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ÉDUCATION/ÉCOLES/ÉTUDIANTS Page 2
Poste Lac La Biche Supplément Pow Wow 1981
Aller à l'école à la mission Edgar Ladouceur
par Julie Green
« Le couvent n'a ni le luxe ni le confort moderne. Dans les dortoirs, les petits lits sont très proches les uns des autres; les salles à dîner et de récréation sont très petites. Les enfants sont très heureux et se sentent comme à la maison. Après l'école, les garçons et les filles éprouvent un véritable plaisir à faire le lavage, éplucher les pommes de terre, couper le bois, repasser le linge, courir après les vaches, sauter sur un tracteur ou dans un camion ». (Extrait d'une publication de l'église des « Sœurs de la Charité », également connues sous le nom des Soeurs Grises de Montréal).
Quand êtes-vous allé à l'école de la mission?
J'avais sept ans; Je me rappelle que j'avais sept ans et c'était il y a 37 ans.
Quels niveaux étaient enseignés à la mission?
Elles enseignaient jusqu'à la neuvième année. Il y avait deux salles de classe : une « petite » classe comprenant les niveaux un jusqu'à cinq et une autre classe les niveaux de six à neuf.
Qui vous a enseigné?
Les sœurs m'ont enseigné. Je pense que nous les appelions les Soeurs Grises. On m'a enseigné en anglais et en français. Nous avions environ deux heures de français et le reste du temps c'était en anglais. Les classes commençaient à neuf le matin et se terminaient à quatre heures de l'après-midi.
Combien de soeurs vivaient là et vous enseignaient?
Il y avait quatre professeures, deux de chaque côté. L'une enseignait le matin et l'autre l'après-midi. Elles enseignaient les mathématiques et une autre langue avec un peu de science et de mathématiques et la même chose en français.
Les soeurs vivaient au couvent elles avaient leurs chambres en haut. Comme vous arriviez au couvent, la porte sur votre droite était leur entrée. Je pense qu'il y avait un piano dedans et qu'elles avaient l'habitude de s'amuser et de chanter. Du côté gauche, c'était là où dînaient les prêtres. Il y avait des sœurs qui cuisinaient. Je pense qu'il y avait jusqu'à neuf sœurs travaillant comme cuisinières et blanchisseuses. Elles avaient aussi quelques employées.
Étiez-vous pensionnaire?
Non. J'avais l'habitude d'aller à l'école qui était située à deux milles et demi. Pendant l'été, nous avions l'habitude de marcher à l'école et en hiver nous y allions en cheval et traîneau. Parfois nous utilisions aussi des traîneaux de chiens.
Y avait-il beaucoup d'enfants vivant là?
Il y en avait assez, oui, au moins 50 ou 60, peut-être 70. Ils habitaient tout en haut. Ainsi la citation qui affirme que les lits étaient proches les uns des autres est probablement exacte. Ils l'étaient. Je me rappelle que j'y allais une fois de temps en temps, pas trop souvent, et les lits étaient côte à côte. Les filles étaient d'un côté, le côté sud, et les garçons étaient du côté nord.
À quoi ressemblait la vie pour les enfants pensionnaires? D'où venaient-ils?
Il y en avait un certain nombre qui venait de la région de Saint-Paul et d'Edmonton, car c'était trop loin pour eux de venir à l'école aller-retour. Je suppose qu'ils voulaient apprendre le français. C'était vraiment un bon couvent en comparaison à d'autres. Les enfants étaient vraiment gentils nous nous entendions bien avec eux. Je me souviens qu'une année, il y avait un groupe de plus filles plus âgées, des niveaux 8 et 9, venant de New Westminister, C.-B. C'était juste avant que j'arrête l'école à l'âge de 13 ans.
Les enfants qui étaient là tout le temps jouaient aux cartes, chantaient un peu, écoutaient la radio et certains jouaient au hockey dehors. Il n'y avait aucune lumière mais ils jouaient jusqu'à ce qu'il fasse noir. Vous savez qu'ils allaient glisser en bas de cette grande colline. Ils aidaient et faisaient aussi les corvées, comme corder le bois. Nous faisions parfois cela à l'heure du souper nous les aidions parce que nous avions l'habitude de travailler dur et certains d'entre eux ne l'avaient pas. Nous les aidions il y en avait quelques uns de notre groupe qui cordaient le bois.
Elle étaient grandes comment vos classes?
J'ai oublié, mais je sais qu'elles étaient combles. En fait, elles étaient parfois surchargées. Nous avions des livres. Nous avions toujours l'habitude de ramener des devoirs à maison quand nous arrivions une demi-heure en retard à l'école le matin. Les études commençaient à 8 h 30. C'était des études sociales, c'est cela, mais ils l'appelaient les basses études. Les personnes qui vivaient au couvent commençaient l'école à 8 h 30 heures le matin.
Nous avions beaucoup de devoirs à faire parfois, vous savez, nous ne pouvions même pas les finir nous avions seulement trois ou quatre heures après être entrés à la maison. Nous partions à quatre heures, surtout en hiver, et nous ne rentrions pas à la maison avant 17 h 30. Et devions faire les corvées nous avions du bétail et des chevaux et nous n'avions pas beaucoup de temps. Nous devions aller au lit à 22 h. C'était comme ça. Ma mère et mon père, surtout maman, avaient l'habitude de dire que nous devions aller au lit, parce qu'il y avait plusieurs garçons dans notre famille. La plupart des enfants de la famille sont allés à l'école de la mission.
Les religieuses vous ont-elles bien enseigné?
Oui, je le pense. Elles étaient beaucoup plus strictes que celles d'aujourd'hui. Les enfants ne pouvaient pas du tout quitter les cours. La cour de récréation était derrière le couvent avec un endroit pour les filles et un autre pour les garçons. Quand on avait la récréation, les filles allaient de leur côté. Elles ne jouaient jamais avec les garçons parce que les sœurs ne le voulaient pas.
Y avait-il une cuisine à l'école?
Non. Nous emportions nos déjeuners et le mangions dans la salle des garçons. C'est le lieu où les étudiants qui venaient de leurs maisons déjeunaient. Il y avait Tardiffs et Thompsons.
Comment était une journée typique?
Nous arrivions à neuf heures. Nous faisions des sports jusqu'au dîner. Nous jouions au base-ball pendant l'été et en hiver nous avions l'habitude de jouer au hockey. Père Couture nous enseignait comment jouer. Il était vraiment un bon joueur d'hockey. Nous avions l'habitude de l'appeler le « père volant ». J'étais assez bon joueur moi-même. J'étais habituellement le gardien de buts. J'ai commencé comme défenseur mais finalement j'ai abandonné quand j'avais environ 18 ans. Ce n'est pas comme aujourd'hui; tout était plus difficile à obtenir vous pouviez à peine acheter une paire de patins. Vous aviez des patins et un équipement minables. Il n'y avait pas autant d'argent que maintenant. Les occasions n'étaient pas là. Avant que nous n'arrivions sur la glace de la patinoire extérieure, nous pratiquions sur le lac.
L'école était réputée pour l'enseignement du français c'est dommage qu'elle ait fermé ses portes. Elle a déménagé dans la nouvelle partie de la ville où nous trouvons les bingos maintenant. Elle a ouvert ses portes et offert des cours pendant environ deux années. C'était une assez bonne école; j'aurai souhaité que d'autres enfants aient pu y étudier.
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