Chapitre 3 suite...
«Au fil de l’heure»

En plus de toutes ses responsabilités à CFNS, Marie-Antoinette Papen continue à animer son émission «Au fil de l’heure», émission qui lui avait été confiée avant même l’ouverture de la station en 1952. Pendant vingt ans, elle est l’animatrice de cette populaire émission qui s’adresse aux femmes. Jacques Landry, un collègue de travail, qui sera le dernier gérant de CFNS de 1969 à 1973, décrit l’émission comme suit: «Elle y allait de nombreux conseils, de recettes; c’était à la fois sérieux et léger, il y’avait un excellent choix musical aussi qui semblait plaire à tout le monde et c’était toujours très agréable d’écouter Au fil de l’heure avec madame Papen27

Bien que destinée aux femmes (l’émission contenait de la poésie et des conseils de mode), «Au fil de l’heure» comptait un grand nombre d’hommes comme auditeurs réguliers. Le choix musical était excellent et, bien sûr, Mme Papen continuait à exercer un certain pouvoir de censure sur le choix musical des autres animateurs de CFNS.

En 1971, le Conseil de la vie française en Amérique, probablement à l’instigation de Raymond Marcotte, décide d’honorer Marie-Antoinette Papen pour toute sa contribution à la cause du français au Canada. Elle reçoit alors la Médaille d’or de cet organisme.

Un ans plus tard, elle atteint l’âge de 65 ans et elle prend sa retraite de CFNS. Au cours de sa dernière émission «Au fil de l’heure», elle invite ses auditeurs à venir lui rendre visite. «Je reste à Saskatoon, ma porte vous est ouverte, continuellement; venez me voir et si je puis vous aider d’une façon ou d’une autre, vous n’aurez qu’à me le dire.»28

Toutefois, Marie-Antoinette Papen n’est pas femme à rester inoccupée. Elle commence à donner des cours privés aux anglophones de Saskatoon qui veulent apprendre le français. Elle devient présidente du conseil d’administration de la Caisse populaire française de sa ville d’adoption, elle s’implique dans la vie de la paroisse des Saints-Martyrs-Canadiens. Et, comme elle le fait depuis déjà bien des années, elle s’occupe de la campagne de prélèvement de fonds en faveur des lépreux.

En 1977, Marie-Antoinette Papen «est subitement frappée par un mal profond qui lui a fait perdre presque tout contact avec le monde autour d’elle.» Elle se retire alors dans un foyer pour personnes âgées de North Battleford. Il lui devient de plus en plus difficile de se souvenir des des noms de ses visiteurs. Elle meurt le 8 avril 1989.

À l’âge de 82 ans, sa carrière d’enseignante prenait fin, car même si elle avait abandonné l’enseignement formel de la salle de classe en 1950, Marie-Antoinette Papen avait poursuivi sa carrière d’enseignante tout au long de sa vie: même au micro, elle continuait d'éduquer ses auditrices et ses auditeurs.


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