Localisation : anciennement au 64, Boulevard Saint-Pierre

Année de construction : dans les années 1880

Catégorie : patrimoine industriel et artisanal
       La vieille tannerie de Luceville constituait un élément intéressant de notre patrimoine culturel régional. Son existence remonte aux années 1880. Son histoire est intimement reliée à celle de la famille Goulet.

        Vers 1880, Samuel Lavoie fait construire une tannerie à Luceville. Il s'agit d'un bâtiment modeste pour l'époque. Le tannage des peaux se fait alors à la main avec un couteau, sans aucun autre équipement. En 1884, Samuel Lavoie vend la tannerie à Elzéar Goulet et Joseph Lévesque, tous deux tanneurs de Sainte-Luce. En 1889, monsieur Goulet rachète les parts de son associé. À partir de ce moment, l'entreprise demeure la propriété des Goulet. Jusqu'à la fin de la Première Guerre Mondiale, l'entreprise familiale se limite à l'industrie du tannage proprement dite.

       En 1918, Elzéar Goulet confie la direction de la tannerie à son fils, J, Eugène Goulet. À cette date et jusqu'en 1926, d'importants changements surviennent à la tannerie de Luceville. Le secteur d'activité de l'entreprise s'élargit. En plus de tanner les peaux, on s'engage à la fabrication de bottes, de mitaines et de harnais. Cette première phase d'expansion est suivie d'une autre plus importante :la mécanisation de l'entreprise à partir de 1923. L'introduction de machines permet d'accélérer la production. On construit alors une grande rallonge derrière la boutique. Le nombre d'employés s'accroît et plus particulièrement pendant la Seconde Guerre Mondiale. En 1970, Eugène Goulet vend l'entreprise à son fils Yvon qui continue d'exploiter l'entreprise.

       Par la suite, l'expansion des marchés et la mondialisation livre une compétition très acharnée à la petite entreprise familiale qui n'a apporté aucune modification à ses machines-outils représentant la technologie des années 1920. Ne pouvant suivre la concurrence, elle ferme donc ses portes en 1987.

       Cette tannerie, un témoin précieux du début de la mécanisation au Québec, est détruite au début des années 1990 par son propriétaire. Les autorités, tant municipales que provinciales étaient alors conscientes de la valeur de ce patrimoine, mais ce sont interrogées trop longtemps sur les actes à poser pour conserver cet outillage exclusif de l'évolution technique et économique du Québec. Le bâtiment d'origine aurait pu devenir un musée concernant l'industrie du tannage au Québec.

      Référence : 65