| ||||||||||||
| ||||||||||||
Pascal Bonneau et fils, commerçants et rancherstexte de Laurier GareauIls ont laissé leur marque à Regina avant d'aller s'établir à la Montagne de Bois, à Bonneauville dans la paroisse de St-Ignace des Saules, aujourd'hui Willow Bunch! À la fin du XIXe siècle et au début du XXe, Pascal Bonneau et ses fils, Pascal, Trefflé et Joseph jouent un rôle important dans le développement de l'industrie de l'élevage dans la région de Willow Bunch. Mais, auparavant, Pascal (père) avait laissé sa marque sur la jeune ville de Regina.
Pascal Bonneau est le fils d'Étienne Bonneau et d'Ursule Desnoyer. Il naît dans le comté d'Iberville au temps de la rébellion de 1837-1838. Sa fille, Albina Hamilton, raconte que son grand-père, Étienne Bonneau, était un des Patriotes de 1837: «Mon grand-père portait un des fusils à Papineau en 1837, et il y avait presque laissé sa vie.»1 Pascal grandit dans la région d'Iberville. Là, il épouse Célina Messier, à Ste-Brigitte, le 21 novembre 1859 et c'est à cet endroit que ses enfants seront tous baptisés. Pascal Bonneau et Célina Messier sont les parents d'une grande famille canadienne-française. Louis-Philippe Bonneau, dans son livre Ils sont venus naguère... Les Bonneau en Amérique du Nord, identifie huit des enfants de cette union: Osite, Marie, Cyprien, Pascal (fils), Marcelline, Trefflé, Joseph et François. Albina Hamilton, dans son livre, These Are The Prairies, déclare qu'elle est la plus jeune de la famille: «Même si nous sommes à Regina en 1882, je ne suis pas originaire du Nord-Ouest. Je suis née à Sainte-Bridget, village du comté Iberville dans la province de Québec, le 14 juin 1878, la plus jeune d'une grande famille canadienne-française.»2 De plus, Albina dit qu'elle a une autre soeur, Victoria, qui est de quelques années son aînée. Pascal (père) aurait donc eu une famille d'au moins dix enfants. C'est à une époque où plusieurs familles canadiennes-françaises, ne pouvant survivre sur leurs petites fermes au Québec, choisissent de s'exiler vers les états de la Nouvelle-Angleterre où ils peuvent obtenir du travail dans les usines de textiles. Mais la grande ville américaine n'est pas pour Pascal Bonneau: «Mon père ne voit pas d'avenir pour sa famille grandissante et il commence à chercher des moyens pour améliorer sa position; mais il n'a aucun désir de quitter le Canada.»3 En 1878, il décroche un contrat sur le chemin de fer Waterloo. Oskana Kasasteki, 1882À cette époque, les Indiens des Prairies avaient nommé la région de Regina, Ooskunna Kahstakee (Oskana Kasasteki), qui en cri veut dire un «gros tas d'os». La région prend alors le nom de Pile of Bones et en 1882, on décide d'y établir la capitale des Territoires du Nord-Ouest. «L'été précédent, le gué de Tas d'Os avait servi un soir de camp au chef sioux, Sitting Bull et ses cavaliers lors de leur dernier voyage désespéré de Fort Qu'Appelle à la Montagne de Bois.»4 En effet, en 1881, Sitting Bull s'était rendu à Fort Qu'Appelle demander au lieutenant-gouverneur, Edgar Dewdney, qu'on lui accorde une réserve sur le sol canadien, demande qui lui est refusée. Lorsqu'il décide que Oskana Kasasteki sera la capitale, Edgar Dewdney doit la renommer, car Pile of Bones est la cause de beaucoup d'humour dans la presse de l'Est. On décide alors de baptiser la nouvelle capitale «Regina» en honneur de la reine Victoria. Pascal Bonneau arrive dans la nouvelle capitale des Territoires à l'été de 1882. Ayant terminé son contrat sur le chemin de fer Waterloo, il avait déménagé sa famille