Peu de temps après son arrivée en Saskatchewan, Marie-Antoinette de Margerie rencontre un jeune fermier belge, Charles Papen, qui est installé à Hoey. Plus tard, elle se souviendra de l’avoir vu le premier dimanche après son arrivée à Hoey. «J’étais dans la porte à regarder les gens qui passaient, et je vois un jeune homme qui passe, avec une jeune fille à chacun de ses bras.»9 À l’âge de 16 ans, en 1918, Charles Papen était venu s’établir à Hoey avec ses parents, ayant quitté la Belgique à cause de la première guerre mondiale.
Mais, Marie-Antoinette a quitté le Manitoba pour venir enseigner en Saskatchewan et non pas pour se trouver un mari et deux ans et demi passeront avant qu’elle ne vienne vraiment à faire la connaissance de Charles Papen. «Et à ce moment-là, bien comme dans la chanson: tu m’as plu, je t’ai plu, nous nous sommes plus. Et puis nous nous sommes aimés et nous nous sommes mariés finalement.»10
Ils se marient en l’église de St-Louis le 27 décembre 1934. Elle arrête d’enseigner pendant un an et un premier fils, Jean, vient au monde. Mais à cause de la crise économique des années 1930 et à cause des problèmes financiers qu'elle occasionne aux fermiers, Marie-Antoinette Papen doit reprendre l’enseignement à Hoey.
Puis, comme les Papen ont de la difficulté à gagner leur vie à la ferme durant les années trente, ils décident de quitter le Canada avec leur fils, Jean, et de s’en aller en Belgique. «À cause de la crise, les Papen décident de prendre le large et s’expatrient en Belgique en 1937. Pendant dix ans, Antoinette découvrira la Belgique et y prendra goût malgré les horreurs de la deuxième guerre. Pour Charles cependant, la mère patrie lui pèse et il ne pense qu’à retourner en Saskatchewan, terre d’adoption chérie.»11
En effet, Charles Papen aurait été prêt à retourner au Canada plus tôt, mais à cause de la guerre il ne peut revenir dans son pays d’adoption. Pour sa part, Marie-Antoinette est heureuse en Europe malgré la guerre et elle racontera plus tard que si ça n’avait été de son mari, elle serait probablement restée là-bas.
Puisqu’ils ne peuvent revenir au Canada, «Charles en profite pour compléter des études en comptabilité et gestion d’affaires.»12 C’est pendant qu’ils sont en Belgique que leur deux autres enfants (Suzanne et Robert) naîtront.
En 1947, la famille Papen revient au Canada. Pour Marie-Antoinette, il y aura la découverte d’une toute nouvelle carrière, celle d’animatrice d’une émission de radio.
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