'un d'eux qui attaque Jean-Baptiste. Jean Baptiste se fait piller. On lui dérobe tous les cadeaux qu'il a rapportés pour sa famille et la lettre destinée au gouverneur de la colonie de la Rivière-Rouge.

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