à St-Boniface en 1879 et travaillait maintenant sur la construction du Canadien Pacifique. «Vers la fin juin, mon père avait une équipe d'hommes au travail à l'extrémité ouest de la construction. Un fermier compétent, il commence à admirer la plaine riche et fertile dans la région de Pile of Bones Creek, un ruisseau peu profond qui coulait lentement sans plan pour soixante-dix milles dans la prairie. Lorsque la nouvelle circule que la capitale sera située à cet endroit, il décide de jeter son sort avec la nouvelle ville. Il fait venir sa famille de St-Boniface et s'apprête à se lancer dans les affaires.»5 Il devient ainsi un des premiers commerçants à Regina. «Mon père réussit à obtenir un approvisionnement de produits de consommation et ouvre un magasin sous une tente dans ce qui est maintenant le district commercial de Regina. Lorsque le transport par chemin de fer est accessible, il fait venir du bois et commence à bâtir un magasin et une maison sur la rue Broad, qui devait devenir une des principales rues.»6 Son magasin aurait été situé à l'angle de la rue Broad et de la 12e Avenue. Très rapidement, Regina devient un centre commercial important. À la fin de l'été 1882, il y a trois forgerons en ville, C.J. McCusker, D.A. Macdonald et R. Gordon. Les frères McNicol ont érigé un magasin sur la rue South Railway, les frères Mowat ont une boucherie, Waldron est propriétaire d'une sellerie et George Webb est le barbier.7 En plus d'être la capitale des Territoires du Nord-Ouest, Regina est aussi le quartier général de la Police Montée. Tout en étant commerçant, Pascal Bonneau maintient une équipe d'hommes qui travaille sur le nivelage du terrain pour la construction du Canadien Pacifique. «De notre petite élévation, nous pouvions voir, à l'est, les ouvriers de mon père occupés comme des fourmis avec pics et pelles, chevaux et grattoirs, ajoutant avec une activité furieuse au palier qui se déroule devant nous comme un grand serpent brun. Derrière eux, nous pouvions voir la fumée blanche des engins de construction.»8 J.W. Powers, dans son History of Regina, affirme que Bonneau aurait reçu un contrat en mai 1883 pour niveler la rue Broad.9 Selon l'abbé Clovis Rondeau, ce travail aurait été fait par des Métis de la Montagne de Bois: «Il prit aussi un contrat pour le nivelage des rues et il appela les Métis de Willow Bunch pour exécuter ces travaux.»10
À cette époque, la ville de Regina est surtout protestante, mais il y a un groupe important de catholiques. Pascal Bonneau devient instrumental dans l'établissement de la première paroisse à Regina. Dès 1882, il demande au père Hugonard de Qu'Appelle de venir chanter une messe dans la capitale. «Une tente servit de chapelle.»11 Jusqu'en 1884, le père Hugonard viendra de temps en temps dire la messe aux fervents de Regina. La messe est dite dans la maison de Pascal Bonneau ou dans la salle McCusker, en réalité le grenier de la forge de Charles McCusker. En 1884, l'abbé L.-N. Larche arrive pour fonder une paroisse. «Il n'y a pas de prêtre résident, ni d'église avant que deux commerçants fervents et énergétiques, Pascal Bonneau et Charles McCusker, prélèvent plus de mille dollars de toute la communauté envers une église. Au printemps de 1884, peu de temps après l'arrivée du père Larche, le premier curé, une belle petite église fut dédiée par Mgr Taché.»12 La saga de Louis RielLorsque les troubles éclatent à Batoche au printemps de 1885, la plupart des Canadiens français dans le Nord-Ouest, comme Jean-Louis Légaré et Pascal Bonneau, choisissent