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Hoey, Saskatchewan 1915-1938par Jean-Amédée MotutSi je prends le temps de glaner les souvenirs de mon père, c'est un peu pour aider les Fransaskois qui, comme Laurier Gareau, s'intéressent à conserver quelques pages de notre passé. Le nom de ce petit village si actif autrefois, n'a plus rien du village qu'il fut à une certaine époque. J'y suis retourné à quelques reprises, sans doute par nostalgie, et je n'y ai retrouvé que quelques vestiges d'antan... comme la maison qui fut la nôtre pendant plus de vingt ans. Le coeur même de ce petit village a cessé de battre vers la fin de la Seconde Guerre mondiale alors que beaucoup des habitants du début avaient quitté l'endroit surtout à cause de la grande Dépression des années 30. Les deux grands magasins au centre du village, les deux grands garages, le restaurant chinois, la forge, la grande écurie, la cour-à-bois, l'école, la salle qui servait de chapelle, la gare, la banque, les silos (élévateurs), la boucherie, la centrale du téléphone, plusieurs petites maisons de particuliers... tout cela s'est envolé avec le temps, ainsi que les personnes qui les habitaient. Il reste néanmoins quelques souvenirs de ce passé qui remonte aux années 20 et 30. La maison qui fut la nôtre construite en 1918 tient encore debout. Celles du docteur Moreau, de Roch Lefebvre, de W.A. Boucher, de Lucien Mareschal ainsi que le second hôtel du village diminué de moitié... sont toujours là. Bien entendu d'autres maisons sont venues s'ajouter plus tard et le village existe toujours, Dieu merci, mais combien parmi ses habitants se souviennent encore de son histoire et de ceux qui ont rendu leur village prospère à une certaine époque? Il y a peut-être encore parmi les nouveaux habitants de Hoey des personnes intéressées à en connaître son histoire. Quand et pourquoi a-t-il été établi? Pourquoi le nom de Hoey? Qui habitait le village au début? Que faisaient ces gens? La meilleure façon de rappeler ces souvenirs, c'est de laisser parler le journal de mon père qui pendant 23 ans a vu évoluer le village et ses alentours, à partir du tout début. Roger Motut Extrait des mémoires de Jean-Amédée MotutEn 1915, Hoey était situé sur la ligne du «Grand Trunk Railway» (le Grand Tronc). D'après le tracé de la ligne de ce chemin de fer, le village n'aurait jamais dû exister. Domrémy devait être à deux milles plus au nord que son site actuel, à la jonction des routes de la ferme d'Albert Kush. Le sénateur Davis de Prince Albert avait obtenu la concession des «townsites» le long de la voie ferrée et ne pouvant s'entendre avec un nommé Duval et sans doute avec Kush et Marsolliers pour le prix du terrain, il acheta le site actuel du village de Domrémy à deux milles plus au sud. Comme, à ce moment-là, Davis ne pouvait rien faire de Saint-Louis situé à l'ouest du village actuel, à environ un mille et demi, il obtint le site de la gare de Hoey en achetant le carreau de terre de Willie Garson pour y installer le futur village. Plus tard, j'ai acheté du sénateur les 18 acres de terrain qui restaient de ce carreau, du côté est des élévateurs. Il faut dire qu'avant la construction de ce village et avant qu'il ait un nom, les gens de l'endroit disaient: sur la 12 pour Hoey et sur la 17 pour Domrémy (Sections 12 et 17). Le premier nom mentionné pour l'endroit fut Garson, mais Garson existait déjà quelque part en Saskatchewan et le nom fut rejeté. Le nom de Miteau avait été suggéré, mais comme Miteau était libéral et la Compagnie, conservatrice, ce nom subit le même sort. Le village enfin, fut nommé Hoey d'après deux des pionniers de l'endroit: West et Gibson Hoey. Le sénateur Davis accepta ce nom. Il fit donc construire à ses frais l'hôtel qui prit feu en 1923 et qui fut complètement détruit, un magasin général juste