Le
24 janvier paraît un article dans The National Police
Gazette sur Cyr, "The Modern Samson" (UQAM.sp).
En
février, Cyr est à Belleville, Ontario (UQAM.sp).
En
mars, dans diverses villes de Nouvelle-Angleterre avec son
gérant J.H. Voyer (UQAM.sp). En mai, il fait une tournée
au New Hampshire et dans le Maine (National Police Gazette,
2 mai; UQAM.sp). Il revient brièvement à Saint-Jean-de-Matha
avant de repartir pour les États-Unis où il
forme sa propre troupe (LC p. 174), en compagnie de sa femme,
de son frère Pierre, qui agit comme gérant,
de Perreault et de Grégoire, contorsionnistes et équilibristes
(BWsd, p. 13).
Les
gérants du parc Sohmer, Ernest Lavigne et L.J. Lajoie
retiennent ses services pendant une semaine, pour une représentation
par soir pendant la dernière grande exposition tenue
à Montréal (LC p. 177). (Les spectacles qui
y sont présentées tiennent plus du sensationnalisme
et du spectaculaire que de la compétition sérieuse
et de l'athlétisme MONTPETIT). Il est payé 100$
chaque fois pour retenir quatre des meilleurs chevaux de la
King Express Company, transporteur de pianos et de coffre-forts,
ce qui ne durait qu'une minute! Il s'était exercéà
ce tour à Saint-Jean-de-Matha, d'abord avec des petits
chevaux de montagne pesant pas plus de 1100 livres (LC pp.
177-178). Lors de ces spectacles, Cyr rencontre J.X. Perreault,
promoteur du sport, qui l'invite à se rendre â
Londres. Cette ville était alors le rendez-vous de
tous les hommes fotrs du monde affublés de noms antiques
et pompeux (Attila, Ajax, etc.) (LC p. 241) qui s'y lançaient
des défis sans les tenir (LC pp. 236-238).
En
juin et juillet(?), louis Cyr se mesure à Sébastien
Miller qui lui a lancé un défi (tir de chevaux
de 1500 livres chacun) (Montpetit - 27 juin 1891, La Presse,
p. 3; La Patrie, p. 4; La Patrie, 4 juillet
1891).
Les rencontres entre Miller, américain d'origine allemande,
et Cyr se déroulent en plusieurs soirées entre
le 8 juin et le 11 septembre, le 28 juin étant la plus
importante, devant 5ooo personnes (La Patrie, 31 mai
1936) (la première signalée cette année-là,
selon NORWOOD, p. 40). Pas de préparatifs particuliers,
Cyr se donnant en démonstration la veille et battant
même ses records en chargeant d'une seule main sur une
épaule un baril de ciment de 314 livres. Après
son succès éclatant, il part en tournée
en Nouvelle-Angleterre (BW1976, pp. 121-122). Le 20 septembre,
il établi un record en tirant quatre chevaux pesant
1000 livres chacun (LC p 277; La Patrie, 20 septembre
1891) (Weider parle de quatre chevaux de 1200 livres chacun
devant 10,000 personnes et situe l'évènement
le 2o décembre (BW1976, p. 126). Norwood, après
vérification, réfute cette information (NORWOOD,
p. 79).
(Date
et année non précisées) Cyr affronte
Cyclops et Sandow(e) à Montréal, au Lyceum.
Ils avaient lané un défi à Cyr, alors
en tournée aux États-Unis, qui décide
de suspendre ses engagements pour y répondre. Prenant
à la lettre les affiches publicitaires placardant la
ville pour annoncer leur spectacle et clamant "Where is Louis
Cyr?", il surgit dans la salle, en plein spectacle, après
avoir attendu dans sa voiture rue St-Dominique. (Le gérant
de Cyr est alors M.Labadie). Lors de l'épreuve, l'arbitre
Harry Phillips décide en faveur de Cyclops, en raison
de leurs méthodes de lever différentes. (Les
adversaires soulevaient entre autres des cloches; BW1976,
p. 124). Cyr demandera, quelques jours plus tard, à
Cyclops de l'affronter dans des épreuves de force et
non de souplesse. Mais les adversaires se défileront,
d'où l'annulation de leurs contrats par le Lyceum.
(La Patrie, 31 mai 1936) Cyr répétera le défi
qui ne sera pas relevé.
Sandowe
et non Sandow, se nommait en réalité Irving
Montgomery. Il était aussi le gérant de Franz
Bienskosky, du nom de Cyclops, né à Tomkien,
Allemagne, en 1862. (Weider, citant peut-être Desbonnets,
mentionne le nom Bienkowsky et le dit fils d'un forgeron de
Danzig; BW1976, p. 125). Cyclops et Sandowe se produisaient
alors au Lyceum.
En
août, septembre (et octobre, The Gazette, 28
octobre) Cyr se produit au Lyceum (avec sa femme, Barré,
Lebatte et Dinell, contorsionnistes). Il s'agit de sa première
apparition publique depuis Londres. Il doit quitter à
nouveau pour Londres le 1er octobre pour un engagement de
7 semaines, à l'Hippodrome, avec son disciple Lebatte
(MTL Daily Star, 24 novembre?).