de rester neutre, même s'ils ont été les alliés des Métis depuis longtemps. Beaucoup de Métis optent aussi pour la neutralité, même s'ils sont d'accord avec les revendications des gens menés par Louis Riel. Comme on le sait, après la défaite de Batoche en mai 1885, Louis Riel se livre au Général Middleton. Il est transporté à Regina et traduit en justice où un jury de six hommes le trouve coupable de haute trahison. Il est condamné à mort. Selon Albina Hamilton, la fille de Pascal Bonneau, «mon père n'avait aucune sympathie avec la rébellion, mais comme bien d'autres, il croyait que la peine de mort était trop sévère.»13 Il y a des références, dans plusieurs ouvrages sur la vie de Riel, aurôle joué par Pascal Bonneau après la mort du chef métis. Dans son histoire des Métis, Strange Empire, Joseph Kinsey Howard déclare: «Le cercueil repose temporairement sous le plancher de l'église, immédiatement à la droite de l'autel. La garde officielle du corps avait été remise par le gouvernement à Pascal Bonneau, un homme d'affaires canadien-français de Regina.»14 Howard ajoute qu'à cause des rumeurs voulant qu'on veuille voler le corps de Riel, Pascal Bonneau (fils) passe toutes ses nuits, pendant une semaine, assis dans l'église au-dessus du cercueil, un fusil sur ses genoux. Ce sont aussi les Bonneau, père et fils, qui voient au transport du cercueil de Riel à St-Boniface. Pascal (fils) aurait même accompagné le corps jusqu'au Manitoba. Mais, l'implication des Bonneau dans l'affaire Riel semble aller plus loin. Dans les dossiers de Olive Goodrich aux Archives de la Saskatchewan, une lettre d'une dame d'Assiniboia affirme qu'après la pendaison de Riel, Pascal Bonneau prit le corps du Métis sur ses épaules et le transporta à l'église pour le faire enterrer.15 Louis-Philippe Bonneau, pour sa part, insiste que cet incident s'est produit seulement lorsqu'on a voulu transporter le corps de Riel à St-Boniface. Louis-Philippe Bonneau nous apprend aussi que c'est peut-être chez Pascal Bonneau que vivent la mère et la femme de Riel pendant et après le procès. «Parce que la maison des Bonneau était l'unique (à Régina) d'un Canadien français, l'épouse et la mère de Louis Riel y firent leurs adieux au pauvre rebelle, juste avant sa pendaison à Régina, en 1885.»16 Enfin, selon sa fille, Albina, Pascal Bonneau aurait même été impliqué dans un complot pour permettre à Riel de s'évader de sa cellule à Regina. Et, Albina Hamilton soutient même que ce complot était organisé par le lieutenant-gouverneur, Edgar Dewdney. «Tard un soir, un membre de la Police Montée vint livrer un message à mon père; le lieutenant-gouverneur voulait le voir. Le lendemain de cette rencontre avec M. Dewdney, papa quitta pour un voyage et maman était angoissée.»17 Mme Hamilton dit que cette histoire lui a été racontée par sa mère à la veille de sa mort et qu'elle aurait ensuite confirmé l'histoire auprès de son père et de certains Métis de Willow Bunch qu'on avait recruté pour aider à libérer Riel. «Il avait été arrangé que papa établirait un réseau de chevaux rapides, à tous les dix milles, de Regina à la frontière. Riel devait avoir une occasion de s'échapper de la prison de la Police Montée et, avec une avance d'une demi-heure, aucun cavalier au pays n'aurait pu l'attraper.»18 Cette histoire est plausible, surtout lorsqu'on sait que le premier ministre, John A. Macdonald, était pris sur la question Riel, entre les Orangistes de l'Ontario et les nationalistes du Québec. Aux États-Unis, Riel aurait été un réfugié politique et