à côté de cet hôtel pris en main par Kendy et Goal, deux Hongrois, tandis que l'hôtel était dirigé par W.W. Rutan. Le sénateur ajouta un magasin de fer (quincaillerie) en face de l'hôtel plus une bâtisse occupée par un nommé Sinclair, charpentier. Plus tard, cette bâtisse allait devenir le magasin de Jos Neault. Elle se trouvait de l'autre côté de la rue et en biais du premier magasin général le «Royal Mercantile.» Enfin, le Sénateur avait aussi fait construire d'autres bâtiments, dont la forge et quelques petites maisons pour loger les ouvriers. Ces maisons passèrent au feu plus tard. Lorsque le 15 août 1915 j'arrivai à Hoey, trois des ouvriers étaient encore là: Paterson, Hutchison et Sinclair. Ils quittèrent définitivement l'endroit en 1916. Roland Frigon, un pionnier, avait fait construire une grande écurie à côté de la forge et logeait dans un petit chantier tout près. La forge, construite par Davis, était occupée à mon arrivée par un nommé Cook, Métis de langue anglaise, qui n'avait de forgeron que le nom. Voilà pourquoi Davis vint me chercher à Wakaw, où je travaillais pour Bruno Baribeau, pour remplacer Cook. Ce Cook avait une maison au coin sud-ouest du village qui fut déménagée plus tard en face de la maison qui devint celle des instituteurs et qui appartenait à un nommé J.B. Frame. La cour-à-bois, aussi la propriété de Davis, fut achetée par un nommé McDermit de Prince Albert et gérée par un nommé Lacroix. En 1917, la gérance passa à W.A. (Boss) Boucher. Le bureau de poste était dans le magasin de Kendy et Goal. En 1915, Achille Roberge acheta la maison où logeait Sinclair et en fit un magasin général. Ce Roberge était l'oncle des Roberge de Hoey qui habitaient le «homestead» d'Ovila Baribeau à l'est du village. Il vendit ce magasin à Jos Neault. Après avoir vendu le magasin, Roberge construisit un garage qui plus tard fut transformé en restaurant chinois. À ce moment-là, Roberge était associé à Pierre Legault et les deux propriétaires disposèrent du garage en le vendant à un nommé Teel, qui lui, le vendit aux Chinois. Ces Chinois ont fait partie de Hoey pendant plusieurs années. Ils s'appelaient Sam Wong et son fils Frank. Il y avait aussi un oncle nommé Tom ainsi qu'un quatrième que les gens du village appelaient McKintosh, faute de connaître son vrai nom. Après la destruction du premier hôtel en 1923, Achille Roberge construisit l'hôtel actuel en y ajoutant une salle de danse et un jeu de quilles. Albert Labonté, barbier, avait occupé une partie du premier hôtel géré par W.W. Rutan. Après le feu, sur l'emplacement de l'hôtel, il se fit construire une grande salle de billards ainsi que ses appartements au bout nord de cette bâtisse. Albert Labonté avait épousé une demoiselle Houle de Bellevue. Pendant un certain temps, après le départ de W. Rutan, Alphonse Georget eut soin de l'hôtel ainsi que de la quincaillerie. Celle-ci fut achetée par Gédéon Poulin avec l'aide financière de Roch Lefebvre et de Louis Savidan. Poulin ne resta que quelques années à Hoey et Louis Savidan, sans doute grâce à des arrangements avec Roch Lefebvre, en devint le propriétaire. Il vendit le magasin de fer à un nommé A. Trottier quelques années plus tard. Le magasin de Davis, géré par Kendy et Goal, passa aux mains d'un nommé George Russel de Prince Albert et Léon Baudais devint le gérant. Baudais et sa famille habitaient en haut du magasin où il y avait deux logements. Plus tard, le contenu du magasin fut vendu au docteur Moreau et à W.A. Boucher. Au départ de Léon Baudais, Ovila Baribeau en devint le gérant. Lui aussi habita le logement libéré par Baudais en haut du magasin. Au début, W.A. Boucher habita l'autre logement puis, après la construction de sa maison, il y fut remplacé par Henri Begrand et sa jeune épouse. En 1918, je fis construire une maison à côté du