Chapitre VI

LES ÉCOLES DE MUSIQUE

On aura remarqué que l'incendie de 1957 entraînait pour le Séminaire des modifications qui ne furent pas que matérielles. Et voilà que les structures en place, déjà soumises à rude épreuve, vont subir le contrecoup de "la révolution tranquille" des années 60...

Mais on verra que le Père Rolland Brunelle, seul témoin à la fois "de ce qui fut, de ce qui est, de ce qui sera" a l'œil ouvert aux transformations radicales qui s'annoncent, qui plus est se découvre un merveilleux sens de l'adaptation... On peut aussi compter désormais avec le Père Fernand Lindsay inscrit depuis quelques années dans les "politiques" musicales du Séminaire. Tout compte fait, la musique ne souffre pas trop de cette transition, d'autant plus qu'existent déjà des organismes bien en place comme les Jeunesses musicales (1953), les Chanteurs (1952) et que bientôt le Festival-concours (1962) viendra décupler la ferveur étudiante.

C'est Bernard Lagacé qui ouvrira cette période avec les cours de piano et d'orgue. André Savoie (frère du baryton Robert) y enseignera, puis André Prévost, Louise Forand... Quand Jacques Desroches (du Conservatoire de musique de Montréal) prend la relève en 1967, il inaugure une sorte de filiale de professeurs où l'élève d'ici deviendra souvent le nouveau maître.

Dans le même temps s'ouvrent des cours de guitare. Après un an sous la direction de François Barre, ces cours trouvent une sorte de consécration avec Rolland Langlois qui inaugure une école de guitare. Diplômé du conservatoire de Cornwall, puis de Berkley School of Music de Boston pour l'orchestration et la composition, il participera notamment à un Master Class à Nice avec Alexandre Lagoya. M. Langlois sera interprète et professeur au Cégep de Joliette (École de musique à partir de 1976) pendant plus de 10 ans. L'enseignement des instruments à cordes de l'orchestre est assuré par Rolland Brunelle qui a ajouté à sa tâche la formation des jeunes par la flûte à bec, nouvelle "option-musique" du Séminaire.

On aura une idée de l'essor de la formation en observant le tableau musical de 1974 : 180 étudiants inscrits aux différents cours. Initiation musicale (pour les 4 à 8 ans) avec Sylvia Meunier, piano avec Sr Lucienne Lafleur et Francine Chabot. Il y a 45 élèves qui suivent les cours de Rolland Langlois, 35 ceux de Rolland Brunelle, 16 élèves apprennent divers instruments, 3 élèves le chant. Ce qui autorise Fernand Lindsay assisté de Marcelle Laporte à établir définitivement l'École de musique et le Centre culturel (1976), et bientôt après (1979), avec l'assistance de Anne Marchand professeur de piano, la Concentration musique (au Cégep) qui pourra compter, 5 ans après, 20 professeurs et 70 étudiants et étudiantes... La coordination départementale est confiée à Anne Marchand : Gilles Simard, Pierre-Marcel Brûlé et Claude Pépin feront successivement partie de ce réseau d'enseignants.

Parvenus à un point de notre historique où l'on ne peut que survoler le présent... on s'acquittera d'un devoir de stricte justice en nommant ici ceux qui comptent le plus d'années d'enseignement de la musique à Joliette parmi la nouvelle génération de professeurs. Si notre départ est 1990 et que l'on fait marche arrière, on constate qu'au moins 6 professeurs ont travaillé à l'École de musique du Centre culturel pendant 8 ans : Sylvia Meunier initiation, Louise Grypinich piano, Sylvie Boisvert violon, Louise Trudel violoncelle, François Martel clarinette, Normand Hervieux percussion ; pendant 9 ans : Mariko Sato et Martin Dubeau piano, Claude Pépin et André Morissette guitare ; enfin depuis plus de 10 ans : Isabelle Houle et Réjean Coallier piano, Romain Desroches alto-violon. Et depuis toujours... : l'inlassable Père Rolland Brunelle. D'autres y enseignent depuis un certain nombre d'années, mentionnons parmi ces professeurs ceux qui y avaient d'abord étudié... : Jean-Jules Poirier, Luc Beauséjour, Andrée Breault, Luc Chaput, Anne Marchand, Hélène Marchand, Chantal Marcil, Nathalie St-Pierre... On aura compris que nombre de leurs élèves sont ensuite inscrits au Conservatoire grâce au travail persévérant des maîtres.

On ne va pas commencer ici à décrire, -on ne peut que souligner- l'admirable effort que s'imposent des professeurs de l'extérieur dans leurs milieux respectifs, en particulier les religieuses des institutions voisines de Joliette. Comment passer sous silence toutefois les religieuses de la C.N.D. auxquelles nous accordons plus loin quelques lignes. La liste serait longue de tous les maîtres et maîtresses de musique qui ont préparé des élèves et alimenté le Festival-concours annuel... , événement ouvert désormais à ce qu'on appelle aujourd'hui la grande région de Lanaudière.

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