il aurait donc échappé aux griffes des Orangistes. Pourquoi le complot d'évasion n'a-t-il pas abouti avec la remise en liberté de Riel? «Un des Métis de Willow Bunch, recruté pour avoir soin des chevaux, parla innocemment du plan d'évasion à un homme qu'on soupçonnait être complice dans la rébellion, et qui était hostile à Riel. Quelles que soient ses raisons, cet homme aurait supposément révélé le plan aux autorités et la dernière chance de sauver Riel de l'échafaud fut perdue.»19 Dans son livre, Gabriel Dumont, George Woodcock affirme que l'ancien chef militaire de Riel soupçonnait nul autre que Charles Nolin comme celui qui aurait révélé le plan aux autorités. Un ranch à la Coulée aux LièvresEn 1886, Pascal Bonneau subit des revers dans ses entreprises à Regina. Après la construction du Canadien Pacifique, plusieurs fermiers étaient venus s'établir dans la région de Regina. Il leur avait vendu des produits à crédit et lorsque la région est durement touchée par une sécheresse en 1885 et 1886, les fermiers ne peuvent pas repayer leurs dettes. Pascal Bonneau avait également essayé de se lancer dans l'industrie de la conserve de viande en boîte. «Quelques troupeaux de bisons rôdaient encore le pays sauvage du sud et, ce premier hiver, mon père envoya des chasseurs métis, qui faisaient le troc à son magasin, chercher un approvisionnement de viande fraîche.»20 La chasse est bonne et avant l'arrivée du printemps, les chasseurs sont de retour avec leurs charrettes bondées de viande. «Mon père ne sachant pas trop quoi faire de toute cette viande, conçoit l'idée de la conserver en boîtes. Il fit venir un expert de Montréal et commença une industrie de la conserve de la viande, au grand plaisir des chasseurs, qui croyaient que cette industrie établirait un marché permanent pour le butin de leurs arcs et flèches – c'est-à-dire leurs mousquets.»21 Tout le monde impliqué dans cette aventure allait être déçu. «Les boîtes de viande furent transportées dans la prairie et jetées dans un étang. La viande de bison avait une certaine qualité qui lui donnait une nouvelle vie en boîte et, l'été venu, nous les enfants regardions les boîtes de conserve danser et, parfois, même exploser avec un bruit sec.»22 Le commerçant canadien-français, ayant essuyé des pertes financières assez considérables, décide alors de quitter le métier et se lance dans l'élevage. «Nous le retrouvons à la fin de l'année 1886 à 18 milles de Willow-Bunch, à un endroit appelé la Coulée aux Lièvres.»23 Trefflé Bonneau, dans des notes qu'il a rédigées pour l'abbé Clovis Rondeau, donne quelques renseignements supplémentaires au sujet de la Coulée: «Les Bonneau, après le départ de J.-L. Légaré prirent ranche à la coulée du lièvre, dont le nom vient de la quantité de lièvres qui la parcourait.»24 Il poursuit en disant que c'est à cette occasion que Jean-Louis Légaré déménage son ranch au nord du lac de Willow Bunch dans les environs de Verwood. La Coulée aux Lièvres est située dans la vallée de la Big Muddy, à l'est de Willow Bunch. La Big Muddy est un des endroits les plus isolés en Saskatchewan. «Un des premiers ranchers canadiens à garder ses troupeaux dans cette partie du pays fut Pascal Bonneau qui établit un ranch à un bel endroit sur la rivière Muddy, environ 20 milles à l'est et un peu au sud de Willow Bunch, environ huit milles de l'actuel village de Harptree.»25 Son premier ranch à la Coulée aux Lièvres ne compte que quatre vaches et quatre chevaux. Mais bientôt, Pascal Bonneau (père) et trois de ses fils, Pascal, Trefflé