Royal Mercantile et le bureau de poste y fut transféré. Je m'en occupai pendant plus de 16 ans. Vers 1917, un nommé Lavertu, boucher, se fit construire une maison en briques, à côté de la mienne du côté est. Cette maison fut occupée plus tard par Auguste Joubert, boucher, ainsi que par A. Paradis et un M. Briscoe, bouchers également. Vers 1916, la municipalité de Saint-Louis fit ériger le bâtiment qui était toujours là à mon départ de Hoey en 1938. M. Louis Schmidt de Saint-Louis, ancien secrétaire de Louis Riel au Manitoba, fut le premier secrétaire de la municipalité. Avant cela, le Conseil municipal se réunissait chez Willie Garson un peu au sud du village actuel. Roland Frigon, qui venait de se marier, se fit construire une jolie maison occupée à notre départ par le docteur Moreau et sa famille. Avant d'habiter cette maison et à partir de 1918, le docteur et sa jeune famille habitaient le premier hôtel où il avait ses appartements. Vers la même époque et avant le feu, Hoey avait eu une gare pour remplacer le wagon de chemin de fer qui était là à mon arrivée. Un M. Lavergne en fut le premier chef de gare jusqu'à son départ du village et il y fut remplacé par Archie Dubord. Ce M. Lavergne remplaça W.A. Boucher comme maire de la municipalité lors d'une absence de W.A. Boucher, causée par la maladie. Plus à l'ouest de la maison du docteur Moreau, et de l'autre côté de la rue, un nommé Laplante, foreur de puits, construisit une maison qui, quelques années plus tard, allait devenir la Banque canadienne nationale, en remplacement de la Banque d'Hochelaga dont les bureaux se trouvaient également dans le premier hôtel. La maison de Laplante avait été construite sur un chantier qu'habitait Alexis Dumont, le neveu de Gabriel Dumont le fameux capitaine de Louis Riel. Un charpentier du nom de Lockhart habitait une petite maison à l'ouest de la Banque... cette maison passa au feu. Il en construisit une autre sur le même emplacement et celle-ci aussi passa au feu. Il y avait du même côté de la rue, une maison appartenant à Willie Garson, l'ancienne maison de Cook. Cette maison fut occupée pendant quelque temps par la veuve de Maxime Lépine dont le gendre, Pilon, s'était fait construire lui aussi en face de la grande Salle près de la terre de Léon Ménage. Fritz Engels, beau-frère de Henri Begrand, habita l'ancienne maison de Cook. La dernière maison du même côté de la rue construite par Hutchison fut habitée à tour de rôle par Charles Beauchemin, Ovila Baribeau, Louis Boileau et par le père de Henri Begrand. D'autres personnes y habitèrent dont madame Dupeu ainsi que Théo Lavigne et Belair, célibataires. Au sud de la rue principale, du côté où habitait le docteur Moreau, il y avait deux lots vides. Plus à l'ouest de ces lots, Roch Lefebvre s'était fait construire une grande maison et une étable. Après les décès de Roch et de son épouse, leurs filles Cécile et Marie y habitèrent ainsi que leur fils, Charles, étudiant en médecine. Plus tard, Charles épousa Frances Moreau, la fille du docteur Moreau. Pendant la crise, le jeune couple habita Domrémy pendant quelque temps, où Charles pratiqua la médecine. La maison des Lefebvre fut habitée plus tard par Louis Boileau, secrétaire de la Municipalité et ensuite secrétaire du Saskatchewan Wheat Pool. Quelques années après notre départ, la maison devint la propriété de madame Macleod de Saint-Louis et de son gendre, Arsène Benoit, acheteur de grain. Plus à l'ouest, la maison des instituteurs fut construite vers 1921 ou 1922 par J.B. Frame. (Messieurs Louis Charbonneau, Rosaire Gagné, Antonio de Margerie, Germain Roy ainsi que mesdemoiselles Bibianne Richard, Blanche Schiller, Ninette de Margerie, etc... y habitèrent pendant leurs années d'enseignement à Hoey.) La maison à côté, sur le lot à l'ouest, fut la nôtre pendant trois