Une vérité et non une légende

Souvent, quand nous essayons de reconstituer le passé, il faut séparer la vérité des mythes et des légendes qui sont venus s’ajouter aux faits historiques. La personne d’Edouard Beaupré, le géant de Willow Bunch, se prête bien aux contes, aux légendes et aux mythes. Toutefois, c’était une personne réelle, née à Willow Bunch dans le sud de la Saskatchewan.

Édouard Beaupré dont la taille gigantesque est de huit pieds trois pouces (2,50 m) émerveille jeunes et moins jeunes; il finit par gagner sa vie dans des cirques. Un géant est une personne dont le squelette est plus grand par rapport aux autres individus de la même race et du même âge.

Le père d’Édouard, Gaspard Beaupré, est originaire de L’Assomption au Québec. En 1875, il se dirige vers l’Ouest et travaille pour un traiteur, Louis Morin, à la Montagne de Cyprès. L’été suivant, il se retrouve à la Montagne de Bois où il commence une longue association avec le traiteur et commerçant, Jean-Louis Légaré. Gaspard Beaupré mesure cinq pieds huit pouces (1,72 m), une taille normale pour un Canadien français de l’époque. À la Montagne de Bois, Gaspard Beaupré fait la connaissance d’une jeune Métisse, Florestine Piché, qu’il épouse le 2 février 1880. La nouvelle madame Beaupré mesure cinq pieds quatre pouces (1,62 m). Pendant l’été de 1880, Gaspard Beaupré suit son employeur, Jean-Louis Légaré, lorsque celui-ci quitte la Montagne de Bois pour aller s’établir définitivement à la Talle de Saules (Willow Bunch).

Gaspard Beaupré est l’homme à tout faire du commerçant de Willow Bunch. Il travaille dans le magasin et sur le ranch de Légaré; lorsque ce dernier décide d’ouvrir une fromagerie en 1889, c’est Gaspard Beaupré qui devient le premier chef fromager.

Le 9 janvier 1881, Florestine Beaupré donne naissance à son premier enfant, Édouard. Le père St-Germain est de passage à Willow Bunch le jour de la naissance et il insiste pour que l’enfant soit baptisé le jour même. Édouard Beaupré devient ainsi le premier enfant baptisé dans la nouvelle paroisse de Saint-Ignace-des-Saules. Jean-Louis Légaré est parrain et selon les registres, Florestine Piché aurait signé comme marraine. Puisqu’elle était la mère de l’enfant, il est probable qu’elle a signé au nom de quelqu’un d’autre.