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De l'enseignement au travail de secrétaire

En 1947 , Charles, Marie-Antoinette et leurs trois enfants, Jean, Suzanne et Robert, regagnent le Canada, et la Saskatchewan, après un séjour de dix ans en Belgique. En Europe, «Ninette» Papen n’a pas travaillé, ayant choisi de rester à la maison pour élever ses enfants. Mais, une fois de retour au Canada, le goût lui revient de reprendre l’enseignement. Elle approche alors son frère, Antonio, qui est chef du Secrétariat de l’ACFC.

L’association provinciale s’occupe toujours des cours de français dans les écoles de la province et Antonio de Margerie a la responsabilité de trouver des instituteurs et des institutrices bilingues capables d'enseigner le cours de français de l’ACFC. Il sait que sa soeur est une candidate idéale pour une des écoles de la province et il réussit à lui décrocher un emploi à l’école Knapton, située à cinq milles de Prud’homme.

Dans cette école, une seule institutrice enseigne à tous les niveaux, de la première année à la dixième. Il y a un total de 41 élèves. Puisque son mari, Charles, est maintenant comptable, et qu’il lui est impossible de se trouver du travail à Prud’homme, les Papen doivent se séparer pour deux ans. Charles s’installe à Saskatoon et travaille pour diverses maisons d’affaires tandis que Marie-Antoinette et les enfants demeurent dans la maison de l’école à cinq milles de Prud’homme.

«Là, ça l’a été deux années un peu triste, me trouver tout à coup dans ce petit coin perdu de Prud’homme, à l’école Knapton. Cinq milles du village, cinq milles de tout, pas d’automobile, pas moyen de me rendre au village chercher mon courrier. Le courrier passait par les mains de tout le monde.»13

Dans sa classe,il y a des enfants d’origine anglaise, ukrainienne et canadienne-française. Aux jeunes Canadiens français, elle enseigne le français de l’ACFC, mais c’est difficile car plusieurs d’entre eux n’ont jamais suivi un seul cours de français. Heureusement que leurs parents leur parlent encore la langue de Molière à la maison!

Après deux ans de séparation, Marie-Antoinette Papen revient rejoindre son mari à Saskatoon. Là elle travaille quelques mois comme secrétaire à l’Hôpital Saint-Paul.

Puis, petit à petit ses enfants commencent à quitter la maison pour aller poursuivre leurs études au collège ou au couvent. L’aîné, Jean, décidera de poursuivre une carrière dans le sacerdoce et sera ordonné prêtre en 1960. Sa fille, Suzanne, se joindra à la congrégation des Soeurs de la Présentation.

Les deux poursuivront des carrières dans l’enseignement. Le benjamin, Robert, deviendra enseignant universitaire. N’est-il pas logique que les trois aient choisi de suivre les traces de leur mère, de leur grand-père et de leur arrière-grand-père?

Les deux fils de Marie-Antoinette ont contribué à nous faire apprécier et connaître la culture canadienne-française. Jean, professeur de littérature française, publiera un livre sur l’auteur Canadien français de l’Alberta, Georges Bugnet, livre qui lui méritera le Prix Champlain offert par le Conseil de la Vie Française en Amérique. Pour sa part, Robert publiera une étude de la langue française du peuple métis, étude publiée dans les Actes du quatrième colloque du Centre d’études franco-canadien de l’Ouest.

Pour la mère enseignante, il est temps de se lancer dans de nouvelles entreprises.


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