ans. C'est là que Roger est né. Elle fut occupée ensuite par Lucien Mareschal qui construisit sa grande maison sur le terrain côté ouest. Lorsque Mareschal quitta Hoey où il avait été secrétaire de la municipalité pendant quelques années, sa maison fut occupée par Michel Hallé, gérant de la banque et ensuite, achetée par Henri Begrand. Sur la rue au nord de la rue principale se trouvaient la forge et la grande écurie. W.A. Boucher s'y fit construire une belle maison en 1922. À ce moment-là, c'était la maison la plus à l'ouest de la rue. Vers 1924, Alfred Belhumeur, acheteur de grain pour le quatrième élévateur du village, fit construire sa petite maison sur la même rue à côté de celle de Louis Savidan, au nord de la cour-à-bois. Après son mariage à Gilberte, Théo Lavigne construisit sa maison sur le coin de cette rue et de la rue transversale où Joseph Bedon, agent de machines agricoles, avait fait monter un grand hangar et un petit chalet qui lui servait de bureau, en face de la cour-à-bois, côté est. Au sud-est, le long de la route qui menait vers chez Léon Ménage, route qui plus tard devint la grand'route numéro 2, Raphaël Neefs fit transporter une écurie de derrière l'hôtel et se servant de cette charpente en ogive, transforma le tout en une jolie maison. Cette maison fut occupée par Ovila Baribeau lorsqu'il arriva comme acheteur de grain pour le nouvel élévateur de Hoey, numéro 2, en provenance de Domrémy où il avait acquis son expérience. Il fut remplacé comme acheteur de grain par T. Caldwell et plus tard par Arsène Benoit. Vers la même époque, la «Saskatchewan Farmers' Cooperative Association» érigea l'élévateur qui deviendrait le «Saskatchewan Wheat Pool.» Comme gérants de langue française, il y eut un nommé St-Denis et un nommé Perret de Duck Lake, tous les deux parents de W.A. Boucher. Le dernier élévateur construit à Hoey n'eut qu'un seul gérant pendant toutes nos années à Hoey: Alfred Belhumeur. En 1921, Henri Begrand se fit construire un grand garage en face du magasin géré par Kendy et Goal dans ce temps-là. Il devint l'agent du McCormick Deering et de la compagnie d'huile, British American. Il faudrait aussi mentionner que Jos Neault habitait le logement en haut de son magasin... et lorsque Cloutier acheta le magasin, il y habita lui aussi avec sa famille. D'autres bâtiments furent ajoutés plus tard, entre autres, la grande salle qui servait de centre culturel et de chapelle le dimanche. Elle avait été construite par les gens de Hoey pour desservir une soixantaine de familles éloignées dans ce temps-là, de leur paroisse de Saint-Louis. Chacun avait acheté des parts et la salle fut démolie sans consulter ses propriétaires! La plupart d'entre eux avaient quitté Hoey (ou ce monde) depuis longtemps. La première école fut construite en 1921 tout à fait à l'ouest de la rue principale. Deux ans plus tard, il fallut y ajouter un second étage pour loger le nombre toujours grandissant d'enfants. En attendant d'avoir une école, les classes se donnaient dans l'ancien hôtel, dans ce qui devait être le bar de cet hôtel. C'est là que Gilberte a commencé ses classes. Avec l'arrivée du téléphone, la centrale du téléphone était logée dans une petite maison entre le magasin de fer et la maison du docteur Moreau. Deux soeurs Boucher s'en occupaient. Elles furent remplacées par madame Noé Bernier pendant quelque temps. Entre la maison du docteur Moreau et celle de Roch Lefebvre, un M. King, acheteur de grain, se fit construire une maison. Alphonse Georget avait lui aussi une maison à deux lots du nouvel hôtel, côté est. Derrière chez lui et près de la maison de Raphaël Neefs, M. Miteau construisit une petite résidence. Les terres et leurs occupants vers 1915 et aprèsAu nord du village et un peu à l'ouest, il y avait la demi-section de West Hoey. Plus au