et Joseph, deviendront les «rois de la vache» à Willow Bunch. Selon Albina Hamilton, son père n'a jamais été un bon cavalier: «sa jeunesse au Québec n'ayant pas été marqué par des selles mexicaines ou des éperons avec petites clochettes.»26 Semble-t-il que Pascal (père) préférait le jardinage au travail avec mustang et lasso. En 1897, durant la nuit du 1er janvier, l'épouse de Pascal Bonneau, Célina Messier Bonneau, meurt après une longue maladie. Elle avait été la première femme blanche à la Montagne de Bois et dans la vallée de la Big Muddy. Durant sa maladie, Mme Bonneau parlait souvent de sa jeunesse au Québec et Pascal lui avait promis d'y retourner l'été suivant. Après la mort de sa femme, il n'est plus pressé de retourner dans l'Est. Ce n'est qu'à l'automne de 1898 que plusieurs membres de la famille se rendent au Québec. Le groupe comprend Pascal (père), Albina, Pascal (fils) et l'épouse et les enfants de Trefflé. Ils passent l'hiver à visiter ici et là. Pascal (père) fait la connaissance de Délima Bertrand de Ste-Angèle-de-Monnoir qu'il épouse en février 1899. Le nouveau couple revient dans l'Ouest, mais dans peu de temps, la maladie commence à saper la force de Pascal Bonneau. N'en pouvant plus, il prend sa retraite et retourne vivre ses derniers jours à Ste-Angèle-de-Monnoir. Cattle King of Willow BunchC'est surtout Pascal (fils) qui a été couronné roi de la vache de Willow Bunch. «Son travail fut récompensé, puisqu'en 1900 il possédait de 5,000 à 6,000 têtes de bétail et se voyait décerner le titre flatteur de "Cattle King of Willow-Bunch".»27 Il avait été le premier Bonneau à venir s'établir à la Montagne de Bois. En 1882, son père l'avait envoyé étudier l'élevage tel que pratiqué dans la région de la frontière américaine et de la Montagne de Bois. L'école du cowboy, à cette époque, c'était les grands ranchs du Montana. Mais le jeune homme, selon l'abbé Rondeau, s'était plutôt livré à la traite des fourrures. Lorsque Pascal (père) arrive à Willow Bunch en 1886, son fils le suit dans la vallée de la Big Muddy et se lance aussi dans l'élevage.
À cette époque, la région de la Big Muddy est reconnue pour ses voleurs de chevaux. «Les voleurs de chevaux pullulaient dans les plaines. Pour protéger nos Métis contre leurs incursions, la Police Montée stationna, en 1886, à Willow Bunch, un détachement sous les ordres du sergent Martin.»28 Les Bonneau, surtout Pascal (fils) et son frère Joseph, sont souvent victimes de ces voleurs de chevaux. En 1903, Pascal et Joseph Bonneau se font voler des chevaux par un bandit nommé Edward Shufelt. Shufelt est un associé du célèbre bandit, Henry Leutch, alias «Dutch» Henry. Il est toutefois possible que les frères Bonneau aient été les auteurs de leur propre malheur. «Il semblerait que "Dutch" Henry était à l'emploi des frères Bonneau et qu'il aurait accompagné Joe Bonneau et un autre cavalier (possiblement Shufelt) pour acheter des chevaux à Williston, Dakota Nord. Ils achètent 250 chevaux et établissent leur campement d'hiver sur le côté américain de la frontière.»29 Albina Hamilton maintient que son frère Joseph choisit de passer l'hiver sur le côté américain parce qu'un feu de prairie vient de ravager la vallée de la Big Muddy. Joseph Bonneau revient à son ranch laissant «Dutch» Henry et Shufelt en charge du troupeau de chevaux. «À son retour au camp le printemps suivant, il est informé, au bout d'un fusil, qu'il devrait "...ride, and keep on riding".»30 Ce n'est qu'en 1904 que la Police Montée réussit à arrêter Edward Shufelt et à le