En
octobre 1891 (LC p. 238) (septembre selon LC p. 255), Cyr
s'embarque pour l'Angleterre avec Perreault, son gérant
pour l'occasion (Weider situe le départ de New York
le 1er janvier 1892, WEIDER 1976, p. 126; Wise, cité
par NORWOOD, p. 39, situe cet épisode en 1889, ce qui
est douteux). Cyr rêve de rencontrer le champion Eugen
Sandow (LC p. 236). L'homme fort Cyclops, un Russe du nom
de Binowsky, lui avait dit qu'il n'avait rien à craindre
des champions s'illustrant à Londres. Il s'engage auprès
de Muldoon et Kilrain, recommandé par Fox, à
1oo$ par semaine, après avoir pourtant signé
avec un agent anglais nommé Ware (300$ par semaine
pendant 28 semaines), craignant de se faire avoir (LC p. 238).
Sur le vapeur Vancouver pendant 11 jours (LC p. 243) avec
diverses personnes dont l'avocat Girouard, le juge Cimon (en
voyage de noces) et des prêtres (dont l'un allant aux
îles Sandwich auprès des lépreux, l'abbé
Angers). Tempête de 72 heures (LC p. 239). Il arrive
malade, accueilli par Perreault, George Ware et son frère
Pierre Cyr. Celui-ci, homme fort âgé de 19 ans,
commence dès lors à accompagner Louis. Il pèse
168 livres (LC p. 223).
Arrivé
à Liverpool le 11, (vers le 21, selon Cyr, LC pp. 250-251),
en compagnie de J.X. Perruault (photo cheveux longs, poids
de 535 livres, tatouage, Sporting Life, UQAM.sp), il
donne une entrevue le 13 aux bureaux de Sporting Life. Il
se serait fait couper les cheveux pour mettre fin aux moqueries
à son arrivé à Liverpool (Sporting
Life, 13 nov) (UQAM.sp). (Le Dr Aumont expliquait autrement
la coupe de cheveux. A l'age de 27 ans, Cyr fait couper ses
cheveux. Il avait constaté qu'il commençait
à les perdre, des suites de tours qu'il fait pendant
ses spectacles, faisant tourner 3 hommes adultes aggrippant
chacun une poignée de cheveux. Cyr retira donc ce tour.)
Un autre tour promotionnel de Cyr consistait, lors d'une danse,
à inviter la plus grosse femme de l'assistance à
danser et, une fois sur le plancher, à la soulever
du sol en bougeant très rapidement (G. Aumont, par
NORWOOD, p. 40).
À
Londres le 14, pour l'agence Ware and Co. On parle d'un projet
de championnat pour décembre (Mtl Daily Star,
23 nov.) (UQAM.sp).
Perreault
a imaginé un placard publicitaire vantant le Canada
terre du meilleur blé, des meilleurs bestiaux et des
hommes les plus forts au monde. (LC p. 242).
Cyr
prend le train en direction de Londres et arrive le soir à
Euston Square, avec la locomotive Phantom. Accueilli par diverses
personnes dont le journaliste S.J.Richardson du Sporting
Life et du Privateer. On note son apparence de
timide écolier. Il porte un "ulster" serré à
la taille. Un hatère de 252 livres et d'autres en fabrication.
On raconte que Cyr mangerait 2 à 3 livres de steak
à chaque repas. Il logera chez une veuve de la rue
Gower Street (aussi, selon sa carte de visite, au 44 Gladstone
Street, London Road, London S.E.). Il doit s'entraîner
sur la scène du South London Music Hall où il
se produira (LC pp. 250-251). Aux journalistes, il fait valoir
sa force naturelle qu'il oppose à celle des autres
qui est fruit de la gymnastique et "d'acrobaties" (LC 253-254).
Le soir et dans les jours qui suivent, il assiste aux spectacles
de Sandow au Tivoli (près de Charing Cross), Hercules
et les frères McKane au Trocadéro, C.A. Samson
au Royal Aquarium, Milo au South London Cristal Palace, Schmidt
au Canningtown Central Music Hall, Dan Sullivan au Day's Theatre,
le professeur Attila, Hercules et autres étoiles (LC
pp. 254-255).
A
la différence de ses rivaux, Cyr place une balance
sur la scène et demande à un comité de
spectateurs pris au hasard de venir peser (LC p. 261).
Rencontre
avec Schmidt, Slavin, Mitchell et C.A. Samson au bureau de
Sporting Life en compagnie de Perreault, Fox, Franc Hinde
et Pierre Cyr. Cyr refuse les propositions des autres qui
ressemblent à des tours d'acrobatie. L'un d'eux veut
compter par points, Cyr par livres. Le back lift de Cyr leur
fait peur. Il y a une autre rencontre avec Attila et Sandow,
accompagnés de J.Mare et Charley Mitchell. Sans résultats.
Cyr constate que la majorité de ces hommes sont des
longleurs qui se payent la tête du public (suaf Sandow,
Romulus et quelques autres) (LC pp. 257-258). Eugen Sandow,
d'origine allemande, a contrairement aux autres une stature
d'athlète, une première (BW1976, p. 120). Samson,
comme on l'avait découvert, soulevait un éléphant
gr^ce à un treuil. La Police Gazette de New York fit
une évaluation des hommes forts de Londres (LC pp.
258-259).
A
Londres, Cyr a sa carte d'affaires, recto-verso; son adresse:
44 Gladstone Street, London Road, London S.E. et aux E.U.:
288 Merrimack Street, Lowell, Mass., USA. (UQAM1c - 120pl/12).
En
décembre, The National Police Gazette: New York
publie un reportage sur Cyr et ses rivaux.

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