nord, Musher habitait sur une terre occupée plus tard par les Belhumeur et qui appartenait au Sénateur Davis de Prince Albert. Au nord et à l'est de Musher, vivaient les Klyne. Toujours plus à l'est, c'était les Boyer dont le fils Pierre habitait la terre au moment de notre départ. (Plus tard, il est venu habiter au village dans l'ancienne maison de W.A. Boucher.) À l'est du village et en face, il y avait la terre d'un nommé Arcand qui la vendit à Michel Garneau, oncle de madame Thomas Lefaivre. Il la vendit à Adélard Houle. Sur la route de l'est et au nord, George Yund avait une terre qu'il vendit à Alfred Doucette de Prud'homme. Plus tard, cette terre devint la propriété de Samuel Chicoine. Plus loin vers l'est, à la croisée des chemins qui montent vers l'école Glendale, Raphaël Neefs était propriétaire d'une terre qu'il échangea avec Achille Roberge pour le nouvel hôtel de Hoey. Achille Roberge vendit cette terre à un nommé Lafrenière, beau-frère des Trottier. Plus tard, cette terre passa aux mains des Geddes. Plus à l'est encore à quatre milles de Hoey, était situé le «homestead» d'Ovila Baribeau qui le loua aux Roberge, les neveux d'Achille. Au nord de Baribeau vivait Jules Saint-Arnaud, son beau-frère, qui était encore là en 1961. En revenant sur le chemin de l'école Glendale, au nord de la terre de Neefs, il y avait celle de John Young qui vendit cette terre à Lavergne, le chef de gare de Hoey. À son départ de Hoey, cette terre fut achetée par Jules Saint-Arnaud. Tout près de l'école Glendale habitaient les Viala. Édouard vendit sa terre à Albert Joubert vers 1940. Vers l'ouest maintenant. En suivant la ligne au nord de chez West Hoey, une terre inoccupée appartenait à un nommé Godard de Saint-Louis, le plus ancien pionnier venu de France dans la région. Godard vendit sa terre au père Boscher. Plus à l'ouest, il y avait le «homestead» des Pellessier, qui appartenait à son oncle, le Père Gabillon, o.m.i. Cette terre passa au père Boscher. (J'emploie le mot «père» pour indiquer le plus ancien de la famille). Plus à l'ouest, au sud du chemin, il y avait la terre de Fernand Begrand qui l'avait toujours lors de notre départ. Toujours plus à l'ouest et sur le même chemin au sud, c'était la terre du père Begrand, une demi-section. Ce chemin faisait la division des terres de rivière, toutes en longueur. Quand le père Begrand est décédé, ces terres passèrent à sa fille Jeanne. Plus loin habitaient les Magnin: le fils Émile occupait toujours la terre en 1938. Directement à l'ouest du village, les terres étaient presque toutes en friche. Il fallait faire quatre milles pour arriver chez J.B. Frame. Frame fut remplacé par Ben Veale et lui, vendit sa terre à John Braid. Plus tard, John Braid vendit sa terre à Savidan et vint finir ses jours à Mission en Colombie-Britannique avec son épouse. Un peu au sud-ouest, à deux milles de Hoey, habitait Gibson Hoey, l'un des vieux pionniers. Pendant les années 30, il vendit sa terre à un Détilleux de Vonda. Au sud de Gibson Hoey, il y avait les Williams, arrivés en 1915. (Notre demi-section longeait ces deux terres à l'ouest). Sur la route de Bellevue, à l'ouest des Williams habitait le vieux Pettit. Son fils Walter hérita de la terre. Eux aussi sont arrivés en 1915. À l'ouest des Pettit se trouvait l'école Argonne... et plus loin, Joseph Jobin... et plus loin encore, le vieux Morrison. Au sud de l'école Argonne, à un mille, c'était la terre de Sammy MacDougal, Métis d'origine écossaise qui parlait toujours le français et qui était venu du Manitoba. Lorsque Sam décéda, sa terre passa à son gendre, un nommé Potter, puis elle passa à A. Grimard. A l'est de cette terre se trouvait la terre des Guigon. Reste le sud de Hoey. Au sud-ouest de la section 12 habitait le père Willie Garson, vieil Écossais qui avait épousé une Indienne, soi-disant