Gagnant du prix du Patrimoine du Bas-Saint-Laurent en l'an 2000, la maison Gagnon-Fraser abrite présentement son propriétaire Reynald Gagnon ainsi que son épouse Diane Fraser. Elle aurait été construite en 1810 par ou pour Siméon Volant dit de Champlain. Siméon de Champlain, son premier occupant, l'a utilisée quelque temps comme relais pour la poste royale. Cette longue structure, résulte d'un carré initial et d'une rallonge, souvent une caractéristique de ces longues structures rectangulaires.
La maison Gagnon-Fraser a complètement été restaurée selon l'esprit du temps. Nous sommes ici en présence d'une maison traditionnelle canadienne avec ses fondations basses, sa cheminée centrale, son toit à versants doubles recouvert de tôle de grange et des larmiers dûment arrondis. Les murs à fruit en pièce sur pièce sont lambrissés de bardeaux de cèdre, ses portes sont à panneaux, et ses fenêtres sont à petits carreaux.
Cette vieille structure, reposant d'un air paisible, semble ancrée au sol pour l'éternité. Cette tranquillité se perpétue à l'intérieur: aménagement spatial simple, planchers et boiseries en pin, murs recouverts de crépi ou de planches verticales, plafonds à caissons aux poutres apparentes, fenêtres à double vantaux, immense foyer central en pierre. Tout semble avoir arrêté le temps.
Les quatre murs à fruit en pièce sur pièce, dont les joints sont fermés au mortier sont assemblés à tenons en coulisse et recouverts à l'extérieur de bardeaux de cèdre. Le carré repose sur un bas solage qui pénètre d'environ quatre pieds dans le sol. Les lambourdes latérales qui supportent le plancher sont de larges madriers de pin qui ont été aplanis seulement sur la face recevant le plancher. Les madriers ont été ajustés individuellement à la hache pour arriver d'épaisseur. Une trappe dans le plancher de la cuisine permet d'accéder à l'espace de rampage d'environ deux pieds de hauteur.
On compte quatorze ouvertures, soient deux portes à panneaux embrevés et quatorze fenêtres à petits carreaux. Les fenêtres comportent un châssis à double vantaux protégé par une contre-fenêtre. Les contre-portes sont aussi à panneaux embrevés.
L'aménagement de l'espace intérieur est assez simple. En entrant par la porte avant, on fait face à la paroi latérale de l'immense foyer central de pierres des champs soigneusement empilées, à droite le salon-salle à manger, à gauche un escalier à pente raide ou une échelle de meunier permet d'accéder à l'étage des combles. À l'étage des combles, une chambre a été aménagée dans la rallonge. L'espace triangulaire au-dessus de la chambre sert de grenier. La toiture a été isolée par l'intérieur, mais la charpente est encore apparente. L'isolant a été recouvert d'un crépi blanc ancien. L'étage des combles sert présentement de chambre et de salon.
Les murs du salon-salle à manger et de la grande chambre à coucher sont recouverts de crépi supporté dans la partie supérieure, la partie inférieure est lambrissée de panneaux de pin (exactement comme le mobilier québécois en pin). Les murs des autres pièces sont lambrissés de planches verticales embouvetées. Toutes les poutres du plafond sont apparentes. Dans la cuisine, le plafond est fait de planches embouvetées parallèles aux poutres.
Cette habitation rurale de forme et de proportions harmonieuses reste un bel exemple d'architecture domestique en bois de la fin XVIIIe début XIXe siècle. Les interventions de conservation et de restauration des deux derniers propriétaires ont respecté le caractère ancien de cette maison traditionnelle, l'une des premières habitations de Sainte-Luce.
Liste des propriétaires :
1803-1964 : Les familles de Champlain
1964-1972 : Albert Robitaille- un estivant de St-Romuald
1972-1984 : Gilles et Lise Béliveau
1984 à aujourd'hui : Reynald Gagnon et Diane Fraser
Référence : 14,22,25,30, Monsieur Gagnon et Madame Fraser
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