L’Atelier des
jeunes conteurs de Lanaudière
Contes et récits d’aventure
Une pierre magique
Ripette, la petite souris, vivait dans une vieille
maison inhabitée qui se trouvait sur une île montagneuse.
Elle n’avait pas d’amie et chaque jour, chapeau
sur la tête, elle faisait une grande promenade pour explorer davantage
la forêt enchantée. Elle n’en finissait pas de découvrir
des rivières pleines de petites roches aux couleurs variées.
L’une d’entre elles scintillait plus que les autres.
Ripette plongea donc et rapporta la jolie merveille.
En la saisissant avec sa patte, elle constata que les rayons du soleil
la rendaient toute chaude. Elle la trouva tellement extraordinaire qu’elle
décida de l’apporter chez elle quoi qu’il arrivât.
Un jour, Ripette créa un baluchon avec une
feuille et elle prit une branche afin d’en faire une canne. Pour se protéger
contre le chat Charbon, la charmante souris connaissait quelques passages
secrets. Elle en utilisa donc un qui se trouvait sous des buissons puis,
vite comme l’éclair, elle monta jusqu’au sommet d’un très
grand arbre dans le but de se fabriquer un hamac. Comme elle avait une
vue splendide du paysage qui l’entourait, Ripette pouvait découvrir
de nouvelles cachettes et des lacs avec de l’eau très pure.
Elle prenait parfois des bains de soleil dans son
hamac. Un jour, alors qu’elle dormait, son baluchon se détacha et
la petite roche, en tombant, brisa les œufs de madame l’hirondelle. A peine
de retour d'une visite chez une amie, le malheureux oiseau se mit à
rouspéter si fort que Ripette se réveilla.
Puis elle descendit à toute allure vers l’hirondelle.
- Ah ! qui a bien pu casser mes œufs dans le but
de les manger ?
L’oiseau regarda Ripette avec des yeux gonflés
de colère.
- Ce n’est pas moi, je vous jure... La petite roche
est sans doute tombée par mégarde dans...
- Prends ta roche et va-t-en, toi qui as tué
dans l’œuf mes oisillons !
- Je n’y suis pour rien... Je dormais... Mon baluchon
a dû se détacher... et...
- Va-t-en, souris maladroite ! Disparais avant que
je ne te perce le ventre avec mon bec !
Tout effrayée, Ripette s’empressa de saisir
la roche.
- Ouille ! Comme elle est chaude !!! Sans doute à
cause du soleil ardent...
La souris laissa tomber la roche brûlante dans
le nid qui prit feu.
- Au feu ! Au feu ! Accourez vite, castors pompiers
! criait Ripette.
L’eau magique des castors pompiers éteignit
l’incendie qui s’était propagé dans l’arbre. Quant à
la roche, elle se transforma en un merveilleux lutin.
- Puisque tu m’as sauvé la vie, précisa
le petit personnage, je peux exaucer tous tes voeux, Ripette.
Le lendemain matin, le lutin alla réveiller
son amie.
- Que désires-tu, gentille souris ? s’empressa-t-il
de lui demander.
- Plus que tout au monde, j’aimerais habiter dans
les nuages, répondit-elle.
- D’accord, mais à une condition. Il ne faut
plus que tu manges de fromage.
- Comme tu voudras, lutin. Marché conclu.
- Maintenant, ferme les yeux.
- Oh ! je glisse sur un arc-en-ciel !
Sur des nuages en forme de montagnes, se dressait
un immense château entouré de sucreries. Vue de l’arc-en-ciel,
la terre était magnifique.
Ripette ne tarda pas à se construire une
maison avec des morceaux de nuages et de sucreries. Autour de son jardin,
des arbres fruitiers lui offraient des ballons en crème glacée
qu’elle prenait plaisir à partager avec ses amies les souris. De
plus, elle ne manquait jamais de contempler le lever et le coucher du soleil.
Le soir, la lune semblait encore plus belle que sur la terre et les étoiles,
plus brillantes. Elle faisait toujours sa promenade quotidienne, explorant
les nuages et les fleurs de l’arc-en-ciel. Il y avait aussi une merveilleuse
glissade... Mais le goût du fromage lui manquait terriblement.
Un jour qu’elle n’en pouvait plus, elle alla voir
le cuisinier du château.
- Du fromage, s’il vous plaît ?
- Es-tu bien sûre de vouloir du fromage ? lui
demanda-t-il en insistant.
- Oui, je n’en peux plus... Cela ne me dérange
pas de retourner sur terre ; cela m’apprendra à vouloir tenir des
promesses trop grosses.
Elle avala son fromage en faisant un large sourire.
- Adieu ! merveilleux arc-en-ciel, beaux nuages de
toutes couleurs, pays magique, soleil levant et couchant...
Puis elle glissa sur l’arc-en-ciel avant de mettre
un pied sur terre.
- Youppie !
Elle monta dans son arbre où était
perché son hamac. Elle s’y étendit et songea avant de s’endormir
tout doucement :
- Non, il ne faut jamais vouloir tenir des promesses
trop grosses...
Geneviève Gougeon, 11ans
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