fille de Chef. Garson aurait été commis pour la Baie d'Hudson dans un poste de traite du Nord. Sur la même ligne, mais plus au sud, il y avait Xavier Baribeau, père d'Ovila, Bruno, Charles, Alcide, Mme Saint-Arnaud, etc... Ils étaient tous cousins des Baribeau de Domrémy et les frères étaient venus dans l'ouest de la région de Batiscan. Le père Baribeau est décédé à l'âge de 91 ou 92 ans vers 1945. À un mille au sud, nous trouvons Constant Trumier dont le fils Pierre prit la terre plus tard. Sur la ligne de l'est et au sud de Hoey, habitait un Rabut. Je ne sais pas qui a cette terre aujourd'hui, peut-être son fils Pierre. En allant toujours vers le sud, nous trouvons la terre qui appartenait à Roland Frigon. Il la vendit aux Goddue qui eux, plus tard la passèrent à leur gendre, Lepage. Sur la ligne, mais plus à l'est, sur ce qu'on appelait le chemin de Domrémy, à deux milles de Hoey, habitait le père Achille Godin décédé lui aussi dans ses 90 ans. À l'est de Godin vivait Bruno Vallée dont la terre passa à un neveu. À cinq milles de Hoey, toujours sur cette ligne allant vers l'est, il y avait le père Auguste Joubert et plus au nord, la terre de son frère Gustave. Toujours plus à l'est, c'était les Barre dont le gendre Hamoline prit la terre plus tard. Voilà à peu près les fermiers qui habitaient le district de Hoey en 1915 ainsi que quelques-uns de ceux qui les suivirent. Le premier fermier de langue française à venir s'établir tout près de Hoey après 1915 était Thomas Lefaivre, arrivé en 1916. Il prit la demi-section à l'ouest de celle de West Hoey. Ensuite, en 1917, vinrent Michel Garneau et Octave Parent dont les terres touchaient le village au nord et à l'est. Frank Doucette fut succédé par Samuel Chicoine et les Roberge, neveux d'Achille vinrent ensuite. Jos Roberge, de retour de la guerre de 1914-18, prit le carreau de la section d'école un peu au sud et à l'ouest du village, en 1920. Vers 1917 arrivèrent Donat Ladouceur, Laberge, Léo English et les Trottier (Alidor et Jimmy vers l'école Glendale) et Donat et son père prirent un carreau de terre en face de celui du père Léon Ménage. Les Turcotte de Dina vendirent leur terre à Émile Dupuis à l'est des Laberge et des Chicoine. Compagnon, qui était à Hoey en 1915, vendit sa terre à Ovide Desautels. Albert Joubert, fils d'Auguste, avait un carreau de terre au nord-est de Hoey. Un Grimard de Prud'homme avait aussi un carreau dans le même coin qu'il vendit à Albert Joubert, ce qui fit sa demi-section. Léon Ménage, arrivé en 1916, prit la terre du père Barbier, curé de Domrémy, au sud et touchant le village. Après la guerre de 1914-18 vinrent les Toullelan, les Potter et George Ashby. Sur la section de Tom Young, beau-frère des Hoey, vinrent Arthur Lépine, Charles Pilon, Jos Tournier et son frère Louis, qui s'installa un peu plus au sud, mais voisin de Hupolite Guigon. Albert Dupuis, frère d'Émile, acheta la terre au sud de celle de Léon Ménage et de Willie Garson. Jos Tournier vendit à Arthur Dupuis (frère d'Émile et d'Albert) et prit la demi-section de Roland Frigon, au nord de Walter Pettit. Les Papen arrivèrent parmi les derniers. Jean Papen avait pris une terre avec son beau-frère à l'ouest et au nord de celle de Jack Potter. Son beau-frère retourna en Belgique. Plus tard, Robert Vallet acheta une terre voisine de celles de Papen et de Fernand Begrand. Le docteur Moreau acheta une terre à l'est et au nord, voisine de celle d'Ovila Desautels. Plus tard, vers les années 1928-29, les Richard, les Vandals, Jackman et Lefrançois achetèrent des terres à l'ouest du village. Parmi les vieux pionniers venus de France, il faut aussi mentionner la famille Branger: Baptiste, l'aîné, et son frère Calixte. Le père Branger était Breton et décéda à Saint-Louis. C'était un homme des plus considérés. J'allais