La
musique, une passion ! Mais pas une carrière
Il
aurait fallu, explique-t-il, quelques cinquante ans plus tard,
que je puisse suivre des cours de manière plus régulière,
plus intensive et sans interruption. Ce qui n'a pas été
le cas. Je n'avais donc pas l'entraînement adéquat
pour penser à faire carrière.
F.L.
Aucun
regret dans sa voix lorsqu'il exprime cela, comme si son choix était
fait depuis toujours et que son plaisir résidait d'abord
et avant tout dans la joie d'écouter de la musique et de
partager cette découverte, continuellement renouvelée,
avec d'autres. Et puis, il aurait fallu pour étudier, aller
s'installer à Montréal ou à Québec là
où se trouvent les deux seuls conservatoires. Et ça,
il n'y a jamais songé sérieusement.
Il
pense plutôt, depuis un certain temps, à la prêtrise.
Tout comme son frère, il rêve de devenir Père
Blanc et de passer sa vie comme missionnaire en Afrique.
De
son enfance à Trois-Pistoles, il retient cette forte
impression que lui ont laissée ses rencontres avec
des Pères Blancs en visite chez ses parents. Son frère
Jean-Marc est effectivement entré dans cet ordre religieux
et séjourne toujours en Afrique.
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Prêtrise
et vocation d'enseignant
Le
jeune Lindsay voue une grande admiration à ses professeurs,
les pères Bellemare et Marion, entre autres, qu'il appelle
affectueusement ses maîtres. Ces enseignants de latin, de
français et d'histoire qui connaissent la musique sont des
gens cultivés et bien outillés pour transmettre leurs
connaissances et développer chez les étudiants le
goût de la culture.
Étant
lui-même séduit par tout ce que ces professeurs ont
à offrir, Fernand Lindsay choisit naturellement d'imiter
ses maîtres et de devenir Clerc de Saint-Viateur. Ces professeurs
avaient déjà créé une tradition, j'ai
tout simplement voulu poursuivre ce qu'ils avaient commencé.
Il se consacrera donc à l'éducation des jeunes,
à la transmission "des belles choses" et
au Seigneur.
J'étais
attiré par l'atmosphère qui régnait au Séminaire
et, en même temps, je désirais employer mon existence
au service du Seigneur. C'était une orientation plus apparente,
si je puis dire, plus normale à l'époque. Il y avait
alors plusieurs voies qui s'offraient à moi et j'ai choisi
celle de prêtre enseignant. Il ne me serait jamais venu
à l'idée de me faire prêtre diocésain
et d'être attaché à une paroisse. Il m'est
apparu comme une évidence d'entrer chez les Clercs. [
]
J'ai enseigné durant 42 ans et j'ai toujours été
très heureux.
Études
en théologie
Il
fait donc son entrée chez les Clercs de Saint-Viateur et
sera ordonné prêtre le 30 juin 1953. Entre-temps, il
obtient un baccalauréat ès Arts de l'Université
de Montréal (Joliette) et fait ses études en théologie
au Scolasticat Saint-Charles (Joliette) de 1949 à 1953.
Quatre
ans au cours desquels il lira beaucoup, fera de la philosophie et
continuera le tennis, le hockey et la musique. Il poursuit ses leçons
de piano et d'orgue avec Georges Lindsay et découvre le chant
grégorien qu'il pratique régulièrement tout
au long de son noviciat. Il suivra d'ailleurs des sessions d'été
à Saint-Benoît-du-Lac de 1950 à 1953.
L'écoute
de la musique devient plus intensive: audition de disques 78
tours et d'émissions diffusées par Radio-Canada
dont Radio-Collège qui offre des cours, notamment sur
la musique. Il enregistre même des oeuvres classiques
sur magnétophone à fil puis à ruban afin
de pouvoir les réécouter. Le plaisir de la découverte
du répertoire ne va qu'en s'agrandissant. |
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Il
ne retouchera cependant plus ni à la clarinette ni
au basson. L'orchestre du Séminaire a cessé
ses activités après le départ de Joliette
du père Bellemare et il n'y a pas d'ensemble musical
au Scolasticat.
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