traduire en justice. En 1889, Pascal (fils) épouse Eugénie Bellehumeur de Ste-Brigitte d'Iberville, Québec, le village de sa jeunesse. Eugénie est la fille du docteur Bellehumeur, qui se rend en visite dans la région de Willow Bunch en 1897. Il est présent au moment de la mort de la mère de Pascal (fils). L'Association des éleveurs de la SaskatchewanTrefflé Bonneau, le deuxième des fils de Pascal (père), est né à Ste-Brigitte d'Iberville en 1864. Comme son père, il travaille pour le Canadien Pacifique lorsqu'il arrive dans l'Ouest en 1879. Pascal Bonneau décide de s'établir à Regina en 1882 et Trefflé, alors âgé de 18 ans, choisit de continuer vers l'ouest avec les équipes de construction du chemin de fer. En Colombie-Britannique, il est blessé par un arbre et on lui amputer le bras droit. Il revient alors à Regina et s'implique avec son père dans l'entreprise de mise en conserve de la viande de bison. Lorsque cette aventure fait faillite, Trefflé se dirige à nouveau vers la Colombie-Britannique où il se lance dans l'élevage du bétail dans les Rocheuses. En 1889, il est de retour dans le district d'Assiniboia où il se construit un magasin près de la chapelle de St-Ignace des Saules qui est alors située à Bonneauville, deux milles à l'est de l'actuel village de Willow Bunch. Il exploite aussi un ranch près de celui de son père. Trefflé Bonneau semble être le plus politisé des fils de Pascal Bonneau. Avec l'arrivée de nouveaux immigrants canadiens-français, au début du XXe siècle, il devient important de voir à l'organisation municipale de la région. Ça se fait en 1912: «Dans le cours de l'année suivante, des démarches furent entreprises avec succès auprès du gouvernement provincial pour l'organisation civile de la municipalité, et les élections eurent lieu en décembre avec le résultat suivant: Trefflé Bonneau, maire; Alfred Lalonde, Joseph Lapointe, B. Lowman, A.-O. Hainstock, conseillers.»31 Trefflé Bonneau devient aussi un des membres fondateurs de la Saskatchewan Stock Growers' Association. À l'automne de 1912, six ranchers du sud de la Saskatchewan se réunissent à Moose Jaw pour discuter d'un projet d'une association des éleveurs de bétail. Ils sont: John D. Simpson, co-propriétaire du ranch Turkey-Track à Hallonquist; Olaf Olafson, propriétaire d'un ranch près de Mortlach; Robert Cruickshank, co-propriétaire du ranch Turkey-Track, mais aussi propriétaire de ranchs dans la région de Rush Lake; W.-H. Ogle, un rancher de Wood Mountain, John H. Grayson, un commerçant de Moose Jaw avec un ranch au sud de cette ville; et Trefflé Bonneau de Willow Bunch. À cette rencontre, ils décident de faire circuler une lettre pour encourager les éleveurs de bétail à se joindre à une association dont le but serait de «favoriser, et si possible, de rétablir la plus vieille industrie dans le pays de l'Ouest.»32 Il est important d'encourager le rétablissement de l'industrie de l'élevage, car depuis 1896, le gouvernement fédéral et les compagnies de chemin de fer encouragent surtout la culture du grain. Lorsque la Saskatchewan Stock Growers' Association est fondée l'année suivante, Trefflé Bonneau devient un des directeurs de l'organisation. Le 31 décembre 1891, Trefflé Bonneau épouse Marie-Louise Vaudry de Montréal. À cette époque, puisqu'il y a peu de femmes dans le Nord-Ouest, les hommes sont souvent appelés à se trouver une compagne pour la vie par le biais du courrier. Marie-Louise Vaudry de Montréal accepte donc de devenir une «Mail-Order Bride» en décembre 1891. Trefflé et Marie-Louise auront