Chapitre 2
La ferme dans les textes de Perrette

C’est sous le pseudonyme de «Perrette» que Marie-Anne Duperreault signe la plupart des articles qu’elle soumet au Patriote de l’Ouest. Plus tard, durant la crise économique des années trente, elle utilisera également le pseudonyme «Crin-Crin» pour certains de ses textes.

Son association avec l’hebdomadaire français de la Saskatchewan commence dès la création du journal en 1910 et se poursuit jusqu’en 1941 lorsque le Patriote est jumelé à la Liberté du Manitoba pour devenir La Liberté et le Patriote. Elle aborde tous les sujets, tous les thèmes de la vie en Saskatchewan. Que ce soit la politique, la religion, l’histoire, la géographie ou de simples conseils, «Perrette» en parle dans ses articles.


Marie-Anne Duperreault et
sa famille

Elle écrit une chronique régulière intitulée «Conseil de la ménagère» où elle offre des conseils comme: «Faut-il réchauffer le lait du bébé la nuit? Versez-le dans une tasse de fer blanc, posée en biais sur le globe de la lampe en laissant ainsi un espace, la lampe ne fume pas, et dans une minute, le lait sera tiède.»6

Cette chronique est aussi remplie de recettes pour les ménagères. «Soupane, une demie tasse de farine d’avoine, une demie tasse de farine de blé entier, une cuiller à thé de sel, trois tasses d’eau; faites cuire quelques minutes avant de servir, ajoutez un peu de lait.»7

De sa plume, il y a des articles sur l’histoire de Willow Bunch, mais il y en a également sur l’histoire d’autres peuples, d’autres régions, comme celle du Madawaska8 au Nouveau Brunswick. «Lorsqu’en 1785, les Acadiens de la dispersion furent de nouveau chassés de Sainte-Anne des Pays-Bas (Fredericton), ils trouvèrent enfin le repos et la paix au Madawaska. Des Canadiens de Québec vinrent les rejoindre et, du mélange des deux types, nous avons le Madawaskayen actuel.»9

L’éducation est, et a toujours été, importante pour la communauté francophone de la Saskatchewan. Il n’est donc pas surprenant que les textes de «Perrette» traitent de la question d’éducation de temps en temps. «L’éducation doit commencer dès l’âge le plus tendre; c’est donc au foyer et par la voix maternelle, que l’enfant recevra les premières notions de piété, de charité et d’obéissance. Si l’on attend l’âge de l’école, pour lui apprendre ces choses essentielles, il sera peut-être trop tard.»10

De nos jours, on reconnaît que la voix paternelle est aussi importante que celle de la mère dans l’éducation de l’enfant et que l'enseignement ne doit pas se limiter à l’éducation religieuse. Mais ce conseil de «Perrette» est toujours d’actualité: l'éducation doit commencer à la maison et la contribution des parents doit se poursuivre une fois que l'enfant est inscrit à l’école.