Le père Joseph Michaud

Le père Michaud était astronome, physicien, géologue et architecte, numismate et collectionneur. Au cinquantenaire du Collège en 1897, Joseph Bonin, rappelle son souvenir:      Plusieurs générations d'écoliers l'ont eut pour professeur. Qui mieux que cet auteur du plan admirable de la cathédrale de Montréal, vraie reproduction de Saint-Pierre de Rome, qui mieux que le facteur de tous nos instruments de physique, modèles d'architecture, bateau à vapeur, système planétaire de notre cabinet, pouvait nous expliquer, nous faire comprendre l'architecture, la mécanique et les sciences naturelles?      Vous souvient-il, confrères, des belles nuits passées dans la campagne de Joliette, alors qu'autour d'un grand feu nous contemplions et étudions avec notre professeur les constellations, les planètes, les étoiles et l'arrangement du ciel? Comme tout cela, de même que les expériences de physique et les leçons d'architecture, devenait lumineux en passant par la bouche de notre professeur! Joseph Bonin, dans Noces d'or, p. 230

Dans un article qu'il a publié dans la Semaine religieuse, le chanoine Archambault, futur évêque de Joliette, confirme une fois de plus son indéniable talent.

     Parmi les architectes, il en est un qui mérite une mention spéciale. Nous ne la lui refuserons pas.

     À la fois architecte, menuisier, dessinateur; le marteau, le rabot, la truelle, le pinceau, aucun de ces instruments n'a de secrets pour lui. La ville de Victoria doit au rude labeur de ses mains, autant qu'à ses connaissances dans l'art de la construction, la belle cathédrale dont elle s'honore.

     Depuis cinq ou six ans (1888-1894) tous les jours ce prêtre septuagénaire (né en 1822) descend à pied des hauteurs du Mile-End, et tous les jours, les visiteurs de la cathédrale ont pu le voir, infatigable et dévoué, sur les murs, sur les hautes charpentes, sur les échafaudages. Nous l'avons vu maintes fois faire le tour de l'église sur la corniche intérieure.

Ce fut l'oeuvre achevée, que le vénérable père parut véritablement ressentir le poids des années. Jusque-là, en effet, à sa démarche ferme et rapide, aux longues courses qu'il faisait chaque jour sans jamais se payer le luxe du tramway, on sentait bien que ce vieillard était ennemi juré des ménagements et des délicatesses, mais aussi qu'il jouissait d'une vigueur peu commune.

Pendant son séjour au collège, le père Michaud construit l'aile de brique de 1875. Et selon le jeune Dugas, il ne fallait pas s'approcher des travaux d'excavation en cours.

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