oublier mon vieux père Perrinet décédé à l'âge de 81 ans et qui était notre ancien voisin de «homestead» à Margo, Saskatchewan. Il vint nous voir à Hoey et j'ai pu lui faire acheter la demi-section d'Eugène Baril qui venait tout juste de la défricher. Un autre vieux pionnier à ne pas oublier était le père Pannetier, beau-frère de Baptiste Branger et du vieux Poitevin. Il décéda à l'âge de 90 ans. Un autre ancien résidant de Hoey était Éli Godbout. Il vint à Hoey vers 1920 après avoir vendu son «homestead» au sud de Domrémy. La plupart des vieux pionniers de la région, sauf pour les Métis de langue anglaise et française arrivés plus tôt, sont arrivés y prendre des concessions entre 1890 et 1900. Pour autant que ma mémoire me soit fidèle, les Canadiens français et les Français arrivés à Hoey et dans la région se répartissent comme suit: Les Canadiens françaisLes Baribeau, Roland Frigon, Achille Godin, Bruno Vallée, Abel, Octave Parent, les Trottier, Donat Ladouceur, Adélard Houle, Michel Garneau, Thomas Lefaivre, Roch Lefebvre, Eli Godbout, Albert Labonté, Michel Hallé, Gédéon Poulin, les Roberge (deux familles), Lepage, Goddue, Léo English, Ovide Desautels, les Laberge, Samuel Chicoine, Doucette, Lavergne, Saint-Arnaud. D'autres tels le docteur Moreau, les Dupuis, Lavertu ainsi que plusieurs personnes que vous avez connues sont arrivés plus tard. Les FrançaisDe l'Ille-et-Vilaine et de Mayenne: les Branger, Daniel, Georget, Agnès, Marsollier, Barre, Perrinet, Cochet, Doderé, Rabut, Baudais. Du Massif central (Auvergne, Lozère, etc.): les Boyer, Viala, Vey et Tessier. De la Vendée: les Guillet et les Joubert. Du Poitou: Godard, Compagnon et Pannetier. Du Jura, du Doubs et de la Savoie: les Blondeau, Guigon, Tournier et Magnin. Comme Bretons de langue bretonne: les Savidan, les Toullelan. Les Parisiens: Lucien Mareschal et le père Renne. Notre famille est de la Charente. Les BelgesLes familles Miteau, Begrand, Neefs et Papen. Les Métis de langue françaiseLes Boucher, Champagne, Pilon, Lépine... mais de nombreuses autres familles établies à Saint-Louis sur les lots de rivière. Je dois ajouter qu'il y a eu de nombreuses autres personnes de langue française qui sont passées par Hoey, dont les enseignants Louis Charbonneau, Brunelle, Rosaire Gagné, Antonio de Margerie, Germain Roy et leurs épouses et familles. Mesdemoiselles Bibianne Richard, Blanche Schiller, Laliberté, Regnier, Gauthier, de Margerie, ainsi que d'autres dont j'ai parlé ailleurs. Il y avait aussi les employés de la banque: Forest, Hallé, Landry, Langevin, Rivest, Migneault, etc... Il y a eu les Neault, les Cloutier, Boileau, les Bernier, Lavigne, Labrie, Armand Lefebvre (cordonnier), les Lefrançois et combien d'autres encore. Quelques-unes de ces familles ont pu survivre à la crise et leurs descendants sont toujours là. Hoey, lui, s'est vidé pendant la Dépression. Les familles se sont dispersées soit dans l'Est ou dans les provinces voisines ou dans les villes de Prince Albert, de Saskatoon et de Regina. Tous ces gens ont enrichi notre petit patrimoine. Chacun à sa façon a aidé à rendre prospère notre petite communauté. (Jean-Amédée Motut est né le 14 décembre 1882 dans une commune de Charente, France. Très jeune, il est placé comme apprenti chez un forgeron. En avril 1907, il épouse Alix Goret. À cette époque, un de ses clients connaît plusieurs Français établis dans la région de Domrémy et Bonne Madone. En 1912, Jean-Amédée et son épouse quittent la France pour le Canada. Il obtient un homestead à Margo, Saskatchewan, mais deux ans plus tard il reprend le travail de forgeron à Wakaw, Saskatchewan. En 1915, le sénateur Davis lui offre une forge déjà établie à Hoey. En 1938, il quitte Hoey pour se rendre en Colombie-Britannique. Il est décédé à Mission, Colombie-Britannique, le 23 janvier 1968.) |