Jean-Paul, roman |
À propos de... La Sainte-Catherine |
La Sainte-Catherine suit de proche la Sainte-Cécile et lui ressemble un peu. Si, ce jour-là, les Philosophes sont les privilégiés, tout le monde participe néanmoins à cette fête nationale. Vieille tradition dans le Collège. Chaque division a son banquet présidé par le professeur. Les menus ont été préparés avec soin. Plus d'un confrère a voulu faire venir de chez lui quelques beaux gâteaux garnis d'une dentelle de sucre. Dès le midi, les comités d'organisation déploient une fiévreuse activité. Le Père Préfet ne suffit pas à donner la permission d'aller en ville.
Enfin les friandises arrivent et chaque classe met le couvert dans son coin. Évidemment c'est à qui aurait la plus belle table. Celle de la Rhétorique défie toute concurrence: pyramides de chocolats, avalanches de noix, guirlandes de biscuits panachés de guimauve, fruits et gâeaux; des bouteilles de liqueurs douces dressent çà et là leur galbe transparent. Et la tire, donc! Elle brille comme des lingots d'or fin. Ce sera le dessert, ou mieux le plat de résistance. Article nécessaire au menu, sans quoi la Sainte-Catherine ne serait pas la Sainte-Catherine. |