neuf enfants. L'aîné, Albert, sera tué en France pendant la première guerre mondiale. Pascal Bonneau (père) meurt en 1902 à Ste-Angèle-de-Monnoir, Pascal (fils) est décédé en 1911 à Willow Bunch et Trefflé meurt le 5 décembre 1937. Ce sont des hommes comme Pascal Bonneau et ses fils qui ont aidé à développer l'Ouest canadien et son industrie de l'élevage. Ils y ont laissé leurs traces dans les domaines économique, social et politique. Notes et références1 Hamilton, Zachary MacCaulay et Marie Albina, These Are The Prairies, Toronto: School Aids and Text Book Publishing Co., Ltd. p. 13. Traduction. 2 Ibid. p. 13. 3 Ibid. p. 14. 4 Ibid. p. 13. 5 Ibid. p. 15. 6 Ibid. p. 22. 7 Powers, J.W., The History of Regina, Its foundation and growth, Regina: The Leader Company (Limited), 1887. p. 14. 8 Hamilton, Zachary MacCaulay et Marie Albina, Op. cit. p. 11. 9 Powers, J.W., Op. cit. p. 26. 10 Rondeau, abbé Clovis et Chabot, abbé Adrien, Histoire de Willow Bunch, Gravelbourg: Diocèse de Gravelbourg, 1970. p. 115. 11 Ibid. p. 117. 12 Drake, Earl, Regina, The Queen City, Toronto: McClelland & Stewart, 1955. p. 27. Traduction. 13 Hamilton, Zachary MacCaulay et Marie Albina, Op. cit. p. 57. 14 Howard, Joseph Kinsey, Strange Empire, Toronto: Swan Publishing Co. 1965. p. 471. Traduction. 15 «Estate of Olive Goodrich», Archives de la Saskatchewan, RE2797. 16 Bonneau, Louis-Philippe, Ils sont venus naguère... les Bonneau en Amérique du Nord, extrait du manuscrit chez l'auteur. p. 233. 17 Hamilton, Zachary MacCaulay et Marie Albina, Op. cit. p. 57. 18 Ibid. p. 57. 19 Ibid. p. 57. 20 Ibid. p. 24. 21 Ibid. p. 24. 22 Ibid. p. 24. 23 Rondeau, abbé Clovis et Chabot, abbé Adrien, Op. cit. p. 118. 24 «Notes de Trefflé Bonneau», Archives de la Saskatchewan, R-1145,1 (5). 25 Eaglesham, Isabelle, The Big Muddy Valley, Regina: Saskatchewan History and Folklore Society, 1970. p. 11. Traduction. 26 Hamilton, Zachary MacCaulay et Marie Albina, Op. cit. p. 95. 27 Rondeau, abbé Clovis et Chabot, abbé Adrien, Op. cit. p. 118. 28 Ibid. p. 146. 29 Hanson, Stan D. «Policing The International Boundary Area In Saskatchewan, 1890-1910», Saskatchewan History, Saskatchewan Archives Board, Volume XIX, No 2, Spring 1966. p. 69. Traduction. 30 Ibid. p. 69. 31 Rondeau, abbé Clovis et Chabot, abbé Adrien, Op. cit. p. 174. 32 Archer, John H. «The Saskatchewan Stock Growers' Association», Saskatchewan History, Saskatchewan Archives Board, Volume XII, No 2, Spring 1959. p. 43. Traduction. BibliographieArcher, John H. «The Saskatchewan Stock Growers' Association», Saskatchewan History, Saskatchewan Archives Board, Volume XII, No 2, Spring 1959. Bonneau, Louis-Philippe, Ils sont venus naguère... les Bonneau en Amérique du Nord, extrait du manuscrit chez l'auteur. Drake, Earl, Regina, The Queen City, Toronto: McClelland & Stewart, 1955. Eaglesham, Isabelle, The Big Muddy Valley, Regina: Saskatchewan History and Folklore Society, 1970. Hamilton, Zachary MacCaulay et Marie Albina, These are the Prairies, Toronto: School Aids and Text Book Publishing Co., Ltd. Hanson, Stan D. «Policing The International Boundary Area In Saskatchewan, 1890-1910», Saskatchewan History, Saskatchewan Archives Board, Volume XIX, No 2, Spring 1966. Howard, Joseph Kinsey, Strange Empire, Toronto: Swan Publishing Co. 1965. Powers, J.W., The History of Regina, Its foundation and growth, Regina: The Leader Company (Limited), 1887. Rondeau, abbé Clovis et Chabot, abbé Adrien, Histoire de Willow Bunch, Gravelbourg: Diocèse de Gravelbourg, 1970. Documents d'archives: |