Chapitre 4

L’Association des commissaires d’école franco-canadiens de la Saskatchewan (ACEFC)
L'Indépendance...

Après la crise scolaire de 1918, l’acfc souhaite la création d’une association des commissaires d’école. En 1917 et 1918, c’est la Saskatchewan School Trustees Association qui a mené la bataille pour enlever aux francophones le droit à l’enseignement dans leur langue. «Nous ne pouvions pas assister à une assemblée quelconque sans entendre crier “les Frenchmen dans Québec” et dans toutes les réunions, commissaires d’écoles, personnel enseignant, même chez les “Grain Growers” on n’entendait qu’un cri qui était devenu un slogan: “Une langue, une école, un drapeau”, c’est-à-dire la langue anglaise, l’école anglaise et le drapeau anglais.»23

Devant cette attitude des anglophones, plusieurs commissaires d’école ne veulent plus dépendre de la Saskatchewan School Trustees Association. Les commissaires francophones manifestent alors le désir de créer leur propre association, mais ce n’est pas une tâche facile. L’argent est rare et les distances entre communautés francophones sont grandes. Il n’est donc pas facile de convoquer les commissaires à une réunion.

Un soir, Raymond Denis se rend à l’atelier du Patriote de l’Ouest à Prince Albert où il rencontre le rédacteur en chef, le père Achille-Félix Auclair et le journaliste, Donatien Frémont. Ils discutent tous les trois de la question d’une association de commissaires d’école. «Nous décidâmes d’aller de l’avant et à nous trois, nous nommâmes un comité provisoire avec M. Émile Gravel, de Gravelbourg, comme président, et M. Raymond Denis, de Vonda, comme secrétaire général.»24 Notons qu’à cette rencontre de Prince Albert en 1918, Raymond Denis est le seul commissaire d’école. Malgré cela, Raymond Denis écrit à toutes les personnes nommées du comité exécutif de l’Association des commissaires d’école franco-canadiens de la Saskatchewan (ACEFC) pour leur dire «qu’à une assemblée très représentative, ils avaient été élus directeurs de l’Association des commissaires.»25

Tous acceptent d'être membres du comité exécutif de l’ACEFC. Sans tarder, ils décident de convoquer à un congrès général tous les commissaires de langue française en Saskatchewan. Le congrès est prévu pour le début de l’année 1919.

Même si l’acfc a joué un rôle dans la création de l’Association des commissaires d’école, ce n’est qu’en 1923 que les deux organismes tiennent un congrès conjoint. C’est à ce congrès que Louis Carbonneau, alors enseignant à Hoey, propose que des examens de français soient organisés par l’acfc. Deux ans plus tard, en 1925, Raymond Denis accepte la présidence des deux organismes, responsabilités qu’il garde pendant dix ans.